lundi 19 mai 2008

Actualités-France

Lors de son congrès, le Nouveau Centre revendique une autonomie critique


Près d'un an après sa création, le Nouveau Centre se pose en seul héritier de l'UDF face au Mouvement démocrate de François Bayrou et revendique une autonomie critique envers l'UMP. Créé à la suite de l'élection présidentielle par les UDF ralliés à Nicolas Sarkozy, le "NC", qui pourrait changer de nom dans les prochains mois, a tenu à Nîmes (Gard) son congrès fondateur en présence de quelque 1.500 personnes. Le ministre de la Défense Hervé Morin a été confirmé au poste de président par 87% des voix, contre 13% à Mireille Benedetti, adjointe au maire de La Ciotat. Le député-maire de Drancy (Seine-Saint-Denis) Jean-Christophe Lagarde, figure montante du parti, est nommé président exécutif et Yvan Lachaud, député du Gard, secrétaire général. Le mouvement, qui compte 7.000 adhérents et 2.000 élus locaux, s'est doté de quatre présidents délégués : André Santini, Christian Blanc, Valérie Létard, François Sauvadet.

"Nous sommes aujourd'hui la seule famille centriste organisée. Nous sommes forts!", a lancé Hervé Morin lors de son discours de clôture, sans citer François Bayrou, dont la "destinée solitaire" a été de nouveau flétrie par certains intervenants. "C'est aujourd'hui au centre que se joue la vie politique française. C'est à nous qu'il revient de modérer les emportements idéologiques, à droite comme à gauche", a-t-il souligné, appelant les militants à "renverser et soulever des montagnes". Jean-Christophe Lagarde s'est fait plus incisif, affirmant la volonté du parti, qui compte 22 députés, de gommer son image de "godillot" au sein de la majorité.

"Alliés, ça ne veut pas dire couchés", a lancé le député. "Nous n'avons pas à rester un allié mineur. Notre famille politique a vocation à avoir de l'ambition, notre famille politique n'a pas vocation à rester toujours second", a-t-il insisté. "Nous disons à l'UMP que nous sommes des alliés ambitieux (...) avec la force d'envoyer un des nôtres à la présidence, à l'Elysée", a-t-il dit sous les applaudissements.

Pour preuve, les responsables du Nouveau Centre se sont prévalus de l'accord de l'Elysée à l'une de leurs revendications pour la réforme des institutions : l'inscription dans la Constitution de l'équilibre des finances publiques. Une concession de taille de Nicolas Sarkozy à ses alliés centristes. "C'est une révolution", a estimé Hervé Morin. "Nous sommes le second de la majorité et nous montrons que noua avons la possibilité de peser sur elle", a renchéri Jean-Christophe Lagarde.

Pour François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée, le NC "n'est pas un parti de circonstance". "Il s'inscrit dans une longue histoire du Centre dont nous sommes les héritiers", a-t-il dit à la tribune. "Pour nous, le Centre, ce n'est pas une nostalgie", a-t-il dit. "Le Centre est de retour!", s'est réjoui André Santini, secrétaire d'Etat à la Fonction publique.

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