mardi 4 juillet 2017

Actualités du Centre. Des maires LR et UDI souhaitent la réussite de Macron

Dans une tribune libre intitulée «Vu des territoires, le devoir de réussir», publiée par le quotidien l’Opinion le 3 juillet, vingt-deux maires appartenant aux partis LR et UDI et se rattachant à un mouvement baptisé «Territoires constructifs» estiment que la droite modérée et le Centre ne peuvent «espérer l’échec du gouvernement».
Cette tribune est signée, entre autres (voir l’ensemble des signataires plus bas) par Christophe Béchu, Jean-Yves de Chaisemartin, Jean Dionis du Séjour, Brigitte Fouré, Louis Giscard d’Estaing, Pierre Méhaignerie, Franck Reynier et Frédéric Valletoux.

- Le texte de la tribune:
Voilà six mois, la famille de la droite et du centre se rêvait en un groupe majoritaire écrasant à l’Assemblée nationale. Après une présidentielle ratée et à l’issue des législatives, le bilan est rude.
La défaite moins ample qu’annoncée ne doit pas faire oublier que, jamais sous la Ve République, la droite et le centre n’ont eu une représentation aussi faible à l’Assemblée. Le cataclysme électoral que nous venons de vivre, oblige chacun, au niveau national comme dans les territoires que nous représentons, à une réflexion sur ce qui s’est passé, sur ce qu’il advient et sur ce qu’il convient de faire.
Parmi les éléments du diagnostic, retenons les plus forts à nos yeux.
À droite comme à gauche, les primaires peuvent conduire à une radicalité invalidante : nonobstant l’affaire Pénélope, le projet porté par François Fillon était-il de nature à convaincre une majorité de Français ? N’ayant plus la force d’abandonner leur soutien à des chefs de file qui reviennent sur leur parole, les partis ont perdu leur crédibilité. Ils ne savent plus attirer de nouveaux adhérents, ni suffisamment intégrer les forces de la société civile. Il nous faut tenir compte du désamour dont nos formations politiques sont victimes et coupables.
Emmanuel Macron a été élu pour bien des raisons, parmi lesquelles notre propre faiblesse. L’ancienne forme militante a été bousculée par des formes plus agiles et peut-être plus éphémères ; le dynamisme a payé. Mais enfin, la double crise de notre système partisan et de notre système représentatif aurait pu connaître des conséquences plus dramatiques. Nous n’avons pas élu un Donald Trump et nous n’avons pas voté pour un Brexit.
Vu de l’extérieur, ce rassemblement est d’abord un enthousiasme, l’énergie première de la politique
Large rassemblement. Avec l’élection d’Emmanuel Macron, avec la nomination d’Edouard Philippe, le tableau de la vie politique française a quelque chose de changé ; des éléments indéfinissables obligent à modifier notre point de vue. Le clivage droite-gauche semble dépassé, au moins pour un temps. Le macronisme appelle encore sur bien des points une clarification idéologique, mais il pose les bases d’un large rassemblement.
Vu de l’extérieur, ce rassemblement est d’abord un enthousiasme, l’énergie première de la politique. Ensuite, il paraît être le rendez-vous des réformateurs, de tous ceux qui refusent la sinistrose. Vu de nos mairies, de nos territoires, la figure d’Édouard Philippe, maire du Havre, rassure. Vu de nos familles politiques, nous devons convenir que, malgré quelques divergences, nous sommes d’accord avec une large part du projet. Tout cela rend l’opposition tactique incompréhensible, voire mesquine. On ne peut pas espérer l’échec du gouvernement.
Nous devons donner une chance à ce nouveau destin. Les formes politiques restent à préciser, mais l’état d’esprit est clair : soyons constructifs
Que le FN ou La France insoumise s’opposent sur des bases politiques ou idéologiques, soit. Mais une opposition à Emmanuel Macron qui viendrait d’anciens soutiens d’Alain Juppé aurait-elle un sens ? On comprend que certains jugent que leur devoir est de préparer l’alternance demain ; ils comprendront que le nôtre pourrait être de réussir aujourd’hui.
Nous devons donner une chance à ce nouveau destin. Les formes politiques restent à préciser, mais l’état d’esprit est clair : soyons constructifs.
Constructifs car personne ne veut que la France perde encore cinq ans. Constructifs car nos concitoyens attendent des résultats concrets pour améliorer leur vie quotidienne. Constructifs au point d’espérer la réussite du quinquennat et celle du gouvernement. Constructifs aussi à hauteur de la crise de la représentation et des difficultés économiques du pays. Constructifs car le renouvellement des méthodes politiques est indispensable au retour d’une société de confiance. Constructifs car rien ne sera réglé facilement.
Bonnes volontés. Cela ne signifie pas donner un blanc-seing, ni être d’accord sur tout. Le programme du quinquennat doit être renforcé et parfois repositionné sur des axes fondamentaux dont certaines des réformes fiscales ou le rétablissement d’une autorité bienveillante qui est d’abord une autorité. Le respect de nos règles de vie collective est l’une des conditions pour que le «vivre ensemble» soit autre chose qu’une incantation. Si le projet d’une «France start-up» porté par le principe d’efficacité nous convient, il faut rappeler que les principes d’inclusion et d’équité restent la quille du navire sociétal. Nous l’éprouvons au quotidien dans les territoires que nous représentons.
Nous voulons tirer les leçons de nos échecs et participer à la modernisation de la vie politique. Nous saluons la création d’un groupe «LR constructifs – UDI – Indépendants» à l’Assemblée nationale et nous pensons que la démarche doit aller au-delà. Le non-cumul des mandats éloigne les parlementaires des territoires ; les élus locaux devront également être écoutés. Nous souhaitons un dialogue constructif avec le gouvernement. Avec notre sensibilité, avec parfois nos réserves, nous sommes prêts à soutenir toute initiative utile. N’en doutons pas, les difficultés qu’il faudra bientôt surmonter appellent des bonnes volontés partout dans le pays.

