lundi 20 novembre 2023

Propos centristes. France – Le devoir de protéger les enfants / Crise au Proche-Orient et action de la France / Fuites d’eau et eaux usées / Réduire la dette de la France / Les résultats économiques de la France sont solides / Poutine ne doit pas gagner / Protection des élus…

Voici une sélection, ce 20 novembre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Urgence pour la population de Gaza : l’aide humanitaire doit pouvoir arriver le plus rapidement et le plus sûrement possible. Pour cela, il nous faut obtenir une trêve humanitaire immédiate conduisant à un cessez-le-feu. La France fait tout pour y parvenir.
Point de situation.
La libération de tous les otages est une priorité absolue pour la France. Nous mettons tout en œuvre avec nos partenaires pour obtenir la libération de tous les otages, notamment nos 8 compatriotes français. 
Concernant les financements, lors de la Conférence humanitaire pour la population civile de Gaza que nous avons organisée à Paris début novembre, un milliard d’euros a été mobilisé au profit des agences des Nations Unies, notamment l'UNRWA, du CICR et des ONG, dont 100 millions d’euros par la France. Concernant les vols humanitaires, trois rotations d’un avion A400M ont déjà été effectuées vers Al Arish en Égypte. Plus de 100 tonnes de fret humanitaire à destination des populations civiles y ont été acheminées. J’ai décidé d’affréter un nouvel avion de l’armée de l’air qui transportera plus de 10 tonnes de fret médical en début de semaine. Il embarquera notamment deux postes sanitaires mobiles pour soigner environ 500 grands blessés chacun. La France contribuera également à l’effort européen avec du fret humanitaire embarqué sur les vols européens des 23 et 30 novembre. 
Concernant le déploiement de moyens médicalisés en mer, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude appareillera en début de semaine pour arriver en Égypte dans les prochains jours. Il est configuré pour du soutien hospitalier avec une capacité de 40 lits. Ce navire a pour vocation de traiter les cas les plus graves et permettre la prise en compte de civils blessés afin de les faire soigner dans les hôpitaux alentours, si nécessaire. 
Concernant les enfants blessés ou malades de Gaza qui ont besoin de soins urgents, la France mobilise tous les moyens à sa disposition, notamment aériens, pour qu'ils puissent être soignés en France, si cela est utile et nécessaire, où des dispositions sont prises pour recevoir jusqu'à 50 patients dans nos établissements hospitaliers. Lors de mon déplacement dans la région fin octobre, j’ai proposé une initiative pour la paix et la sécurité pour tous, en trois piliers indissociables :
1. La coopération internationale pour lutter contre le terrorisme.
2. La protection des populations civiles, conformément au droit international humanitaire.
3. La reprise d'un processus politique pour la mise en œuvre de la solution à deux États, vivant côte-à-cote en paix et en sécurité.
Un immense merci à nos agents diplomatiques, à nos militaires, ainsi qu’à tous les humanitaires mobilisés. Au service de la paix, ils ne comptent pas leurs heures. Ils incarnent la solidarité de la Nation.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> Nous avons un devoir envers les enfants, les protéger.

> Le 20 novembre, nous célébrons l’anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant. Cette journée nous rappelle à notre devoir : protéger nos enfants et garantir leurs droits. Ce matin, j’étais aux côtés de ceux qui s’engagent chaque jour.

> Nos régions sont au cœur des enjeux économiques et écologiques. Ensemble, l’État et les régions répondront aux défis des mobilités et aux attentes de nos concitoyens.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> [Budget en discussion au Sénat] [Il faut] des propositions d'économies supplémentaires, pour nous aider à atteindre nos objectifs. Chacun doit prendre conscience de la nécessité de rétablir nos finances publiques. Nous sommes dans un monde nouveau, où l'argent est cher et où les taux d'intérêt sont élevés. Nous avons défini une trajectoire pour revenir sous les 3 % de déficit public en 2027 et accélérer ainsi le désendettement de la France. Je suis confiant. Il faut toujours parier sur le sens de la responsabilité des élus. (…)
Nous nous adressons, au-delà, à tous les Français. C'est notre responsabilité, avec Thomas Cazenave, d'alerter sur la nécessité absolue de revenir à des finances publiques saines. Et donc de faire des choix. Oui, il faut continuer à investir dans l'éducation, dans la décarbonation de notre économie, dans la sécurité - notamment face au retour de la guerre en Europe. Mais cela implique de faire des économies ailleurs.

> Nous tenons tous les engagements que nous avons pris vis‑à-vis des Français, de nos partenaires européens et des marchés. Nous annonçons un déficit public à 4,9 % du PIB en 2023. Ce chiffre sera respecté. Les dépenses totales de l'État s'élèvent à 496 milliards d'euros en 2023. Elles diminueront à 491 milliards en 2024. Cela fait depuis 2015 qu'aucune baisse n'avait été enregistrée. Nous retirons les aides exceptionnelles liées à la période inflationniste. Un signe de notre détermination à tenir le cap. S'agissant des franchises, leur niveau n'a pas évolué depuis 2008, alors que la consommation de médicaments augmente fortement et que le reste à charge demeure le plus faible de tous les pays de l'OCDE. Il me paraît nécessaire et juste de les modifier, tout en protégeant ceux qui sont en affection de longue durée.

> Tous les ministres doivent contribuer au rétablissement des finances publiques et aux objectifs fixés par le président de la République et la ­Première ministre. Par ailleurs, depuis près de sept ans, j'ai toujours pu compter sur le soutien sans faille de la majorité. Nous devons continuer à faire bloc.

> Examiner tous les dispositifs en vigueur ne signifie pas renoncer à la politique de l'offre, favorable aux entreprises. C'est le fil directeur de notre politique. Il sera maintenu car il donne des résultats. Mais il faut simplifier les dispositifs et les optimiser. Les revues de dépenses doivent être justes et concerner toutes les politiques publiques.

