mardi 20 mai 2008

Actualités-France

Lors de son congrès, les radicaux de gauche se divisent sur l’ouverture aux radicaux valoisiens


Le Parti radical de gauche (PRG), réuni en Congrès à Paris samedi et dimanche, a reconduit à sa tête Jean-Michel Baylet, chef du parti depuis douze ans, mais derrière ce consensus se cachent de vives divergences entre partisans et adversaires d'une ouverture au centre. Les quelque 400 délégués du PRG ont voté, à la quasi-unanimité -avec une abstention et trois votes contre- pour la reconduction du sénateur du Tarn-et-Garonne, 61 ans, seul candidat en lice. Allié, depuis sa fondation en 1972, du PS, au point d'être taxé de "satellite", le PRG a aujourd'hui des états d'âme après la défaite en 2007 de la candidate socialiste Ségolène Royal, qu'il soutenait dès le premier tour, et le score de François Bayrou qu'il voit sur ses plates-bandes. Pour les élections européennes de 2009, M. Baylet - qui a initié depuis un an un dialogue avec le Parti radical valoisien de Jean-Louis Borloo- a estimé "possible" une alliance avec ce parti et le Mouvement démocrate de Bayrou. "Alliance des 3 B - Baylet-Bayrou-Borloo"- préconisent des militants. Le débat n'est pas tranché et reporté à une Convention. "Les enjeux des scrutins étant différents, les alliances devraient l'être aussi", résume Elisabeth Boyer, secrétaire nationale. Aux européennes, le PRG, partisan d'une Europe fédérale, ne peut s'allier aux "nonistes" du PCF ou du PS, argue-t-elle. En revanche, aux régionales de 2010 et à la présidentielle de 2012, il reviendrait au bercail de la gauche.

Habituellement souple et consensuel, M. Baylet n'a pas hésité à lever la voix contre les "procureurs de l'immobilisme" dans son parti, qui lui ont reproché l'ouverture au centre. "Je n'autoriserai personne de m'interdire de dialoguer avec qui que ce soit". Au PRG, "il est interdit d'interdire!", a-t-il lancé reprenant un slogan de mai 68. Thierry Braillard, maire-adjoint de Lyon, n'avait pas mâché ses mots samedi en s'y opposant: "la discussion avec les Valoisiens était troublante et troublée. Il faut clôturer un débat polluant qui n'aurait jamais dû naître", "l'avenir du PRG est à gauche". Reflétant les réticences de nombre de militants -notamment de la Fédération de Paris, fidèle à l'alliance à gauche- Claudette Brunet Lechenault, conseillère générale de Saône-et-Loire, a martelé: "je ne veux pas que mon parti fasse alliance avec un parti qui a des membres au gouvernement de Nicolas Sarkozy". De son côté, M. Baylet a réaffirmé l'appartenance du PRG au camp de la gauche: "Nous voulons être et nous sommes à gauche", il faut "rechercher encore et toujours l'union de la gauche, à laquelle il faut une doctrine adaptée au siècle. Je mènerai combat pour l'union", s'est-il engagé.

L'identité du parti était aussi au centre des préoccupations: "notre territoire se rétrécit, se rabougrit", souligne le vice-président Thierry Jeantet, rappelant "le positionnement de Jean-Louis Borloo qui veut un Grenelle du radicalisme", de François Bayrou qui "marche sur nos plates-bandes" et du PS qui "revêt le manteau du radicalisme" en prônant "réforme et laïcité". L'ancien président Jean-François Hory est appelé à la rescousse pour mener une réflexion doctrinale. Quant à l'offre de service de Bernard Tapie pour 2008, elle a été balayée par M. Baylet qui a rappelé qu'il "n'est plus membre du PRG" depuis son ralliement à Nicolas Sarkozy. Ne dérogeant pas à la mode en vogue à gauche -au PS, au PCF, à la LCR- le changement du nom du parti a été évoqué mais finalement les militants se sont dits "attachés à l'intitulé radical, lié aux valeurs historiques de notre parti", a souligné Elisabeth Boyer.

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