mardi 19 juillet 2016

Présidentielle USA 2016. Le mensonge, mode de fonctionnement des Trump

Melania & Donald Trump à Cleveland
On avait Donald qui va racontant autant de fadaises qu’il le pouvait, plus elles sont grosses plus elles lui plaisent ainsi qu’à ses fans transis.
Voilà maintenant sa femme, Melania, qui semble avoir également beaucoup de problèmes avec la vérité.
Non seulement elle a arrangé son cv pour s’attribuer des diplômes universitaires et une expérience professionnelle qu’elle n’a pas tout en enjolivant nettement au passage la situation sociale de ses parents, mais voilà qu’elle vient de donner un discours à la Convention républicaine de Cleveland qu’elle prétend avoir écrit toute seule ce que contredit son entourage qui parle de texte écrit par ses conseillers.
Surtout, il s’agit d’un très mauvais plagiat du discours donné en 2008 par… Michelle Obama, à la Convention démocrate!
Du coup, si son mari est élu le 8 novembre prochain, les Américains auront deux menteurs pour le prix d’un, un slogan bien moins glamour que celui de Bill Clinton en 1992 qui promettait deux Clinton pour le prix d’un s’il était élu.
Mais cette histoire de plagiat n’est qu’une pièce d’un puzzle où haine, division, mensonges, platitudes ont été le lot commun de tous les intervenants lors du premier jour de cette convention dont le but était de donner de la crédibilité à la candidature du promoteur newyorkais, tout en essayant de montrer un Parti républicain uni.
Entreprise pour le moins raté.
Cela a commencé par une joute entre les fans de Trump et ceux qui l’abhorrent, ce qui a provoqué une suspension de séance.
Cela a continué avec des discours de haine, visant en particulier Hillary Clinton où le summum fut atteint lorsqu’une femme dont le fils a été tué lors de l’attaque du consulat américain de Benghazi est venue déverser tout un flot de mensonges, d’acrimonies et de détestation qui fut, évidemment, applaudi par toute la salle.
Un moment qui résume parfaitement ce qu’est ce mouvement populiste et démagogue où l’insulte, la colère et l’intolérance font figures de projet politique.
D’autres interventions, comme celle de l’ancien maire de New York, Rudolph Giuliani, où la platitude le disputait aux contre-vérités, ont suivi jusqu’à l’apothéose du plagiat de madame Trump dont les médias ont tout de suite fait leurs choux gras.
Bien entendu, les deux jours prochains seront du même acabit, il suffit de voir le programme et le nom des intervenants pour s’en convaincre.
L’apothéose aura lieu avec le discours de Donald Trump qui pourrait être encore plus agressif que d’habitude.
Tout cela n’est pas particulièrement étonnant, une convention étant un moment où l’on se retrouve entre soi pour fêter son candidat et tenter de donner une dynamique en vue de l’élection générale tout en tapant sur le candidat du parti opposé.
Pour autant, c’est également le lieu où l’on doit tendre la main à tous ceux qui ne partagent pas votre vision politique mais qui pourraient néanmoins voter pour vous.
Or, sur ce que l’on a vu de cette première journée et même si le tir est corrigé, il semble impossible que le Parti républicain tel qu’il est aujourd’hui, pris en otage par un Trump qui n’est que la conséquence de ses dérives populistes et irresponsables depuis plus de vingt ans et, surtout, depuis l’élection de Barack Obama.
On ne voit pas comment, à l’heure actuelle, un seul électeur centriste, par exemple, pourrait mettre un bulletin Trump dans l’urne le 8 novembre.
Pourtant, on prête au candidat républicain la volonté de se présenter comme celui qui refuse la droite radicale de son parti et la gauche du Parti démocrate en insistant sur le fait qu’il est au centre et qu’Hillary Clinton, en ayant reçu les soutiens d’Elisabeth Warren et de Bernie Sanders, les deux égéries des «liberals», serait une candidate socialiste.
Avec le choix de son colistier, le conservateur proche de l’extrême-droite, Mike Pence, cela ressemble à la quadrature du cercle en matière de manipulation de l’opinion.
Déjà, néanmoins, Trump a testé une nouvelle posture ces dernières semaines, être le candidat antisystème, c’est-à-dire que ses ennemis sont à la fois les démocrates et les républicains…

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC



Présidentielle USA 2016

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