dimanche 4 septembre 2016

Actualités du Centre. Jean Arthuis quitte la présidence de l’Alliance centriste sur un échec

Fondée en 2009, l’Alliance centriste, sous la présidence de Jean Arthuis, voulait être l’élément réunificateur du Centre en France.
Sept ans plus tard et à l’occasion du congrès du parti qui s’est tenu le 3 septembre, au moment où l’ancien sénateur de la Mayenne quitte ses fonctions, remplacé par le député du Tarn, Philippe Folliot (il demeure président d’honneur), force est de constater l’échec de cette entreprise alors que l’UDI et le Mouvement démocrate, non seulement ne se parlent pas, mais échangent plus souvent des invectives que des idées politiques.
De même, les centristes encore présents à LR n’ont pas rejoint les partis centristes.
Sans parler de l’UDI, dont l’Alliance centriste est devenue une composante lors de la fondation de la confédération en 2012, qui est constamment agitée par les luttes intestines et la haine entre Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin depuis le départ de son fondateur, Jean-Louis Borloo.
Reste que ce petit parti n’a pas disparu pour autant et compte quelques centaines de militants, surtout plusieurs élus, revendiquant trois députés et sept sénateurs, largement plus que le Mouvement démocrate de François Bayrou!
Cependant, l’Alliance centriste a surtout pâti de l’indécision chronique de son co-fondateur, Jean Arthuis.
Celui-ci a constamment hésité entre une véritable indépendance du parti et un entre-deux afin de ne se fâcher avec personne.
Après avoir créé l’Alliance centriste, il est demeuré muet pendant six mois…
La farce de l’élection présidentielle de 2012 où Jean Arthuis, après avoir annoncé qu’il comptait de présenter, a soutenu Hervé Morin avant de tourner casaque quelques jours après en soutenant François Bayrou puis en rompant avec lui le lendemain des résultats du premier tour avant de redevenir un allié de Morin, est caractéristique de la manière de fonctionner d’Arthuis.
Surtout, il a refusé de prendre le moindre risque qui aurait pu avoir un impact sur sa carrière de sénateur même si cela ne lui a pas permis de garder son siège de président de la commission des Finances du Sénat et l’a conduit à devenir député européen en 2014.
Du coup, au lieu d’être une avant-garde, l’Alliance centriste a été cantonnée dans un rôle de suiveuse qui l’a empêché d’avoir le moindre rôle dans une refondation du Centre.
Sa dernière tentative d’exister politiquement au niveau national aura été son annonce en février de se présenter à la primaire de LR avec un programme intitulé «Libres et responsables».
Non seulement cette déclaration de candidature n’a eu aucun effet médiatique ou auprès des sympathisants centristes mais elle a été largement condamnée à l’intérieur de l’UDI pour affaiblir le parti face à la Droite qui recherchait alors par tous les moyens à impliquer, d’une manière ou d’une autre, les centristes dans sa primaire afin d’en faire un scrutin de «de la Droite et du Centre», dénomination que certains à LR continuent à employer faussement.
Du coup, Arthuis a annoncé, sur le site de l’Alliance centriste, «ma décision est prise, je ne suis pas candidat à la primaire de la Droite» alors même que personne ne s’en souciait...
Comme un écho à sa gouvernance de son parti tout au long de ce parcours, il explique: «Si j’ai tardé à prendre ma décision, c’est que le doute m’habitait. J’ai reporté de mois en mois ma déclaration avec le secret espoir qu’un évènement viendrait dissiper les motifs de ma réserve».
«Notre devoir, a-t-il enfin indiqué, est désormais de tout faire pour qu'émerge un candidat partageant nos valeurs, notre vision et notre projet».
Du coup, la deuxième décision prise lors de ce congrès est que le parti, avec ou sans la candidature d’Arthuis, ne participera à la primaire de LR.
Si «l’Alliance Centriste entend prendre part à l’élection présidentielle pour y défendre sa vision et ses valeurs : porter l’idée d’une Europe forte, politique et démocratique», dit un communiqué, en revanche elle a décidé de «ne pas participer à la primaire de la Droite» car «les conditions ne sont pas réunies pour engager cette participation et promouvoir notre projet ‘libres et responsables’».




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