lundi 23 octobre 2023

Propos centristes. France – Lutte contre le terrorisme / Opération d’Israël contre le Hamas / Politique de la France au Proche Orient / Loi immigration / Union européenne / Attaque de Mélenchon contre la présidente de l’Assemblée…

Voici une sélection, ce 23 octobre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> [Déclaration du Gouvernement sur la situation au Proche-Orient à l’Assemblée]
Ce mois d’octobre a été marqué par un nouveau surgissement de la violence au Proche-Orient, une violence aveugle, d’une brutalité sans précédent. Face à cette situation, des inquiétudes et des interrogations naissent légitimement dans notre pays. Dans ce contexte, il me paraissait important, utile et nécessaire de tenir ce débat, dont je sais qu’il était souhaité par la plupart d’entre vous.
Je ne peux m’exprimer devant vous sans revenir sur les faits. Le 7 octobre dernier, une attaque terroriste barbare a été menée par le Hamas et le Djihad islamique contre l’État d’Israël. Des centaines de civils ont été massacrés, des crimes abjects ont été commis. Chaque jour a révélé son lot d’atrocités : le meurtre sauvage de jeunes lors d’un festival dans le désert ; les horreurs perpétrées dans des kibboutz, à Beeri, Kfar Aza ou Réïm ; des femmes, des hommes, des personnes âgées, des enfants enlevés ou brutalement assassinés. Au total, près de 1 400 personnes ont été tuées dans les attaques terroristes de ce mois d’octobre. Et même si 2 otages américaines ont été libérées, plus de 200 personnes sont encore retenues. Parmi les victimes, 30 de nos compatriotes ont été tués et 7 sont encore portés disparus.
Cette attaque n’était en rien comparable aux épisodes de violence qu’a malheureusement déjà connus la région par le passé. Le déchaînement de barbarie, commandité et mis en œuvre par le Hamas, montre un changement de nature et d’échelle. Le 7 octobre, c’est une action complexe et préméditée qui a été menée, une action qui visait à atteindre Israël et sa population en leur cœur.
Tout comme le Président de la République l’a déjà fait, je dis une nouvelle fois ma solidarité, dans cette épreuve, envers le peuple israélien. J’ai une pensée particulière pour nos ressortissants, en particulier pour les victimes françaises et les disparus, leurs proches et leurs familles. Nous sommes à leurs côtés.
Minimiser, justifier, voire absoudre le terrorisme, c’est accepter qu’il frappe à nouveau demain, en Israël, en France ou partout ailleurs. Nous ne devons faire preuve d’aucune ambiguïté face à de tels crimes. Le Président de la République l’a affirmé avec force : Israël a le droit à la sécurité et a le droit de se défendre dans le respect du droit international. Ceux qui confondent le droit des Palestiniens à disposer d’un État et la justification du terrorisme commettent une faute morale, politique et stratégique.
Ils ne servent en rien la cause palestinienne. Soyons clairs : les Palestiniens ne sont pas le Hamas ; le Hamas n’est pas le peuple palestinien.

L’Autorité palestinienne est notre interlocuteur légitime et se bat depuis des années pour la paix. En agissant comme il l’a fait, le Hamas a exposé délibérément, de manière criminelle et cynique, toute la population de Gaza. Il utilise les populations civiles comme bouclier humain et met ainsi en péril les espoirs de paix dont les Palestiniens ont tant besoin.
Si j’ai commencé par rappeler le bilan tragique des attaques terroristes de ce mois d’octobre, si je m’apprête à évoquer les milliers de victimes civiles de Gaza et la situation humanitaire épouvantable de la zone, c’est parce que nous ne devons pas perdre de vue l’ampleur et la gravité de la crise. Il y a des morts et des familles brisées. C’est une tragédie ; or les tragédies se prêtent mal aux postures et aux indignations à géométrie variable.
Il n’y a pas de victimes qu’il conviendrait de pleurer moins que d’autres, pas de vies qui valent moins que d’autres.
La situation, la tragédie et le nombre catastrophique de victimes font monter une profonde indignation dans le monde entier. Dans chacune de nos interventions, nous aurons l’occasion de faire entendre nos sensibilités politiques et nos différences. C’est sain et souhaitable. C’est le principe même du débat démocratique.

Mais face à la gravité de la situation, nous devons agir avec responsabilité. Un tel moment exige que nous soyons collectivement à la hauteur et que nous fassions preuve de mesure. Ne le perdons pas de vue.
En prononçant ces mots, j’affirme mon soutien et celui de mon gouvernement à la présidente de l’Assemblée nationale après les accusations ignobles proférées à son encontre.
Depuis le 7 octobre, le Président de la République a été en contact étroit avec les autorités israéliennes et exprimé un message clair : Israël a évidemment le droit de se défendre face au terrorisme ; les civils doivent être épargnés ; la réponse militaire doit garantir le respect du droit international, notamment du droit international humanitaire ; les populations ne doivent pas payer pour les crimes des terroristes.
Notre pays ne connaît que trop bien le lourd tribut des attentats. Nous devons donc l’affirmer avec force : dans la lutte contre le terrorisme, il s’agit de ne jamais se renier. Si le terrorisme doit être combattu, la réponse des démocraties doit être juste. Même dans les combats les plus durs, les plus âpres, nous ne devons jamais perdre de vue ce qui fait de nous des démocraties : nos valeurs, le respect de l’État de droit, le respect du droit international humanitaire.
Notre amitié et notre solidarité avec le peuple israélien nous obligent à formuler cet appel : Israël ne doit pas tomber dans le piège du Hamas. Plusieurs milliers de Palestiniens sont morts à Gaza, dont de nombreux enfants. Les 2 millions d’habitants de Gaza sont dans une situation d’une extrême gravité. Ces milliers de vies fauchées, nous ne les oublions pas, je ne les oublie pas.
Dans ce contexte, le Gouvernement est mobilisé sur plusieurs fronts. Nous avons pris ces derniers jours les mesures urgentes et immédiates qui s’imposaient.
Tout d’abord, nous agissons depuis la première heure pour la sécurité de nos ressortissants. Une cellule a immédiatement été activée au centre de crise du ministère des affaires étrangères. Les services du Quai d’Orsay, notre ambassade et notre consulat général à Tel-Aviv, ainsi que notre consulat général à Jérusalem, travaillent jour et nuit pour assurer un soutien aux familles de nos compatriotes portés disparus ou tués dans les attaques.
Nos ambassades dans la région, notamment à Beyrouth, à Amman et au Caire, sont totalement mobilisées. Bien sûr, nous accordons une attention particulière aux familles des disparus. Le Président de la République s’est entretenu vendredi avec elles, tout comme la ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Catherine Colonna, avait eu l’occasion de le faire à Tel-Aviv il y a une semaine. Nous sommes en lien permanent avec ces familles pour répondre à leurs inquiétudes.
S’agissant des otages, je veux l’affirmer solennellement : nous mettons tout en œuvre pour obtenir leur libération immédiate et sans condition. Vous comprendrez que je ne puisse en dire davantage.
Nous sommes par ailleurs en lien avec la communauté française sur place pour lui apporter le soutien nécessaire. En deux semaines, la France a permis à 3 600 de nos compatriotes de rejoindre le territoire national depuis Israël grâce à l’affrètement de moyens civils et au soutien de nos armées. Je n’oublie pas les dizaines de Français bloqués à Gaza, dans des conditions extrêmement précaires. La ministre de l’Europe et des affaires étrangères s’est entretenue par téléphone avec un grand nombre d’entre eux lors de son déplacement dans la région. Nous poursuivons nos efforts pour qu’ils puissent quitter la zone. Permettez-moi de rendre une nouvelle fois hommage aux diplomates, aux militaires et aux fonctionnaires français pleinement engagés dans cette situation éprouvante.
Ensuite, la France est mobilisée pour venir en aide aux populations de Gaza. Nous devons regarder en face l’ampleur de la catastrophe humanitaire en cours.
L’accès aux services essentiels est quasiment interrompu. L’eau, la nourriture et le fioul manquent. C’est une évidence : personne ne peut rester insensible à ce drame humanitaire. Derrière le vertige des bilans macabres, il y a des femmes et des hommes, des familles. Il n’y a pas de nationalité, d’origine ou de religion qui vaille pour mesurer la gravité des événements quand des civils meurent. Chaque vie civile perdue est un échec pour la communauté internationale. Les populations palestiniennes ne peuvent être abandonnées à leur propre sort. Notre solidarité avec elles ne saurait être mise en doute.
C’est pourquoi nous demandons une trêve humanitaire permettant un accès sûr et immédiat à Gaza pour l’acheminement d’eau, de nourriture, de fioul et de l’aide humanitaire et médicale. Cet accès doit se faire sous l’égide des Nations unies et la sécurité des personnels humanitaires doit être garantie.
Même si deux convois ont pu franchir la porte de Rafah entre l’Égypte et la bande de Gaza, tout reste à faire pour qu’une aide à la hauteur de la situation soit fournie aux populations civiles. L’ouverture du point de passage de Rafah est encore très limitée. Nous demandons que la porte soit ouverte pour permettre de nouveaux passages.
Comme l’a souligné le ministre Catherine Colonna au Caire ce week-end, la distribution de l’aide exige une trêve humanitaire qui pourrait mener à un cessez-le-feu. Nous demandons que cette trêve intervienne au plus vite. J’insiste sur ce point important afin de mettre fin aux contrevérités diffusées notamment par la propagande russe au Conseil de sécurité des Nations unies, la France a soutenu le projet de résolution en faveur d’une trêve humanitaire à Gaza présenté par le Brésil. La ministre de l’Europe et des affaires étrangères part ce soir pour New York précisément pour faire avancer les négociations. Nous appelons à mettre fin le plus vite possible à cette période de violence.
La France a toujours soutenu les populations civiles palestiniennes. Elle a ainsi fourni en 2022 aux Palestiniens près de 100 millions d’euros d’aide, concentrée sur des secteurs vitaux : l’eau, la santé, l’éducation et l’agriculture.
Face à la situation actuelle, comme l’a annoncé le Président de la République, nous avons décidé d’une aide supplémentaire de 10 millions et enverrons prochainement un avion de fret humanitaire pour soutenir la population de Gaza. En outre, l’Union européenne est le premier fournisseur d’aide humanitaire à la Palestine et, au sein de l’Union, la France en est l’un des premiers contributeurs.
Face à l’urgence, l’Union européenne a répondu présent : le montant de son aide humanitaire à Gaza a été triplé et deux vols ont permis d’acheminer plus de cinquante tonnes d’aide à la frontière.
Le Conseil européen de cette fin de semaine sera l’occasion de revenir sur le sujet et de faire le point sur le soutien que l’Europe peut apporter.
Puisque j’évoque l’aide que nous offrons à la population palestinienne de Gaza, j’en profite pour revenir sur certaines questions soulevées ces derniers jours. Il est légitime de s’interroger et de veiller à ce que notre aide humanitaire ne puisse tomber entre de mauvaises mains.
Pour autant, gardons-nous de jugements hâtifs et définitifs qui ne se fondent que sur une vision biaisée des faits. Les procédures mises en place pour éviter tout détournement de notre aide par le Hamas ou par le Djihad islamique sont strictes et scrupuleusement respectées.
D’abord, notre aide bilatérale – comme celle de tous nos partenaires – est fournie avec l’accord de la communauté internationale, dont Israël, selon des procédures agréées. Ensuite, elle est déployée par des agences de l’ONU et porte sur des projets concrets – comme je l’ai évoqué. Enfin, les aides sont contrôlées par l’administration israélienne elle-même. Il en est ainsi pour nous comme pour nos partenaires.
Le troisième pilier de l’action de la France, c’est la mobilisation pour éviter un embrasement régional. Depuis le 7 octobre, le Président de la République, la ministre de l’Europe et des affaires étrangères et le ministre des armées ont multiplié les échanges avec leurs homologues – ces discussions se poursuivent. La ministre Catherine Colonna s’est rendue en Israël, à Jérusalem-Est, au Liban et en Égypte. Elle est également retournée au Caire samedi dernier pour y participer à la conférence de paix. Enfin, le Président de la République sera demain dans la région pour faire valoir nos propositions et éviter l’escalade.
Plus largement, la France se mobilise pour un règlement durable du conflit avec la mise en place d’un processus politique pour une solution à deux États.
Car, nous le savons, la lutte contre le terrorisme ne peut remplacer la recherche de la paix. Il n’y aura pas de paix durable pour Israël et pour les pays de la région sans une perspective politique pour les Palestiniens.
La solution est claire : des garanties indispensables pour la sécurité d’Israël et un État pour les Palestiniens. C’est la ligne que la France défend avec constance et elle continuera à le faire.
La sécurité durable de l’État d’Israël, la lutte résolue pour l’éradication du terrorisme dans la région et le respect des aspirations légitimes de chacun forment un ensemble indissociable.
Les États de la région ont à cet égard une responsabilité particulière. La dynamique de normalisation des relations entre Israël et plusieurs d’entre eux est souhaitable. Elle doit s’accompagner d’un processus politique pour répondre aux aspirations légitimes des Palestiniens et des Israéliens.
Notre responsabilité est grande et nous l’assumons. La France est capable de parler à tout le monde. Elle est l’amie d’Israël, l’amie des Palestiniens et l’amie des pays arabes de la région. C’est une position indépendante que nous avons toujours assumée et qui nous donne un rôle pivot pour aider à tracer le chemin de la paix.
La situation au Proche-Orient est complexe, difficile. Elle conduit à des drames épouvantables, comme nous avons encore pu le mesurer ces derniers jours. Elle a des conséquences lourdes sur la sécurité internationale et trouve un écho particulier dans chaque pays.
Dans ce contexte, la France a une voix singulière, issue d’une longue histoire qui nous confère une responsabilité, une voix qui ne méconnaît aucune des souffrances et défend toujours l’exigence de justice et le respect du droit humanitaire.
Cette voix, la France continuera inlassablement à la porter. Nous n’avons pas le droit de renoncer. La seule solution, c’est la paix. (

