samedi 2 mai 2020

Propos centristes. France – Spécial guerre contre le coronavirus: retour à l’école; masques (nombre, prix, qualité, port, fraudes); application stopcovid; vacances et déconfinement; covid19 et désinformation; déconfinement et violences sexuelles; message du 1er mai d’Emmanuel Macron;…

Voici une sélection, ce 2 mai 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de l’épidémie de coronavirus et de ses conséquences.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
[Message pour le 1er mai 2020]
Ce 1er mai 2020 ne ressemble à aucun autre. Aujourd’hui, pas de rassemblements dans nos villes pour fêter, comme nous le faisons depuis tant d’années, la journée internationale des travailleurs; et je veux avoir une pensée en ce jour pour les organisations syndicales qui ne peuvent tenir les traditionnels défilés, avoir une pensée pour les travailleuses et les travailleurs de notre pays.
Ce 1er mai 2020 ne ressemble à aucun autre. Et je sais toutes les contraintes qui pèsent sur les joies qui accompagnent normalement ce jour si symbolique, et même si le maximum a été fait pour que le muguet du 1er mai puisse être vendu, partagé, beaucoup de ce qui est normalement fait n'a pas été possible et demeure interdit. Et pourtant, l’esprit du 1er mai, cet esprit de solidarité entre les travailleurs, n’a a peut-être jamais été aussi puissant, aussi vivant. Car c'est bien grâce au travail, célébré ce jour, que la Nation tient.
C’est grâce au travail, au dévouement de nos soignants, des personnels de la protection civile, des forces de l'ordre et des Armées, que nous sauvons chaque jour tant de vies.
C’est grâce à l’engagement et au travail de nos agriculteurs, des fonctionnaires, des salariés et des indépendants que la vie continue malgré tout et que d'autres peuvent travailler à distance. Et je n'oublie pas tous les bénévoles qui ont répondu présent pour aider ceux qui en ont besoin, ceux qui ont rejoint la réserve civique ou sanitaire, et tant d'autres.
Ce 1er mai ne ressemble à aucun autre, non. Privés des rituels de cette journée, nous en éprouvons aujourd’hui toute la valeur, tout le sens.
Avec cette volonté forte : retrouver dès que possible les 1er mai joyeux, chamailleurs parfois, qui font notre nation.
Mes chers compatriotes, nous les retrouverons, ces 1er mai heureux!
Ensemble, unis, nous surmonterons cette épreuve.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Faire de la transition écologique la réponse à la crise économique: c’est le défi inédit, complexe mais réaliste, qui est devant nous. Ensemble - citoyens, entreprises, pouvoirs publics - relevons le pour sauver nos emplois et notre planète.
- Je veux renouveler ma reconnaissance aux femmes et aux hommes qui assurent leurs missions dans les secteurs énergie, transports, eau et déchets. Dès le premier jour, vous avez répondu présent quand le pays a eu besoin de vous.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- La santé et la sécurité de tous établies dans un protocole strict. Au service d’un retour progressif et essentiel à l’école. Dans chaque académie, nous travaillons à la préparation de ces étapes avec tous les acteurs, au service des élèves
- Depuis le début, nous disons que le déconfinement sera progressif. La décision a donc été prise d’étaler la rentrée pour le primaire et le secondaire. Nous devons avoir beaucoup de souplesse, au regard des réalités territoriales et des différents âges de l’enfant. Avec une priorité clairement affichée pour l’école primaire. Le premier des objectifs que nous avons, en crise et hors crise, c’est la réussite de l’école primaire qui permet un bon départ dans la vie, avec des savoirs fondamentaux consolidés. Nous sommes attentifs à ce qu’il n’y ait pas de décrochage scolaire, notamment dans les zones défavorisées. Cela repose aussi sur une considération sanitaire. Les dernières études médicales démontrent que les enfants ont une faible contagiosité à l’âge de l’école primaire. De plus en plus d’autorités scientifiques, comme récemment les sociétés pédiatriques françaises, vont dans ce sens d’une réouverture des écoles. Par ailleurs, je ne pense pas qu’il faille opposer l’objectif social et l’objectif économique. S’il n’y a pas de renouveau économique, il va y avoir d’énormes problèmes sociaux.
- [Inquiétudes des familles] Elles sont normales. Je peux les comprendre. Nous proposons donc un protocole sanitaire très strict pour rouvrir les écoles. Je suis le premier à vouloir garantir la sécurité et la santé de tous. Il faut sur tous les sujets raisonner a contrario: veut-on que les enfants soient confinés jusqu’à la découverte d’un vaccin? C’est inimaginable! On doit apprendre à vivre avec le virus et adapter notre modèle d’organisation. Nous sommes en train d’inventer un système. Certaines familles pourront choisir l’enseignement uniquement à domicile. L’instruction, elle, reste obligatoire. Nous sommes très attentifs à ce que chaque élève soit en lien avec le système scolaire, avec un suivi personnalisé.
