lundi 24 février 2020

Vues du Centre. Non Sanders n’est pas un Trump de gauche, oui il est dangereux

Par Aris de Hesselin & Alexandre Vatimbella

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.

Bernie Sanders
Le socialiste Bernie Sanders fait la course en tête des primaires du Parti démocrate (dont il n’est pas membre) et s’affirme comme un des favoris (il vient de remporter le caucus du Nevada après la primaire du New Hampshire) même si la course vient de débuter (seuls trois petits Etats ont voté) et que rien n’est encore joué, loin de là.
Battu en 2016 par Hillary Clinton lors des mêmes primaires, il avait été un mauvais perdant qui a une responsabilité évidente dans la défaite de la candidate démocrate face à Donald Trump.
Ses accents populistes contre les élites et les riches, son programme très à gauche et surtout irréalisable dont une partie est concoctée par des économistes français proches de Thomas Picketty, le chantre de l’antilibéralisme, en font un candidat que l’on a souvent comparé à Donald Trump pour ses excès et ses diatribes.
Mais, malgré des ressemblances évidentes dans le comportement, le discours et un certain narcissisme, on ne peut pas affirmer qu’il est un Trump de gauche.
Son intégrité, son honnêteté, ses capacités intellectuelles, son respect de la démocratie, de la Constitution et de l’état de droit ne peuvent en aucun cas être mis en parallèle avec la vulgarité, la malhonnêteté, les mensonges, la bêtise, les constantes dérives autoritaires et l’irrespect de la légalité du populiste démagogue et extrémiste qui occupe actuellement la Maison blanche.
De même, s’il servira avant tout sa clientèle de gauche une fois élu comme Trump sert celle de droite et d’extrême droite, il ne confisquera pas le pouvoir au profit d’une caste et d’un parti minoritaire dans le pays comme l’est le Parti républicain.
Cependant, son programme irresponsable pour l’économie américaine, la stigmatisation d’une partie de la population et son attachement idéologique en font un danger pour le pays.
Mais le péril principal qu’il représente est de faire réélire Trump!
En effet et même s’il le bat quasi systématiquement dans tous les sondages, Sanders n’est pas capable de rassembler les électorats modéré et centriste derrière sa candidature malgré ce que disent ses soutiens et lui-même.
Et il le sera encore moins lorsqu’une fois le candidat officiel des démocrates, l’ensemble des Américains prendront connaissance de son programme déjà vilipendé par ses concurrents centristes Joe Biden, Pete Buttigieg et Amy Klobuchar sans oublier, désormais, Michael Bloomberg comme irréalisable et dispendieux.
Les forces qui sont derrière Trump le savent que trop bien, elles qui se réjouissent de sa possible nomination.
C’est également la raison pour laquelle la Russie est en train de l’aider – sans son accord – comme elle l’avait d’ailleurs fait en 2016 mais sans résultat pour barrer la route à Clinton.
Pour autant, la réelle détestation de Donald Trump dans une majorité de la population est un atout qui peut lui permettre d’être élu et de nous débarrasser d’un personnage qui est une vraie menace pour la démocratie américaine et la démocratie dans le monde, ce que n’est pas et n’a jamais été Sanders.
Reste qu’une fois élu, s’il applique son programme, il risque de plonger les Etats-Unis dans la crise un peu comme François Mitterrand en 1981 et jusqu’au tournant de la rigueur en 1983…

Aris de Hesselin & Alexandre Vatimbella

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