> [Intervention d’Elisabeth Borne à l’Assemblée lors de la discussion sur la motion de censure contre le gouvernement rejetée / 20 octobre]
C’est dans un contexte particulier que nous nous retrouvons ce soir.  Bien sûr, ce contexte n’efface pas nos convictions, nos différences et nos débats. Ils doivent continuer à vivre et à s’exprimer : c’est l’essence même de la démocratie.
Dans ce débat nocturne, j’ai entendu beaucoup d’inexactitudes, pour ne pas dire de contre-vérités
, beaucoup d’exagérations, pour ne pas dire d’outrances ; beaucoup de postures, pour ne pas dire de mauvaise foi.
Mais une chose me marque plus que tout : une fois de plus, tout à l’heure, les groupes Rassemblement national et La France insoumise voteront ensemble. Je ne m’en étonne plus, c’est devenu une habitude.
Toutefois, pour m’être penchée sur les textes de vos motions de censure, le moins que l’on puisse dire, c’est que vous n’avez pas la même lecture du budget.  À l’extrême droite, on nous parle de hausses d’impôt quand, à l’extrême gauche, on nous reproche au contraire de les baisser. À l’extrême droite, on ment en affirmant que ce budget ne prévoit aucune économie, quand, à l’extrême gauche, on invente une trajectoire d’austérité.
De ces constats, je tire trois conclusions.
La première est que vous partagez la même culture de la démagogie. Vous mentez aux Français ! Lorsque nous dégageons des moyens exceptionnels pour nos armées, pour nos forces de l’ordre, pour notre justice, pour la transition écologique, pour l’école, comment osez-vous, à gauche, parler de budget d’austérité ?
Nous avons baissé l’impôt sur le revenu pour les premières tranches, supprimé la redevance audiovisuelle et la taxe d’habitation, baissé les impôts de production – ce que nous faisons à nouveau dans ce budget : comment osez-vous, à droite, parler de hausse de la pression fiscale?

Ce sont des baisses d’impôt massives, plus massives que celles de n’importe quelle autre majorité avant nous ! Ce sont des baisses d’impôt pour les Français, notamment les classes moyennes.
Nous baissons de 16 milliards d’euros nos dépenses en 2024, et nous tenons le cap pour passer sous les 3 % du PIB de déficit d’ici à 2027 grâce aux réformes des retraites et de l’assurance chômage, que vous n’avez d’ailleurs pas votées, mesdames et messieurs les députés du Rassemblement national.
Comment osez-vous parler de hausse du déficit ? La responsabilité budgétaire, c’est nous !
Ma deuxième conclusion est que vous partagez le même goût de l’outrance, la même quête d’instabilité. Vous multipliez les injures, les incidents de séances, les cris, et nous avons encore vu mercredi et ce soir que cette attitude n’était pas l’apanage de La France insoumise.
Vous n’avez ni proposition, ni solution pour les Français : votre seul objectif est de faire tomber le Gouvernement ! Vous n’avez ni majorité ni budget de substitution pour la France : vous ne voulez que le blocage et le chaos !
La troisième conclusion que je tire de cette union sacrée des extrêmes, c’est que le Gouvernement est sur la bonne voie : quand chaque extrême nous fait des reproches inverses, c’est que nous tenons la voie de l’équilibre. Votre programme, c’est la démagogie et le chaos. Notre programme, c’est l’action et les solutions !
Engager la responsabilité du Gouvernement ne se fait jamais avec légèreté, ni par facilité. Je le fais par devoir, parce que la France ne peut pas se passer d’un budget, parce que nous avons besoin de cette première partie du projet de loi de finances pour accompagner les Français et pour faire fonctionner nos services publics, pour payer nos enseignants, nos policiers, nos gendarmes, nos magistrats. J’ai engagé la responsabilité de mon Gouvernement en conscience, car il n’existe pas d’autre majorité capable de faire adopter un budget sur ces bancs.
J’ai engagé la responsabilité de mon Gouvernement par conviction, car je crois dans ce budget et dans les solutions qu’il apporte. Ce projet de loi de finances met en actes les priorités de notre action : protéger le pouvoir d’achat de nos compatriotes, mener la transition écologique, atteindre le plein emploi, améliorer la qualité de nos services publics et garantir l’ordre républicain.
Certains disent regretter que le vote n’ait pas pu avoir lieu dans l’hémicycle. Pourtant, la discussion a duré plus de quarante heures en commission. Je veux saluer le travail remarquable du rapporteur général, Jean-René Cazeneuve.
Des amendements des oppositions ont été adoptés. Malgré cela, vous avez rejeté le budget. Pouvait-on prendre le risque du même résultat dans l’hémicycle, nous empêchant ainsi de débattre de la deuxième partie du texte ?
Et comment pouvez-vous prétendre que vous vouliez aller au bout de l’examen ? Vous avez déposé plus de 5 000 amendements, ce qui, mécaniquement, nous empêchait d’aller au bout du débat en respectant les délais constitutionnels.
Depuis un an et demi, la méthode de mon Gouvernement est la recherche de compromis. Cette méthode fonctionne. En dehors des textes financiers, nous avons réussi à construire des majorités sur tous les textes. Le Parlement fonctionne. Cinquante textes ont été votés grâce à des compromis avec tous les groupes de l’arc républicain. Notre main est toujours tendue pour le compromis. Quand les oppositions acceptent de travailler avec la majorité, nous en trouvons. En dépit de vos décomptes fallacieux, seuls trois textes ont été adoptés par le 49.3 depuis le début de la législature.
En effet, chacun le sait, la situation est spécifique pour les textes budgétaires. Depuis les collectivités territoriales jusqu’au Parlement, le vote du budget marque l’appartenance à la majorité ou à l’opposition. Aucun groupe d’opposition n’était donc prêt à voter ce projet de loi de finances, quel qu’en soit le contenu. Vous l’avez prouvé en commission.  Pour autant, nous n’avons pas renoncé à trouver des points d’accord.  Nous avons échangé avec tous les groupes, de la majorité comme des oppositions. Nous avons retenu un nombre record de 358 amendements : c’est deux fois plus que l’année dernière.  Nous avons fait très largement évoluer notre texte. Le travail parlementaire a bien eu lieu et il porte ses fruits.
Nous avons accepté des propositions de tous les groupes de l’arc républicain, lorsqu’ils étaient cohérents avec nos priorités : accompagner les secteurs les plus fragiles, en particulier l’agriculture; agir pour les outre-mer, notamment pour Mayotte, mais aussi pour la Guadeloupe, où nous allons investir près de 200 millions d’euros d’ici à 2027 dans l’eau et l’assainissement ; lutter contre toutes les fraudes ; répondre aux préoccupations urgentes des Français, notamment sur le pouvoir d’achat et l’accès au logement. Je confirme que nous allons lancer une réflexion plus globale sur la fiscalité locative en étant à l’écoute des propositions des différents groupes de cet hémicycle.
Grâce à des amendements transpartisans portés au-delà des clivages dans cette assemblée, nous prolongeons la réduction d’impôt « Coluche » en faveur des dons pour les personnes en difficulté. Nous avons trouvé un accord pour le financement d’Île-de-France Mobilités. Nous avons rétabli des exonérations d’impôts pour les services départementaux d’incendie et de secours. Nous avons prolongé un crédit d’impôt pour les exploitations agricoles à haute valeur environnementale et augmenté les moyens des chambres d’agriculture.
Grâce à des amendements déposés par la majorité, nous facilitons l’accès au logement. Nous augmentons considérablement le nombre de Français ayant accès au prêt à taux zéro en l’ouvrant à six millions de Français supplémentaires et en l’étendant aux classes moyennes.
Nous libérons des terrains à bâtir grâce à un dispositif exceptionnel d’abattement sur les cessions. Nous donnons plus d’autonomie fiscale aux collectivités pour fixer la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Nous prolongeons la taxation des bénéfices exceptionnels des énergéticiens.
Avec des amendements de
LR, nous renforçons les dispositifs d’aide au carburant pour les travailleurs, et nous veillons au juste dédommagement de nos concitoyens en cas d’erreur de l’administration fiscale. Avec des amendements du groupe LIOT, nous exonérons totalement les Mahorais de redevance sur l’eau potable et nous attirons de nouveaux secteurs d’activité dans les zones franches dans les outre-mer.  Avec des amendements des groupes socialiste, écologiste et communiste, nous renforçons le contrôle de la fraude à l’impôt sur la fortune immobilière. Nous luttons contre les abus sur les droits de mutation. Nous facilitons la vie des associations en permettant aux collectivités d’exonérer celles-ci de taxe d’habitation sur les résidences secondaires.
Ce ne sont que quelques exemples. Grâce à vos idées et à vos propositions, notre budget a évolué, il s’est enrichi, il s’est amélioré. Je veux remercier toutes celles et ceux qui ont travaillé avec nous en ce sens. Avec mon Gouvernement, avec la majorité, nous chercherons toujours à bâtir des compromis et, toujours, nous défendrons l’action et les solutions au service des Français.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Merci aux forces de l’ordre, qui grâce à leur courage, ont empêché les individus violents d’établir une ZAD dans le Tarn. L’autorité de l’État et des décisions de justice permettent de ne pas revivre un nouveau Notre-Dame-des-Landes. Force est restée au droit.

