lundi 12 novembre 2018

Actualités du Centre. Europe: l’alliance des centristes, progressistes et libéraux prend forme

La semaine dernière, s’est déroulé à Madrid, le congrès de l’ALDE (Alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe) qui regroupe depuis 2004 les partis centristes et libéraux de l’Union européenne et qui forme actuellement le quatrième groupe au Parlement européen, derrière le PPE (droite), le S&D (gauche) et les conservateurs, avec 67 députés.
Ce congrès était largement consacré aux prochaines élections européennes de mai 2019.
Dans cette optique, l’ALDE a adopté un manifeste dans le but de «construire une alliance large pour lutter contre le nationalisme et le populisme» selon les dires du vice-président de la formation, l’Espagnol Luis Garicano.
«Nous ferons une campagne sur les idéaux, sur ce que nous pouvons faire pour les citoyens européens», a indiqué de son côté le président de l’ALDE, le Néerlandais Hans van Baalen.
Mais ce manifeste était surtout destiné à sceller une alliance avec La république en marche d’Emmanuel Macron.
Et il semble que cet objectif a été atteint.
Ainsi, Astrid Panosyan, déléguée à l'action internationale de LREM a proposé une coalition entre son parti et l’ALDE pour le scrutin de mai 2019 puis la constitution d'un groupe commun au Parlement européen avec d’autres partis et personnalités.
Car, comme l’a déclaré le député LREM Pieyre-Alexandre Anglade, il faut que ce nouveau groupe intègre «des partis politiques qui viennent d’autres familles politiques» afin de «constituer un groupe pivot, charnière, central, au Parlement européen, qui sera en capacité de renverser le rapport de forces d’une Europe qui aujourd’hui est dominée par le Parti populaire européen».
L’important pour Astrid Panosyan c’est de gagner «la bataille des idées» dans cette désormais fameuse distinction entre «progressistes» et «nationalistes» dont parle Emmanuel Macron depuis sa campagne présidentielle de 2017.
Pour Pieyre-Alexandre Anglade:
«Ce clivage entre les progressistes, qui veulent poursuivre la construction européenne, et les nationalistes, qui veulent la défaire, existe de fait en Europe. Avec la poussée identitaire sur le continent, ce clivage va perdurer. Il serait donc dangereux de le nier.»
«L'objectif doit être, surtout, de renverser les rapports de force et la logique des conservateurs», ajoute-t-il.
Astrid Panosyan a également indiqué que le but n’était pas de phagocyter l’ALDE et d’en faire un simple appendice de LREM.
Ces interventions ont réjoui la plupart des délégations présentes à part celle de… l’UDI (qui, avec le MoDem, est membre du parti européen).
Rappelons que son président, Jean-Christophe Lagarde, plaide encore aujourd’hui pour une liste autonome de sa formation.
Une députée néerlandaise résumait bien l’état d’esprit de l’ALDE dans cette affaire:
«Nous voyons ici un parti qui est progressiste, qui est train de changer l'Union européenne, il est ambitieux. Il est très proche de mon parti et du groupe ALDE, donc je pense que ça permettra de renforcer notre message. Si nous partageons tous les mêmes valeurs, alors pourquoi ne pas travailler ensemble dans un seul groupe».
De son côté, Guy Verhofstadt, président du groupe ALDE au Parlement européen parle d’un rassemblement de «libéraux, démocrates, centristes, réformateurs, etc.» et de contrer «ceux qui profitent du libéralisme démocratique pour établir une démocratie illibérale».
Reste désormais à se mettre d’accord sur un programme puis de savoir avec qui LREM ira à la bataille en mai prochain.


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