lundi 16 octobre 2017

Une Semaine en Centrisme. La philosophie centriste réaffirmée du projet Macron

Emmanuel Macron lors de son passage sur TF1
Tout le monde doit être un gagnant dans le juste équilibre, dans la liberté, la méritocratie et la solidarité afin de vivre une vie digne dans une société harmonieuse.
Voilà ce qu’est venu dire Emmanuel Macron lors de son intervention à la télévision face à trois journalistes de TF1 le dimanche 15 octobre.
Mais c’est très exactement ce qu’il a dit dans ces derniers discours ainsi que lors des interviews qu’il a donné récemment.
En attendant qu’il réalise son programme et qu’il démontre la justesse de son action, toute la philosophie de son projet politique est éminemment centriste mais de ce Centrisme qui est en train de se construire en ce XXI° siècle, c’est-à-dire celui qui, héritier de toute l’histoire du Centre s’est conçu comme un libéralisme social humaniste.
Ainsi, sa volonté de réformer, intacte depuis sa victoire à la présidentielle, s’inscrit dans une analyse sans concession de la réalité – c’est-à-dire dénuée de tout parasitage idéologique – et dans une vision pragmatique.
Si Emmanuel Macron veut permettre à chacun de vivre la meilleure vie possible et réaliser ses capacités par la promotion des capacités des individus, c’est parce qu’il s’agit aussi et surtout de la meilleure organisation possible de la société et de son économie face à ce qu’est le monde et non parce que cette analyse émanerait d’une énième théorie élaborée dans les laboratoires des think tanks mais inapplicable.
Sa volonté de taxer moins la fortune – qui fait tant débat et pour lequel il est constamment attaqué – est exemplaire de l’essence même de son analyse des comportements humains et du fonctionnement de l’économie réelle.
Ainsi, c’est bien en permettant à ceux qui ont les moyens d’investir dans la machine productive que l’on créera de l’activité et donc des emplois.
En conséquence de quoi, il faut, non seulement, permettre aux «riches» de vivre en France pour faire bénéficier le pays de leurs moyens financiers mais les inciter à investir leur argent dans la machine productive.
En l’espèce, Emmanuel Macron n’a aucune inclinaison particulière pour les riches par rapport aux autres composantes de la société.
Mais il sait qu’il peut réussir à faire gagner la France s’il peut leur proposer un deal gagnant-gagnant où, en échange de leur contribution à la croissance et au dynamisme de l’économie, ils peuvent en retirer un profit.
Or, le but de tout pouvoir politique est bien d’assurer le bien-être de toute la population en utilisant les meilleurs outils pour y arriver.
Non de faire du verbiage idéologique et de caresser dans le sens du poil les clientélismes de tous bords.
Car, in fine, qu’importe qu’il y ait des très riches s’il n’y a plus de pauvres e si chacun est dans la capacité réelle de tenter de réaliser son projet de vie.
C’est dans ce sens qu’il vaut prendre sa déclaration, «Le mandat qui m’a été donné, c’est d’agir avec détermination pour que chaque Français puisse avoir une vie digne et libre».
Au passage, il faut redire que cela n’a rien à voir avec le fameux «ruissellement» des thèses ultralibérales (et non libérales).
Celles-ci, en effet, estiment que les riches ne doivent pas être taxés car ils dépenseront leur argent plus facilement en s’achetant tout et n’importe quoi, d’un château à un yacht, du caviar à une rivière de diamants, ce qui fera tourner l’économie et créera des emplois.
Or, cette théorie du ruissellement s’est avérée complètement erronée là où elle a été mise en place.
Ce qui ne l’empêche pas d’être toujours défendue par des personnalités de le droite radicale comme, par exemple, Donald Trump aux Etats-Unis.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


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