> Une nouvelle fois, les forces de l’ordre subissent des violences inouïes et inacceptables alors que, sous l’autorité des magistrats, ils font évacuer un projet de nouvelle ZAD dans le Tarn. Des interpellations sont effectuées.

> [Menace terroriste actuelle] Le risque principal, c’est le risque à l’intérieur, les gens autoradicalisés qui passent à l’acte. On ne peut jamais exclure le fait qu’avec ce qui se passe au Levant, ce qui se passe en Afghanistan, les cellules terroristes extérieures se reconstituent. Mais aujourd’hui, on n’a pas de menaces caractérisées, on n’a pas d’informations de partenaires étrangers, on n’a pas constaté la reconstitution concrète de ces menaces. Mais il faut rester très humble devant les crises terroristes que nous connaissons et être conscient du fait que les Américains et les Français se sont retirés de théâtres d’opérations où il y avait des entraînements, des financements, des cellules. Ça rend le monde plus dangereux.
La menace intérieure  est très forte. Des personnes qui peuvent passer à l’acte dans un « djihadisme d’atmosphère » comme dit le professeur Kepel parce qu’ils sont radicalisés, notamment par l’imam YouTube, ou l’imam Google, vous l’appelez comme vous voulez. C’est évidemment une menace forte, et il y a une acmé qui est possible lorsqu’il y a des moments médiatiques mimétiques. C’est évidemment le cas avec les attaques terroristes du Hamas contre Israël.

> [Loi immigration] Je me bats à chaque fois pour obtenir un compromis sur ce texte ferme et si important. Au Sénat, je suis sûr que nous trouverons, avec la majorité sénatoriale, un terrain d’entente : l’enjeu est trop important pour la nation pour faire de la politique politicienne. Et j’espère évidemment, par la discussion, y parvenir avec les forces politiques à l’Assemblée nationale grâce à l’action de notre majorité courageuse. Jusqu’à présent, tous mes textes sont adoptés sans 49.3. Mais je sais aussi que l’extrême gauche peut être tentée de faire de l’obstruction systématique… C’est à la Première ministre de décider si elle engage ou non la responsabilité de son gouvernement. (…)
Ce texte est essentiellement fondé sur une grande fermeté contre les délinquants étrangers et la simplification drastique des procédures qui nous empêchent d’expulser. Il y a aussi un volet fort d’intégration des immigrés qui passe par le travail, la maîtrise de la langue, les valeurs de la République. Les débats sont nombreux, y compris au sein de la majorité sénatoriale, entre les centristes et les LR par exemple, et personne, je le sais, ne veut continuer l’hypocrisie sur la régularisation des travailleurs. Certains veulent un décret ou une circulaire, d’autres que ce soit dans la loi. Nous discuterons donc de ce sujet comme de tous les autres mais le gouvernement est attaché à des mesures de justice envers ceux qui produisent dans notre pays sans jamais poser de problème d’ordre public. (…)
Il s’agit du texte le plus ferme avec les mesures les plus dures depuis ces trente dernières années. Il est radical sur chacun des thèmes. Au fond, quel est notre sujet principal ? Notre capacité d’intégration. Les gens se demandent : y a-t-il trop d’immigrés en France ? Pourquoi n’arrive-t-on pas à les intégrer ? Est-ce de leur faute ou de la nôtre ? Cela pose des questions de travail, de logement, d’emploi, de langue, de comportement, d’urbanisme. 
Sur l’intégration, le projet de loi dit qu’on doit obligatoirement parler français pour avoir un titre de séjour. Jusqu’à présent, la seule obligation était de prendre des cours de français. C’est une révolution. Le texte attaque tout « l’écosystème » de l’immigration irrégulière : les passeurs, les marchands de sommeil, les employeurs voyous qui exploitent la misère. C’est très fort. Ce texte n’est pas ambigu, il est équilibré. Je le résume ainsi : on simplifie fortement les procédures ; on expulse systématiquement du sol national les délinquants étrangers ; on intègre par le travail, la langue, et les valeurs de la République les étrangers qui sont sur notre sol, comme mes deux grands-pères se sont assimilés par le travail et l’amour de la France. On propose encore un autre ajout dans le projet de loi : toute personne qui adhérera à une idéologie radicale se verra retirer son titre de séjour immédiatement.

> J’ai dit qu’il y avait encore 193 étrangers irréguliers radicalisés présents sur le territoire national. Au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, j’avais annoncé 231 éloignements d’étrangers fichés. Non seulement, nous avons tenu mon engagement, mais on a expulsé en tout plus de 400 personnes radicalisées ! Pour arriver à ce résultat, nous avons retiré des titres de séjour à certains qui, devenus irréguliers, ont donc pu être éloignés. Il y avait, il y a six ans, 1 152 étrangers radicalisés irréguliers sur le territoire national. Aujourd’hui, à peu près trois quarts en moins. Et parmi ceux qui restent, la moitié est en prison. Je ne peux donc pas expulser ceux-là, il faut attendre la fin de leur peine. Nous étudions, avec le garde des Sceaux, qui est très investi, l’idée d’établir une forme de liberté conditionnelle, non pas pour qu’ils puissent sortir, mais pour qu’ils puissent être expulsés. L’idée serait d’obtenir, un peu avant la fin de la peine, un laissez-passer consulaire, de libérer de manière anticipée la personne pour la mettre immédiatement en centre de rétention administratif puis de l’expulser. L’autre moitié de ces étrangers radicalisés est en attente d’expulsion dans les centres de rétention ou assignée à résidence, souvent en contentieux devant la justice. Nous perdons parfois ces procès, il faut donc regarder les raisons et changer le droit. C’est l’objet du projet de loi immigration. (…)
Il y a en effet des personnes contre lesquelles je ne peux même pas prononcer un arrêté de reconduite à la frontière en raison des « réserves d’ordre public » imaginées dans les années 2000. C’est, par exemple, quelqu’un qui est arrivé avant 13 ans, ou qui est marié à un Français, qui a des enfants… Pour ces personnes, la question n’est même pas l’exécution de l’arrêté d’expulsion : je n’ai pas le droit de la prononcer. C’est ce qui est arrivé avec le terroriste d’Arras qui n’était pas terroriste au moment où il frappait sa mère voilà quelques mois. Aujourd’hui, on ne peut faire sans ces réserves d’ordre public que si la personne menace les intérêts fondamentaux de l’État. Or, il nous faut la même mesure pour les gens qui troublent l’ordre public : violence contre les femmes, cambriolages, trafiquants de drogues. Avec cette future loi, le fait de frapper sa mère, comme l’assaillant d’Arras, permettra de mettre en œuvre l’éloignement.

