vendredi 28 juin 2013

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Obama fidèle à une politique centriste

Un conseiller de Barack Obama vient d’expliquer que ce qui était particulièrement difficile pour le président américain était d’être constamment attaqué tant à sa droite qu’à sa gauche.
Bienvenue dans le monde du Centre, monsieur le conseiller!
Celui-ci estime qu’Obama devrait donner des gages à un des deux côtés afin de ne pas demeurer dans une telle situation qu’il considère comme intenable politiquement.
En somme, il lui demande de ne plus être centriste…
Comme je l’ai déjà dit de nombreuses fois, être du Centre, c’est effectivement s’exposer constamment aux critiques de la gauche et de la droite, c’est-à-dire à un double-feu de critiques des clientélismes et des populismes des deux bords extrêmes.
Un centriste qui réussit, c’est une défaite pour la gauche et la droite. C’est donc inacceptable pour les extrêmes.
Barack Obama, qui ne s’est jamais départi de son positionnement centriste, ne le savait peut-être pas en 2007 lorsqu’il a accédé à la Maison blanche, mais j’en doute.
Parions qu’avec les attaques parfois ordurières dont il a été victime et venant tant de droite que de gauche, il est désormais parfaitement au courant!
C’est bien d’ailleurs ce qui est arrivé à nombre de ses prédécesseurs lorsqu’ils ont accédé, dans le monde, au poste suprême d’un Etat.
Bill Clinton aux Etats-Unis mais, en France, Valéry Giscard d’Estaing pour ne prendre que deux exemples.
Et quand un dirigeant de droite ou de gauche, s’aventure de temps en temps au centre de l’échiquier politique, comme c’est le cas de François Hollande aujourd’hui et de Jacques Chirac hier, ils sont bombardés de critiques venus des deux bords.
C’est comme cela.
Pour en revenir à Obama qui, lui, est un vrai centriste, ces critiques sont un bon baromètre de son positionnement politique.
Dans la tourmente actuellement – mais on pourrait dire, comme d’habitude! – suite à des affaires où il n’a rien à voir et à d’autres où l’on met en cause son action, voire ses reniements, il demeure droit dans ses bottes de centriste.
Avant cela, rappelons qu’il y a le monde tel qu’on voudrait le voir et le monde tel qu’il est. Un centriste peut rêver que notre monde ressemble au premier mais il se doit d’agir de manière responsable vis-à-vis du second afin de le rendre meilleur et plus sûr.
Mais ce hiatus entre les deux mondes est bien une réalité politique qui contraint les responsables politiques de tous bords de faire le grand écart lorsqu’ils sont au pouvoir.
Oui, le monde tel qu’il est a du mal, parfois, à faire rêver alors que l’on peut bâtir toutes les fantasmagories que l’on souhaite avec le monde tel qu’on voudrait le voir.
Dans ce dernier, il n’y a pas de crises économiques qui mettent au chômage des millions de personnes, il n’y a pas d’enfants battus et d’autres vivants dans des bidonvilles, il n’y a pas de terroristes qui s’attaquent à des personnes qui ne leur ont rien fait et il n’y a ni misère, ni haine, seulement du respect et de l’amour.
Rêvons car cela nous aide à poursuivre l’espoir d’un monde meilleur et les rêveurs ont eu, souvent, de meilleurs résultats que ceux qui renonçaient.
Cependant, agir sur la réalité pour la rendre meilleure est l’action la plus efficace de toute. Mais elle est loin d’être la plus glamour, ni la plus populaire.
Voilà comment on peut expliquer, partout dans le monde, les difficultés des politiques centristes, voire au centre.
Barack Obama a évidemment des idéaux et ses discours où il stigmatise la guerre, la pauvreté et la violence faite aux enfants en sont des preuves.
De même que son action en faveur d’une couverture santé des plus pauvres, sa volonté de régulariser nombre d’immigrants entrés illégalement aux Etats-Unis ou pour réguler la finance afin qu’elle ne soit pas toute puissance et dicte ses volontés à la nation tout entière, est dictée par une volonté de bâtir un monde meilleur.
Pour autant, il n’a jamais été un naïf et il sait qu’il y a une réalité que l’on peut réformer, que l’on peut améliorer, que l’on peut parfois transformer mais qui est là et qui sera toujours là face aux chimères des idéologues de la droite et de la gauche.
De même, il n’a jamais fui les responsabilités qui peuvent écorner une image comme celle d’assurer la sécurité des Etats-Unis face au terrorisme, qu’il vienne de l’extérieur ou de l’intérieur, démontrant qu’être centriste n’est pas être naïf.
Il lui reste encore trois ans et demi pour faire de son passage à la Maison blanche une réussite centriste mais il a déjà accompli beaucoup.
Pour autant, quoiqu’il arrive, il devra faire face à ces attaques venues de la droite et de la gauche jusqu’à la fin de son mandat.
Ceux qui, à droite et à gauche, affirment qu’être du Centre est un positionnement politique sûr et de tout repos sont des mystificateurs. Ils confondent à dessein la volonté de mener une politique de juste équilibre et de réformes responsables avec cette politique démagogique qui est de contenter, en même temps, tous les clientélismes en faisant de l’immobilisme irresponsable qu’eux-mêmes mènent lorsqu’ils sont au pouvoir après avoir abandonné la plupart de leurs promesses électorales irréalistes.

Ici, l’alliance objective Gauche-Droite contre le Centre est vraiment une réalité.