lundi 2 février 2015

L'Humeur du Centriste. Monsieur Sarkozy, le vrai «ni, ni» est celui des centristes

Si le premier tour de l’élection législative du Doubs confirme la menaçante montée en puissance du Front national, elle montre à nouveau l’absence de clarté d’une partie de l’UMP face aux bons résultats de l’extrême-droite, notamment de Nicolas Sarkozy.
Alors que le candidat de droite a été éliminé et qu’il ne reste plus que la candidate FN et le candidat PS pour le deuxième tour, le président de l’UMP, soutenu par nombre de ses troupes, a refusé d’appeler au vote du candidat socialiste au motif que le front républicain (faire barrage aux partis antidémocratiques) n’existait pas  - qu’il était même une «folie» selon son ancien conseiller Henri Guaino – et qu’il fallait appliquer la doctrine du «ni, ni».
Or, l’interprétation de celle-ci par la droite de l’UMP est que PS et FN sont blanc bonnet et bonnet blanc.
Même si une décision définitive et officielle doit être encore prise par l’UMP (et que plusieurs leaders du parti ont déjà déclaré qu’ils voteraient pour le candidat socialiste), cette absence de réaction immédiate pour faire barrage au FN est une démarche inconsidérée et d’une démagogie insultante pour le régime démocratique.
Car, en l’occurrence, le seul «ni, ni» qui doit s’appliquer est républicain.
Ce qui signifie dans la France d’aujourd’hui, «ni extrême-gauche, ni extrême-droite», toutes deux adversaires déterminées de la démocratie républicaine libérale et représentative, n’en déplaise à ces membres de l’UMP qui se trompent dangereusement de combat.
Mettre sur le même plan le Parti socialiste et le Front national est une faute politique, pire, un affront fait à la démocratie républicaine.
Ou alors il faut nous expliquer en quoi les socialistes d’aujourd’hui sont une menace pour la démocratie et la république.
Mais, attention, messieurs du PS, ne vous parez pas trop vite et trop bruyamment des attributs de l’indignation pour donner des leçons à l’UMP, vous qui, tartuffes, flirtez avec l’extrême-gauche depuis de si longues années, soi-disant pour l’affaiblir selon la stratégie concoctée par François Mitterrand mais qui, faute d’avoir fonctionné jusqu’au bout, vous impose de nombreuses concessions lorsque vous êtes au pouvoir localement ou nationalement devant la surenchère des Besancenot, Mélenchon et autres Duflot.
On ne peut pas demander un front républicain contre l’extrême-droite et ne pas appliquer le même schéma démocratique lorsqu’il s’agit de l’extrême-gauche.
Les réactions positives de socialistes à l’annonce de la victoire de Syriza en Grèce sont préoccupantes tout comme l’alliance dans de nombreuses collectivités locales entre ces mêmes socialistes et le Front de gauche ou le Parti communiste.
Il faut de la clarté et les sociaux-libéraux du PS doivent aller jusqu’au bout de leur logique de recentrage et de responsabilité s’ils veulent être crédibles en la matière.
Oui, ici, seuls les centristes peuvent avoir la tête haute.
Eux seuls sont clairs et nets dans leurs têtes et dans leur démarche.
Evidemment, leurs contempteurs iront chercher les quelques brebis galeuses qui se sont compromis avec les gauchistes et les fascistes.
Mais cela reste bien des brebis galeuses et non un débat non résolu au sein des partis centristes comme cela peut l’être à l’intérieur de l’UMP et du PS.
La réaction de Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, est, de ce point de vue, à saluer.
Celui-ci a publié un communiqué qui résume parfaitement le devoir de tous les démocrates républicains: «(…) Le duel du second tour qui opposera donc le candidat socialiste à celle de l'extrême droite doit conduire chaque républicain à la mobilisation. Fidèle à ses valeurs humanistes et républicaines, l'UDI appelle tous les citoyens de la 4° circonscription du Doubs à faire barrage à l'extrême droite en votant pour le seul candidat républicain restant en lice. Cela n'enlève rien de nos fortes divergences avec les socialistes et leur gouvernement, mais l'élection d'une député d'extrême droite au programme xénophobe et démagogique serait une mauvaise nouvelle supplémentaire pour notre pays».
Enfin, saluons, tout de même, une bonne nouvelle dans ce scrutin du Doubs, le score dérisoire (3,66%) du candidat d’une «Syriza à la française», regroupant tout ce qui compte d’une extrême-gauche archaïque, qui renvoie pour l’instant – et espérons pour très longtemps – monsieur Mélenchon et ses chimères révolutionnaires relayées massivement par les médias la semaine dernière au rayon des accessoires ringards…

Centristement votre.

Le Centriste


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