> Être dans le Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste n’est pas une preuve de culpabilité. C’est un fichier de suivi de renseignement, pas un fichier judiciaire. Il y a des personnes qui sont fichées pour « lever de doute » et beaucoup sont mises hors de cause par le travail des services secrets. Dans un rapport très fouillé de 2018, le Sénat lui-même reconnaissait cela. L’assaillant d’Arras avait été signalé par son lycée, par certains professeurs qui craignaient vraiment son profil… Jusqu’à présent, si on applique la loi actuelle, ce n’est pas assez fort pour obtenir l’éloignement. Cela ne relève pas d’un « intérêt fondamental de l’État »devant un tribunal, c’est absolument certain. En revanche, cela relève du trouble à l’ordre public ou de la non-adhésion aux valeurs de la République et c’est pourquoi nous voulons changer la loi. C’est ce que nous proposons dans les articles 10 et 13. Si la loi est votée, alors le ministère de l’Intérieur pourra lui faire quitter le territoire.
On sait tous qu’il y a encore beaucoup de travail pour gagner devant le tribunal lorsqu’il y a des recours, obtenir les laissez-passer consulaires (LPC)… Mais nous arrivons à être efficaces. Depuis que je suis ministre de l’Intérieur, on a expulsé 38 personnes de nationalité russe sur instruction du président de la République, qui étaient particulièrement signalées, et pour lesquelles nous avons systématiquement obtenu ces LPC. Il faut se battre mais ce sera plus beaucoup plus simple avec la nouvelle loi. (…)
Évidemment, l’invasion de l’Ukraine a tout changé et les relations diplomatiques en ont été affectées. Mais le président de la République m’a donné son accord pour reprendre ces discussions avec la Russie dans ce domaine. Dans le cas précis de l’assaillant d’Arras, j’aurais eu de fortes chances d’obtenir le LPC nécessaire si la loi me l’avait autorisé. Je pense donc qu’il ne faut pas s’autocensurer : je vois beaucoup d’esprit de défaite, y compris dans les oppositions radicales, qui pensent que quoi qu’il arrive, devant le juge, on perd. Mais regardez l’imam radical Iquioussen. Ça a pris six mois, c’est long, j’ai perdu devant le tribunal administratif, mais nous avons fini par réussir, grâce à un préfet courageux et à notre détermination et persévérance. À la fin, il n’est plus en France. Et pourtant, ses quatre enfants sont nés en France, il vivait ici depuis quarante ans, il était propriétaire, parlait français et s’était marié en France. Être ministre de l’Intérieur, c’est se battre tous les jours. Et je me bats pour protéger les Français.

> Le sentiment d’impuissance  est vrai dans tous les pays européens, qui ne parviennent pas à mieux expulser que nous. En général, ils font même moins bien. Bien sûr, cela demande énormément d’énergie. Je comprends que beaucoup puissent ressentir un découragement, voire un désespoir, surtout lorsque l’on sait que le droit des étrangers représente près de la moitié des dossiers des juridictions administratives. C’est parce que le droit est trop compliqué. Et là encore, on s’y attaque résolument dans le projet de loi. Inspirés par le rapport du sénateur LR Buffet, nous proposons une simplification drastique de la procédure pour réduire le temps d’examen des dossiers. (…)
On a réussi, avec la loi Collomb, à passer de 10 à 5 mois l’examen des dossiers par l’Office des réfugiés. Désormais, c’est la Cour nationale du droit d’asile, c’est-à-dire la cour qui étudie les recours des déboutés de l’asile, qui prend beaucoup de temps. Ensuite, une fois que la personne est déboutée, il y a un arrêté de reconduite prononcé. Puis des recours devant les juridictions administratives contre cet arrêté… C’est pourquoi nous proposons avec cette loi de fusionner les recours : là où il y avait 12 catégories de procédures, il n’y en aura plus que 4. Voilà qui devrait rassurer toute la chaîne, du policier au juge : tout sera plus rapide et donc efficace.
Parce que plus ces étrangers restent longtemps sur le territoire national, plus ils augmentent leurs chances de renforcer les arguments en évoquant l’article 8 de la CEDH qui consacre la vie privée et familiale. Plus nous mettons du temps à répondre, plus ces personnes ont de temps pour se marier, avoir des enfants, travailler irrégulièrement, s’engager dans une activité culturelle ou associative, et donc ne plus être expulsables…

> [Loi immigration] Dans ce projet de loi, il y a aura deux choses supplémentaires. D’abord un amendement LR du président Buffet que je vais accepter en séance, qui consiste à examiner tous les types de séjour sur une seule demande. Aujourd’hui, vous pouvez tous les enchaîner l’un après l’autre alors qu’il en existe à peu près 170 ! Si le préfet examine en une seule fois, à 360 degrés , on gagne énormément de temps et on répond par ailleurs au droit de l’étranger. Ensuite, en effet, on gagne du temps sur les voies de recours : on réduit le temps pour lequel on dira oui ou non. Et ce temps est précieux pour tous afin d’appliquer les décisions de l’État avec autorité.

> Contrairement à ce que disent certains, « je ne m’assois pas » sur la CEDH. Il faut distinguer la Cour européenne des droits de l’homme et la convention du même nom. Certains articles de la convention (3 et 8 notamment) nous empêchent parfois d’expulser. Je constate d’ailleurs que certains veulent pour partie rendre cette jurisprudence inopérable : discutons-en. Mais pour ma part, je respecte l’intégralité des règles de l’État de droit. En l’occurrence, ce que j’assume, c’est de ne pas attendre la décision que prend la Cour européenne des droits de l’homme alors que le tribunal administratif, la cour d’appel et le Conseil d’État ont donné raison à l’État. Je respecte la CEDH, puisque le recours devant elle n’est pas suspensif. Auparavant, on attendait, avant d’avoir l’avis, quitte à garder sur notre sol des personnes extrêmement dangereuses. Désormais nous n’attendrons plus. (…)
Nous expulsons et nous attendons de savoir ce que dit la Cour. La conséquence de cela, c’est effectivement une amende. Nous sommes républicains et démocrates. La loi dit qu’il faut que nous exécutions cette amende, nous l’exécutons. Je pense que les Français, même s’ils peuvent se poser la même question que vous, trouvent de bon sens que quelqu’un, qui est condamné à dix ans de prison parce qu’il a participé à des activités terroristes, puisse être expulsé car très dangereux sur notre territoire. (…)
Je suis ministre, je ne propose donc que des lois ordinaires ! Mais il faut également comprendre pourquoi la CEDH fait ça. C’est en raison de l’article  3. Cet article dit qu’il est interdit d’expulser quelqu’un qui risque, dans son pays d’origine, la peine de mort puisque nous sommes engagés contre. Cela se comprend parfaitement mais il se pose une question très politique aux gouvernants : ces gens risquent peut-être de retourner dans leur pays d’origine, mais faut-il les garder chez nous même s’ils peuvent aussi donner la mort dans notre pays ? Quel est alors le rôle du ministre de l’Intérieur ? Protéger la population. Mon opinion, c’est que la CEDH doit comprendre qu’elle juge dans une situation de crise terroriste qui n’existait pas lorsque ses règles furent imaginées.
Nous avons d’ailleurs fait reconnaître ce principe par la cour, qui a déjà estimé que la situation n’était pas telle en Tchétchénie que tout renvoi en Fédération de Russie constituerait une violation de l’article 3 de la Convention. La Convention de Genève elle-même prévoit d’ailleurs qu’elle ne peut pas être invoquée par un réfugié s’il y a des raisons sérieuses de le considérer comme un danger pour la sécurité du pays où il se trouve.

> Il n’y a aucune question taboue si c’est pour être efficace pour protéger les Français. Le président de la République lui-même a répondu, lors des Rencontres de Saint-Denis, à monsieur Ciotti, qui demandait une réforme de la Constitution. Mais je pense qu’on peut déjà bien fonctionner, y compris dans le cadre actuel. La CEDH ne m’empêche pas outre mesure de faire mon travail de ministre de l’Intérieur.

> Qu’il y ait des personnes qui, depuis des années, soient passées par Lampedusa et qui, un jour, arrivent en France et dans les autres pays européens, c’est tout à fait juste et c’est pour cela que, sous la présidence française de l’Union européenne, nous avons fait adopter des règles fermes européennes pour l’asile à la frontière. C’est une immigration irrégulière que nous combattons avec ce projet de loi également. En revanche ce que j’ai dit nous l’avons tenu : aucun migrant venu à Lampedusa lors de cette crise n’a été accueilli volontairement par la France et nous avons d’ailleurs renforcé considérablement nos frontières.

> Cela ne me choque pas, personnellement, que des associations subventionnées par des collectivités publiques ou par l’État puissent faire un travail de service public. L’Europe nous oblige, et je trouve ça assez normal, que dans les lieux de rétention qui sont difficiles, il y ait des gens en dehors de la police qui soient là pour aider, y compris juridiquement. Ça ne me choque pas non plus lorsqu’elles aident les personnes étrangères irrégulières, les réfugiés, les migrants, à avoir une demande d’asile acceptée ou avoir leur droit à l’ADA (allocation pour demandeur d’asile). Ce qui est plus choquant, c’est lorsque ces associations continuent de combattre une fois que l’État a donné l’intégralité des droits et que la justice a jugé intégralement en faveur de l’État lorsqu’il demande l’expulsion. C’est ce qu’il s’est passé en 2014 avec cette famille russe radicalisée, puisque l’intégralité de la chaîne a été respectée. Tous les tribunaux ont donné raison à l’État et il y a eu une pression, pas que des associations, aussi des partis politiques, pour faire reculer la décision préfectorale. Je reparlerai avec ces associations, à la lumière de ce qui s’est passé à Arras. Quand il y a un drame aussi horrible que l’assassinat de ce professeur, il faut évidemment que chacun se pose des questions.