> Ne cédons pas à la sinistrose ambiante et ne noircissons pas les résultats de la France ! Ils sont solides. Nous avions prévu une croissance économique de 1 % en 2023 - ce sera bien le cas. Quand nous avions annoncé 1,4 % de croissance en 2024, tout le monde nous a critiqués. Or la Commission européenne vient de relever son estimation, désormais proche de la nôtre. Prenons un peu de recul : nous avons connu la crise économique la plus grave depuis 1929 et nous en sommes sortis avec un plan de relance de 100 milliards d'euros, d'une efficacité exceptionnelle. Nous avons connu une deuxième crise, inflationniste, la plus grave depuis les années 1970. Nous l'avons maîtrisée en deux ans, avec une inflation réduite de près de 6 % en début d'année à 4 % en octobre, et qui devrait diminuer encore, pour s'établir à 2,6 % en 2024. Dans ce même contexte, beaucoup de nos partenaires européens sont en difficulté, voire en récession.

> Nous avons fait beaucoup pour passer de 9 % à 7 % de taux de chômage. Mais pour passer de 7 % à 5 %, nous devons faire des choix courageux. Cela passe par une réflexion sur notre modèle social, notamment l'assurance chômage. Tous les dispositifs d'indemnisation qui nourrissent le chômage des seniors doivent être revus. Sur le logement, il faut prendre des décisions fortes pour construire vite et bien. Sur les formations, idem. Elles doivent correspondre aux emplois disponibles - 500 000 restent non pourvus aujourd'hui. Une formation de qualité entraîne une meilleure qualification, dont dépend le niveau de salaire.

> [Emploi des seniors] Je constate que cette question est remise à plus tard dans l'accord Unedic. Je souhaite que les syndicats et le patronat puissent s'entendre, dans les mois à venir, pour mettre fin à des dispositifs d'indemnisation du chômage qui nourrissent les départs anticipés voire les licenciements et contribuent au chômage des seniors. Nous avons besoin des seniors, de leur talent, de leur qualité et de leur expérience.

> Nous prenons nos décisions parce qu'elles sont bonnes pour la France et pour les Français. Nous voulons continuer à innover pour faire face aux enjeux des révolutions technologiques et climatiques. Et garantir la soutenabilité d'un modèle social auquel nous sommes attachés. En 1945, il y avait peu de prestations et beaucoup de cotisants. Soixante-dix ans plus tard, c'est l'inverse : beaucoup de prestations, moins de cotisants. Chacun peut comprendre que nous risquons de nous retrouver dans une impasse si nous n'avons pas le courage de transformer notre modèle social en profondeur. Tous ceux qui prétendent l'inverse préparent des jours difficiles pour notre pays, avec plus de dette, plus d'impôts et plus de chômage. Il n'y a pas de nation forte sans finances publiques bien tenues.

> Les réformes sont indispensables ! C'est le moment de vérité du quinquennat. Nous avons mis en place une transformation majeure avec la réforme des retraites. Elle était indispensable et courageuse. Mais elle a eu un coût politique important. Nous vivons en ce moment deux crises internationales, l'une avec la guerre en Ukraine, qu'il ne faut pas oublier, l'autre au Proche-Orient, avec des risques de déchirements intérieurs. La marche du monde n'obéit pas à notre rythme politique. La question, c'est de savoir si nous gérons ou bien si nous transformons la nation française pour qu'elle reste une puissance majeure. Dans des domaines clés, des transformations sont en cours : dans l'espace, avec le récent accord sur les lanceurs, qui garantit l'indépendance européenne ; dans l'énergie, comme l'illustre l'accord conclu avec EDF. Dans les trois prochaines années risquent de se jouer les trois prochaines décennies de la France.

> L'anxiété de nos concitoyens est compréhensible. Elle résulte en partie de la crainte d'un déclassement, lui aussi compréhensible. Nous lutterons contre ce sentiment en répondant aux attentes légitimes des Français. Et notamment en relevant le taux d'emploi - plus faible chez nous qu'ailleurs -, de 73 à 80 %. Car c'est le chômage qui crée la pauvreté : 34 % des chômeurs sont pauvres. Il faut redevenir une nation de production. Nous avons trop prêté attention à la consommation et pas assez à la production. Il faut miser sur des secteurs essentiels : l'intelligence artificielle, l'hydrogène vert, les éoliennes... Un moteur économique fort garantit la croissance, qui crée des emplois. C'est le modèle que je vise pour la France. n

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Priorité donnée a la lutte contre les violences faites aux enfants Nous avons inauguré l’Office mineurs (OFMIN), une équipe spécialisée dans la lutte contre les violences faites aux enfants. Multiplication par 5 des enquêteurs dédiés (85 contre 17).

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Échanges confiants avec mon homologue roumaine sur le soutien à l’Ukraine comme à la souveraineté de l’Arménie, et sur Gaza. Nous agissons en faveur de la sécurité de la Roumanie via l’OTAN et pour renforcer notre coopération bilatérale & au sein de l’UE.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Les coopérations entre services de renseignement sont déterminantes dans la lutte contre le terrorisme. J’étais d’ailleurs déjà en Arabie saoudite, au Koweït et aux Émirats arabes unis en septembre dernier, et au Qatar et en Irak fin juillet. Cette nouvelle tournée s’est faite sur instruction du président de la République, avec comme priorité la libération des otages, mais aussi pour engager nos interlocuteurs sur notre initiative de paix et de sécurité : lutte contre le terrorisme, aide humanitaire pour les civils de Gaza, prévention de toute escalade régionale et ouverture d’une perspective politique. 

> Je veux dire à quel point les familles des otages que j’ai rencontrées à Tel-Aviv sont courageuses et dignes devant l’épouvantable drame qui les touche. Certaines ont perdu un proche dans l’attaque du 7 octobre et vivent désormais dans l’espérance de la libération d’un ou plusieurs membres de leur famille. Ces prises d’otages sont pour elles la poursuite de l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre dernier. Nous sommes à leurs côtés et le président de la République a fait de leur libération une priorité absolue. Nous nous devons d’être efficaces et vous comprendrez donc l’indispensable discrétion à adopter sur le contenu exact de mes différents échanges. Mais en effet, j’ai eu des réunions de travail au sujet de leur libération, en Égypte, au Qatar puis en Israël. Sur la base de mes échanges à Tel-Aviv, il m’a semblé important de retourner à Doha et au Caire, avant de rentrer à Paris. Nous devons faire preuve d’espérance et de lucidité, et en même temps, tout le monde peut comprendre notre impatience plus de quarante jours après l’enlèvement de nos compatriotes. Je l’ai rappelé à tous mes interlocuteurs.

