mercredi 26 juin 2019

Actualités du Centre. Aux municipales le MoDem va devoir clarifier ses alliances

Tous les députés, sans exception, du Mouvement démocrate de François Bayrou doivent leurs sièges au Palais Bourbon à La république en marche et au bon vouloir d’Emmanuel Macron (on se rappelle que certains de ses proches s’étaient émus de tant de largesse de la part du président nouvellement élu pour un allié qui n’avait pas été aussi décisif que cela dans la victoire).
Sans une alliance entre Bayrou et Macron puis entre LaREM et le MoDem, il n’y aurait sans doute pas de députés du parti centriste.
Mais ce n’est pas le cas en ce qui concerne ses élus locaux.
Elus avant même l’existence de LaREM et la candidature d’Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017, ils doivent leur élection à des alliances à géométrie variable qu’avait, en son temps, théorisé François Bayrou sans convaincre personne de leur légitimité politique mais sans doute pas de leur légitimité électoraliste.
Ce fut le cas pour les municipales de 2014 alors que se profilent celles de 2020.
A l’époque, des candidats de droite et de gauche ont été tout contents de pouvoir s’allier avec le MoDem dans leur ville ce qui leur permettaient d’obtenir les quelques pourcentages nécessaires pour l’emporter.
Ainsi, en 2014, les centristes ont fait alliance avec le PS François Rebsamen à Dijon tandis que d’autres choisissaient l’UMP (LR) Alain Juppé à Bordeaux, deux exemples parmi d’autres et dont on parle actuellement parce que les intéressés ne voient pas une raison de changer leurs choix d’alors pour l’année prochaine.
Comme l’écrivait à l’époque un média «Ces alliances au coup par coup, plus ou moins encouragées par la direction malgré l'accord scellé avec Jean-Louis Borloo [alors président de l’UDI], tournent parfois au marchandage de tapis, ce qui ne contribue pas à éclaircir la ligne politique du Modem.»
C’est le moins que l’on puisse dire.
D’autant que, pour se faire élire à Pau grâce au soutien d’Alain Juppé (et contre la volonté de l’appareil de l’UMP), Bayrou – qui avait appelé à voter Hollande en 2012 contre Sarkozy puis qui n’avait pas été soutenu par le PS lors des législatives qui avaient suivi qui l’avait vu perdre son unique siège électif – avait amorcé un virage à 180 degrés dans bien des villes où son parti faisait partie, depuis 2008, de la majorité municipale de gauche…
Alors, quid de 2020?
Eh bien, il semble que le MoDem soit reparti sur la même stratégie opportuniste ne voulant pas, dans bien des villes, suivre une logique de majorité présidentielle avec LaREM.
Bien entendu, il est encore trop tôt pour savoir qu’elles seront, in fine, les lignes de conduite de ces deux partis mais les déclarations tonitruantes de certains membres du Mouvement démocrate montrent qu’ils ne sont pas prêts à une logique d’union avec La république en marche.
Même si l’un d’eux a bien résumé la problématique d’un parti qui a navigué ces dernières années, non pas dans une «indépendance» scandée sans fin par son président, mais par des alliances à géométrie variable (comme celle avec Laurent Wauquiez dans la région Auvergne-Rhône-Alpes) pour ne pas sombrer et n’être plus qu’une coquille vide sans aucun élu.
Ecoutons le:
«La situation nous est plutôt favorable. Avec l'effondrement des partis classiques, les maires sortants non-LaREM sont anxieux. Ceux avec qui on bosse bien, on leur dit: 'Toi tu veux garder ton siège, nous on est bien dans la majorité'. Puis on leur fait comprendre que désormais, on n'est plus qu'une force d'appoint. On veut être de vrais partenaires. Et de l'autre côté, on fait quand même partie de la majorité présidentielle. C'est un truc de marchands de tapis, mais c'est comme ça.»
On ne saurait mieux définit l’opportunisme politicien…
Pas sûr que cela plaise à la grande sœur LaREM qui pourrait demander quelques clarifications dont on se demande comment le MoDem pourrait les lui refuser.


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