- [Le protocole sanitaire très contraignant] Il a été travaillé dans la lignée de ce qui a été demandé par le Conseil scientifique et il a été validé par le ministère de la Santé. Quand il ne sera pas respecté, l’école ne rouvrira pas. C’est une garantie que nous devons aux personnels, enseignants et élèves.
- Nous savons que les CP et CE1 en REP et REP+, soit 300.000 enfants, vont pouvoir rouvrir très vite, car les classes sont de douze élèves. Nous avons aussi de petites classes de moins de 15 élèves en milieu rural qui comptent 60.000 enfants. On a prévu beaucoup de souplesse locale pour que chaque école puisse régler son flux d’élèves en fonction des réalités locales. Je pense que la majorité des écoles rouvrira partout sur le territoire ainsi que la majorité des collèges en zone verte.
- [les enseignants présents seront] ceux qui n’ont pas un problème de santé ou qui n’ont pas un membre de leur famille avec une fragilité au regard du Covid-19. Nous ferons un travail pour que les professeurs qui restent chez eux prennent en charge les enfants qui restent à la maison.
- Nous avons acheté les millions de masques nécessaires. Ils seront là à partir du 11 mai dans toutes les écoles pour les professeurs et les personnels, et les enfants si nécessaire. C’est une condition sine qua non du protocole sanitaire pour la réouverture.
- Il est normal que le sujet de l’école soit celui qui suscite le plus grand nombre de questionnements. On parle des enfants et de santé - sujets fondamentaux par excellence. Dans le monde, la majorité des pays entrent dans le déconfinement avant septembre. Dans toutes les sociétés, les mêmes questions se posent. On doit éviter l’effondrement complet des individus et de la société, les phénomènes psychologiques graves. Dans tout ce que l’on peut faire, il y a une part d’avantages et de difficultés.
- Tous les gouvernements du monde face au Covid19 ont à prendre des décisions en situation d’incertitude et doivent donc évoluer en fonction de la situation. C’est vrai que le fait de fermer toutes les écoles d’un seul coup a finalement été décidé parce que le Conseil scientifique l’a prôné du jour au lendemain alors que c’était la doctrine des «clusters» qui prévalait. Je nous avais préparés à fermer dans des régions entières, donc toutes les académies avaient commencé à se préparer. Pour le reste, j’avais indiqué que le scénario que je privilégiais était celui d’un déconfinement début mai. Si vous écoutez mon intervention de deux heures et demie devant l’Assemblée nationale, vous verrez que je le présente bien comme une série d’hypothèses faites pour évoluer. On retrouve l’essentiel dans le plan du premier ministre, que nous avons travaillé ensemble pour la partie scolaire.
- [Cas d’enfants malades du Covid-19 présentant des symptômes inflammatoires graves] Cette situation extrêmement récente est en cours d’analyse par les pédiatres notamment pour établir le lien avec le Covid19. Nous sommes très attentifs. C’est typiquement le genre de sujet qui pourrait nous amener à réviser notre montée en puissance. Tout peut être toujours remis en cause. C’est cela s’adapter à une situation, dans une société où le virus continue à circuler. C’est accepter d’être souple pour avancer, mais parfois aussi de s’adapter avec humilité devant le réel.
La rentrée de septembre sera forcément différente de celles que nous avons connues par le passé. On a deux scénarios. Soit le virus n’est plus là et l’on tirera les conséquences de ce qui s’est passé, avec parfois des acquis, sur le progrès des usages numériques, les parcours plus personnalisés et la nécessité de renforcer les élèves qui ont pris du retard. Soit le virus est encore là et nous devrons continuer à travailler de manière particulière. Je suis certain, d’ailleurs, que dans la période mai-juin, on va avoir dans certains endroits de très bonnes pratiques.
- Dans cette «France d’après», il faudra une république unie et forte et beaucoup de souplesse locale. On a besoin de renforcer à la fois la souveraineté nationale et le pouvoir local. C’est pourquoi j’ai un dialogue très constructif avec les associations d’élus. Pour décider d’éléments pratiques, on a besoin de représentants locaux de l’État, comme le directeur d’école ou l’inspecteur de l’Éducation nationale, mais aussi du maire. On a une dialectique à repenser entre l’impératif de force à l’échelle nationale et d’initiative à l’échelle locale.
- [Plaintes qui pourraient amener des ministres devant la Cour de justice de la République] Ce sujet existe. Mais je trouverais très bas de m’y attacher et j’ai toujours combattu l’idée très dangereuse pour la démocratie que la responsabilité judiciaire se substitue à la responsabilité politique. Je me dédie à ma mission. Ce serait beaucoup plus simple pour moi et plus facile de prendre toujours les solutions les plus dégradées par rapport à la scolarisation des élèves. Je pourrais plaider pour qu’on attende la rentrée de septembre ou jusqu’à la découverte d’un vaccin, mais je ne serais pas à la hauteur de la fonction. La scolarisation est un enjeu fondamental, dans le respect des règles sanitaires. Je ne choisis pas la facilité, mais je sais que c’est une question d’honneur. Le droit doit être du côté de l’honneur.