> La position de la France exprimée par Emmanuel Macron le 12 octobre dernier n’a pas varié. Elle s’inscrit dans notre position historique depuis le général de Gaulle en passant par François Mitterrand. C’est vrai du droit pour Israël à vivre en sécurité, et donc de se défendre. C’est vrai également du devoir qu’a Israël, pays démocratique avec qui nous partageons des valeurs communes, de respecter le droit de la guerre et le droit international humanitaire. Et c’est encore vrai de la solution politique à deux États, que la France n’a jamais, je dis bien jamais, abandonnée. Sur la lutte contre le terrorisme, il est évident qu’il nous faut réengager l’ensemble des pays de la région. Une « internationale djihadiste », allant du Sahel à l’Afghanistan, en passant par le Levant, réémerge et peut tenter de se fédérer. Certes, ce sont des groupes terroristes très différents les uns des autres, parfois en rivalité, et poursuivant des buts qui peuvent diverger. Mais ils ont en commun de tous poser des défis de sécurité pour l’Europe, mais aussi pour nos partenaires dont font partie la grande majorité des pays arabes de la région et Israël. Sans oublier le drame pour les populations civiles locales… Ces groupes peuvent désormais s’appuyer sur des réseaux de financement ou de communication nouveaux, et même bénéficier de certains sauts technologiques comme les drones ou le cyber. Donc oui, nous devons travailler avec nos partenaires et ne pas baisser la garde. J’aurai l’occasion d’ailleurs d’y revenir dès ce mardi avec mon homologue irakien en visite à Paris.

> J’ai la conviction que nos intérêts objectifs [avec les pays arabes] convergent en matière de lutte contre le terrorisme islamique. Pour certains pays, c’est même une menace existentielle, endogène ou exogène, qui sape les fondements de leurs modèles politique et social et de leur perspective de développement. Je rappelle aussi que les musulmans sont les premières victimes en nombre du terrorisme islamique, il suffit de regarder ce qui se passe au Sahel ces derniers mois… Donc oui, nous continuerons à travailler avec les États concernés face à ce fléau.

> Participer à soigner des civils n’est pas participer à la guerre ! Le chef de l’État a positionné la France comme « nation-cadre humanitaire et sanitaire » dès le début du conflit. En clair, il s’agit d’agréger des moyens pour nous coordonner avec nos partenaires européens et régionaux, comme Chypre, l’Égypte ou la Jordanie. Les armées françaises participent à cet effort aux côtés des équipes du Quai d’Orsay. Le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre a été envoyé dès le début sur zone pour constituer un plot logistique avancé avec une première capacité médicale embarquée. Il était accompagné de deux frégates permettant d’avoir une appréciation autonome de la situation sur place. Le Dixmude, un autre porte-hélicoptères amphibie, a été préparé, lui, à une fonction hospitalière complète, avec deux blocs opératoires, 40 lits médicalisés, un scanner, de la radiologie et un laboratoire. Il est actuellement à Toulon en alerte 24 heures, prêt à être déployé. Tout va maintenant dépendre des dernières discussions avec les acteurs clés pour débloquer la situation. Je précise qu’actuellement, seuls les pays de la région qui disposaient de structures de soins avant la guerre sont présents dans la bande de Gaza et que seuls les Égyptiens ont déployé des moyens effectifs sur leur territoire. Les dernières discussions que j’ai tenues au Caire et à Tel-Aviv sont encourageantes…

> Nous avons mis des moyens militaires à la disposition du Quai d’Orsay pour acheminer dans l’urgence les premières aides. Ce sont déjà 54 tonnes de fret, soit la moitié de l’aide française, qui sont arrivées à Gaza par l’Égypte via trois vols d’A400M de l’armée de l’air et de l’espace. Un quatrième avion est en cours de préparation pour les tous prochains jours.

> L’Égypte est un partenaire clé et nos relations sont excellentes. Par son histoire, mais aussi par sa géographie : proximité avec la bande de Gaza dans la crise actuelle, bien entendu, et au carrefour de l’Afrique dans un environnement en effet dégradé et instable, notamment au regard de la situation en Libye et au Soudan. Sans oublier son rôle de sécurisation du canal de Suez qui touche à nos intérêts commerciaux et maritimes très directs… La stabilité régionale est donc une priorité pour le président al-Sissi, avec lequel le président de la République entretient une relation de confiance. Nos ventes d’armes se font sur cette base, l’Égypte a été le premier pays où nous avons exporté les Rafale français…

> L’histoire du conflit israélo-palestinien et les guerres qui l’ont émaillé devraient en effet faire réfléchir… Les déplacements massifs de populations qui en ont résulté ont un impact majeur sur le terrain humanitaire, comme stratégique et sécuritaire. C’est une des raisons pour lesquelles, en plus du drame humain, nous sommes aussi insistants avec nos partenaires israéliens sur la nécessité d’avoir une aide humanitaire et sanitaire au niveau des enjeux. Cela passe inévitablement par des trêves humanitaires devant mener à terme à un cessez-le-feu. 

> [Émirats arabes unis] C’est un partenaire avec lequel nous entretenons une intimité stratégique forte, sur la base d’accords de défense solides. Nous y avons en effet un régiment de cuirassiers, une base aérienne avec des chasseurs et une base navale. Cette dernière permet de couvrir, avec la base de Djibouti, des missions importantes de réassurance ou de sécurisation des espaces maritimes ou aériens, notamment face aux défis sécuritaires posés par l’Iran et les groupes qui lui sont affiliés. Nos forces ont donc une capacité de réaction et de prévention contre certaines menaces portées contre nos intérêts ou ceux de nos alliés, comme lors de l’attaque des Houthis début 2022. Nos relations passent aussi par la confiance stratégique et historique que les Émirats arabes unis accordent à la grande qualité des matériels militaires français dans de nombreux domaines : chars Leclerc, avions Rafale, satellites, radars, etc. Mais cela va bien plus loin : on y compte une grande communauté française, des coopérations universitaires, économiques, culturelles, comme

> Les pays arabes connaissent notre position depuis toujours vis-à-vis d’Israël. Et comme elle n’a pas changé, il ne peut y avoir de surprises ! Même si parfois certains aspects de notre politique doivent être réexpliqués, ce qui est le sort d’une position d’équilibre… Par essence, celle-ci n’a pas vocation à faire plaisir à tout le monde, mais à porter des engagements fidèles à nos valeurs et, j’ose le dire comme ministre des Armées, à nos intérêts ! Certains pays arabes recherchent aussi une position d’équilibre et ont évolué dans leur relation vis-à-vis d’Israël. On l’a vu avec les accords d’Abraham ou l’établissement de relations diplomatiques particulières. Cela va dans le bon sens, en faveur de la stabilité régionale. Ces pays, s’ils ne soutiennent pas le Hamas, n'abandonneront jamais la cause palestinienne et sont évidemment sensibles comme nous le sommes au traitement des civils à Gaza. Je l’ai clairement rappelé à mes interlocuteurs des sphères politiques et sécuritaires en Israël.

