vendredi 20 juin 2008

Une semaine en Centrisme. Les Centristes ne sont ni de droite, ni de gauche

Dans le discours politique manichéen où l’on est forcément de droite ou de gauche, les récentes péripéties des centristes à l’intérieur de l’UMP sont de ce point de vue une bonne illustration de l’idiotie politique de vouloir tout limiter à une grille de valeurs ne comprenant que deux entrées principales.
Peut-être que les centristes qui ont rejoint, d’abord Charles de Gaulle, puis Georges Pompidou, puis Valéry Giscard d’Estaing, puis Jacques Chirac et enfin Nicolas Sarkozy se trouvent actuellement à l’étroit dans l’UMP parce qu’on ne leur fait pas une place à la hauteur de la valeur qu’ils s’attribuent. Mais on peut aussi dépasser ce simple constat que l’être humain recherche la reconnaissance et des gratifications personnelles et que s’il ne les a pas il rue dans les brancards pour aussi voir tout ce qui fait que la droite (et la gauche, rappelons-nous du vague à l’âme des centristes ralliés à François Mitterrand) ne peuvent englober les idées centristes et la vision centriste de la société.
Bien sûr, on pourrait voir le centriste moyen comme quelqu’un qui ne choisit jamais entre le marteau et l’enclume ou qui fait deux pas en avant avant d’en faire immédiatement deux autres en arrière. La prudence, la modération, le juste milieu peuvent être caricaturés. Mais ils peuvent être, aussi, à l’instar de nombreux philosophes, glorifiés. Ainsi, le libéralisme social à la base du Centrisme (et non le social libéralisme car le centre est d’abord un libéralisme politique et économique avant d’être social et non un socialisme politique et économique avant d’être libéral) se veut dans la juste mesure, celle qui permet d’avancer, d’évoluer, de progresser pour le bien de tous sans mettre en danger le lien social et les fondamentaux d’une démocratie. Et cette posture est bien plus difficile que l’aventurisme des extrêmes avec des belles envolées lyriques qui promettent tout et son contraire pour le lendemain voire le jour même !
On comprend mieux comment un centriste peut se sentir mal à l’aise quand les extrêmes d’un parti de droite ou de gauche parlent en son nom comme c’est le cas, souvent, à l’UMP en ce moment où certains sarkozystes ne font pas dans la dentelle comme Patrick Devedjian. Reste que les centristes seront toujours mieux dans un parti centriste et non dans une agglomération de partis où, évidemment, le plus fort domine les autres et veut les phagocyter. Pour ceux qui ont rejoint la majorité, il vaut mieux être au Nouveau Centre que dans l'UMP
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

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