lundi 28 septembre 2020

Actualités du Centre. LaREM contre la proportionnelle réclamée par le MoDem

Assemblée nationale
L’introduction d’une dose plus ou moins grande de proportionnelle lors de la prochaine élection législative de 20222, nouvelle controverse et matière à frictions dans la majorité présidentielle?

En tout cas, la prise de position du délégué général de LaREM risque de ne pas arranger les relations parfois tendues du parti présidentiel avec son allié, le MoDem.

En effet, alors que le parti de François Bayrou réclame que la promesse électorale d’Emmanuel Macron en 2017 d’instiller de la proportionnelle pour élire les députés – une des raisons, selon Bayrou, de son ralliement à Macron – soit réalisée et que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré étudier le sujet à la demande du Président de la République, estimant même que c’était un «moyen efficace» de mieux représenter les courants de pensée, Stanilas Guerini vient de déclarer de manière très claire qu’il ne voulait pas changer le mode de scrutin pour la prochaine échéance de 2022, indiquant que ce serait ensuite que l’on pourrait agir.

Parlant carrément d’«erreur politique» si la proportionnelle était adoptée, il a estimé que «si nous faisions la proportionnelle à l'approche des élections, je ne peux pas m'empêcher de penser que, peut-être, des esprits bienveillants nous diraient qu'on est dans du tripatouillage électoral.»

Et d’enfoncer le clou pour l’enterrer:

«C'était un engagement présidentiel, nous devrons le porter à un moment ou un autre, mais je proposerai qu'on le réinsère dans un projet plus large, c'est un débat qui devrait être porté dans la prochaine élection présidentielle.»

Plus profondément il s’est dit opposé à la proportionnelle intégrale alors que le MoDem vient de publier un rapport pour la demander!

Récemment, le ministre des Relation avec le Parlement et dirigeant du MoDem, Marc Fesneau avait exprimé le fort attachement à la proportionnelle de son parti:

«Structurellement, notre formation politique défend le principe de la proportionnelle. (…) C'est ce que nous voulions dans la réforme non aboutie de 2018. Parce qu'elle permet deux choses: que tous les courants d'opinion soient représentés de manière juste; que puissent se manifester publiquement des forces de coalition. Cela doit permettre de travailler ensemble sans être accusé de renoncer à ce que l'on est soi-même, et en ces temps de crise, c'est plus que jamais nécessaire.»

Une opinion partagée par le président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, Patrick Mignola, qui estime qu’«une meilleure représentation proportionnelle», «un des engagements du président de la République», est «une absolue nécessité».

Se déclarant pour «une proportionnelle intégrale dans un cadre départemental», il affirme que «nous avons quelques mois devant nous pour que nous ayons la proportionnelle dès le scrutin de 2022».

Reste à savoir si Stanislas Guerini a parlé en son nom propre ou au nom de sa formation et qu’il traduit la volonté et la pensée d’Emmanuel Macron.

 

 

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