> Cela faisait vingt-trois ans qu’un ministre des Armées ou de la Défense n’avait pas été en Israël ! L’accueil a été très bon, franc et direct : ce que les circonstances nécessitent. Je connaissais certains interlocuteurs d’avant l’attaque et j’y suis allé avec des points concrets et sensibles à traiter. Ils sont encore bouleversés par l’inhumanité de l’attaque du 7 octobre, qui a fait plus de 1 200 morts. Ils connaissent tous une victime ou un otage : on ne peut qu’exprimer notre solidarité, nous Français, qui ne connaissons hélas que trop bien le terrorisme et son lot de malheurs. Et sans oublier nos soldats tombés ou blessés au Sahel, en Afghanistan et au Levant. Après, pour répondre précisément à votre question, je note que les choses vont vite : le président a eu raison de faire cette mise en garde sur les trop nombreuses victimes civiles. Les autorités américaines l’ont fait aussi clairement et certains membres du cabinet de guerre que j’ai rencontrés ne peuvent faire autrement que d’en convenir. La bande de Gaza compte 500 000 enfants de moins de 10 ans ! Sans oublier les personnes âgées, les adolescents, les femmes, les personnes en situation de handicap… Le Hamas se sert des civils comme bouclier humain. C’est un dilemme pour Tsahal. Mais c’est un dilemme que Tsahal doit gérer conformément aux valeurs d’une armée d’un État démocratique. Nous ne disons pas autre chose. Quand certains font le parallèle avec les frappes françaises sur Raqqa et Mossoul contre l’État islamique, je les invite à regarder de près ce que nous y avons fait… La position de la France est simple, sans surprise, et je crois de bon sens : Israël a le droit de se défendre pour mettre hors d’état de nuire le Hamas qui a commis un épouvantable attentat terroriste. Mais le droit de la guerre et le droit humanitaire doivent être absolument respectés dans les opérations menées à Gaza.

> [Proche-Orient] Que les pays de la région soient inquiets, c’est le moins que l’on puisse dire ! Et nous devons l’être aussi, car tout cela n’est pas sans lien avec les dérèglements consécutifs à la guerre en Ukraine et les grands bouleversements mondiaux. Alors, oui, la voix de la France porte encore ! Je dirai même plus : elle est attendue, ce que nos concitoyens sous-estiment largement. Notre Histoire parle pour nous : les décideurs des pays du Moyen-Orient comme leurs opinions publiques n’ont pas oublié la force de la vision gaullienne qui n’a cessé de s’exprimer. Pour ne citer qu’un seul exemple, personne n’a oublié la position de Jacques Chirac en 2003 sur l’Irak. Mais on ne peut pas uniquement vivre sur les dividendes de notre grande Histoire : cela nécessite une mobilisation de chaque instant. Cela passe par un investissement dans les outils de crédibilité et de puissance, notamment au profit de nos forces armées. C’est le sens de la programmation militaire historique de 413 milliards d’euros : le budget des armées aura doublé après les deux quinquennats ! Croyez-moi, cela n’a rien de neutre en signalement stratégique, ni pour nos alliés, et encore moins pour nos compétiteurs. Et, enfin, cela demande un engagement personnel fort du chef de l’État, une mobilisation de chaque instant. Cet aspect est trop sous-estimé pendant les élections présidentielles, mais dans notre Constitution, c’est le chef de l’État qui donne l’impulsion et le cadre, personne d’autre. Je peux témoigner qu’Emmanuel Macron a une volonté acharnée d’agir et de trouver des solutions à des difficultés qui parfois n’intéressent plus suffisamment certains autres pays occidentaux qui regardent ailleurs… Pour rester dans la région, citons notre action pour le Liban, pour la reconstruction de l’Irak avec les conférences de Bagdad, etc. 

> [Position d’équilibre dans la grande tradition politique française, encore possible?] Absolument. Et c’est même indispensable. Car c’est conforme à nos valeurs et à nos intérêts. C’est aussi certainement plus difficile à mettre en œuvre qu’auparavant. Premièrement, la géopolitique et les questions stratégiques, ce sont avant tout des choix de temps long. Donc il faut être patient, et c’est plus difficile aujourd’hui dans des démocraties et un monde occidental qui ne jurent que par l’immédiateté… Ce que nous faisons avec le président de la République depuis 2017 sur les sujets diplomatico-militaires s’inscrit dans cette vision : voir loin, ne pas confondre tactique et stratégie, accepter de voir le résultat de notre action plus tardivement, voire lorsque nous ne serons plus au pouvoir… On ne peut pas dire que Pierre Messmer, ministre des Armées du général de Gaulle, a profité de l’outil militaire qu’il a pourtant contribué à dessiner… Par ailleurs, il est plus difficile de faire comprendre des positions équilibrées, sages, touchant à la complexité d’un Orient qui n’a jamais été simple dans notre monde informationnel moderne… L’équilibre ne fait pas bon ménage avec les réseaux sociaux et leurs lots de fake news et de raccourcis. Enfin, certains débats politiques français n’ont pas vraiment aidé depuis le début de la crise avec des polémiques stupéfiantes qui se sont invitées dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale…
Il y a toujours eu des divergences entre formations politiques sur notre politique étrangère dans notre Histoire, et c’est bien normal. Mais la manière de l’exprimer est regardée dans le monde entier ! Je le dis clairement : les positions de La France insoumise nous font honte, pour nous-mêmes, mais aussi à l’étranger… De manière plus globale, je regrette que la plupart des acteurs de la classe politique française préfèrent la réaction de court terme à l’analyse de long cours. Certains préfèrent même la stigmatisation systématique de ce qui est fait plutôt que d’intégrer les contraintes et les paramètres complexes qui pèsent sur notre pays et sur le monde ! Quand d’autres ne se réjouissent pas tout simplement des difficultés que nous pouvons rencontrer à des fins de politique intérieure… La simplification à l’excès et les facilités de langage abîment la réflexion et la culture stratégique collective, et  finira par nous affaiblir dans la durée. C’est particulièrement criant sur la politique de sécurité menée en Afrique par la France ces dernières années où tous les inspecteurs des travaux finis sont venus nous expliquer ce qu’il aurait fallu faire… Quand tout était terminé… Et je ne parle même pas de ceux qui sont allés jusqu’à remettre en cause, sans aucun argument crédible, le bilan militaire des opérations Serval et Barkhane ! Là encore, on attend des propositions concrètes, pas des constats. Je pourrais aussi citer les questions liées à l’Otan, à l’Europe de la Défense et, bien entendu, à l’aide à apporter à l’Ukraine. Il faut du débat démocratique sur ce qui est fait. Mais il faut aussi de l’unité et de la dignité ! Depuis la guerre en Ukraine, nous sommes au début d’une phase de dérèglements sécuritaires graves : nous devons faire bloc. 

