jeudi 4 novembre 2021

La quotidienne centriste du 4 novembre 2021. Eric Adams, le nouveau maire «centriste pragmatiste» de New-York

S’il y avait une élection ce mardi 2 novembre aux Etats-Unis qui ne souffrait aucun suspens, c’était bien celle à la mairie de New York où le favori, le démocrate Eric Adams l’a emporté très largement face au candidat républicain.

D’ailleurs, il n’a pas fallu dix minutes après la clôture du scrutin, pour que les chaînes d’information en continu ne lui donne la victoire et encore parce qu’un groupe de touristes sur Times Square empêchait la nouvelle de parvenir plus vite sur le bureau des rédactions comme en plaisantait la star des night shows, Steven Colbert, sur CBS!

New York est une ville démocrate, plutôt de gauche et avec la polarisation de la politique on voit mal un républicain comme l’ancien maire devenu une des âmes damnées de Trump, Rudy Giuliani, pouvoir espérer s’assoir dans le fauteuil du maire dans les années qui viennent.

Et si Michael Bloomberg a fait trois mandats consécutifs – une exception puisque deux mandats sont généralement la règle – en étant élu comme républicain, il ne faut pas oublier qu’il était auparavant démocrate et n’avait changé de parti parce qu’il ne pouvait espérer être intronisé par le Parti démocrate et qu’avant la fin de son mandat, ,il était devenu «independent» et surtout qu’il a toujours été un centriste dans la tradition des républicains de la Côte Est qui tenaient alors le parti dans les années 1960 dans les grandes villes comme New York, Boston ou Philadelphie.

Eric Adams serait d’ailleurs sur la même ligne politique que Bloomberg puisqu’il se définit comme un «centriste pragmastiste» à l’inverse de son prédécesseur, Bill de Blasio, qui s’était fait élire comme un homme de gauche mais qui ne réalisa jamais la plupart des promesses sociales qu’il avait faites.

Deuxième maire noir de la plus grande ville des Etats-Unis, Adams est un ancien policier qui a mis la sécurité au cœur de sa campagne – estimant que «la sécurité publique est la condition préalable à la prospérité» – dans une ville où, après les terribles années 1980-1990, il est redevenu possible de prendre le subway (métro) ou de traverser la nuit Central park sans se faire agresser malgré une certaine détérioration de l’ordre public ces deux dernières années.

Eric Adams – qui était loin d’être le favori de la primaire démocrate – a beaucoup d’ambitions à la fois pour sa ville et pour sa carrière politique.

S’étant présenté, à la fois, comme «le visage du Parti démocrate» actuel et le «Biden de Brooklyn» (il est originaire du borough, le plus populeux de New York), il se veut l’avenir du Parti démocrate et compte bien peser politiquement lors des élections de mi-mandat de l’année prochaine.

Pour autant, il a devant lui un challenge que très peu de ses prédécesseurs ont réussi à relever, être capable de bien gouverner New York tout en demeurant populaire et avoir la possibilité d’une ambition nationale, tellement la mégapole est un univers unique à part entière, ne ressemblant à rien d’autre aux Etats-Unis, ce qui fait qu’elle peut être adorée par certains et détestée par d’autres mais laissant presque jamais indifférent.

Reste qu’il a devant lui un gros travail et nombre de réformes importantes à réaliser, dont celle de la police dont il est issu, la NYPD, dans une ville qui a largement souffert de la crise de la covid19.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

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