vendredi 12 janvier 2024

Une Semaine en Centrisme. Macron s’éloigne du Centre mais respecte la sociologie politique du moment


Contrairement à ce que Le Monde affirme, ce n’est pas l’électorat d’Emmanuel Macron qui s’est droitisé mais bien la population française.

Rappelons que la droite est majoritaire dans le pays depuis au moins 2017 où la présidentielle était vouée, selon les sondages à revenir au candidat de droite s’il n’y avait eu l’élimination d’Alain Juppé et le discrédit de François Fillon.

N’oublions pas que son adversaire, et en 2017, et en 2022, au second tour de la présidentielle s’appelait Marine Le Pen.

Et que les sondages pour les prochains européennes placent le RN nettement en tête et la Droite toutes listes confondues entre 45% et 50% des intentions de vote.

Et s’il est évident qu’Emmanuel Macron s’éloigne du Centre auquel il n’a jamais appartenu, il est tout aussi évident qu’il reste sur l’axe central.

Emmanuel Macron qui n’a jamais prétendu depuis qu’il est président qu’il était de gauche, son «en même temps», quoiqu’on pense de cette formule, le prouve sans conteste.

Quant à son gouvernement, il reflète à la fois ceux qui le soutiennent – ce qui ne veut pas dire que lui a changé comme l’affirment les médias – ainsi que la sociologie politique du moment.

Ainsi, qu’il y ait plus de ministres venus de la Droite dans l’équipe de Gabriel Attal répond à ces deux faits indiscutables sachant que les représentants de cette droite se positionnent pour la plupart sur l’axe central qui regroupe les libéraux réformistes de droite, les libéraux sociaux du Centre et les sociaux libéraux de gauche.

Sachant que le premier de ces ministres vient de la Gauche et plus particulièrement du Parti socialiste, on ne peut affirmer qu’il s’agit d’un gouvernement de droite.

Quant à la droitisation qui viendrait de la nomination de Rachida Dati c’est comme si l’on avait dit que le gouvernement de Nicolas Sarkozy était de gauche parce que Bernard Kouchner en faisait partie.

De même, Nicolas Sarkozy n’était pas de gauche parce qu’il avait cité Jean Jaurès!

On ne peut évidemment pas préjuger de l’action d’un gouvernement qui a été nommé hier ni de celle du Président de la république.

Il ne semble pas, néanmoins, que l’agenda du pouvoir en place ait changé et que cette nouvelle équipe répond plus à une volonté de faire ou de communiquer que l’on a une volonté de faire…

Reste que donc la Centre est un perdant (en attendant la nomination de ministres délégués et de secrétaires d’Etat) de cet épisode, ce qui démontre, à tout le moins, l’incapacité de François Bayrou, placardisé comme Haut-commissaire au plan, de peser sur les choix d’Emmanuel Macron contrairement à ce qu’il dit.

Rappelons que dans les sondages pour la prochain présidentielle, le président du MoDem arrive bon dernier avec moins de 10% des intentions de vote dans les prétendants à la succession d’Emmanuel Macron, loin derrière un Edouard Philippe ou un Bruno Le Maire.

On peut donc reprocher à Emmanuel Macron de s’appuyer un peu plus sur la Droite pour mener sa politique et trouver des compromis avec elle du fait qu’il n’a pas la majorité absolue à l’Assemblée nationale.

Ou de se féliciter qu’il reconnaisse l’état des forces politiques en présence d’autant que, ne l’oublions pas, toutes les mains tendues à la Gauche ont été refusées avec une stratégie revendiquée par la Nupes d’installer le chaos dans le pays.

Nicolas Levé & Alexandre Vatimbella

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