> [Liban] Je ne cache pas mon inquiétude au regard des tirs échangés chaque jour à la frontière. Le président de la République a chargé Jean-Yves Le Drian d’une mission pour aider au bon fonctionnement des institutions libanaises. Il m’a également envoyé au Liban il y a dix jours pour faire passer un certain nombre de messages aux différents responsables politiques. J’ai bien évidemment fait un point précis de la   situation avec le contingent français de la Finul sur place à Naqoura et Deir Kifa, où nous avons 700 casques-bleus français sous mandat des Nations unies. Lors de mon déplacement à Tel-Aviv, j’ai repassé un certain nombre de messages sur les risques d’escalade et la nécessité d’éviter un embrasement sur la ligne bleue séparant les deux pays. Ma conviction est claire : aucun des deux États n’a intérêt à la guerre. Le Liban traverse une succession de crises graves de différentes natures sur fond de blocage institutionnel : une escalade sécuritaire voire une guerre serait une catastrophe épouvantable. Israël n’a évidemment pas plus intérêt à cela dans un contexte régional marqué par la menace d’autres groupes affidés de l’Iran. Ainsi, le président de la République dès le début de la crise a exhorté l’Iran à ne pas chercher à profiter de cette situation. Le mandat de la Finul doit pouvoir s’exercer, et nos soldats doivent pouvoir le faire en sécurité. J’ajoute enfin que nous devons continuer à aider les forces armées libanaises, dernière véritable colonne vertébrale du pays. Une aide nouvelle du ministère des Armées français a été débloquée en ce sens lors de mon déplacement, elle permettra de couvrir des besoins quotidiens pour les soldats libanais.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Vers un traité mondial pour mettre fin à la pollution plastique. Je le redis, des objectifs contraignants en termes de réduction doivent être fixés par les pays.

 

Aurore Bergé (ministre des Solidarités et des Familles)
> Les femmes victimes de violences conjugales font en moyenne 7 allers retours avant de partir définitivement. Dès le 1er décembre, partout en France, elles auront accès à une aide d'urgence délivrée par les CAF. Simple, rapide, pour être là au bon moment.

> Sans les aides à domicile, nous ne saurons pas relever le défi du grand âge, de la perte d'autonomie. Cela veut dire mieux les reconnaître, mieux les rémunérer, sortir de la logique délétère de la tarification horaire.

> La loi de programmation Grand Âge va fixer une trajectoire, un cap, des leviers de financement. Je propose à tous les groupes politiques de l'Assemblée et du Sénat une nouvelle méthode pour que nous écrivions ensemble ce projet de loi.

> Sortons du déni collectif et de la pudeur des mots sur le vieillissement. Bien sûr que la dépendance et la perte d’autonomie sont importantes mais ne nous limitons pas à la seule question médico-sociale. Changeons le regard de la société sur le vieillissement.

> En 2030, 1 Français sur 3 aura plus de 60 ans : le défi démographique est sans précédent. Cessons de le voir uniquement comme une contrainte, c'est une chance pour nos familles et une opportunité pour notre société.

 

Amélie Oudéa-Castéra (ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques)
> Plus que jamais engagée pour la protection absolue de nos enfants, dans le sport comme ailleurs, à l'occasion de cette troisième édition du Tournoi de l’Enfance, accueillie à Marseille et en présence d’un invité exceptionnel, Zinedine Zidane
À la veille de la Journée internationale de l’enfance, ce tournoi incarne la responsabilité du sport pour préserver nos enfants de toute violence, et laisser uniquement la place à leur bonheur et leur épanouissement. Bravo à tous les jeunes participants, venus de partout en France jusqu’à Marseille. Une expérience inoubliable pour ces enfants protégés issus de l'aide sociale à l’enfance, grâce aussi à la mobilisation de leurs encadrants.
Un immense merci à tous les partenaires de l’événement et à la
LFP pour son engagement exceptionnel dans sa préparation, son déroulement et ses suites autour des joueurs pros le week-end prochain !
Tous ensemble pour que l'enfance reste un jeu d'enfants.

 

Bérangère Couillard (ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les Discriminations)
> À l’approche du 25 novembre dédié à la lutte contre les violences faites aux femmes, je réunis les associations féministes. Nous continuons à apporter des solutions issues du terrain : Pack nouveau départ, Aide d’urgence, pôles spécialisés, ordonnances de protection en 24h…

> Les victimes de violences conjugales ont un long chemin de reconstruction à faire. Les Centres Régionaux de Psychotraumatisme les accompagnent. J'ai pu le rappeler et remercier les professionnels de santé impliqués.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> L'offre de satellite lancée par Orange va contribuer à garantir la connectivité en Très Haut Débit pour tous les Français et à renforcer notre souveraineté. Nos concitoyens peuvent bénéficier d'un soutien financier de l'État pour l’achat de l’équipement.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)

Thomas Cazenave (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> J'attends du Sénat de la cohérence sur le Budget 20244. Les Républicains veulent le sérieux budgétaire. Or le Sénat a aggravé cette semaine le déficit de la Sécurité sociale de plus de 1 milliard d'euros. Nous devons faire comprendre à tout le monde que le « quoi qu'il en coûte », c'est réellement terminé. Même s'il est encore beaucoup dans les têtes.

