jeudi 11 mars 2021

Vues du Centre. Sans Juppé et Macron, où serait Bayrou aujourd’hui? Nulle part!

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

On prête beaucoup d’intentions à François Bayrou en cette année préélectorale et nombre de celles-ci sont distillées par ses «proches» dont les propos font les choux gras des médias, évidemment les anti-Macron en tête.

Que disent ces «sources anonymes» qui sont de plus en plus utilisées par les journalistes et qui sont toujours à la limite de la déontologie, sachant que l’on peut dire n’importe quoi sous couvert de personnes que l’on ne nomme pas?…

Que François Bayrou est énervé de ne pas être écouté, qu’il a envie de reprendre sa liberté (on ne savait pas qu’elle lui avait été prise…), qu’il voit bien que son poste de Haut-commissaire au plan ne sert à rien, qu’il n’est pas sûr d’accorder son soutien à Emmanuel Macron en 2022, que ses troupes ne veulent plus être inféodées à LaREM, etc.

En un mot, Bayrou et le MoDem seraient proches de l’opposition frontale au gouvernement.

En fait, il s’agit plutôt de menaces que l’on profère et qui sont sensées faire peur afin d’obtenir une place au soleil plus importante.

Mais à quel titre le président du Mouvement démocrate se croit légitime de faire cette demande?

Parce que François Bayrou sans l’aide d’Emmanuel Macron en 2017 – et non le contraire qui est une fable sans fondement – pour les législatives (puis pour des postes de ministres) et celle de Juppé en 2014 pour la mairie de Pau, il serait où?

Nulle part.

Ou à la tête d’un groupuscule sans élus que plus personne n’écouterait.

C’est dur à dire pour un centriste mais c’est bien la réalité.

Encore qu’Emmanuel Macron tout en n’étant pas un pur centriste fait une politique du Centre et est attaché aux valeurs du Centrisme.

Ce n’est donc pas un coup de pouce – tout au plus une petite poussette – que Bayrou lui a donné en le soutenant pour la présidentielle contre des députés et des ministres (il a donc été payé en retour grassement par rapport à ce qu’il représentait) mais bien une opération survie que celui-ci a été obligé de mettre en place après l’avoir critiqué de manière indécente pendant des semaines.

Mais, comme toute personne qui se croit un destin au-dessus des autres, le président du MoDem ne peut pas se dire redevable à qui que ce soit pour être là où il est.

Son ambition narcissique, à l’instar de tous ses coreligionnaires, n’admet pas ce genre de dette sur le moyen-long terme et pratique largement l’amnésie.

D’autant qu’il croit avoir désormais une emprise sur le président de la république puisque ce dernier ne dispose plus d’une majorité à l’Assemblée et que le Mouvement démocrate a augmenté le nombre de ses députés.

Sans aucun doute que François Bayrou se trouve maltraité par Emmanuel Macron et LaREM.

Sans aucun doute qu’il n’a en rien abandonné ses ambitions présidentielles.

Sans aucun doute il ne peut admettre que son temps est passé.

Sans aucun doute qu’il cherche un moyen, si ce n’est de se venger, de riposter et de prendre sa revanche.

Reste à savoir si son hubris ira jusqu’à faire perdre le Centre en 2022.

 

Jean-François Borrou


 

1 commentaire:

  1. quelle objectivité ! Surtout dans votre biographie du deuxième paragraphe .

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