Olivier Véran (ministre de la Solidarité et de la Santé)
- Je crois en l’État, en nos chercheurs, en nos soignants qui font la fierté de notre pays. Tous ensemble, d’une manière ou d’une autre, nous terrasserons le Covid19.
- Les Français peuvent être fiers d’eux, leur comportement exemplaire a permis de sauver des milliers de vies. La solidarité n’a jamais été aussi forte, aussi généreuse et aussi belle dans notre pays.
- Sur le port du masque, comme pour toutes les mesures prises pour protéger les Français du Covid19, nous sommes à l’écoute de ce que nous disent les scientifiques. Et nous nous adaptons à leurs recommandations.
- Vous êtes nombreux à m’interroger sur le port du masque : est-ce obligatoire? Recommandé? S’il est obligatoire dans certains cas (transports, écoles, ...), il vous est recommandé d’en porter un si vous ne pouvez pas appliquer la distanciation physique et les gestes barrières.

Franck Riester (ministre de Culture)
Les concertations se poursuivront la semaine prochaine avec les collectivités et les professionnels. Le monde de la culture traverse une crise inouïe, je sais les terribles difficultés de ceux qui en sont l’âme. Après les mesures d’urgence nécessaires que nous avons prises, nous bâtissons un plan ambitieux qui sera à la hauteur de cette crise sans précédent. Personne ne sera laissé au bord du chemin. La Culture est essentielle à nos vies.

Gérald Darmanin (ministre de l'Action et des Comptes publics)
- Nous avons arrêté volontairement notre économie pour sauver des vies. Désormais le confinement doit avoir une fin, pour le bien de tous. Pas une fin brutale, mais une fin progressive. Nous devons collectivement apprendre à vivre avec le virus.
- Dès aujourd'hui, les petites entreprises, indépendants, micro-entrepreneurs et professions libérales peuvent se rendre sur impots.gouv.fr pour bénéficier de l’aide du fonds de solidarité au titre du mois d’avril.
- Les hôpitaux, communes et départements peuvent demander l'aide d'une cellule spéciale mise en place pour contrôler la fiabilité des fournisseurs de masques. C'est un enjeu de santé publique et de protection de nos concitoyens.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
Merci à tous ceux et celles qui vont au travail ou télé-travaillent pour que la vie continue et font vivre l’économie et l’emploi. Merci à ceux qui soignent, éduquent et protègent. Merci aux organisations syndicales qui les représentent.

Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
La France unie c'est aussi la mobilisation sans faille des étudiants en santé et des milliers d'initiatives solidaires qui ont vu le jour dans l'enseignement supérieur depuis le début de la crise. Je tiens une nouvelle fois à les saluer et leur dire toute ma reconnaissance.

Roxana Maracineanu (ministre des Sports)
À partir du 11 mai, la pratique sportive sera possible dans des conditions moins contraignantes. Il faudra néanmoins appliquer des consignes pour se protéger et protéger les autres. D’ici là restons motivés pour respecter les règles du confinement.

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
- Le report du vote sur le traçage numérique est une question de méthode. Le Premier ministre a présenté hier un plan global et une méthode. C’est le cas pour StopCovid. Le Premier ministre a expliqué en quoi cette application pouvait être utile au travail des brigades sanitaires. Elle est encore en cours de développement. Nous avons estimé qu’il était trop tôt pour discuter de quelque chose qui n’était pas encore prêt mais il y aura un débat et un vote dédié. D’abord le plan global et ensuite cette partie qui est importante voire indispensable selon les épidémiologistes mais dans un second temps et quand tout sera bien fixé. (…)J’ai parlé à une large partie de la majorité. Plus on explique ce que fait cette application et surtout ce qu’elle ne fait pas, plus on explique son utilité, plus les parlementaires comprennent et acceptent cette application. Je ne pense pas qu’il y aurait eu un rejet hier si nous avions dû faire le vote, bien au contraire. Je comprends les interrogations qui peuvent se poser. Il y aura bien un débat et un vote une fois que tout le monde sera bien fixé sur ce qu’est cette application dans sa version définitive.
- Nous avons toujours dit que cette application StopCovid devait être prête pour le 11 mai mais que c’était un défi. Le Parlement sera consulté avant que la décision finale de lancement soit prise. À ce stade, nous visons le 11 mai mais ça peut être un peu après s’il nous faut quelques jours supplémentaires pour qu’elle soit prête et ne présente pas de failles de sécurité par exemple. Si le Premier ministre ou le Président avait besoin de mettre fin à cette application, il leur suffisait de le dire. Ce n’est pas en prévoyant un débat et un vote dédié sur cette question que nous l’enterrons. 
- Il y a plus de 100 personnes qui travaillent sur ce projet jour et nuit. Je peux vous garantir qu’il n’y a que des entreprises françaises qui collaborent sur cette application. C’est une sorte d’équipe de France avec des grands groupes comme Dassault Systèmes, Orange et Capgemini mais aussi des start-up. On peut aussi évoquer Atos ou Thalès.
- Tous sont venus gratuitement et sans propriété intellectuelle. Nous avons des discussions avec Google et Apple pour faire en sorte que l’application fonctionne sur leur système mais c’est bien une application française qui tournera, je l’espère, sur l’ensemble des téléphones. Encore une fois, cette application nous protège et protège la collectivité en faisant en sorte qu’en cas de contact avec une personne malade, on entre dans un parcours de santé. 
- StopCovid fonctionne de manière simple. Elle crée un historique de vos interactions sociales. Si vous et moi avons cette application, que l’on se croise à moins de 2 mètres pendant quelques minutes alors l’application conserve le souvenir de cette interaction. Si demain je me déclare positif, vous recevez une notification vous disant que quelqu’un que vous avez croisé a été déclaré positif au coronavirus. Cette alerte vous permet de prendre des dispositions sanitaires comme vous faire tester. Elle fonctionne de manière totalement anonyme, volontaire et temporaire. Elle sera publiée en open source et tout le monde pourra vérifier qu’elle fait bien ce à quoi elle est destinée. C’est une question essentielle pour avoir la confiance des Français et pouvoir la déployer afin d’éviter la résurgence de cette épidémie.
- La CNIL s’est prononcée ce week-end. Pour elle, cette application [StopCovid] est proportionnée c’est-à-dire que son utilisation peut être envisagée sous certaines garanties apportées par le gouvernement. Nous ne prenons pas une décision hors sol. Le choix que nous avons aujourd’hui c’est soit d’utiliser tous les moyens qui respectent nos lois pour faire en sorte que l’épidémie ne reparte pas, soit de prendre le risque de la voir repartir. Cette application pose des questions et l’on doit prendre toutes les garanties mais ce n’est pas une application que l’on aurait déployée dans un temps de paix. Cette application est utile dès les premiers téléchargements pour les enquêtes sanitaires. Pour les éventuelles interactions dans les transports en commun par exemple, c’est la seule manière de contacter les gens. Plus de gens auront l’application et plus elle sera utile. Cela va demander beaucoup de pédagogie. Cette crise sanitaire repose sur la responsabilité individuelle de chaque Français pour respecter les gestes barrières, pour rester confiné… C’est le même principe pour cette application. Je note que ce choix du volontariat n’est pas un choix que beaucoup d’autres pays ont fait. Entre contraintes sanitaires et libertés individuelles, La France a largement fait le choix des libertés individuelles. (…)Il faut que toute la transparence soit faite sur le fonctionnement de cette application et ce par des gens indépendants. Ces juristes, parlementaires, représentants d’ONG, doivent pouvoir mener tous les audits techniques pour rassurer les Français et s’assurer que cette application fait bien ce qu’elle est destinée à faire. Nous travaillons encore sur la composition de ce comité de suivi mais il devra être mis en place avant le déploiement de l’application. Il faut qu’il soit totalement indépendant et que les personnes qui le composent, puissent juger des différents aspects de cette application et ainsi rassurer les Français.
- Il y a des raisons sociales ou numériques au décrochage des élèves dans cette période de confinement. On se heurte à des problèmes de connexion et d’équipement et il ne suffit pas d’avoir un ordinateur par famille. La crise a révélé de manière encore plus cruelle que le numérique est devenu un bien essentiel et ceux qui en sont coupés, n’ont plus accès à des services parfois vitaux. Avec Adrien Taquet et Julien Denormandie, nous avons pris un certain de nombre d’initiatives pour essayer de faire en sorte d’apporter cette connexion aux enfants. C’est toujours insuffisant et il faudra une réflexion après la crise pour mettre fin à cette rupture éducative.
- On a par exemple lancé une opération pour équiper tous les centres de l’aide sociale à l’enfance d’ordinateurs. Nous avons demandé à toutes les entreprises à proximité d’un centre de venir déposer un ordinateur pour permettre à ces enfants d’avoir une continuité pédagogique. Là nous agissons dans l’urgence mais il faudra faire en sorte que cette question du numérique à l’école soit traitée après la crise. 
- [Startups] Elles sont touchées comme les autres. À la différence d’autres entreprises, elles ont une relation plus distante avec le système bancaire du fait de leur mode de financement et il est important de se pencher sur elles. Cet écosystème, nous avons mis 10 ans à le construire et c’est un écosystème particulièrement important. Ces entreprises qui sont aujourd’hui capables de peut-être trouver un remède contre le virus, elles mettent 10 ans avant de gagner de l’argent. Les entreprises qui nous permettront d’avoir des outils numériques français plutôt qu’américains, ces entreprises mettent plusieurs années avant d’être rentables. C’est pour ça que nous avons pris un certain nombre de mesures et notamment un plan de 4 milliards d’euros spécifique pour soutenir leur trésorerie et leur donner la capacité de passer cette crise. 

Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
- Je comprends les attentes des acteurs du tourisme et des Français. Ensemble, par le civisme de chacun, nous allons reconquérir ces vacances et retrouver les jours heureux.  Avec les professionnels nous travaillons pour nous adapter à ce contexte sanitaire inédit. (…) Ces vacances vont aussi dépendre des efforts qu’on va faire tout au long de cette phase de déconfinement.
- J'espère qu'on va gagner tous ensemble ce combat sanitaire pour qu'on puisse de nouveau nous déplacer librement.

Gabriel Attal (secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education)
En réponse à la demande de collectivités et d’associations, la Réserve civique propose désormais une mission leur permettant de mobiliser des volontaires pour aider à la confection de masques grand public.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
- Les masques grand public en tissu sont le plus souvent réutilisables, lavables et ont des propriétés de filtration garanties.
- L'enjeu derrière ces masques est de s'assurer qu'il n'y ait pas de dérive des prix sachant que l'offre est beaucoup moins homogène que celle des masques chirurgicaux. Comparer leur prix ne serait pas légitime (…) Les marges réalisées par les distributeurs restent contraintes et raisonnables. (…) On ne peut pas avoir de prix plafond sur des masques dont le nombre de lavages est en train d'augmenter car on risquerait d'empêcher des masques de qualité d'arriver sur le marché.
- Deux décisions. Nous encadrons le prix des masques en papier à usage unique de type chirurgical : 95 centimes maximum par masque. J’ai demandé à la DGCCRF de lancer des contrôles pour vérifier la qualité des masques et faire des relevés de prix.
- [Masques] Nous allons lancer avec la dgccrf une enquête sur les fraudes. On va faire un point toutes les semaines.
- 41 millions de masques textiles à filtration garantie avaient été produits ou importés en début de semaine. Ce sont des masques lavables et réutilisables en moyenne 10 à 20 fois. 26 millions seront livrés cette semaine et 31 millions de plus la semaine prochaine.
- Nous lançons avec l’appui de La Poste, CCI France et CMA France, une plateforme de commercialisation et de distribution de 10 millions de masques textile à filtration garantie pour les petites et très petites entreprises de métropole et d’Outre-mer.

Olivier Dussopt (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics)
Dans la fonction publique, nous portons le même message : faire en sorte que cette reprise d’activité soit préparée et conduite dans le dialogue social et l’échange. Protection et sécurité des agents, déconcentration des décisions, transparence sont elles piliers ce dialogue.

Brune Poirson (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Je tiens à remercier tous les éboueurs, tous les agents du service public de gestion des déchets qui ont tenu la ligne, la désormais fameuse “deuxième ligne”. Sans eux, une autre crise sanitaire aurait pu s’ajouter à la crise actuelle.
- Plus de 75% des centres de tri sont ouverts aujourd’hui alors qu’ils étaient moins de 60% il y a quelques jours. 40% des déchetteries publiques assurent un service minimum contre moins de 5% il y a 1 mois. 70% des déchetteries professionnelles sont ouvertes. 

