mardi 8 juin 2021

Editorial du CREC. En démocratie, la violence n’a rien à faire dans le débat politique

Les libertés d’opinion et d’expression sont un fondement de la démocratie tout comme le droit de vote, c’est-à-dire de choisir ses représentants.

Ces libertés et ce droit permettent à chacun de pouvoir s’exprimer dans le débat politique et donc de délégitimer la violence physique comme moyen d’exprimer son opinion.

Le Centrisme et les centristes sont particulièrement attachés à cette paix civile qui est fondée sur les valeurs humanistes portées par la démocratie républicaine libérale.

Le droit de résistance par la force ne peut être légitime que dans un régime totalitaire où le pouvoir, lui-même, utilise la violence pour interdire les libertés de pensée et de parole dans un régime où le droit de vote n’existe pas ou est simplement un artifice.

Quand Emmanuel Macron est giflé par un individu qui n’est pas d’accord avec lui, c’est toute l’idée démocratique qui est atteinte par cet acte parce qu’il est le plus haut représentant de la démocratie et de la république françaises, élu par les Français démocratiquement.

La main qui a porté la gifle ne doit servir dans un régime démocratique qu’à défendre par écrit son opinion et à mettre un bulletin dans une urne.

La violence revendiquée avec fierté par les populistes et les extrémistes ces dernières années dans les démocraties comme les Etats-Unis, la France, l’Italie ou le Royaume Uni et bien d’autres, ne peut aboutir qu’à libérer certains des règles traditionnelle du débat politique et à franchir les lignes pour s’affranchir des tabous en la matière.

Demain, si ce n’est plus une gifle mais une balle qui atteint un responsable politique français ainsi qu’on le voit tous les jours dans des pays gangrénés par la violence comme au Mexique où la dernière campagne électorale a fait des dizaines de morts parmi les candidats, on ne pourra pas dire, malheureusement, que cela n’était pas prévisible tant les appels au passage à l’acte violent se sont multipliés récemment.

Rappelons que les gilets jaunes envisageaient de se rendre à l’Elysée pour s’en prendre physiquement à Emmanuel Macron.

Nombre de politiciens qui les soutenaient n’avaient guère bronché alors, ayant même excusé ou relativisé cet appel à la violence quand certains l’avaient même soutenu.

Aujourd’hui, avec l’ensemble de la classe politique, ils condamnent la gifle reçue par le président de la république.

Peut-être aurait-il fallu qu’ils évitent de mettre de l’huile sur le feu.

 

 

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