- Les signataires de cette tribune:
Christophe Béchu est maire LR d’Angers et sénateur du Maine-et-Loire ; Arnaud de Belenet est maire LR de Bailly-Romainvilliers, président de Val d’Europe et conseiller départemental de Seine-et-Marne ; Xavier Bonnefont est maire LR d’Angoulême ; Jean-Yves de Chaisemartin est maire UDI de Paimpol et vice-président du conseil départemental des Côtes d’Armor ; Alain Chrétien est maire LR de Vesoul et président de la communauté d’agglomération de Vesoul ; François Decoster est maire UDI de Saint-Omer et vice-président de la Région Hauts-de-France ; Vincent Delahaye est maire UDI de Massy et sénateur de l’Essonne ; Jean Dionis du Séjour est maire UDI d’Agen et président de la communauté d’agglomération d’Agen ; Dominique Faure est maire UDI de Saint-Orens de Gameville ; Brigitte Fouré est maire UDI d’Amiens et vice-présidente de la Région Hauts-de-France ; Louis Giscard d’Estaing est maire UDI de Chamalières; Patrick Leclerc est maire de Landerneau; Frédéric Leturque est maire UDI d’Arras et vice-président de la Région Hauts-de-France ; Pierre Méhaignerie est maire UDI de Vitré et président de Vitré Communauté ; Nicolas Méary est maire UDI de Brétigny-sur-Orge et vice-président du conseil départemental de l’Essonne ; Jean-Paul Michel est maire UDI de Lagny-sur-Marne et président de Marne-et-Gondoire, François-Xavier Priollaud est maire UDI de Louviers et vice-président de la Région Normandie ; Franck Reynier est maire UDI de Montélimar et président de Montélimar Agglomération ; Alexandra Rosetti est maire UDI de Voisins-le-Bretonneux​; Marie-Hélène Thoraval est maire LR de Romans-sur-Isère ; Frédéric Valletoux est maire LR de Fontainebleau et conseiller régional d’Ile-de-France ; Francisque Vigouroux est maire UDI d’Igny.


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