Christelle Dubos (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
La crise du COVID19 révèle les fragilités de l’aide alimentaire en France. Sans se substituer aux associations, l’Etat doit mettre les mains dans le cambouis : l’aide alimentaire doit être une vraie politique publique.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
- Le sentiment d’impunité des agresseurs conjugué au phénomène de décompensation me fait craindre une vague de violences sexuelles au déconfinement. Une ONG indienne indique que les recherches sur les sites pornographiques sont plus violentes à mesure que le confinement dure.
- Je refuse que l’égalité entre les femmes et les hommes soit reléguée et ne soit plus un chantier prioritaire pour tout un tas d’entreprises ou de sociétés, à la faveur de la crise économique.
- En période de crise, un réflexe réactionnaire survient dans la société: le risque est réel de voir reléguées les grandes causes comme l’égalité femmes-hommes et l’écologie. Amplifions la voix de celles & ceux qui défendent ces causes dans le monde!
- Je crois que ce confinement nous oblige à nous réinventer et surtout à innover.
- Il y a un vrai risque de violences sexuelles au moment du déconfinement.
- Il y a un risque sur les inégalités économiques entre les femmes et les hommes. On voit très bien par exemple que les femmes se chargent de la majorité du travail dit “non rémunéré”: les tâches ménagères à la maison. En France, dans 63% des familles, c’est la femme qui fait l’essentiel des repas. Mais je pense aussi, par exemple, à toutes ces couturières qu’on a vu faire des masques bénévolement, ou aux aidantes familiales qui s’occupent des personnes âgées, de la famille, et qui sont très majoritairement, statistiquement, des femmes.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)
- Il n’y a pas que le virus qui circule activement pendant la crise, il y a aussi les fake news! Elles sont parfois un vrai danger pour la santé de ceux qui s’y laissent prendre. Les médias font un travail remarquable de désintox. Cela ne me choque pas que le gouvernement le mette en avant. LaREM mène également ce combat.
- Puisque nous plaçons la santé des Français au-dessus de toute autre considération, c’est évidemment la stratégie appropriée. Il était important de fixer un cadre clair, cohérent, qui soit fondé sur la confiance et la concertation avec les partenaires sociaux et les élus locaux. Les maires seront l’alpha et l’oméga de ce plan de déconfinement. Le premier ministre a fait le choix de la progressivité et de la prudence. C’est comme cela que l’on sauve des vies.
- La France a apporté à ses citoyens un régime de protection contre la crise parmi les plus protecteurs au monde. Au monde! Il faudra veiller à ne pas créer de transitions brutales qui ruineraient ces efforts. LaREM sera donc particulièrement vigilante à l’attention portée aux plus fragiles. Déconfiner est en effet un impératif pour celles et ceux pour qui «confinement» est devenu synonyme de violences familiales, de report des soins, de décrochage scolaire, voire de difficultés à nourrir ses enfants. Aucune famille ne devra rester sur le bord de la route, pour cela, il nous faudra continuer à aider celles qui resteront notamment pénalisées par la fermeture des cantines scolaires. Nous serons également attentifs à la situation des travailleurs. La levée du chômage partiel devra être progressive et son application prolongée pour ceux qui sont contraints de rester éloignés de leur emploi. Il faudra également veiller à ce que l’assurance-chômage protège un maximum de Français. C’est la raison pour laquelle je me suis prononcé en faveur d’une concertation avec les partenaires sociaux pour en assouplir les conditions d’éligibilité.
