mercredi 27 avril 2022

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. De l’urgence d’une alliance de tout l’axe central

S’il y a un deuxième enseignement à tirer de la victoire d’Emmanuel Macron après celui que les Français ont encore refusé l’option des extrêmes, ce qui n’est pas rien dans cette période instable où les repères de la raison disparaissent dans le brouillard élucubrationiste (que certains appellent improprement complotiste) et de la désinformation, c’est bien la nécessité de mettre en place immédiatement une alliance de tout l’axe central pour le quinquennat qui vient et peut-être pour plus longtemps encore.

L’axe central, rappelons-le une nouvelle fois, est l’espace politique qui regroupe l’ensemble des partis et courants politiques qui défendent la démocratie républicaine libérale, représentative et participative.

On y trouve des libéraux de droite, de libéraux sociaux du Centre et des sociaux-libéraux de gauche.

Cet axe, comme je l’avais prédit voici quelques années n’est plus, en France, que l’une des trois forces politiques majeures du moment face au bloc d’extrême-droite et à celui d’extrême-gauche (qui sont tous les deux plus larges que les formations qui s’en revendiquent car la recomposition politique n’est pas encore achevée et les partis de gauche et de droite traditionnels ont en leur sein des membres qui devraient logiquement rejoindre les blocs extrêmes).

Auparavant, l’axe central représentait à lui seul l’énorme majorité des électeurs sous la Ve République, les partis extrémistes, sauf le Parti communiste pendant quelques années, n’étant que des micro-partis, et ce avec des formations comme le PS, l’UDR-RPR-UMP-LR, l’UDF (confédération regroupant des partis libéraux et du Centre qui auparavant étaient indépendants) et quelques autres comme les Verts-EELV.

Je rappelle que l’existence d’un axe central n’est pas une donnée politique définitive.

Elle est due à une conjoncture historique où la démocratie républicaine se retrouve attaquée durement par ses ennemis de l’extérieur et de l’intérieur qui la fragilise et la menace d’une disparition qui pourrait être plus ou moins longue.

A ceux qui doutaient encore de cette réalité et prétendaient que cette thèse n’était que du catastrophisme puéril, le coup d’Etat avorté de Trump aux Etats-Unis le 6 janvier 2021 leur a, espérons-le, définitivement ouvert les yeux tout comme l’actuelle invasion de l’Ukraine par Poutine pour la raison majeure qu’elle est une démocratie et qu’elle veut s’arrimer aux autres de l’Europe.

Mais revenons à la France et à la situation présente après la réélection d’Emmanuel Macron.

Même si son score est élevé – rappelons que les abstentionnistes, nombreux lors de cette élection, donnent de fait à ceux qui vont voter le choix des dirigeants parce qu’une démocratie ne peut reconnaitre que ceux qui s’investissent dans son fonctionnement –, il n’est pas assez puissant pour avoir fait changer le cours des choses, c’est-à-dire que le renforcement des extrêmes s’est poursuivi puisque au premier tour (Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignan avec plus de 30%) et au deuxième tour (Le Pen avec un peu moins de 41,5%), l’extrême-droite a fait ses plus hauts scores dans une présidentielle.

De même, Jean-Luc Mélenchon a fait un score plus haut que celui de tout autre candidat d’extrême-gauche à une présidentielle et a ainsi dépassé celui réalisé par le candidat communiste, en l’occurrence Jacques Duclos, en 1969 (21,95% contre 21,27%).

On voit bien que la montée des extrêmes est bien réelle et qu’il faut en tirer les conséquences pour sauver le régime de la démocratie républicaine.

Et cela passe obligatoirement par une alliance entre toutes les formations de l’axe central qui sont le PS, EELV, LaREM, le MoDem, Agir, Horizons, le Parti radical, UDI et LR pour ce qui est des principales.

Cette alliance ne doit pas forcément  devenir une coalition où toutes se retrouveraient ensemble dans un gouvernement.

Mais elle doit être basée sur une charte de la démocratie républicaine, des objectifs communs et des désistements lors des prochaines législatives pour le candidat le mieux placé face à celui ou ceux des extrêmes pour leur barrer la route puisque nous ne sommes pas encore en proportionnelle.

On voit bien que cette alliance sera difficile à réaliser quand une partie du PS, de LR et d’EELV louchent sur une alliance contre-nature avec les extrêmes, soit par dépit de la défaite encaissée à la présidentielle, soit par proximité de certains de leurs dirigeants avec ceux du RN, de Reconquête et de La France insoumise.

Cependant, il y a une responsabilité historique à protéger la liberté, l’égalité, la fraternité et le respect de la dignité, toutes ses valeurs humanistes qui sont attachées à la démocratie républicaine.

Et cela vaut sans conteste une alliance qui n’est pas là pour gommer les différences qui pourront toujours s’exprimer mais bien pour protéger un des plus grands biens de l’Humanité, celui qui fait rêver tous les peuples sous le joug d’autocrates et de dictateurs.

 

 

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