> J’ai visité beaucoup de centres de rétention administrative. Ce ne sont pas les endroits les plus joyeux du monde. Il y a des associations qui font ce travail très courageusement et qui ne sont pas du tout politisées. Pour revenir à la Cimade, dont il faut respecter l’histoire, elle fait des choses intéressantes, pour les connaître dans ma ville, qui n’ont rien à voir avec la contestation de l’État. Je pense qu’il y a sans doute à discuter avec ces associations pour leur rappeler que quand on est une nation, quand il y a un État de droit, chacun doit le respecter. Vous savez ce qu’ils me disent les gens à Tourcoing ? Qu’ils soient étrangers ou d’origine étrangère, ils disent :  « À chaque fois qu’il y a un attentat terroriste, à chaque fois que quelqu’un se comporte mal, c’est ma fille ou mon fils qui va subir parce qu’il n’a pas un prénom comme les autres, il n’a pas une couleur de peau comme les autres. » Les étrangers délinquants font aussi du tort à tous les autres gens qui viennent de l’étranger et qui se comportent parfaitement.

> Le Parlement a posé la question du nombre et de la nature de l’immigration qui est née sur le territoire national. C’est normal d’avoir ce débat chaque année comme s’y est d’ailleurs engagé le président. Je pense qu’il y a plusieurs questions. Quelle est votre capacité d’intégration de ces personnes ? Est-ce qu’on a assez de logements ? Est-ce qu’on a assez de profs de français ? Est-ce qu’on a un système de santé qui tient assez ? Est-ce qu’ils ne sont pas tous concentrés dans un même endroit ? Quelle est la nature de cette immigration ? Est-ce qu’elle est économique ? Est-ce qu’elle est étudiante ? De quels pays viennent-ils ? C’est un fait que certaines personnes arrivent à mieux s’intégrer que d’autres. C’est pour ça que le débat sur le nombre de papiers donnés ou le nombre de visas donnés est un peu inopérant, parce que l’on compte parfois les visas touristiques ou étudiants… Le sujet n’est pas tellement le nombre d’étrangers mais quels étrangers et notre capacité d’intégrer. Et ce n’est pas un mauvais débat. Il faut accepter que comme beaucoup de pays, on dise « nos capacités d’intégration, c’est ça ». On sait qu’on peut intégrer tel type de personnes. La vérité me pousse à dire qu’on a quand même aujourd’hui beaucoup moins de demandes d’asile qu’avant en proportion. Aujourd’hui, on peut être à 130 000, 140 000 demandes d’asile, c’est certes beaucoup. Mais on en refuse les deux-tiers. En Allemagne, ils sont à 225 000. Nous avons resserré à la demande du président de la République l’accès à la naturalisation en demandant un niveau de langue plus élevé. On naturalise environ 30 % de gens de moins que sous le président Sarkozy, qui avait déjà limité les naturalisations.

> 40 % des demandes d’asile, ce sont des gens qui viennent d’autres pays européens. Ce n’est pas des gens qui viennent directement des pays en guerre, ce sont des gens qui ont fait d’autres demandes. La Première ministre m’a demandé de porter une proposition dans la loi qui consiste à refuser très rapidement une demande d’asile à quelqu’un qui l’a déjà obtenu dans un autre pays. On s’est aussi aperçu qu’il y a des demandeurs qui ont obtenu l’asile et qui parfois repartent dans leur pays en vacances ou repartent dans leur pays tout court. On va mettre dans la loi le fait que si quelqu’un retourne dans son pays, évidemment, il doit perdre automatiquement le bénéfice de l’asile. J’en profite pour dire que dans le texte de loi que je propose, il y a beaucoup de choses contre les passeurs, ces criminels. On passe le fait d’être passeur de délit à crime. On permet aux policiers de contrôler dans la bande des 20 kilomètres. Aujourd’hui, ils ne peuvent contrôler qu’à la frontière. On peut leur permettre d’inspecter les véhicules, ce n’était pas le cas avant.

> L’immigration, c’est la conséquence des dérèglements du monde, des dérèglements économiques, des dérèglements démographiques, des dérèglements climatiques, des dérèglements religieux. Je suis ministre de l’Intérieur au moment où le monde est pourchassé par ces questions. L’islamisme gagne des pays et pourchasse les chrétiens, les homosexuels… Les dictatures sont de plus en plus nombreuses ailleurs dans le monde. Les dévastations climatiques, par exemple au Bangladesh, ça n’existait pas avant et c’est notre quatrième demande d’asile. Je pense que devant l’état du monde et devant ce qui va arriver encore, ce projet de loi très ferme est extrêmement nécessaire. J’invite les parlementaires de bonne volonté à épouser ce texte courageux de la majorité et à l’enrichir dans un esprit de responsabilité nationale.

> Depuis le début de l'année, conformément aux instructions de grande fermeté donnée par le Président de la République, 89 étrangers radicalisés ont été expulsés du territoire, dont 8 le mois dernier. Parmi eux
- A. O., né en 1957, qui était suivi par les services de renseignement depuis plusieurs années. Individu violent, il lui est également reproché d’avoir mis en place depuis la France un réseau de trafiquants de faux papiers notamment au profit d’islamistes. Il a été expulsé le 24 septembre 2023.
- Y. A., né en 1970, qui avait été incarcéré en 2006 pour des faits de droits communs et fréquenterait des réseaux virtuels extrémistes et adhèrerait aux thèses de l’islam radical. Son statut de réfugié lui avait été retiré par l'OFPRA. Il a été expulsé le 21 septembre
2023.
- A. N., né en 1987, suivi depuis 2020 pour radicalisation par les services et incarcéré pour des faits de droits communs. il a été expulsé le 17 septembre 2023.
- M. M., né en 1985, qui avait été incarcéré 3 ans pour des faits de violences volontaires. Son ex-compagne avait signalé en novembre 2022 sa radicalisation. Il a été expulsé le 17 septembre 2023.
- Les frères T. et T. D., nés à Gien en 1993. En 2014, ces deux frères jumeaux rejoignaient la Syrie pour y mener le jihad armé avec l’Etat Islamique. Interpellés à leur retour en France en 2016, ils ont été condamnés en 2018 à une peine de 6 ans de prison. En mars 2023, ils ont été déchus de leur nationalité et expulsés le 23 août 2023.
- M. B., né en 1997. En octobre 2020, à la faveur d’un placement en garde à vue à l’issue d’un refus d’obtempérer suivie de menaces de mort, alors qu’il écoutait ostensiblement des chants religieux dans un bus, il avait déclaré ne pas s’adresser aux femmes, ni aux mécréants. Il a été condamné à 4 ans d’emprisonnement pour ces faits en novembre 2020. Il a été expulsé dès la fin de son incarcération le 4 août 2023.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Réunion du Caire sur Gaza] La question humanitaire a progressé. Je suis venue au Caire avec trois messages : condamner le Hamas et son action terroriste, éviter l'embrasement dans la région et pour cela rappeler qu'il faut un horizon politique autour de la solution à deux Etats, rappeler que le droit international humanitaire doit être respecté, et bien sûr obtenir un accès humanitaire d'urgence pour les populations civiles à Gaza. (…)
La situation s'aggrave chaque jour qui passe. Parmi les toutes premières priorités
humanitaires à apporter aux populations de la bande de Gaza, il y a l'accès aux
biens de première nécessité, les vivres, les médicaments. Dès les premiers jours du
conflit, la France a fait une priorité d'un accès sans entrave et durable de l'aide
humanitaire.
C'est aux Nations unies et aux responsables humanitaires de dire ce que sont les besoins dans la bande de Gaza. L'énergie en fait partie bien entendu, pour dessaler l'eau de mer ou se chauffer, alors que les températures commencent à baisser.
La France va apporter une aide supplémentaire de 10 millions d'euros, en
complément de ce qu'elle apporte déjà aux populations palestiniennes en Cisjordanie
et dans la bande de Gaza. Le Président de la République a annoncé vendredi un vol
spécial qui sera consacré à du fret médical. Et je travaille en ce moment même à des
contributions supplémentaires notamment au Programme alimentaire mondial, qui a
fait état de besoins additionnels.

> [Otages français du Hamas] Nous sommes sans nouvelles de plusieurs personnes. Nous savons avec certitude qu'une d'entre elles est détenue par le Hamas. Il y a plusieurs compatriotes pour lesquels nous estimons que cela est très probable. Le Président s'est entretenu avec les familles des Français disparus, vendredi. Je les ai aussi vues dimanche à Tel Aviv. Elles savent qu'elles peuvent compter sur la France, qui n'abandonne jamais les siens. La libération de premiers otages est un signe positif.

> Nous sommes en contact permanent avec les familles françaises présentes à Gaza. Nous avons une centaine de Français et membres de leurs familles à Gaza. Nous faisons tous les efforts possibles pour qu'ils sortent de cette zone dangereuse où il y a encore des bombardements. Une partie d'entre eux vivent dans des conditions précaires. Lorsque le passage sera durablement possible à Rafah, que l'aide humanitaire pourra être acheminée sans difficultés, nous espérons pouvoir les aider à sortir. Cela suppose, évidemment, une trêve des actions militaires et des bombardements et une parfaite coordination avec l'Egypte, qui est d'ores et déjà en place.

> Il faut commencer par le commencement et rappeler les actes terroristes d'une ampleur sans précédent qui ont frappé Israël et sa population. Ces actes ont été accompagnés d'atrocités, je dirais même, de monstruosité. Les civils n'ont pas été pris dans des combats, ils étaient spécifiquement visés, et ont été assassinés dans des conditions pensées par le Hamas pour maximiser l'effroi. C'est le propre d'un groupe terroriste : n'avoir aucun cadre moral. Face à cela, Israël a évidemment le droit de se défendre. En même temps, Israël a le devoir de respecter le droit international, en particulier le droit international humanitaire. Cela signifie assurer la protection des civils. La lutte doit viser le Hamas, pas les Palestiniens qui souffrent aussi de la situation.

> L’objectif d’Israël est de mettre le Hamas hors d'état de nuire. Remplir cet objectif dans un territoire aussi densément peuplé que Gaza est extrêmement difficile et rend d'autant plus nécessaire de respecter scrupuleusement le droit international, qui dit assez précisément ce qui peut être fait et ne peut pas être fait dans le cadre d'un tel conflit.