- Le risque, c’est que beaucoup de Français basculent dans une situation extrêmement difficile. L’ampleur de la crise qui commence à pointer est inédite et il faudra que l’Etat mette en œuvre tous les outils pour en contenir les effets, comme il le fait déjà. L’essentiel est que nos concitoyens adhèrent aux mesures proposées et les respectent comme ils l’ont fait pour le confinement. La courbe des admissions en réanimation m’importe plus que celle des sondages. Ceci dit, je ne nie rien du climat de défiance. Il est lié au fait que notre pays est plus durement touché que les autres mais aussi, c’est vrai, à une difficulté de communication originelle sur les masques. Nous aurions dû dire plus vite, plus clairement, que nous gérions une situation de pénurie, d’autant qu’elle ne date pas d’hier et que nous avons tout mis en œuvre pour la régler. Il tient aussi à notre organisation étatiste qui fait que l’on attend tout de l’État et qui vide de son contenu le dialogue avec les collectivités locales. En cela, la stratégie de déconfinement porte en elle les germes de l’après. Elle s’appuie sur un État fort et responsable qui fixe la doctrine mais donne de la liberté aux collectivités pour la mettre en œuvre.
- Il est difficile de dire que la démocratie a été bafouée quand je vois l’intensité de l’agenda parlementaire! D’autant plus que nous sommes le seul pays d’Europe à soumettre le plan de déconfinement à un vote du Parlement. La démocratie n’a pas été mise en quarantaine par le Covid-19. Je regrette que nos oppositions n’aient pas été au rendez-vous et qu’elles aient vu dans l’annonce du 11 mai l’occasion de déconfiner leurs réflexes politiciens. Certaines ont eu des positions étonnantes, à l’image des LR, qui ont qualifié le vote du plan de déconfinement de déni de démocratie pour, dans le même temps, s’opposer à toute sanction contre leur allié Viktor Orban, qui a profité de la crise pour s’octroyer les pleins pouvoirs en Hongrie. Doit-on conclure qu’en refusant de voter en faveur du plan de déconfinement, ils demandent à leurs maires de ne pas l’appliquer? Je constate qu’ils sont entrés en campagne et que le pays ne les intéresse plus. Nous continuerons à travailler avec leurs élus locaux qui, eux, ont agi avec responsabilité tout au long de cette crise.
- [StopCovid] Dès lors que cette application n’était pas prête, cela n’aurait eu aucun sens d’en discuter au Parlement. Beaucoup de réticences ont été exprimées quand on ne connaissait pas les contours de cette application. Des clarifications ont été apportées et ont permis de les lever. On est loin du «big brother» que certains pouvaient craindre. Ce sera une brique utile du déconfinement. J’ai tendance à mettre la clarté au-dessus de l’union nationale, car nous avons besoin d’efficacité. Réunir des gens qui ne partagent pas le même projet n’est pas la bonne réponse. Le plus important, c’est de définir un cap pour le pays, dire le projet qu’on propose et rassembler ceux qui sont prêts à œuvrer ensemble. La forme institutionnelle est secondaire par rapport à l’ambition et la clarté du projet qui sera proposé. Il va falloir de la stabilité pour faire face aux défis immédiats.
- Je ne pense pas qu’il faille aller chercher dans les formes du passé ce qui doit nous permettre de penser l’avenir. Ce que j’entends des responsables politiques à ce stade s’apparente plus au monde «d’après moi» qu’au «monde d’après»: chacun dessine l’avenir selon ce qu’il défend depuis des années. Il faudra que tout le monde soit prêt à se réinventer, comme nous y a invités le président. Nous faisons face à une crise de l’efficacité qui montre le besoin de rompre avec une forme d’étatisme et de centralité. Il faut accepter que l’État délègue plus. La crise montre la nécessité de penser davantage un projet en commun autour de grandes priorités. Le social et l’écologie seront, pour moi, essentiels à la réussite de la fin du quinquennat.
- Notre action en la matière a été massive mais a manqué de cohérence et de lisibilité. Nous devons mieux les décliner dans notre logiciel idéologique. Mais le monde d’après n’est pas une page blanche, c’est d’abord celui qu’on aura réussi à faire tenir debout pendant la crise. On ne doit pas abandonner nos convictions. La question du travail, de l’émancipation reste pleine et entière, tout comme celle de la souveraineté.

