mercredi 26 janvier 2022

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. En ce début de 3e millénaire, le combat politique essentiel est entre les pros et les antis démocratie

Que les tenants du clivage Gauche-Centre-Droite se rassurent, celui-ci n’est pas prêt de mourir et sera sans doute, à nouveau, dans un avenir plus ou moins proche, celui qui définit les enjeux du débat partisan dans les démocraties, tout simplement parce que c’est lui qui caractérise le mieux dans la sphère politique ce que sont les humains dans leur diversité avec les différences de vision sur ce qui fait société et qui régit en la matière leurs comportements individuels.

Mais ils se trompent en croyant qu’il est, présentement, celui qui est au cœur  du combat politique et qui le structure dans ses oppositions et ses divisions.

De même pour ceux qui affirment que la nouvelle fracture se situe dans le divorce entre les citadins des grandes villes et les ruraux, entre les grands pôles urbains et les périphéries.

Non pas que celle-ci n’existe pas et ne doit pas retenir l’attention mais elle n’est pas, non plus, la plus prégnante et, surtout, la plus chargée de dangers pour l’existence de la démocratie.

Quant aux sondages qui disent que les populations soutiennent le régime de la démocratie, encore faut-il savoir ce que les personnes interrogées mettent derrière le concept et de constater que de plus en plus d’entre elles estiment qu’un gouvernement d’expert, le pouvoir d’un chef unique et la gestion militaire du pays seraient une bonne chose.

D’autant que pour beaucoup de ceux qui déclarent être des adeptes de la démocratie, estiment en réalité que les droits et le respect qui émanent de son fonctionnement leur sont dus uniquement à eux, les vrais défenseurs celle-ci, et certainement pas à ceux qui ne pensent pas comme eux, les traitres qui la dévoient, comme le montrent les revendications et les comportements des mouvements de foule populistes.

Et lorsque des élections ont lieu dans les pays démocratiques, les forces réactionnaires et hostiles à la démocratie sont à des hauteurs élevées.

Parce que l’affrontement qui se renforce, devient de plus en plus omniprésent et qui va sans doute majoritairement dominer la conversation publique est celui entre les pros et les antis démocratie.

Il n’est évidemment pas nouveau et n’a sans doute pas vocation à être indéfiniment celui qui détermine principalement le débat politique mais il est en tout cas celui qui s’installe comme incontournable pour un certains temps.

Et ceux qui prétendent qu’actuellement, en ce début de troisième millénaire, il n’est pas le structurant essentiel de l’urgence du combat primordial qui doit animer tous les démocrates d’aujourd’hui sont en train de sortir de l’Histoire, pire, en minorant son poids de remettre les clés de la démocratie républicaine aux extrémistes, aux radicaux et aux populistes, en un mot, à ses ennemis qui ne rêvent que de l’abattre.

A certaines époques de l’Histoire, il y a des choix existentiels qui s’imposent et qui se situent au-dessus et au-delà de ceux que l’on fait dans l’ordinaire de notre existence.

Ainsi se sont retrouvés dans la Résistance française au nazisme des femmes et des hommes qui n’avaient pas les mêmes étiquettes politiques mais qui savaient où étaient le mal absolu qu’il fallait éradiquer.

Et c’est bien à une nouvelle résistance que sont conviés tous les défenseurs de la démocratie républicaine.

 

 

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