mardi 3 février 2009

Actualités – France

Le Nouveau centre et les partis centristes européens adoptent un texte sur l’Europe


Voici le texte adopté par le Nouveau Centre et plusieurs partis centristes européens qui se sont réunis récemment à Paris à l’initiative de François Sauvadet, président du Groupe Nouveau Centre à l’Assemblée nationale, de Giuseppe Pizza, secrétaire national de la Nouvelle Démocratie chrétienne, et de Cyril Svoboda, KDU‐CSL,

« Europe : Nouveaux défis, nouvelles réponses

Les Centristes européens affirment leur conviction de la nécessité impérieuse d’inventer de nouvelles réponses face aux nouveaux défis du XXIème siècle. En effet, l’économie mondiale est aujourd’hui confrontée à une conjonction de crises sans précédent : crise financière, crise de la dérégulation, crise énergétique, crise environnementale, crise alimentaire. La sécurité du monde est menacée sur de nombreux continents. Face à ces défis, les partis et groupes parlementaires du centre et du centre‐droit européen ont décidé de faire le choix de l’Europe à l’instar de leurs illustres prédécesseurs au lendemain de la seconde guerre mondiale, Robert SCHUMAN, Konrad ADENAUER, Alcide de GASPERI ou Paul‐Henri SPAAK.

Convaincus que ces défis nouveaux conduisent à écrire une nouvelle page pour l’Europe, l’idée du rassemblement des Centristes européens a été lancée à Rome en novembre dernier. Déjà, plus d’une quinzaine de partis ou de groupes parlementaires ont décidé de s’y associer et une dizaine d’entre eux se sont retrouvés aujourd’hui à Paris pour engager une démarche commune vers l’élaboration d’un véritable projet partagé que les Centristes européens porteront dans la prochaine campagne des élections au Parlement européen. Nous sommes convenus en effet qu’il ne pouvait n’y avoir d’avenir à une démarche européenne qui ne soit pas partagée par un ensemble de groupes et partis se reconnaissant dans les mêmes valeurs.

Ces valeurs qui fondent notre démarche s’appuient sur une conception humaniste qui vise à replacer l’homme au coeur de tout engagement. Au cours des 50 dernières années, de grandes avancées ont été permises : la garantie de la paix, la liberté de circulation, la sécurité, la création de l’euro, la réunification du continent européen après la chute du Mur de Berlin. L’avenir ne peut se construire ni sur un repli national, ni sur un repli idéologique avec des réponses archaïques qui ont démontrés leur inefficacité mais sur des ambitions partagées. Il faut rénover le rêve européen.

Nous avons aujourd’hui la responsabilité de réconcilier l’Europe et ses citoyens : c’est le nouveau défi démocratique européen. Nous croyons que l’élection du Parlement européen doit être le moment du débat sur les politiques qui engageront le destin de près de 500 millions d’Européens. Ce débat et le résultat de ces élections devront être pris en compte dans le choix des principaux responsables européens : le président de la Commission et le futur président du Conseil européen prévu dans le traité de Lisbonne dont nous souhaitons au plus vite l’entrée en vigueur.

Nous sommes convaincus que les réponses aux grands défis auxquels sont confrontés tous nos pays nécessitent davantage de coordination au niveau européen. C’est pourquoi nous avons décidé la mise en place d’un Comité de liaison des Centristes européens. Le débat aura lieu au sein de chacun de nos partis et groupes parlementaires avec pour objectif d’aboutir à la rédaction d’une plate‐forme partagée qui sera présentée à Prague en mars à l’occasion de la deuxième Conférence européenne des Centres.

Ce travail collectif s’articulera autour de 4 axes de réflexion :

I. Les valeurs: L'Europe, c’est d’abord et avant tout une longue tradition humaniste. La Déclaration universelle des droits de l'Homme est née en Europe et avec elle l’affirmation du respect absolu des libertés comme valeur fondatrice de la communauté des Nations. Aujourd’hui, l'Europe peut‐elle être un vecteur de ces valeurs dans des régions où elles sont manifestement remises en cause?

II. Le modèle social : L'Europe a fonctionné sur un modèle social qui maintenait une distance modérée entre les diverses couches sociales et veillait à la protection des plus faibles. Elle semble, sous la pression de la mondialisation, tentée de remettre en cause son modèle sans augmenter son efficacité. Il y a là tout un champ de réflexion pour trouver les moyens de rester fidèle à ses traditions, notamment autour de son modèle d’économie sociale de marché réconciliant la croissance économique nécessaire au développement de notre société et le respect des valeurs humaines qui fondent notre engagement politique.

III. Les perspectives économiques : L'une des premières puissances économiques, l'Europe a une place à défendre pourvu qu'elle en ait la volonté. L'arrivée en force des puissances émergentes dans l'économie mondiale, oblige à un effort soutenu dans le développement de nos ressources, nos compétences, notamment en matière de recherche et d’innovation. De même l’Europe doit veiller à la qualité et à la régularité de son accès à l'énergie et aux matières premières. La crise financière que nous vivons pose la question de la régulation et de l’organisation des marchés : nous souhaitons inventer de nouveaux mécanismes de dialogue et de prévention des risques systémiques entre les autorités monétaires et les institutions politiques européennes pour mettre en place une véritable gouvernance économique de la zone Euro. Une présidence stable du Conseil ECOFIN pourrait en être une première étape.

IV. L'avenir de l'Europe : puissance ou autre modèle ? L'Union européenne dispose du potentiel diplomatique le plus important au monde: c'est son "soft power". Comment mieux l'utiliser au service de ses valeurs et de son modèle économique et social. L’Europe doit faire entendre sa voix pour participer pleinement à la refonte nécessaire du système monétaire international et à une nouvelle définition des règles qui régissent les échanges internationaux. D’autre part, l'Europe ne peut rester une entité politique sans protection et sans capacité d'intervention. Elle a notamment une responsabilité historique dans le développement du continent africain.

François Sauvadet, Nouveau Centre (France), Giuseppe Pizza, Nuova Democrazia cristiana (Italie), Cyril Svoboda, KDU‐CSL (République tchèque), Karl von Wogau, CDU (Allemagne), Paulo Rangel, Partido Social Democrata (Portugal), Daniel Ducarme, Mouvement réformateur (Belgique), Markus Osterlund, Parti du peuple suédois (Finlande), Brigitte Foure, représentante du président Joseph DauL (PPE‐DE), Panos Panagiotopoulos, Nea Demokratia (Grèce)

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