Aurore Bergé (porte-parole)
- La culture et les médias sont des piliers pendant le confinement, ils seront demain des acteurs de la reprise.
- Il n’est pas acceptable que les plateformes soient les gagnantes économiques et ne contribuent pas au financement du cinéma et de l’audiovisuel.

Pieyre-Alexandre Anglade (député)
- Avec ses partenaires européens Emmanuel Macron lance une plateforme contre le Covid19 visant à lever 7,5 milliards d'euros: «Si nous arrivons à développer un vaccin il s’agira alors d’un bien public mondial...nous nous engageons à le rendre accessible et abordable pour tous.»
- La France par la voix d’Emmanuel Macron défend depuis trois ans la souveraineté européenne. C’est autour de ce concept que l’Europe se réorganise dans la crise. Le leadership ne se résume pas à la dette, mais au projet qu’un pays porte et au soutien de ses partenaires.
- Certains s’offusquent de la mise en garde du Gouvernement FR face aux fausses informations liées au Covid19. La menace est pourtant réelle. La diplomatie européenne rapporte une explosion de la désinformation et d’autres formes de manipulation liées à la pandémie en Europe.
- Le programme de déconfinement du Gouvernement repose sur le triptyque «protéger, tester, isoler». Il s’agit de la bonne stratégie. Mais disons le clairement, son succès ne reposera pas sur la seule autorité de l’Etat mais sur le civisme et la responsabilité de chacun.



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