lundi 25 février 2019

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Les voyous du populisme

Pour ceux qui pensent que je vais leur parler des casseurs et autres séditieux qui font cortège avec des gilets jaunes sur le dos à travers la France samedis après samedis depuis une dizaine de semaines, ils en seront pour leurs frais.
Les voyous dont je vais vous entretenir ont pour nom Trump, Salvini, Orban, Netanyahu, Duterte, Bolsonaro et autres personnages qui diffusent et profitent des thèses populistes en véritables démagogues dangereux et qui agissent très souvent comme des voyous c'est-à-dire avec violence (physique et verbale avec incitation de leurs troupes à faire de même), en bafouant les lois et les traités internationaux, en proférant des insultes, des menaces et des mensonges.
Cet «voyoucratie» est consubstantielle au populisme mais avec cette nouvelle génération de populistes, elle a pris une ampleur sans précédent.
Et elle est une des menaces premières auxquelles doit faire face la démocratie républicaine et contre laquelle les centristes doivent se mobiliser et lutter sans aucune concession possible.
Bien entendu, pour délivrer leur propagande, les populistes ont toujours menti, délivré de fausses informations, insulté et menacé ceux qui les critiquaient ainsi que leurs opposants, pris des mesures démagogiques et agi au-delà des limites de la loi.
Mais le systématisme d’aujourd’hui de ces pratiques, grâce aux nouvelles technologies de l’information, entre autres, fait entrer cette menace dans une autre dimension qui pourrait être un retour des bêtes immondes que l’on croyait, à tort, avoir terrassées en 1945 puis en 1989.
Prenons une des icônes de ces populistes, Donald Trump qui vient de décider de manière illégale l’état d’urgence à propos d’un problème qui n’existe pas (les hordes de migrants et des passeurs de drogue à la frontière mexicaine) tout en menaçant ses adversaires mais aussi tous ses anciens amis qui commencent à témoigner contre lui (notamment son ancien avocat Michael Cohen qui doit bientôt se présenter devant a Chambre des représentants), voire en tenant de les faire taire en les faisant chanter (comme Jeff Bezos par l’entremise de son ami le patron de presse du torchon National Enquirer) tout en ayant pris des mesures qui permettent son enrichissement personnel (la baisse des impôts pour les riches) après avoir été élu grâce à une campagne de désinformation particulièrement importante (et malheureusement efficace).
Rappelons, en outre, que Trump, selon les comptabilités à peine croyable du Washington Post (appartenant à Bezos…) et du New York Times, a menti près de 10000 fois (oui dix mille!) depuis son accession au pouvoir il y a juste deux ans!
Si tout cela n’est pas un comportement de voyou, rien ne l’est alors!
Mais ses «amis» à travers le monde, que chouchoute son ex-âme damnée Steve Bannon, en mission en Europe pour réveiller les pires comportements qui  l’on conduite au bord de l’abîme, ne sont pas en reste.
Quand Bolsonaro au Brésil et Duterte aux Philippines incitent leurs forces de l’ordre à se servir de leurs armes, on se rappelle que Trump fit de même lors d’un discours devant les forces de police.
Quand Salvini en Italie et Orban en Hongrie insultent Emmanuel Macron et interdisent aux réfugiés de fouler le sol de leurs pays respectifs au mépris des traités internationaux et des règles adoptées par l’Union européenne, ils agissent exactement comme Trump qui insulte tous ceux qui ont une opinion qui ne lui plaît pas, qui a décidé de faire la guerre aux migrants en ne respectant même pas les lois de son pays.
Quand Orban en Hongrie et Netanyahu en Israël mènent une guerre totale contre les médias, ils ne font que copier les agissements de Trump contre la liberté d’expression et de livrer à la vindicte des excités qui les suivent les journalistes et les intellectuels.
Quand Marine Le Pen en France et Netanyahu décident de défier la justice en ne se rendant pas aux convocations concernant les malversations commises par leur parti ou par eux-mêmes, ils s’inspirent des attaques constantes et récurrentes de Trump contre les juges américains qui décident, au nom du droit, de mener des enquêtes contre ses pratiques, de bloquer ses décisions illégales et de protéger les règles de la démocratie contre ses agissements.
Quelques exemples malheureusement pas limitatifs tant il y a matière dans les comportements de cette voyoucratie qui tente de s’affranchir de l’état de droit pour ses intérêts propres et une haine qui transpire ans cesse de leurs comportements et de leurs dires.
Ces voyous du populisme sont un véritable défi que les démocraties républicaines doivent prendre avec le sérieux nécessaire.
Il y a cent ans, au sortir de la Première guerre mondiale, l’intelligentsia ainsi que l’élite politique et médiatique se gaussaient de deux clowns qui tendaient le bras en permanence et en toute occasion et dont on prédisait leur prochain oubli dans les poubelles des élucubrations fanatiques.
Leurs noms: Benito Mussolini et Adolph Hitler.


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