lundi 5 novembre 2018

Actualités du Centre. Macron assume sa responsabilité face à l’Histoire

Emmanuel Macron
Lors de ces trois dernières interventions (interviews dans Ouest France et dans plusieurs quotidiens régionaux ainsi que ses propos télévisés après la victoire du non à l’indépendance en Nouvelle Calédonie), Emmanuel Macron assume sa responsabilité face à l’Histoire.
Ainsi, le Président de la république au tropisme central et centriste, rappelle dans ses propos qu’il n’a pas été élu pour faire de la représentation ou prétendre faire des réformes qui n’en sont pas.
Il a été élu sur un programme et un projet clairs, réformer le pays sans faiblesse afin de lui redonner une dynamique progressiste et l’adapter aux défis du XXI° siècle.
Mais il a aussi été élu pour faire barrage à la montée des extrémismes et des populismes (en France contre l’extrême-droite du Rassemblement national et l’extrême-gauche de La France insoumise) et redonner toute sa place à la démocratie républicaine dans le pays et en Europe, voire dans le monde, alors même que montent de partout des périls contre la liberté et les valeurs humanistes.
On ne sait pas encore s’il réussira dans cette ambition (il n’en est qu’à un an et demi de son quinquennat) mais force est de reconnaitre, quelles que soient les opinions que l’on professe, qu’il demeure fixé sur ses objectifs.
«J'ai été élu sur un projet clair, sans ambiguïté et j'aurai des comptes à rendre pour longtemps» explique-t-il, ajoutant qu’«on ne peut pas prétendre tout changer en quinze mois, ça prend du temps. En attendant, il faut laisser la fatalité à ceux qui cèdent à la facilité».

Ainsi, concernant la hausse des taxes sur les produits pétroliers, il déclare:
«J'assume parfaitement que la fiscalité due au diesel soit au niveau de celle de l'essence et je préfère la taxation du carburant à la taxation du travail».
Il pointe la contradiction de ceux qui ont récupéré politiquement la grogne des Français:
 «Les mêmes qui râlent sur la hausse du carburant, réclament aussi qu'on lutte contre la pollution de l'air parce que leurs enfants souffrent de maladies».
Il rappelle néanmoins que «la hausse du prix à la pompe qu'on constate aujourd'hui est liée à 70% à celle des cours du pétrole».
Pour autant, il comprend le mécontentement:
«On nous a expliqué pendant des décennies qu'il fallait acheter du diesel et maintenant c'est le contraire. C'est normal que ce soit mal compris».
Cependant, ajoute-t-il:
«Nous allons entrer dans de nouvelles formes de mobilité et nous devons accompagner ces innovations (par diverses mesures):
- Accélérer encore la transition du parc automobile;
- Développer les transports collectifs moins coûteux que la voiture, ce que font les collectivités locales et que l’Etat accompagne;
- L’aide au covoiturage et à de nouvelles mobilités. Ces priorités seront au cœur de la loi Mobilités.
J’ai demandé aussi au gouvernement de trouver de solutions pour qu’avec les employeurs, les salariés qui doivent utiliser au quotidien leur voiture puissent être aidés davantage.»

Pour ce qui des conséquences parfois difficiles des réformes et des décisions qu’il prend, il dit:
«Je comprends l’impatience, j’écoute la colère. On est au milieu d’une transformation profonde de notre société, qui touche le travail, la façon d’acheter et de consommer, les habitudes de déplacements. Nous faisons des choix courageux pour réussir cette transformation. Nous avons pris des mesures pour assouplir le Code du travail et favoriser l’investissement.»
Mais, affirme-t-il:
«Nous n’avons jamais eu autant d’investissements qu’au dernier trimestre 2017, y compris des investisseurs internationaux, ce qui confirme l’attractivité de la France et de ses territoires. Ces changements, je ne veux pas que ce soit les Français les plus modestes, les plus laborieux, les classes moyennes qui les supportent."
Quant aux Français qui s’impatientent, voire s’opposent:
«Je les respecte et je ne dis pas comme par le passé: ‘Souffrez en silence, ça va aller mieux’».
Il assume ainsi sa «part de responsabilité» dans l’incompréhension de certaines décisions et certains propos notamment lorsqu’il parle directement à ses compatriotes:
«Je parle aux Français avec mon caractère, avec ma façon de faire. Quand ils sont inquiets, j'ai une part de responsabilité: c'est que je n'explique pas assez bien.»

Emmanuel Macron évoque aussi de ses inquiétudes face à la situation en Europe et dans le monde au moment où il entreprend un périple pour commémorer le centenaire de la fin de la Première guerre mondiale (avec, en point d’orgue, le Forum de la paix, réunion internationale du 11 novembre à La Villette).
«Je suis frappé, dit-il sans détour, par la ressemblance entre le moment que nous vivons et celui de l'entre-deux-guerres. Dans une Europe qui est divisée par les peurs, le repli nationaliste, les conséquences de la crise économique, on voit presque méthodiquement se réarticuler tout ce qui a rythmé la vie de l'Europe de l'après Première guerre mondiale à la crise de 1929.»
Et de poursuivre:
«L'Europe est face à un risque: celui de se démembrer par la lèpre nationaliste et d'être bousculée par des puissances extérieures. Et donc de perdre sa souveraineté. C'est-à-dire d'avoir sa sécurité qui dépende des choix américains et de ses changements, d'avoir une Chine de plus en plus présente sur les infrastructures essentielles, une Russie qui parfois est tentée par la manipulation, des grands intérêts financiers et des marchés qui dépassent parfois la place que les Etats peuvent prendre».
Son objectif est, selon lui, de promouvoir une Europe «plus souveraine et plus multilatérale» par un volontarisme qui ne veut pas «simplement regarder l'Histoire» mais  «comprendre les leçons de cette Histoire».


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