mardi 9 octobre 2018

Actualités du Centre. Les adhérents de LREM se définissent comme centristes

Qui sont les adhérents de La république en marche?
C’est à cette question que tente de répondre l’étude du think-tank de gauche Terra Nova qui vient d’être publiée juste après celle d’un autre institut également de gauche, la Fondation Jean Jaurès sur ses sympathisants (voir ici notre actualité).
Intitulée «La République en marche: Anatomie d’un mouvement» (lire l’étude ici), elle est la résultante de l’envoi qu’un questionnaire en ligne à tous les adhérents du mouvement fondé par Emmanuel Macron avec la coopération de la direction de celui-ci.
Premier enseignement de poids, les adhérents de LREM se considèrent eux-mêmes comme centristes.
Ainsi, «lorsqu’on leur demande de se situer sur une échelle gauche-droite de 0 à 10, ils se placent en moyenne presque exactement au centre de l’échelle (4,9)».
Cependant, une partie d’entre eux tient à un positionnement atypique qui a fait, en partie, le succès de la campagne d’Emmanuel Macron:
«Quand on leur propose de choisir entre ‘Gauche’, ‘Droite’, ‘Centre’, ‘A la fois de gauche et de droite’ (le ‘et… et…’ d'Emmanuel Macron), ‘Ni de gauche, ni de droite’ et ‘Je ne me reconnais pas dans ces catégories’, 59% choisissent l'une des trois premières réponses, et 41% l'une des trois dernières. Au total, 6 marcheurs sur 10 acceptent de se situer dans le paysage politique traditionnel et 4 refusent».
Selon Terra Nova:
«Les ‘et… et…’ et les ‘ni… ni…’ ne se ressemblent pas du tout. Les premiers sont satisfaits du fonctionnement de la démocratie et de la politique : plus jeunes que la moyenne et assez diplômés, ils revendiquent un dépassement du clivage gauche-droite, mais ne rejettent ni ses répertoires, ni le ‘système’ dans son ensemble. Les seconds, eux, ont une faible confiance dans la politique et les représentants: plus souvent employés, ouvriers ou chômeurs, moins diplômés et participant aux scrutins de façon plus intermittente, ils rejettent le clivage gauche-droite, mais aussi plus radicalement le ‘système’ politique.»
S’ils considèrent que LREM est plus à droite que leur propre positionnement, ils estiment que ce dernier est bien central en rapport avec des formations qui sont radicales ou qui se radicalisent:
«Ils ont une vision très polarisée du paysage politique français. Sur l’échelle gauche-droite, ils situent LR à 8,6 (2,9 points plus à droite que LREM) et le PS à 2,8 (2,9 points plus à gauche). En somme, les marcheurs s'estiment entourés de formations assez radicales. Dans leur perception, LR voisine avec Marine Le Pen (9,6), et le PS est plus proche de Jean-Luc Mélenchon que d'Emmanuel Macron.»
Quant à leurs «valeurs et attitudes», ils accordent une «importance majeure à l'éducation, à la méritocratie et à l'effort».
Plus généralement, «ils sont en moyenne économiquement plus libéraux et culturellement plus tolérants que la moyenne des Français. Leur attachement aux valeurs d'ouverture est particulièrement fort quand on évoque l'Europe et les enjeux liés aux frontières, mais tempérés par des valeurs d'ordre et de tradition sur d'autres sujets».
Leur préoccupation principale sont la construction européenne et le chômage (15%) puis, dans l’ordre, l’éducation (14.5%), les déficits publics (9%), les inégalités (9%).
Terra Nova distingue cinq «familles» qui cohabitent dans le mouvement:
«Les ‘progressistes-libéraux’ (31%) qui combinent des attitudes économiques libérales et des attitudes culturelles marquées par le progressisme et la tolérance; les ‘progressistes-égalitaires’ (23%) qui conjuguent des attitudes économiques de gauche et des attitudes de progressisme et de tolérance culturelle; les ‘conservateurs-libéraux’ (23%) qui, plus âgés que les précédents, sont économiquement plutôt de droite et caractérisés par un niveau soutenu de conservatisme culturel; les ‘modérés-conservateurs’ (19%) qui cultivent un centrisme incliné culturellement au centre-droit, voire à droite, et économiquement au centre-gauche, voire à gauche; les ‘euro-dubitatifs’ (4%), une petite minorité qui se distingue par ses craintes sur les enjeux européens».
Et de préciser:
«Les ‘progressistes égalitaires’ sont clairement issus des rangs de la gauche, les ‘progressistes-libéraux’ réunissent plutôt le centre et le centre droit et forment le ‘cœur du macronisme’, à la fois par leur nombre et par leur forte homogénéité au plan des valeurs (c’est là que l’on compte le plus d’adhérents de la première heure). Plus souvent artisans, commerçants, chefs d’entreprises ou retraités, les ‘conservateurs-libéraux’ proviennent clairement des rangs de la droite et du centre-droit. Les ‘modérés conservateurs’ sont aussi âgés que les ‘conservateurs-libéraux’, mais ils sont issus plus que tous autres des rangs du centrisme.»


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