dimanche 18 septembre 2016

L’Humeur du Centriste. Macron remplace-t-il Le Pen dans les cauchemars de la Droite?

Avant leur cauchemar c'était Le Pen, aujourd'hui c'est Macron?
Le péril Emmanuel Macron est bien documenté pour la Gauche qui est en train de se déchirer sur son cas avec toute une propagande menée par ses ennemis – le terme est euphémistique – pour s’en débarrasser le plus vite possible.
Mais il est également devenu l’épouvantail des leaders de la Droite, tant est si bien qu’on a l’impression qu’il a remplacé la famille Le Pen dans leurs pires cauchemars.
Car le leader d’En marche à cette particularité à bien des égards étrange pour ceux-ci: il est extrêmement populaire dans la frange modérée de leur électorat.
Un peu comme les Le Pen le sont pour la frange radicale de ce dernier.
Dès lors, il représente une menace que les sondages pointent déjà, comme celui de BVA qui vient le mettre à 18,5% des intentions de vote au premier tour, quasiment à égalité avec Nicolas Sarkozy (19%).
Et il parvient à mordre sur l’électorat d’Alain Juppé puisque sa présence permet à Marine Le Pen d’arriver en tête au premier tour alors que dans tous les autres cas de figure, le maire de Bordeaux devance la présidente du Front national.
On ne parle même pas de la séduction de l’électorat centriste sur lequel la Droite compte pour remporter la présidentielle mais aussi les législatives, car celui-ci représente entre 10% et 15% des voix, peu ou prou l’écart entre le candidat LR et celle du FN au second tour de la présidentielle mais aussi celui qui permet aux candidats aux législatives de remporter leurs duels face à la gauche et à l’extrême-droite.
Et, en plus, Emmanuel Macron continue à se dire de gauche!
Dès lors, le rouleau compresseur pour l’aplatir comme une crêpe avant qu’il n’atteigne son zénith et soit plus difficilement éliminable s’est mis en route dans toute la sphère droitiste.
C’est un bombardement constant digne des guerres totales avec des arguments qui ne brillent guère par leur profondeur.
Peu importe, le but c’est décrédibiliser l’homme par tous les moyens possibles et la manière d’y parvenir est accessoire.
De même que de se demander pourquoi Macron est aussi populaire à droite et d'entamer une reconquête plutôt qu'une destruction primaire.
Ne serait-ce pas, entre autres parce qu'à force de coller aux propos et propositions du FN, une partie de l'électorat de LR ne se reconnait plus dans beaucoup de prises de position de ses leaders?
Dans cette stratégie, l’important est également de faire monter au front les centristes pour dénoncer la supercherie que serait Macron alors même qu’une forte majorité de leurs sympathisants se disent proches de lui.
Du côté de l’UDI, même si nombre de militants sont sous le charme l’ancien ministre de l’Economie, on en trouve sans difficultés.
Il y a les opportunistes en attente d’un strapontin ministériel (Maurice Leroy), les haineux de Jean-Christophe Lagarde (Hervé Morin), les peureux de perdre leur siège de député (Philippe Vigier) et les droitistes déguisés en centristes (François Sauvadet).
Tout ceux-là se sont adossés à LR et comptent bien y demeurer sachant ce qu’ils doivent à ce parti et ce qu’ils en attendent pour leurs ambitions personnelles.
Le plus étonnant est d’en avoir trouvé aussi facilement du côté du Mouvement démocrate.
Sauf quand on a compris qu’il y avait une alliance objective entre Bayrou et LR dans ce cas précis.
Ainsi, le président du MoDem souhaite tout autant l’élimination politique de Macron que les leaders du parti de droite.
Evidemment pas pour les mêmes raisons.
Bayrou, qui s’est approprié l’espace centriste, ne peut supporter que le président d’En marche viennent empiéter sur ses plates-bandes, le menaçant d’une retraite anticipée.
Dans le dernier sondage BVA cité plus haut, lorsque Macron fait 18,5% des voix au premier tour de la présidentielle et se rapproche de la seconde place qualificative pour le second, Bayrou est à… 7%.
On comprend la rage de ce dernier et ses propos insultants vis-à-vis d’un petit jeune de 38 ans qui risque de le ringardiser.
Ce qu’espère tout ce petit monde, de Nicolas Sarkozy à François Bayrou en passant par François Fillon ou Alain Juppé, c’est que Macron ne sera qu’une mode médiatique, qu’un petit trublion qui aura son quart d’heure de gloire avant de retomber dans l’oubli, qu’un empêcheur de tourner en rond qui finira comme Bernard Tapie ou quelques autres dans les poubelles de la république.
Dans notre société de l’image et du paraître, c’est d’ailleurs une possibilité.
Non pas que Macron soit un simple produit d’appel pour médias en mal de taux d’audience mais il peut disparaître comme il est apparu même si son message est consistant et porteur d’avenir.
Néanmoins, sa capacité à être apprécié par les Français, comme le montrent tous les baromètres de popularité depuis deux ans, ne ressemblent pas à un feu de paille s’il sait bien manœuvrer.
Ce qui veut dire que son avenir est dans ses mains, pas dans celui de ses adversaires.
C’est bien pour cela que leurs cauchemars sont si effrayants.

Centristement votre.

Le Centriste



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