mercredi 12 février 2020

Présidentielle USA 2020. Bernie Sanders va-t-il faire perdre les démocrates une deuxième fois?

Bernie Sanders
Après le caucus de l’Iowa, le sénateur socialiste du Vermont a remporté le vote populaire de la primaire du New Hampshire chez les démocrates (en termes du nombre de délégués à la Convention, il demeure néanmoins derrière Pete Buttigieg).
Même s’il devient une sérieux prétendant à l’investiture du parti en vue des présidentielles face à Donald Trump, comme le titre le New York Times, les jeux sont loin d’être encore faits.
D’une part, parce que la population des deux Etats précités n’est absolument pas représentative de la population américaine, plus, de la composition de l’électorat démocrate (il n’y a, par exemple, pratiquement aucun électeur noir dans ces Etats alors même qu’ils représentent une part très importante des électeurs des primaires du parti).
D’autre part parce que ces deux victoires ont été acquises avec moins de 30% des suffrages (autour de 26% dans le New Hampshire et l’Iowa), ce qui ne fait pas de lui un leader incontestable dans la course à l’investiture.
Pour autant, ces victoires sont inquiétantes pour ceux qui espèrent une défaite de Trump et qui ne veulent pas le voir remplacer par un autre populiste, fut-il de gauche.
L’«électabilité» (capacité à être élu) de Sanders n’est absolument pas démontrée pour une élection générale et il cumule de très nombreux handicaps que ce soit intrinsèquement que par rapport à Trump.
En revanche, on connait son pouvoir de nuisance par la capacité qu’il a eu d’être une des composantes de la défaite d’Hillary Clinton en 2016 en faisant en sorte de la soutenir du bout des lèvres et en refusant de mobiliser son électorat en sa faveur.
Cette fois-ci, c’est en candidat officiel du Parti démocrate – dont on rappelle qu’il n’est pas membre – qu’il peut lui faire perdre à nouveau une présidentielle imperdable.
Bien sûr, les sondages sont actuellement en sa faveur face à Trump (comme pour les principaux candidats démocrates aux primaires) mais son programme radical (et irréalisable), sa rigidité psychologique (et idéologique), certaines de ses prises de position (notamment contre le contrôle sur les armes à feu) et ses soutiens souvent encore plus à gauche que lui (comme la représentante de New York, Alexandria Ocasio-Cortez) seront certainement des handicaps vis-à-vis des électeurs démocrates centristes et surtout des «independents» (affiliés à aucun parti) modérés.
Sanders table certainement sur le rejet absolu et profond de cet électorat pour Trump pour éviter cet faiblesse.
Toujours est-il que si Sanders peut se réjouir des résultats des deux premières étapes de la primaire démocrate, tout comme Pete Buttigieg qui est, de nouveau en seconde place, ce n’est évidemment pas le cas de celui qui demeure encore le favori, Joe Biden.
Car, même s’il a connu deux revers cinglants (quatrième dans l’Iowa, cinquième dans le New Hampshire), les prochains Etats qui vont voter sont nettement plus en sa faveur.
Cependant, il n’a plus aucune dynamique, élément très important dans les primaires, et il n’a surtout plus aucun droit à l’erreur.
Mais, s’il devait échouer, il ne ferait que confirmer une autre caractéristique de ces primaires, celle qui fait que les favoris de départ sont loin d’être les heureux vainqueurs sur la ligne d’arrivée.
En revanche, il pourrait être «remplacer» chez les électeurs centristes par l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, qui n’a pas encore participé à une primaire mais qui monte dans les sondages et qui est en train de se forger une image présidentielle.
D’ailleurs, la baisse dans les sondages de Biden est concomitante avec la dynamique de Bloomberg.


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