> Nous confirmons nos objectifs d'économies fixés dans le budget pour 2024, à hauteur de 16 milliards d'euros. Et nous préparons d'ores et déjà les économies pour le budget 2025 - une anticipation inédite -, de 12 milliards d'euros. On s'y prend très tôt, pour respecter l'objectif d'un déficit réduit à 3,7 % du PIB en 2025, après 4,4 % en 2024.

> Avec la Première ministre, nous avons lancé le 16 novembre une nouvelle revue des dépenses, pour en examiner la pertinence et le coût. Il n'y aura pas d'immunité. Tous les ministres seront concernés. J'ai entendu que tous nos collègues comprennent l'objectif de redressement des finances publiques et souhaitent y être associés. Il y va de l'intérêt commun : sans maîtrise de nos finances publiques, nous ne pourrons pas continuer à financer notre modèle social, auquel je suis très attaché. (…)
Dans de multiples domaines, nous devons continuer les réformes structurelles pour rendre la dépense publique plus efficace, pour maîtriser les dépenses sans renoncer à l'ambition de service public. Les sujets ne manquent pas : le logement, une décentralisation plus claire, l'audiovisuel public, le maquis des aides sociales et de leurs modalités de versements... La transformation constitue, je crois, notre identité politique. C'est la feuille de route du président de la République depuis 2017. Enfin, il nous faut un État plus sobre. Repenser les achats publics, pour un gain de 500 millions d'euros l'an prochain. Et dans ce cadre, je veux porter une réforme ambitieuse de l'immobilier de l'État. (…)
Nous voulons réduire de 25 % les surfaces occupées par l'Administration. C'est un vrai levier de sobriété, notamment compte tenu des nouvelles formes de travail. Le ratio des surfaces par agent public est aujourd'hui de 24 mètres carrés, très supérieur à celui du privé. Nous souhaitons le ramener à 16 mètres carrés. Cela peut aussi passer par des cessions immobilières.
Nous allons tout regarder en matière d’aide aux entreprises. Qui distribue les aides, quelles sont-elles... Il y a un travail d'optimisation et de simplification à faire en la matière. Nous ne prendrons pas de mesures qui casseraient le dynamisme de la croissance et l'emploi, qui sont nos meilleurs alliés pour redresser les finances publiques !

> Regardez combien pèse la charge de la dette dans notre budget : plus de 40 milliards d'euros cette année. Et plus de 74 milliards en 2027 ! Cet argent pourrait être infiniment mieux utilisé pour nos services publics, la sécurité, la transition écologique...

 

Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité)
> 2 275 atteintes aux élus ont été comptabilisées en 2022. Nous en dénombrons 2 387 au 1er novembre. On estime qu’il y en aura plus de 2 600 à la fin de l’année, soit une hausse de 15 %. Pour autant, le nombre d’atteintes physiques aux élus n’augmente, lui, presque pas.
Précisons quand même que cette hausse s’explique aussi par le fait qu’avant, les maires se censuraient. Personnellement, j’étais maire jusqu’en 2022 : pour un graffiti sur le mur de la mairie, je ne portais pas plainte. Mais aujourd’hui on encourage au contraire à dénoncer tout type d’atteintes. Il ne faut rien laisser passer !
La société est traversée par une vague de violence, dans presque tous les domaines. Il y a les violences intrafamiliales, les violences faites aux femmes, on peut parler aussi de la violence contre les médecins, contre les pompiers… Et bien évidemment nos élus en sont aussi victimes. Quand cette violence atteint nos élus, c’est notre République qui est attaquée. La protection des maires est pour moi synonyme de protection de notre République.

> On a constaté une montée inédite de la violence contre les candidats aux législatives 2022, et contre ceux de la majorité durant la période de la réforme des retraites. Avant on débattait quand on n’était pas d’accord, on ne s’insultait pas. Aujourd’hui, l’insulte est quasi immédiate et la violence vient rapidement après. Nous avons donc pensé que cette montée de la violence pouvait parfois être liée à ces combats en matière de politique nationale.
Et puis on a vu ces violences faites aux élus locaux. On est dans un monde du « y a qu’à-faut qu’on ». Le citoyen se dit : « J’ai besoin d’un gymnase parce que mes enfants à l’école font la course sous la pluie pendant la demi-heure de sport, c’est inacceptable. Le maire, lui, rénove le centre du village, alors on va aller l’agresser sur le marché. »
Une de mes priorités est de réconcilier le citoyen avec l’élu local, qu’il soit maire, élu de l’intercommunalité, du département ou de la région, et aussi évidemment avec les élus nationaux. D’où ce choc civique que j’ai appelé de mes vœux dès le mois d’avril.
Nous sommes en train de consulter sur Agora pour étudier la pertinence de la création d’une réserve citoyenne territoriale. Elle viserait à donner envie à nos citoyens de donner de leur temps pour leur commune, qu’ils soient ou pas en accord avec la politique conduite par le maire.
Je pense que ça a du sens d’aller réveiller la citoyenneté, la générosité de nos concitoyens pour accompagner la vie locale sur leur commune. Ce bénévolat citoyen pourrait être sportif, culturel, environnemental… Je prends toujours comme exemple le fait d’accompagner les enfants pour traverser la route et aller à l’école, ce qui coûte cher aux communes. Ou se mobiliser lors d’événements extrêmes comme pendant la tempête actuelle dans le Pas-de-Calais. Cela pourrait aussi se décliner sous forme d’une réserve citoyenne jeune.

> Je ne parlerais pas forcément de malaise démocratique. Ce qui est certain, c’est que cette violence [contre les élus] trouve son fondement dans l’individualisme, l’exigence accrue de chacun par rapport à ses propres attentes. La société a énormément évolué depuis cinquante ans sur ce plan-là.
C’est selon moi le signe que notre République peut être remise en cause par certains parce qu’elle ne répond plus à leurs attentes personnelles. Il faut pourtant comprendre cette chance : en France, il y a 35 000 maires. Ils sont au service des citoyens par générosité, don de soi, intérêt général chevillé au corps.