> L'accès des populations à l'eau, aux soins, est une obligation. Imposer un siège contrevient au droit international. En parallèle, je crois que les derniers jours, et notamment les évènements de mardi soir dernier doivent nous amener à beaucoup de prudence. C'est pour cela que la France n'a désigné aucun responsable de la frappe sur l'hôpital de Gaza et appelé à ce que toute la lumière soit faite sur cet épisode. Aujourd'hui, vous connaissez l'analyse de nos services de renseignement, qui est publique. Elle n'est pas celle qui avait été avancée le soir même.

> Il y a en une unité de vue pour Israël sur la nécessité de protéger sa population en mettant l'organisation terroriste hors d'état de nuire. (…)
Nous affirmons avec force le besoin de protection des civils. L'opération doit s'en prendre au terrorisme du Hamas, pas à la population palestinienne de la bande de Gaza.

> Les Nations-Unies et le Conseil de sécurité ont été saisis de deux projets de résolution. Le projet élaboré par le Brésil et discuté entre les différentes délégations, est un bon texte que la France a voté. Douze pays l'ont soutenu, et notamment la Chine et le Brésil mais aussi les Emirats Arabes unis, seul Etat arabe au Conseil de Sécurité. Il rappelle la condamnation de l'action terroriste du Hamas, appelle à la libération des otages, préconise une trêve humanitaire et encourage à la cessation des hostilités. C'est ce à quoi nous nous employons. Il faut parallèlement travailler à restaurer les conditions permettant de redonner un horizon politique. C'est l'intérêt du sommet du Caire qui ne traitait pas que des questions immédiates mais de ce qui devra suivre.

> [Relance du processus de paix au Proche orient] Les paramètres sont connus depuis longtemps. Il faut trouver les moyens d'assurer à Israël son droit à la sécurité et assurer aux Palestiniens leur droit à un État. La solution à deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité est la seule viable. C'est ce que la France affirme avec constance et continuera d'affirmer avec force. Il faut un Etat palestinien.

> Nous faisons passer les messages les plus directs et les plus clairs pour éviter toute
escalade, même s'il y a eu quelques escarmouches. Lorsque j'étais au Liban le 15 octobre, j'ai eu l'occasion d'en parler avec le Premier ministre et le président du Parlement afin qu'ils passent le message de la façon la plus nette au Hezbollah. De même, le président de la République a appelé le président iranien pour le mettre en garde contre toute implication dans ce conflit.

> [Rôle l'Iran dans l'attaque contre Israël] Il y a des interrogations mais nous n'avons pas de réponses précises, tout en sachant bien quelles sont les porosités idéologiques et politiques, ainsi que les liens financiers entre l'Iran, le Hamas ou d'autres groupes, comme le Hezbollah. A l'heure actuelle, aucun pays n'a affirmé disposer de preuves d'une implication directe. En revanche, on voit clairement qu'un certain nombre d'Etats sont tentés de souffler sur les braises pour faire oublier ce qu'ils font par ailleurs ou bien pour empêcher la région d'être en paix. Mon homologue iranien a de nouveau franchi tous les excès en appelant à éradiquer les Juifs et rayer Israël de la carte.

> Avant l'Europe et les Etats-Unis, parlons des pays de la région. Ce sont d'abord eux qui, peut-être par lassitude de ne pas voir les choses progresser, ont imaginé que le sujet palestino-israélien devait être abordé sous une approche économique. Cela a débouché sur la logique des accords d'Abraham [traités de paix entre Israël et les Emirats arabes unis puis Bahrëin en 2020, NDLR]. L'intérêt majeur était de permettre une normalisation de certains Etats avec Israël et de faire baisser les tensions. Mais pour les Palestiniens, il faut aussi une solution politique et elle manque aujourd'hui. Nous le constatons aujourd'hui. Les États-Unis et les Européens doivent aussi réaffirmer la nécessité d'un dialogue politique et d'une solution à deux Etats, que nous avons toujours défendue et promue. Et il faut évidemment amener Israël à comprendre qu'un Etat palestinien sera un facteur de sécurité pour eux. Nombreux sont les Israéliens qui le savent même si aujourd'hui le pays est centré sur la réponse aux attaques du 7 octobre.

> Dans un contexte si tendu, il est important d'informer la représentation nationale de façon transparente, de répondre à toutes ses interrogations et d'éviter qu'il y ait des approximations, des erreurs d'analyse, des manipulations. Face à la gravité de la situation, je veux croire que l'esprit d'unité et le sens des responsabilités prévaudront au cours de ce débat.

> Nous progressons dans les expulsions, Gerald Darmanin a donné les chiffres, et je crois que ce qui vient de se passer va permettre de renforcer nos discussions avec les pays qui seraient trop longs à délivrer les laissez-passer consulaires. C'est un travail que nous menons conjointement avec le ministre de l'Intérieur, en parfait accord.

> [Intervention lors du Sommet du Caire pour la paix]
Le 7 octobre, Israël a été frappé par une attaque terroriste massive, menée par le Hamas, un groupe terroriste dont le projet est de détruire un État, Israël, et de semer la haine et le chaos, et non de réaliser les aspirations des Palestiniens. D’autres groupes terroristes ont revendiqué des actions en soutien. L’ampleur des massacres et des atrocités commises ne laisse que peu de doutes sur le fait que cette attaque a été préparée, orchestrée, planifiée. Elle marque aussi par sa brutalité, sa sauvagerie, sa barbarie.
La France elle aussi a été touchée. A ce jour, 30 de mes compatriotes y ont perdu la vie et 7 autres sont portés disparus ou sont retenus en otage.
Je réitère instamment ici notre demande de libération de tous les otages, sans délai et sans condition
Rien ne peut jamais justifier le terrorisme, jamais.
Face au terrorisme, Israël a le droit de se défendre pour que jamais ceci ne se reproduise.
Pour être forte, sa réponse doit être juste.
Pour être juste, elle doit être conforme au droit international, nous le rappelons tous car le droit s’applique à tous.
En toutes circonstances les principes politiques, moraux et éthiques qui nous animent doivent être respectés. C’est un impératif qui s’impose à tous.
Le Président de la République française l’a rappelé au Premier ministre israélien et il continuera de le faire. Je le fais également.
Israël, dans sa réponse légitime à l’attaque terroriste dont elle a été victime, doit donc protéger les populations civiles en application du droit humanitaire car ces populations civiles n’ont pas à payer le prix de crimes commis par des groupes terroristes, qui ne les représentent pas.
Sur ce point il faut être très clair. Les terroristes du Hamas ne représentent pas le peuple palestinien, ni la cause palestinienne. Il faut le dire encore plus dans le contexte actuel de grande volatilité où certains acteurs tentent d’installer de la confusion. Le rejet le plus ferme des actions du Hamas est le moyen le plus sûr de faire entendre la voix des Palestiniens.
La France condamne les agissements du Hamas, mais elle soutient les droits des Palestiniens. Elle l’a toujours fait, et elle continuera à le faire, d’autant plus aujourd’hui. Elle continuera aussi à conforter l’Autorité palestinienne.
Face à cette crise humanitaire qu’endure une population civile qui souffre à Gaza, j’ai annoncé dimanche dernier, ici en Égypte, 10 millions d’euros supplémentaires, qui passeront par les agences des Nations unies (UNRWA, PAM), le CICR et les ONG. Cela permettra de fournir des biens de première nécessité, de l’eau, de la nourriture, des médicaments, etc. Nous sommes prêts à accroitre cet effort et nous venons de le faire puisque le Président de la République vient d’annoncer 10 M € encore supplémentaires et un avion d’aide humanitaire.
Et cette aide aux populations et aux déplacés, il faut la leur faire parvenir d’urgence. La France salue donc l’accord annoncé à cette fin et salue tous les efforts déployés pour y parvenir, notamment ceux menés par l’Égypte et par les Nations Unies. La mise en œuvre de cet accord est urgente, et l’aide doit être pouvoir apportée durablement. Un premier pas a été franchi ce matin, nous l’avons tous salué, mais il doit être suivi d’autres et de façon durable.
La distribution de l’aide aux populations civiles, à commencer par les plus vulnérables, suppose une trêve humanitaire, qui pourra mener à un cessez-le-feu.
Enfin, les personnes qui souhaitent pouvoir sortir de Gaza doivent pouvoir le faire sans en être empêchées. Je l’ai demandé pour nos agents, nos ressortissants, et leurs familles.
Il y a l’urgence humanitaire, mais si nous sommes tous ici aujourd’hui, c’est que nous savons qu’il faut mieux répondre aux aspirations légitimes des Palestiniens.
Les Palestiniens veulent vivre dans la dignité. Loin des atrocités des terroristes du Hamas, ils veulent pouvoir vivre en paix, avec les Israéliens, non pas face à face, mais côte à côte.
Il est de notre responsabilité collective de redessiner un horizon politique, à même de répondre à cette aspiration.
La position de la France est constante, et nous la réaffirmons aujourd’hui avec force : il faut de la sécurité pour Israël, et un État pour les Palestiniens. Ces deux éléments forment un tout indissociable.
La seule solution viable est une solution à deux États, vivant en paix et en sécurité côte à côte.
Notre responsabilité est de forger un consensus sur ces lignes afin de refermer, enfin, cette plaie au Proche-Orient.
Mais avant tout, dans les tout prochains jours, il sera primordial d’éviter l’escalade, qui peut mener à l’embrasement de la région. Des puissances que nous connaissons tous ici ont décidé de souffler sur les braises pour faire oublier leurs crimes, leurs guerres, leur agenda hégémonique, et pour fragiliser les pays de la région, répandre le chaos.
Notre unité face à eux est un impératif.
Nous devons déjouer leur piège.
Et assumer cette responsabilité collective de savoir retrouver le chemin de la paix.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Nous devons regarder les vraies menaces en face. Car elles sont multiples et nous devons pas les ignorer. Il y a bien évidemment la menace terroriste sur le territoire national ou chez nos alliés. Mais il y a aussi les menaces hybrides de nature immatérielle comme les attaques cyber, la manipulation de l’information ou encore la déstabilisation de nos infrastructures (pipeline, câble sous-marin, etc.). Ces menaces font l’objet d’actions préventives voire dissuasives de nos forces armées. Il y a des menaces sur des espaces maritimes de plus en plus vulnérables et contestés. Et puis je n’oublie pas ces espaces qui font l’objet d’une militarisation progressives notamment le spatial. Nous sommes la génération qui va connaitre des capacités de destruction de satellites depuis l’espace. La stratégie de la France est simple: elle repose sur un renforcement inédit de nos capacités pour nos hommes, pour nos armes, pour nos équipements. Cela repose aussi sur nos alliances.

