lundi 2 mars 2020

Présidentielle USA 2020. Primaires démocrates – le retrait de Pete Buttigieg était prévisible

Pete Buttigieg
Pete Buttigieg a décidé de se retirer des primaires démocrates après son mauvais score lors du scrutin de Caroline du Sud et juste avant le «Super Tuesday» du 3 mars qui va voir voter plusieurs Etats importants dont la Californie et le Texas.
Rien n’obligeait celui que les médias considèrent comme la «révélation» de ces primaires à se retirer à ce stade de la compétition pour décrocher l’investiture à la prochaine présidentielle face à Donald Trump.
Cependant, le maire de la ville de South Bend dans l’Indiana savait qu’il avait peu de chances de gagner et qu’il avait beaucoup d’atouts pour peser sur la future nomination du candidat démocrate et il a également pris date pour l’avenir.
Il faut dire que Pete Buttigieg accumulait plusieurs handicaps malgré sa victoire surprise lors du caucus de l’Iowa et sa bonne prestation lors du caucus du New Hampshire.
La première qui faisait également une partie de ses atouts était qu’il était une personnalité nouvelle mais donc largement inconnue du grand public.
La deuxième est qu’il n’avait pas une grande expérience de la gestion politique, South Bend étant une ville de 100.000 habitants et il n’a jamais détenu de mandat national qui démontre sa capacité à diriger la première puissance mondiale.
La troisième était son orientation sexuelle.
Homosexuel assumé et marié, il n’a pas pu présenter une image positive auprès de certaines communautés qui ne sont pas prêtes à voter pour un tel candidat.
C’est le cas en premier lieu de la communauté afro-américaine, extrêmement conservatrice sur le sujet.
En ce sens, la primaire de Caroline du Sud était un test important puisque une grande partie des électeurs étaient noirs.
Et son très mauvais résultat a démontré qu’il ne pouvait compter sur le vote noir, ce qui est rédhibitoire pour être choisi comme candidat démocrate.
C’est sans doute la raison principale de son abandon cette année et de sa probable candidature dans les années à venir.
Car il avait, à l’inverse, nombre d’atouts.
Le premier est son intelligence, le deuxième son positionnement politique (il est un progressiste modéré) et ses idées en phase avec la partie de la société américaine qui ne vote pas Trump, la troisième sa jeunesse et la quatrième, sans doute dans un futur assez proche, son appartenance à la communauté gay qui est encore aujourd’hui un frein à son ambition politique.
En se retirant, Buttigieg a dit vouloir unifier le Parti démocrate afin que celui-ci gagne en novembre prochain et mette dehors le populiste démagogue et incompétent qui occupe actuellement la Maison blanche.
Mais il a également dit une autre chose importante:
«Je n’attends pas avec impatience un scénario où tout se résumerait à Donald Trump et à sa nostalgie de l’ordre social des années 1950 et à Bernie Sanders et à sa nostalgie de la politique révolutionnaire des années 1960».
Il s’est donc clairement positionné au centre en rappelant aux nombreux démocrates qui s’apprêtent à voter pour Sanders que celui-ci n’incarne pas les idées du parti et qu’il représente un danger, certes nettement moindre que Trump, mais un danger tout de même.
Reste à savoir si son message passera bien à ses électeurs et à ceux qui s’apprêtaient à voter pour lui et donnera un coup de pouce à Joe Biden voire à Michael Bloomberg, les deux centristes le mieux à même de faire barrage à Sanders puis de battre Trump.

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