> Il y a six mois, nous avons créé un Centre national d’Analyse et de Lutte contre les Atteintes aux Elus (Calae). Il a deux vertus : la première, c’est de permettre de caractériser chaque violence, d’en avoir une analyse. Cela permet de voir monter la violence sur un territoire, sur une commune, et donc de pouvoir mettre en place une protection adaptée pour nos élus.
Le couple gendarme/sous-préfet qui anime ce centre de lutte permet un accompagnement extrêmement fin. Pour que ça ne soit pas que des mots, nous avons mis en place une forte accélération de la formation des forces de l’ordre : 3 400 agents sont devenus des référents « violences faites aux élus » et se sont déployés sur le territoire.
Nous avons enfin formé 25 000 élus à faire face aux risques de violence.

> Le plan de lutte contre les violences faites aux élus que nous avons lancé en juillet a avancé. Un texte de loi a été voté à l’unanimité par le Sénat en octobre et va arriver à l’Assemblée début 2024. Le plafond des sanctions de ceux qui s’attaquent aux élus va être monté jusqu’à 100 000 euros d’amende et sept ans d’emprisonnement ferme.
Un motif de déception de nos élus reste cependant encore le nombre de classements sans suite, après un dépôt de plainte. Au début de l’été, nous avons signé avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, une circulaire pour rappeler que le classement sans suite devait être motivé et communiqué aux maires afin qu’ils en comprennent les raisons lorsque l’infraction ne peut pas être poursuivie. On a vraiment insisté sur le rapprochement entre le procureur et les élus. (…)
Il faut expliquer aux maires, qui ne sont pas des juristes, que le classement est parfois dû à une caractérisation insuffisante des faits ou parfois d’identification de l’auteur. C’est-à-dire que les magistrats ne disposent pas toujours de suffisamment d’éléments pour poursuivre devant un tribunal. Pour éviter un classement sans suite dans le cas d’une violence physique, il faut par exemple faire constater les blessures et avoir le réflexe de demander un certificat médical.

> 30 % des maires ont déclaré avoir déjà été pris pour cible sur internet] Cela doit faire l’objet d’une plainte de la même façon que pour les autres types de violences. Il existe un parquet spécialisé à Paris qui dispose d’un pôle de lutte contre la haine en ligne et qui peut se déclarer compétent pour les cybermenaces, les cyberviolences. Les éléments à apporter sont les mêmes : images, témoignages.
En parallèle de cette plainte, il faut dénoncer l’atteinte auprès du site Pharos, qui nous a déjà permis de déréférencer un certain nombre de pages qui diffusaient des contenus malveillants ou violents à l’égard de certains élus. Je rappelle que n’importe quel citoyen peut faire ce signalement. Parfois les maires ne sont pas du tout sur les réseaux sociaux, et ce sont les citoyens de la commune qui voient ces contenus.

> Le comportement de certains parlementaires et la violence verbale parfois utilisée à l’Assemblée participent à la banalisation de cette violence. La question du non-respect de certains règlements donne aussi un mauvais exemple. Ce n’est pas violent, mais comment justifier ensuite qu’il y a des règles et des lois ? La désobéissance est tellement présente chez certains parlementaires que, finalement, elle normalise effectivement le non-respect du règlement.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> Les Juifs de France ne doivent pas vivre avec la peur au ventre. La République protège tous ses citoyens.

> [Crise au Proche-Orient] La question de la libération de tous les otages est essentielle. Il faut surtout rappeler que nous ne les oublions pas. Par les médias ou par le débat public, on ne doit pas oublier les otages

> Jean-Luc Mélenchon, c’est un responsable politique qui a délaissé les principes élémentaires de la République et qui n’est pas dans le combat contre l’antisémitisme. Il a des propos répugnants. Quand on dit que Madame Yaël Braun-Pivet campe en Israël, on ne choisit pas le mot par hasard. C’est évidemment une insinuation qui est non seulement coupable mais simplement dégueulasse. Il y a des raisons électoralistes et une petite dérive personnelle.

> On a un RN qui fait semblant de mener le combat contre l’antisémitisme et une LFI qui a totalement lâché la rampe et délaissé le combat le plus élémentaire et le plus républicain contre l’antisémitisme. Ça vient de loin parce l’extrême gauche a une longue tradition antisioniste et en fait antisémite. LFI ce sont les idiots utiles de l’extrême droite parce qu’ils permettent à l’extrême droite de se draper dans une forme de décence républicaine qui ne correspond pas à la réalité de l’extrême droite

> Il ne faut pas avoir une seconde en tête que le RN serait une protection ou un bouclier pour les juifs de France. D’abord parce qu’il a une histoire. Ensuite parce que c’est un parti de la stigmatisation faisant une sorte de signe égal entre islamisme et musulmans

> [SNCF] je ne veux pas des menaces, je veux du dialogue. Personne ne comprendrait qu’on ait à nouveau un mouvement social à Noël. Ce serait ni responsable, ni sérieux, ni justifié.

> [Grève des contrôleurs aériens] Cette grève est organisée par des syndicats minoritaires en réaction à une loi qui vient d’être votée et qui sera promulguée dans les tous prochains jours. Je respecte ce droit de grève, mais ce n’est pas sans limite, sans réserve et sans respect des usagers.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Aujourd’hui nous célébrons la journée mondiale de l’enfance, toute la semaine, l’enfance sera au cœur de l’action du gouvernement !

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
> [Possibilité de réutiliser les eaux usées] C’est un énorme enjeu ! Un premier décret est sorti fin septembre. Il permet aux collectivités de réutiliser les eaux usées pour nettoyer la voirie ou irriguer les espaces verts. Châteauroux s’est lancé. Deux autres décrets vont paraître, pour permettre d’élargir encore l’utilisation des eaux usées, dans l’agroalimentaire d’une part, dans les toilettes des logements d’autre part, avec l’utilisation des eaux de pluie. (…)
On a effectivement des industriels qui étaient engagés depuis plusieurs années dans une démarche de sobriété. La prise de conscience varie d’un secteur à l’autre, ce n’est pas la même chose dans la filière bois, l’électronique ou la métallurgie par exemple. Pour d’autres industriels, le déclic est plus récent, lié en partie aux épisodes de sécheresse. Ils ont compris qu’ils doivent être moins dépendants de leur consommation d’eau pour ne pas fragiliser leur modèle économique. Ils bénéficient de l’accompagnement de l’État.