> On ne va pas cesser de vivre. La menace terroriste ne doit pas conduire à ce qu’il n’y ait plus de vie diplomatique, culturelle, sportive et associative. On est la France! Ne vivons pas comme si on était incapables de faire de grandes choses. L’âme française, c’est aussi de ne pas avoir peur.

> Sentinelle a été portée au lendemain de l’assassinat de Dominique Bernard jusqu’à un potentiel de 7000 soldats. 600 sites sont sous la protection de l’armée française. Des lieux de cultes, culturels, sportifs, commerciaux… Nous sommes aguerris à cette mission. Nous avons d’ores et déjà doublé les effectifs de Sentinelle en lien avec le ministère de l’Intérieur.

> Tout est fait pour qu’un nouveau 13 novembre n’arrive pas. La DGSI et la DGSE accomplissent un travail remarquable. Daesh est très affaiblie mais garde néanmoins des capacités. Ce qui vient de se passer en Israël, un pays avec un tel appareil sécuritaire, montre bien que c’est un combat de chaque instant. Alors, pas de naïveté: il faut une société de vigilance. N’attendons pas que cette menace potentiellement projetée arrive jusqu’à nous.

> Le terrorisme islamiste est par principe l’ennemi de tous ceux qui ne s’y soumettent pas. Il frappe la France. Il frappe Israël. Il a aussi frappé la Belgique.

> Les débordements de LFI deviennent un problème pour l’image de la France à l’international. Le fait de ne pas qualifier le Hamas d’entité terroriste, est une faute, de la lâcheté et du cynisme.

> Le Hamas est une organisation terroriste responsable d’atrocités. Elle doit être détruite. La question c’est comment et avec quelle efficacité.. Après la vague d’attentats en France en 2015 et 2016, nous nous sommes défendus. Nous avons frappé Raqqa. Nous nous sommes engagés encore davantage dans l’opération Chammal. Nous l’avons fait avec efficacité, proportionnalité et dans le respect du droit international de la guerre. Israël doit pouvoir se défendre pour mettre hors d’état de nuire le Hamas dans le respect du droit international en préservent les populations civiles.

> Depuis septembre 2022, il y a eu 2 500 morts au Burkina Faso liés à des actions terroristes, dont 1 500 civils. Au Mali, en 2022 : 1 500 morts ! Ces juntes, par leur inefficacité, par le recours inopérant à Wagner, sont responsables de l’affaiblissement du Sahel.

> Il est indispensable de permettre à l’Arménie de protéger ses populations et de défendre ses frontières. Lundi, nous allons officialiser l’acquisition d’armements par l’Arménie, avec notamment la signature d’un contrat qui lui permettra d’assurer la protection de son ciel.

 

Aurore Bergé (ministre des Solidarités et des Familles)
> Le massacre [monsieur Mélenchon], c'est celui perpétré par le Hamas sur des bébés, des vieillards, des femmes et des hommes décapités et brûlés dans leurs maisons [pas celui de l’opération d’Israël]. Plus personne ne pourra soutenir, s'allier ou voter LFI en disant qu'il ne savait pas. Nous savons et nous vous combattons.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> L’union nationale, elle est dans l’arc républicain. L’extrême droite et l’extrême gauche préfèrent aujourd’hui profiter de la crise pour faire leur beurre politique. Sur l’antisémitisme, elles se renvoient la balle, sans condamner ceux qui posent problème dans leur propre rang.

> Il souffle sur les braises du chaos. Il cherche à diviser quand nous avons besoin d’unité. La période le montre : Jean-Luc Mélenchon n’est pas à la hauteur des grands moments. Mais la gauche, en créant la Nupes, le savait. Elle a pris son risque et elle en paie le prix cher.

> [Israël] Je ne veux pas qu'on ait le sentiment qu'il y aurait une extrême gauche irresponsable, ce qu'elle est, et une extrême droite qui essaye d'engranger des points par son silence.

> [Non-respect de l'hommage à Dominique Bernard] La place de ces élèves radicalisés exclus de leur établissement n'est pas au contact des autres parce qu'ils sont dangereux.

> [Déplacement d'Emmanuel Macron en Israël] Au Moyen-Orient, la voix de la France porte . Le président mènera des entretiens pour la région, les ressortissants français mais aussi pour le peuple palestinien.

 

Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Le laboratoire Lilly annonce un nouvel investissement de 160 M d’euros sur son site de Fegersheim pour renforcer ses capacités de bioproduction de traitements à base d'insuline. La production de biothérapies et de biomédicaments sur le territoire est l'une des priorités du Gouvernement.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Le Conseil européen et les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement des vingt-sept pays membres de l'Union européenne se sont exprimés exactement tous sur la même ligne : on condamne les attaques terroristes du Hamas contre Israël, on reconnaît le droit d'Israël à répliquer dans le respect du droit humanitaire et du droit international.

> L'Union européenne prévoit le triplement de son aide humanitaire portée à 75 millions d'euros pour la bande de Gaza. Les Vingt-Sept se disent prêts à continuer à soutenir les civils qui en ont le plus besoin à Gaza, en veillant à ce que cette assistance ne fasse pas l'objet d'une utilisation abusive par des organisations terroristes, c'est-à-dire le Hamas ; est-ce que c'est possible à vérifier vraiment ?

> L'Union européenne n'est pas du tout naïve. Bien évidemment, la première chose, d'ailleurs, que j'ai demandé à l'Union européenne, c'est de vérifier que tous les fonds qui étaient destinés à Gaza allaient bien à de l'aide humanitaire - et le Président de la République lui-même l'a dit - à l'éducation, à l'aide alimentaire et à de l'eau potable. Evidemment, la France comme l'Union européenne ont augmenté un peu leur aide humanitaire - dans des circonstances qui sont très difficiles - pour les civils de Gaza. Evidemment, comme la situation est compliquée et que le Hamas est aussi à Gaza, il y a besoin de vérifications accrues. C'est pour cela qu'on explique que cela passera par le sud de la bande de Gaza par l'Egypte, et qu'on fera très attention à la fois à protéger les civils et à ce qu'ils bénéficient de cette aide.

> Quand il y a une menace sur notre territoire et une menace terroriste, bien évidemment, nous renforçons aussi les frontières à l'intérieur, c'est prévu dans le cadre de l'Union européenne.

> C'est fantastique ce qui s'est passé en Pologne, absolument fantastique, à plein de points de vue. D'abord, il y a eu un taux de participation très élevé : il a pris près de 15 points, c'est 74% des Polonais qui sont allés voter, vous vous rendez compte, par rapport à ce qu'on voit, c'est colossal. C'est colossal aussi parce que ce sont les jeunes qui sont allés voter. 63% des jeunes entre 18 et 29 ans sont allés voter. Si je vous dis combien de pourcents des jeunes vont voter aux élections européennes, chez nous, entre 18 et 24 ans, c'est à peine 25%. Donc, il faut bien se rendre compte, et ça, j'ai envie de dire, c'est un appel à la jeunesse, que quand on va voter, on peut changer le cours des choses. La troisième chose avec ces élections qui est aussi remarquable, c'est qu'il y avait en même temps un référendum sur l'immigration, et celui-là, il n'y a eu que 40% des gens qui sont allés voter, donc ce référendum n'est même pas valide, quelle que soit la réponse qui a été apportée.
Donc c'est un vrai retour. C'est un retournement de situation et on ne va pas cacher notre plaisir de voir des gens qui ne sont pas populistes, qui ont envie de travailler en Européens, même s'ils sont plus conservateurs que notre gouvernement, que le gouvernement auquel j'appartiens ; on va pouvoir travailler avec des personnes qui pensent de façon républicaine et en direction pro-européenne.

Q - Vous vous attendez à ce que Varsovie puisse revenir à l'Etat de droit, et en particulier dans son système judiciaire, peut-être aussi dans ce qui était appliqué en matière de droits des femmes et de minorités sexuelles et ethniques assez vite, ou au contraire, il y aura la lourdeur de l'appareil?

> La première angoisse de la Pologne qui, ne l'oublions pas, a été rayée de la carte européenne pendant 120 ans de son histoire, c'est qu'après les Ukrainiens ils soient les prochains sur la liste. Donc je pense que c'était une erreur massive de campagne. Bien évidemment, et Donald Tusk l'a dit dans la campagne : soutien à l'Ukraine et soutien à l'Ukraine dans la durée comme le reste de l'Union européenne.

> Orban, très franchement, il va un peu trop loin. Il faut rappeler que, quand on bénéficie d'investissements chinois, on a un prix à payer après. Avec l'Union européenne, quand on bénéficie d'investissements, c'est pour faire partie de cette grande famille qui respecte la démocratie et la liberté.

> L'Europe, c'est à peu près un tiers de notre cadre juridique, ce qui est quand même beaucoup. Donc la première chose que j'ai envie de dire, c'est "allez voter aux élections européennes". Le Parlement européen a du pouvoir. Un pouvoir qui façonne à la fois notre vie quotidienne sur l'instant dans le court terme, mais aussi sur la durée. La deuxième chose, c'est qu'il s'agit d'un scrutin européen ; ce n'est pas un scrutin français de mi-mandat. Parce que comment ça marche, le Parlement européen ? Ça marche par des alliances pour faire aboutir des textes. Ce dont il faut s'assurer, c'est d'être représentés par des personnes qui vont faire aboutir, qui vont être capables de forger des alliances - et cela, je vais être très claire, ni l'extrême droite ni l'extrême gauche ne savent faire cela - de façon à pouvoir façonner notre cadre, notre destin commun, qui est celui d'être une grande région démocratique, unie, - diverse, mais unie -, démocratique, avec la transition énergétique, avec un modèle social à préserver.

