lundi 5 mars 2018

Actualités du Centre. Italie – Législatives: populisme et extrémisme ont remplacé petit à petit les centristes

Il n’y avait déjà plus de centre-droit en Italie depuis l’effondrement de la Démocratie chrétienne et sa disparition en 1994, un parti qui dirigea le pays pratiquement sans partage pendant plus de trois décennies après la fin de la Deuxième guerre mondiale.
Il y eut un Centre (dont la «Margherita, la Marguerite, fondée en 2002 et dirigée par Francesco Rutelli) qui pencha au fur et à mesure de plus en plus vers la Gauche pour contrer Forza Italia de Silvio Berlusconi (et qui rejoignit le Parti démocrate en 2007 lors de sa fondation), membre de la coalition de l’Ulivo (l’Olivier) avec comme chef de file Romano Prodi.
C’est ce Parti démocrate, formation de centre-gauche, qui vient de connaitre une défaite cuisante aux législatives du 4 mars alors qu’elle a gouverné pendant toute la dernière législature avec Enrico Letta puis Matteo Renzi et, enfin, Paolo Gentiloni.
L’absence de parti réellement centriste puissant (il existe bien Plus d’Europe dirigé par Emma Bonino et allié dans une coalition électorale avec le Parti démocrate mais il ne représente que moins de 3% des voix) a fait en sorte que le débat politique se fasse entre une gauche démocrate (Parti démocrate), une droite dure et extrémiste (Forza italia, droite populiste, de Berlusconi alliée à la Ligue du Nord, extrême-droite, et aux Frères d’Italie, fasciste) et un populisme démagogique (Mouvement cinq étoiles créé par un humoriste, Beppe Grillo, sur le thème du «tous pourris»).
Ainsi, de 1945 à nos jours, l’Italie est passée d’un gouvernement de centre (plutôt de centre-droit au début puis du centre avant l’arrivée de Berlusconi en politique dans les années 1980 jusqu’à ce que les centristes ne soient plus qu’un appendice de la gauche réformiste) à la victoire du populisme et de l’extrême-droite, rappelant fâcheusement qu’elle fut la patrie du fascisme et de Benito Mussolini.
Les résultats des législatives d’hier ne sont pas encore totalement connus.
Mais, les grandes lignes sont que le Mouvement cinq étoiles arrives en tête avec aux alentours de 32% des voix devant le Parti démocrate avec 18% et la Ligue du Nord avec 17%.
Au niveau des coalitions, c’est celle de droite et d’extrême-droite qui remporte le scrutin avec environ 37% des voix, devant le Mouvement cnq étoile et la coalition de gauche avec 23% des voix.
Ces résultats montrent l’incapacité de toute formation ou coalition de gouverner seule.
Pendant que le président de la république consultera puis lors des tractations éventuelles entre les différents protagonistes, c’est le premier ministre actuel, Paolo Gentiloni, qui continuera à gouverner sans besoin d’avoir la confiance du Parlement.


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