samedi 10 mars 2018

Actualités du Centre. Abad, homme de main de Wauquiez qui se prétend centriste mais parle comme le Front national

Même s’il les insulte à longueur de journée, Laurent Wauquiez n’a pas abandonné la fiction qui est de faire croire que parmi ses proches se trouvent des centristes qui sont, non seulement, en accord avec ses idées mais des opposants durs et déterminés à Emmanuel Macron et aux centristes qui sont alliés ou bienveillants avec le Président de la république.
Et celui qui est souvent présenté comme tel se nomme Damien Abad, député de l’Ain.
Ce personnage, tout au long fe sa carrière politique – un peu à l’instar de son mentor Wauquiez – a toujours mieux manié l’opportunisme que les valeurs et principes du Centre.
Il vient de donner un entretien au site internet du JDD dans lequel il ose encore se définir comme un homme de centre-droit mais ses propos plus proches de ceux de Marine Le Pen que de François Bayrou ou Jean-Christophe Lagarde ne font pas tenir longtemps cette supercherie et ce tour de passe-passe indigne d’un vrai centriste.
Le but est évidemment de tenter de discréditer le plus possible Emmanuel Macron auprès d’un électorat de droite modérée et de centre-droit, tout en envoyant des signaux à à celui de la droite radicale et de l’extrême-droite.
Il s’agit tout autant d’essayer de faire voter les modérés pour LR que de les empêcher de voter pour LREM, le MoDem et l’UDI ainsi que de rameuter le plus possible d’électeurs d’extrême-droite.
L’argumentaire primaire et grossier est bien connu: les réformes de Macron qui n’en sont pas, la priorité au pouvoir d’achat et à la sécurité (les deux thèmes principaux du Front national), les attaques personnelles contre ceux qui ont rejoint la majorité présidentielle, uniquement motivés par une ambition personnelle et une recherche de postes, les volontés anti-démocratiques du nouveau président de la république, son programme «socialiste», etc.
Abad n’hésite pas, non plus, à pourfendre la proportionnelle qui est un des marqueurs forts et incontournables pour tous les vrais centristes.
Extraits de ses propos au JDD:
- Je ne crois pas au principe de l’annonce de réformettes au jour le jour, notre pays a besoin de transformation en profondeur. Aujourd'hui, une réforme chasse l'autre, comme s'il fallait faire de la réforme par la communication. Les deux priorités de ce quinquennat devraient être le pouvoir d'achat et la sécurité. Depuis que Laurent Wauquiez est à la tête du parti, nous sommes redevenus la première alternative à Emmanuel Macron. (…) Nous sommes en train de refonder la droite et nous nous attachons pour l'heure à montrer le décalage entre les paroles et les actes d’Emmanuel Macron.
Je n'ai pas hésité une seconde (à rejoindre Laurent Wauquiez). Je pense que dans la vie, il faut toujours faire primer ses convictions sur son ambition personnelle. On peut être loyal à sa famille politique tout en étant constructif pour son pays. J'ai aussi considéré que le projet d'Emmanuel Macron, sous des apparences d'ouverture, était surtout un relent de socialisme. Aujourd'hui, Laurent Wauquiez a une logique de rassemblement plus forte qu'Emmanuel Macron, qui promettait de dépasser le clivage droite-gauche mais n'a conduit qu'à l'enfermement dans un seul parti politique. On peut donc porter l'idée d'une droite sociale et européenne et être en accord avec le président des Républicains.
- Emmanuel Macron a atomisé les clivages traditionnels avec la volonté que les seules forces d'opposition soient les extrêmes. Je pense qu'il est extrêmement dangereux d'avoir un clivage binaire de ce type. Il est bon pour notre démocratie d'avoir une alternative républicaine. C'est donc de notre responsabilité que de faire face à la balkanisation du centre-droit. Je ne crois plus à la droite des couloirs, la droite des chapelles, la droite des chapeaux à plumes. La nouvelle génération ne veut pas être prise en otage par ces rivalités internes.
- La Constitution, c'est le socle de la Ve République. Je dis au président de la République: "Ne transformez pas une force en faiblesse." Ce qui se passe en Allemagne, en Italie, en Autriche montre que la stabilité des institutions françaises est une force. Cela permet de dégager des majorités claires et de gouverner le pays. Ne revenons pas à un régime où les élus sont désignés par des partis alors qu‘un élu doit trouver sa légitimité sur le terrain. Si vous instaurez une dose de proportionnelle et élargissez un certain nombre de circonscriptions en réduisant le nombre de députés, vous allez revenir à la IV° République. On ne veut pas non plus d'une réforme constitutionnelle pour rien, d'une constitution qui bavarde.


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