> Les élections européennes, c'est le 9 juin. Nous sommes mi-octobre. Ce n'est pas pour moi une question de personne, c'est une question d'ADN de ce qui définit notre majorité qui est la seule majorité véritablement pro-européenne. Pour moi, le sujet aujourd'hui, c'est qu'on parle d'Europe et que chaque citoyen se rende compte de ce que fait l'Europe et de ce que ne fait pas l'Europe. Parce que l'Europe ne fait pas tout. Et qu'on arrive à être clairs, à exposer les enjeux et qu'on ait un vrai débat sur l'Union européenne qu'on veut à partir de 2024, et puis sur le bilan qu'on porte, puisque je crois qu'on est les seuls à avoir un bilan aussi large que celui qu'on apporte dans la corbeille de la mariée.

> Le chemin pour faire partie de l'Union européenne, est un chemin qui est nécessairement long, parce que c'est une transformation profonde des institutions pour qu'elles s'alignent sur nos institutions européennes, et c'est une transformation profonde de la culture, de la façon de faire de la politique, de protéger les partis politiques, d'éliminer la corruption. C'est un changement du système de justice. C'est un changement du système criminel. Donc, vous le voyez, c'est assez colossal comme changements. Ce sont des changements que nous avons fait en 70 ans, et qu'ils doivent rattraper plus vite.

> Le Président de la République a obtenu un grand succès, j'allais dire, à Grenade puisque l'ensemble des Vingt-Sept a reconnu qu'il fallait changer l'Union européenne en même temps que les pays qui sont candidats à adhésion se changent pour s'aligner sur nos institutions. C'est un travail qui va nous prendre cinq, dix ans peut-être.

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Israël a le droit de se défendre contre le terrorisme dans le respect du droit international et du droit humanitaire. Et soyons clairs, je prône l’existence de deux États qui puissent vivre en paix ! Je suis et serai toujours une partisane de la paix.

> Il faut assurer le strict respect du droit humanitaire et renforcer l'aide aux populations civiles à Gaza ! Je salue les efforts de la France et de l’Union européenne en ce sens. Cette aide doit pouvoir entrer sur le territoire et être distribuée aux populations qui sont victimes de ce conflit !

> En 2015, après Charlie, 50 chefs d'État défilaient en France à nos côtés pour exprimer leur solidarité et dire non au terrorisme ! Aujourd'hui, IsraëL a besoin de ces voix, pour dire non au terrorisme !

> Certains cherchent la division alors que la France c’est les Lumières, la fraternité et la solidarité entre les peuples. Certains soufflent sur les braises de façon incessante et méprisante. Monsieur Mélenchon n’a sans doute pas choisi par hasard le mot « camper » !

> La France est liée à la douleur d’Israël par le deuil et l’attente du retour des otages. Dans le Kibboutz de Beeri et à Re'im, marqués par les massacres commis par le Hamas dans la sauvagerie et l’horreur. Israël est légitime à se défendre, dans le respect du droit international.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> « Israël casse-toi, la Palestine n'est pas à toi » est scandée sur la place de la République. Il est clair désormais que ce n’est pas la solution à deux États que vous défendez mais bien un seul au profit de la destruction de l’autre. J'ai longtemps cru que LFI ne s’acoquinait avec les islamistes que par clientélisme…Puis il y a eu l'invitation de Corbyn à Paris, les propos des députées Obono et Soudais, et le Hamas qualifié de « mouvement de résistance ». Je veux saluer Yael Braun-Pivet pour ce voyage et son soutien aux familles d'otages prisonniers du Hamas. M. Mélenchon est incapable d'un tel geste car pour lui, avant d'être des Français, ce sont des juifs.

 

Mathieu lefevre (député)
En Israël, nous avons vu l'horreur et les stigmates de la barbarie. Nous avons vu des petits sacs plastiques dans lesquels il y avait des corps d'enfants. Témoigner car l'oubli serait une deuxième mort,

 

Marie Lebec (député)
> Les leçons de Mme Panot pour un bon cessez-le-feu :
- Considérer le Hamas comme une organisation de résistance,
- Refuser de nommer une organisation terroriste,
- Relayer la propagande du Hamas,
- Et surtout : Désinformer!
La diplomatie version Insoumis...

 

Louis Margueritte (député)
La Première ministre l'a rappelé clairement:
- Ceux qui confondent le droit des palestiniens à disposer d'un État et la justification du terrorisme commettent une faute morale, politique et stratégique.
- Le Hamas n'est pas le peuple palestinien.

 

 

● MoDem

Bruno Millienne (député)
> Dans le discours de certains responsables politiques, à commencer par J.-L. Mélenchon, il y a cette petite musique antisémite: «C'est grave ce qu'il vous arrive, mais vous l'avez quand même un peu cherché...» Il faut combattre ce discours !
Le temps est à la riposte ciblée d'Israël. Les civils ne doivent pas payer le prix de cette guerre contre une organisation terroriste. Ensuite viendra la question des responsabilités. Les Israéliens feront l'analyse politique et jugeront.
Chacune des outrances de
Mélenchon amène un peu plus de monde vers le RN. il faut que la gauche se réveille ! Plus ça va, plus Mélenchon s'enfonce dans l'antisémitisme par électoralisme islamiste.

> La Présidente de l'AN s'est rendue en Israël en solidarité avec les victimes. Elle travaille aussi à encourager l'arrivée de l'aide humanitaire à Gaza. Elle représente beaucoup mieux le peuple français que votre secte [monsieur Mélenchon] qui se vautre dans l'islamisme et l'antisémitisme.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Lisez cette phrase : « Face au terrorisme rien ne doit empêcher la France de se défendre ». Qui serait choqué de l’entendre ? Personne. Alors pourquoi diable en irait-il autrement si l’on remplace la France par Israël, dans la même phrase ?

 

Bernard Guetta
> [Opinion: «Deux remèdes au face-à-face des deux mondes»]
Avec deux mondes face-à-face, cela ressemble à la Guerre froide mais c’est bien plus inquiétant qu’elle ne le fut. D’un côté l’Europe, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, la Corée du Sud et le Japon, d’un côté les Démocraties et de l’autre la Chine, la Russie et des pans entiers de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine – toute cette partie du monde (le « Sud global », dit-on si faussement) qui voit le temps venu de prendre une revanche historique en précipitant la fin de cinq siècles d’hégémonie occidentale.
Cette frontière, la guerre d’Ukraine l’a dessinée et le drame que le Hamas a ouvert avec la tuerie du 7 octobre en a aussitôt confirmé le tracé. Ceux qui ne veulent pas que la Russie soit défaite en Ukraine car ils craignent d’y perdre un partenaire de poids ne veulent pas non plus que le Hamas soit brisé car ce serait indirectement une victoire des Occidentaux sur l’Iran, les mondes arabes et la Russie.
Deux camps sont bel et bien aux prises mais la grande différence avec l’affrontement Est-Ouest est qu’il n’est plus question d’idéologie mais de rivalités de puissances et qu’aucune des deux parties n’a plus de champion car il n’y a plus de maîtres du jeu, pas plus incontestables qu’incontestés. Le capitalisme a partout triomphé. Il est l’idéologie dominante et il faut désormais parler de convergences politiques et non pas de blocs puisque les Etats-Unis ne prétendent plus à gouverner le monde et pas même leurs alliés ; que deux des « Brics », l’Inde et la Chine, sont à l’Asie ce que la France et l’Allemagne furent à l’Europe ; que l’alliance entre Moscou et Pékin déguise une séculaire défiance et que l’Europe ayant perdu foi en la protection américaine veut s’affirmer en puissance autonome.
Ce siècle nait dans le double chaos produit par la fin simultanée de la Guerre froide et de la suprématie occidentale. Il n’y a plus d’ordre international, plus de règles universellement admises, plus même de rapports de force évidents et plus non plus d’équilibre de la terreur tant les puissances veulent retrouver ou conserver leur rayonnement et tant la prolifération nucléaire porte à l’impensable.
Alors que faire ?
Beaucoup en viennent à penser que le train serait parti, que M. Poutine va se croire les mains libres en Ukraine et M. Xi à Taiwan, qu’il n’y aurait, autrement dit, plus rien à tenter pour empêcher que l’épidémie de conflits ne devienne pandémie mais il y a pourtant, si, deux choses à faire.
La première est de démentir la rengaine du « deux poids, deux mesures » en mobilisant les Etats-Unis, l’Union européenne et les pays arabes pour rasseoir Palestiniens et Israéliens à la table des négociations et les contraindre aux compromis nécessaires à la paix. Vœu pieux tant que le canon tonne, dira-t-on, mais non, pas du tout, puisqu’il n’y a pas d’autre solution à cette guerre que les deux Etats, qu’il faut ressemer dès maintenant les graines du dialogue car il leur faut le temps de pousser et éclore et que c’est sans attendre qu’Américains et Européens doivent exercer une pression sur ces deux peuples en mettant dans la balance les aides qu’ils leur apportent.
Le jour où les Occidentaux se joindront aux capitales arabes pour imposer une paix juste et pérenne, la frontière entre les deux mondes deviendra autrement moins durable et inquiétante qu’aujourd’hui et la deuxième chose à faire est de décupler le soutien à l’Ukraine.
C’est un impératif parce qu’il ne faut pas que les nostalgies impériales d’un dictateur puisse l’emporter sur la mobilisation des démocraties, le respect du droit international et le principe de l’intégrité territoriale des Etats. Dans cette nouvelle division du monde, de très vieux comptes sont à régler. Certains ne relèvent que de la rancune. D’autres exigent de profonds changements. Il sera notamment nécessaire de rompre avec les déséquilibres d’une gouvernance mondiale désormais déconnectée des réalités mais il n’est pas envisageable d’enraciner un nouvel ordre international dans une victoire de l’obscurantisme sur les Lumières, de l’arbitraire sur le Droit et de la tyrannie sur la liberté.

 

 

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