samedi 24 février 2018

Actualités du Centre. Les derniers centristes et libéraux de LR s'en vont

Laurent Wauquiez, repoussoir pour les modérés LR
Laurent Wauquiez, le président de LR, souhaitait un parti unifié et il l’aura sans doute au-delà de ses espérances mais pas exactement comme il l’imaginait.
Ainsi, après ses propos populistes contre la démocratie mais aussi contre plusieurs dirigeants de sa propre formation, nombre de militants et d’élus ont décidé de la quitter.
Il s’agit des derniers représentants du centre-droit qui avaient rejoint l’UMP à sa création en 2002 qui se voulait alors un parti rassemblant la Droite et le Centre et de droitistes libéraux et progressistes souvent proches d’Alain Juppé ou de la formation Agir créé par d’ex-membres de LR et qui, à l’Assemblée nationale, ont créé un groupe commun avec l’UDI.
Après Dominique Bussereau (président du Conseil départemental de la Charente-maritime et président de l’Assemblée des départements de France, ancien ministre), Elisabeth Morin-Chartier (euro-députée), Jean-Paul Emorine (sénateur de Saône-et-Loire), Pierre Cuny (maire de Thionville) ainsi que plusieurs adjoints d'Alain Juppé à Bordeaux et sans doute avant Jean-Pierre Raffarin, ce sont Fabienne Keller (sénatrice du Bas-Rhin, ancienne maire de Strasbourg) et Anotine Herth (député du Bas-Rhin) qui ont décidé de rendre leur carte de LR avec des élus à la mairie de Bordeaux.
Ils ont adressé un courrier à Laurent Wauquiez en ce sens dans lequel ils constatent que «ce mouvement du rassemblement» que se voulait être l'UMP «est devenu celui du repliement».
Et ils le rendent directement responsable de cette dérive: «Bien trop souvent, vos paroles et vos prises de positions donnent l'impression que votre ambition n'est plus de combattre les idées populistes mais de les épouser, de les faire vôtres».
Ils ajoutent que  «nous croyons au plus profond de nous-mêmes que la France a besoin pour son équilibre politique et démocratique d’une droite républicaine, profondément européenne, sobre, à l’écoute des territoires, vigilante mais constructive, qui refuse toute forme de collusion idéologique ou politique avec les extrêmes. Cette droite, du fait de vos orientations et de vos choix, ne peut plus s’incarner à travers Les Républicains. Nous avons à cœur de continuer à œuvrer avec tous ceux qui ne renoncent pas à une droite de la dignité et de la responsabilité, indépendante et européenne. Et ils sont nombreux.»
Enfin, ils estiment ne plus se reconnaître «ni dans les valeurs centrales de notre mouvement», notamment «européennes, sociales et libérales», «ni dans votre style de gouvernance».
Du coup, les alibis centristes et modérés de Laurent Wauquiez se réduisent comme peau de chagrin.
Mais soyons sûr qu’il estimera cela comme une bonne chose lui qui pourtant voici quelques semaines tentait désespérément de faire croire que dans son équipe dirigeante se trouvaient de nombreux centristes…


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