dimanche 6 janvier 2019

L’année du Centrisme dans le monde - Edition 2018. Une année difficile mais renaissance de l’espoir centriste aux Etats-Unis

Dans un monde où les populismes et les extrémismes ont le vent en poupe, il n’y a eu pas beaucoup de bonnes nouvelles pour le Centre en 2018, ni même pour le positionnement «au centre», ce modérantisme qui s’impose généralement à tous les clientélistes et démagogues de gauche et de droite qui ont fait des promesses qu’ils ne peuvent évidemment pas tenir.
Ainsi, dans la plupart des élections qui ont eu lieu en cette année, le Centre ne les a pas gagnées et, surtout, dans beaucoup de cas, il a perdu le pouvoir, désavoué par les urnes.
C’est le cas, on l’oubli devant la catastrophe démocratique qui se profile, au Brésil où, après sa victoire le 7 octobre, l’extrémiste de droite, Jair Bolsonaro, a remplacé, le 1er janvier 2019, un centriste à la présidence, Michel Temer (ancien vice-président de Dilma Rousseff qui avait été intronisé après la destitution de celle-ci en 2016 pour malversations).
Sans oublier, que lors des élections législatives qui se sont déroulées le même jour que cette présidentielle, le Parti social-libéral (sic!) de Bolsonaro a gagné 51 sièges (et a remporté le vote populaire) devant le Parti des travailleurs (de l’ancien président Lula incarcéré pour malversations / gauche) qui demeure la première force politique de la chambre des députés en terme de sièges alors que le principal parti de l’axe central en a perdu presque la moitié (32 sur 66).
Rappelons tout de même qu’au Brésil, l’émiettement est la règle en matière de partis politiques puisque pas moins de 30 partis ont eu au moins un député élu.
Résultat, Bolsonaro devra trouver des coalitions s’il veut faire passer nombre de ses mesures extrémistes (s’il respecte la Constitution…).
C’est également le cas en Italie où, après les législatives de mars 2018, une coalition improbable entre un parti populiste de gauche (Mouvement 5 étoiles) et un parti populiste d’extrême-droite (la Ligue avec la triste figure de son leader et ami de Marine Le Pen, Matteo Salvini), avec la bénédiction de la droite classique (dirigée par Berlusconi…), s’est formée pour prendre le pouvoir à la place d’un gouvernement de centre-gauche dirigé par le Parti démocrate (centre, centre-gauche) qui, dans l’affaire, a perdu 60% de ses députés!
On pourrait également citer la Hongrie où les centristes n’ont pu chasser le populiste démagogue et xénophobe, du pouvoir lors des législatives d’avril qu’il a remporté facilement.
Quelques rares victoires ont tout de même eu lieu de partis centristes ou positionnés au centre comme en Slovénie où une coalition centriste minoritaire dirige le pays après les législatives de juin et en Finlande et à Chypre où deux présidents en exercice d’obédience centrale ont été réélu.
Mais la seule grande victoire du Centre en 2018 vient des Etats-Unis où le Parti démocrate a réussi à reprendre le contrôle de la Chambre des représentants au Parti républicain qui lui avait ravie en 2010.
C’est surtout grâce aux candidats centristes (centre et centre-gauche) que les démocrates ont gagné malgré les affirmations de l’aile gauche qui, si elle a connu des victoires importantes, a connu plusieurs échecs et n’est pas, en tout cas, à l’origine du succès du parti.
Néanmoins, l’autre branche du Congrès, le Sénat, est demeurée aux mains des Républicains.
Toujours est-il que l’opposition au populiste démagogue, menteur et incompétent, Donald Trump va enfin pouvoir mener les enquêtes nécessaires pour la vitalité de la démocratie américaine sur toutes ses malversations supposées et ses liens avec la Russie ainsi que sur son patrimoine et sa provenance.
Afin de tenter de détourner l’attention de sa personne, Trump a décidé de ne plus financer l’administration fédérale provoquant depuis plusieurs jours un «shutdown» (fermeture) sous le prétexte qu’il fallait que les démocrates lui donne l’argent nécessaire pour bâtir son mur à la frontière avec le Mexique, sachant bien qu’il n’avait aucune chance d’obtenir satisfaction.
Il a promis que cette fermeture pourrait durer des années, ce qui montre une nouvelle fois sa dangerosité et beaucoup espèrent aux Etats-Unis mais aussi dans le monde que les centristes pourront faire le ménage le plus rapidement possible à la Maison blanche, pour le bien et l’avenir des régimes démocratiques qui, tout comme les centristes, ont connu des heures difficiles en 2018.
Ce qui, in fine, n’est pas très étonnant, sachant que les centristes et, plus largement, l’axe central (droite, gauche et centre libéraux et sociaux) sont les principaux soutiens de la démocratie républicaine attaquée partout et de toute part dans cette fin de deuxième décennie du deuxième millénaire par tous les extrémistes, les populistes et les démagogues.


Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


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