vendredi 20 août 2021

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Mourir pour Hongkong, oui, mais pas pour Kaboul

Il y a des gens qui ont défilé, qui ont mis leur vie en danger, qui sont en prison aujourd’hui, qui continuent le combat parce qu’ils voulaient et veulent toujours garder leur liberté et la démocratie.

Ces gens, ils ne vivent pas à Kaboul mais à Hongkong.

Parce que s’il fallait mourir pour une cause, ce serait pour celle de ces courageux habitants de Hongkong plutôt que pour ceux de Kaboul qui n’ont pas bougé le petit doigt pour défendre ce qu’ils avaient.

Malheureusement, on comprend bien qu’il s’agit d’une figure rhétorique tant il semble impossible d’engager les hostilités face à la dictature de Xi Jinping.

De même, cela n’empêche évidemment pas d’éprouver le même sentiment de compassion pour les deux peuples qui se voient privés de liberté parce que tous deux ainsi que tous ceux du monde entier ont droit vivre en démocratie.

La démocratie est le seul régime légitime et la liberté est attachée à l’individu dès sa naissance.

Mais avoir ce droit ne suffit pas pour pouvoir l’exercer effectivement.

Et, dans le monde dans lequel nous vivons, pour pouvoir l’exercer effectivement, il faut vouloir le protéger constamment et être prêt à le défendre quand il est en danger.

La liberté n’est pas gratuite, elle ne l’a jamais été, la démocratie n’est pas naturelle, elle ne l’a jamais été.

On comprend bien dès lors que les Hongkongais sont les emblèmes de cette lutte constante pour la dignité humaine parce qu’ils ne sont pas demeurés passifs quand les menaces se sont rapprochés d’eux.

C’est sans doute la grande leçon de ce que vient de se passer en Afghanistan avec la chute d’un régime «relativement démocratique» parce qu’ici, il était fort possible de faire échec aux forces de l’obscurantisme, ce qui n’était guère envisageable face à la répression de Xi.

S’il n’y a pas un gouvernement assez fort et/ou une réelle volonté populaire de défendre la liberté, alors il n’y a pas de démocratie possible et celle-ci s’effondre à la moindre attaque.

La mobilisation pour l’ordre démocratique c’est 24 heures sur 24, 365 jours par an.

Les Afghans sont, hélas, en train d’en faire l’amère expérience et l’on voit, trop tardivement et trop peu nombreux, certains d’entre eux, manifester contre les Talibans.

N’oublions pas que, partout dans le monde, dans des autocraties et des dictatures, des gens mettent quotidiennement leur vie en danger et meurent pour nombre d’entre eux pour conquérir ne serait-ce la moitié de ce qu’ont eu jusqu’à présent les Afghans sans parler de ce que nous avons, nous, dans les pays démocratiques.

D’ailleurs, cette leçon vaut également pour les peuples de ceux-ci.

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