dimanche 9 juillet 2017

Une Semaine en Centrisme. Il est temps pour un parti centriste aux Etats-Unis

Ni les centristes du Parti républicain – s’il en existe encore! –, ni ceux du Parti démocrate trouvent encore leur place dans leurs formations respectives.
Si c’est désormais le cas pour les démocrates depuis la défaite d’Hillary Clinton face à Donald Trump et la montée en puissance de Bernie Sanders, cela l’est depuis près de vingt ans pour les républicains, depuis l’offensive de la droite radicale pour faire main basse sur le parti d’Abraham Lincoln et Theodore Roosevelt, deux des premiers centristes de l’histoire politique américaine.
Aujourd’hui, la radicalisation des deux partis est une évidence.
Elle doit être mise à l’actif des idéologues d’extrême-droite du Parti républicain – les Buchanan, Santorum, Bannon, Paul et consorts –  qui ont voulu, souhaité et lutté pour créer une division irréversible entre les deux partis dominants de la vie politique américaine et tuer ce fameux consensus et la capacité de trouver un compromis qui était la marque de fabrique du système étasunien.
Leur guerre inlassable contre Barack Obama était une des manifestations les plus agressives de leur projet.
Même si le bipartisme – précisons tout de même que les Etats-Unis connaissant une myriade de partis politiques – est dans l’ADN de la politique américaine, la création d’une «troisième force» centriste est à présent la seule manière d’empêcher le débat politique de se radicaliser définitivement dans les années à venir.
Aujourd’hui, il y a un populisme de droite radicale (voire d’extrême-droite) incarnée par Donald Trump et un populisme de gauche radicale incarnée par Bernie Sanders.
Mais il y a en plus toute une mouvance d’extrême-droite du côté républicain dont Mike Pence, le vice-président n’est pas très éloigné (ce qui fait dire à beaucoup de politologues que Trump est un moindre mal et qu’il faut qu’il reste en place car sa destitution serait une grande catastrophe parce qu’il serait remplacé par Pence…).
Et ces deux populismes ne sont pas des mouvements éphémères.
Du coup, les centristes du Parti républicain et ceux du Parti démocrate ont intérêt à unir leurs efforts afin de défendre une démocratie républicaine modérée, équilibrée et harmonieuse qui était le projet politique des Pères fondateurs de la nation américaine, centristes dans l’âme et auteurs de la Constitution.
Actuellement, certains de ces centristes font fausse route en essayant de trouver des compromis avec les radicaux qui les utilisent sans vergogne et tenteront de les réduire au silence dès qu’ils le pourront.
De même, d’autres ont tort de croire qu’ils pourront reprendre le pouvoir à court voire à moyen terme à l’intérieur de leurs partis respectifs.
Les radicaux et les populistes sont en position de force et leur dessein est bien d’éliminer les modérés.
Dès lors, la seule solution raisonnable – mais qui ne sera peut-être pas mise en route… – est bien dans une alliance des centristes dans un nouveau parti politique.
D’autant qu’une majorité d’Américains selon les sondages réclament ce troisième parti.
Car le bipartisme est obsolète aux Etats-Unis pour les années qui viennent parce qu’il ne représente plus la sociologie électorale du pays qui est globalement divisée en trois et non plus en deux.
Auparavant, il y avait toujours moyen pour les modérés de trouver un terrain d’entente acceptable avec leurs ailes radicalisées ou plus idéologiquement marquées à droite et à gauche.
Mais cela n’est plus possible.
La droite radicale a tenté et presque réussi à déplacer le centre de la vie politique américaine vers la droite.
La réaction de la Gauche avec l’apparition pas aussi étonnante que cela d’un Sanders lors de la campagne pour les primaires démocrates a permis de rééquilibrer les choses et de pouvoir remettre le point central là où il doit être, entre la Gauche et la Droite.
Néanmoins il faut maintenant une incarnation de ce Centre parce qu’il en va, non seulement du débat politique mais de la représentation de la frange la plus nombreuse de la population du pays qui se trouve actuellement otage des franges radicalisées.
Reste qu’aucune initiative d’envergure n’est encore dans les tuyaux malgré le spectacle affligeant de la présidence Trump et les petites guerres mesquines qui touchent le Parti démocrate.
Sans doute que le fétichisme du peuple américain pour un système politique et une Constitution qui devraient être modernisés en est responsable en grande partie.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC



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