> [Fuites d’eau] Il faut être clair, il y a eu, ces dernières années, un sous-investissement chronique. On a des communes où l’on perd un litre sur deux d’eau potable. Il est urgent d’investir pour rénover les canalisations. Avec la Caisse des dépôts et consignation, on a mis en place un prêt, pour que la question financière ne soit pas un frein, notamment dans les petites communes. La baisse de la consommation passe aussi par les citoyens. Mais il faut le répéter, tout le monde est concerné par cet effort de sobriété, y compris les agriculteurs, mais les exigences ne seront pas les mêmes en fonction des territoires.

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Le référendum doit donner la parole à nos compatriotes en dehors des élections ! Je suis favorable à une journée de consultation annuelle, nationale et locale, sur les sujets qui concernent les Français : fin de vie, SNU, scrutin proportionnel, vote obligatoire.

> Je n'ai jamais apporté mon soutien au gouvernement israélien mais je soutiens une Nation démocratique victime du terrorisme. Je plaide pour une solution à deux États, pour le respect du droit international et humanitaire et pour qu’un jour, Israël et les Palestiniens puissent vivre côte à côte.

> Je suis contre la mise en concurrence des causes que ce soit contre l’antisémitisme, contre l’islamophobie ou contre toute forme de racisme dans notre pays ! Il ne faut ni les opposer, ni les exclure. En France, nous devons protéger chaque enfant de la République.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> L’Argentine a fait démocratiquement le choix de l’aventure populiste d’extrême-droite. C’est le choix souverain du peuple argentin. Mais répétons-le encore et encore : à chaque fois, ces expériences se soldent par un échec et de la souffrance.
- Les Brésiliens sont ressortis plus pauvres sous Bolsonaro.
- Les Américains ont failli perdre leur démocratie sous Trump.
- Les Polonaises ont perdu le droit d’avortement sous le PiS.
- Les Hongrois n’ont plus de presse libre sous Orban.
- Les Britanniques se sont lancés dans un long déclin économique avec le Brexit.
Il faut protéger la France et notre Europe contre de tels désastres politiques.

 

Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Changement du mode de scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille] Ce qu’on veut, c’est un maire de tous les Parisiens. Aujourd’hui, Anne Hidalgo est maire de l’est parisien.

> On ne peut se satisfaire de la situation où des travailleurs étrangers ont d’énormes difficultés à se faire régulariser, tout en faisant tourner nos entreprises, nos hôpitaux, etc. Ceux qui remplissent les conditions légales doivent pouvoir être régularisés et mieux intégrés, par l’octroi par exemple de cours de langue.

> Qui peut reprocher quoi que ce soit à Emmanuel Macron dans sa lutte contre l’antisémitisme? Arguer de l’absence dimanche du président de la République pour ne pas se rendre aux rencontres de Saint-Denis, c’est malhonnête et outrageant.

 

Sacha Houlié (député)
> [Loi immigration] Le Sénat a durci ce projet de loi, c’est une évidence, mais en des termes qui ne sont pas acceptables pour la majorité présidentielle. Notre ambition, à l’Assemblée nationale, est de retrouver l’équilibre initial du texte, voulu par le gouvernement : une simplification des procédures, particulièrement en matière d’asile et de contentieux ; une fermeté absolue à l’égard des étrangers délinquants pour des expulsions plus rapides ; une intégration de sans-papiers travaillant dans des métiers en tension. (…)
Cela va être discuté en commission des lois de l’Assemblée. Mais beaucoup d’éléments, ajoutés par la chambre haute, sont, par nature, anticonstitutionnels. Plus précisément, ils ne peuvent pas entrer dans le champ de ce projet de loi. Il nous appartient de légiférer utilement et de ne pas faire de la communication en attendant la censure du Conseil constitutionnel. Je n’ai aucun plaisir à me faire rappeler à l’ordre par le juge constitutionnel.

Il s’agit principalement de l’AME (Aide médicale d’Etat) mais aussi à tout ce qui a été durci en matière d’allocations, par exemple. Après son passage au Sénat, le texte compte, désormais, quelque 90 articles, contre vingt-sept initialement. C’est une inflation qui n’est pas nécessaire, parce que tournant le dos à tous les objectifs d’efficacité de la politique publique. (…)

Sans aucun doute l’AME sera maintenue! C’est le milliard d’euros le mieux contrôlé de l’État. Et puis, il nous faut écouter la position de la quasi-totalité des médecins du pays sur le sujet : ils nous disent que supprimer l’AME n’est pas une bonne idée. Légiférer contre l’avis de tous les spécialistes du secteur ne serait pas une mesure brillante.

> Les gens ne viennent pas en France pour se faire soigner. La moitié des migrants, éligibles à l’AME, ne la demande même pas. Cette théorie de l’appel d’air est ressortie à toutes les sauces, même pour la question de la régularisation de sans-papiers dans des métiers en tension. Cette mesure va, notamment, concerner des hommes et des femmes présents dans le pays depuis plus de trois ans.

> Aujourd’hui, en matière de régularisation, on a un pouvoir totalement discrétionnaire du préfet. Or, il ne fonctionne pas. L’idée est donc d’obliger le préfet à délivrer des titres, sauf pour des personnes ne respectant pas les valeurs de la République, troublant l’ordre public… On aura donc un principe de régularisation, avec des exceptions à la main du préfet. Un bon compromis, à mon avis.

> [Loi immigration] Par ce projet de loi, nous réalisons ce que la gauche n’a jamais fait : inscrire dans la loi des critères de régularisation ; ce que la droite n’a jamais fait : rétablir la double peine supprimée par Nicolas Sarkozy par l’expulsion des étrangers délinquants… Il faudrait que ces partis de gouvernement fassent preuve de beaucoup d’hypocrisie pour s’abstenir de soutenir des mesures dont ils ont toujours rêvé. Cette loi immigration ne propose que des mesures populaires.

 

Paul Midy (député)
> On m’a demandé de conduire une mission auprès du gouvernement sur le soutien aux start-up innovantes et aux PME en croissance, parce que les levées de fonds se sont effondrées de 40 % depuis le début de l’année. C’est un coup très fort porté à un très bon moteur de la création d’emploi, car quand une entreprise lève de l’argent, ce n’est pas pour améliorer ses marges, pour faire de la trésorerie, c’est directement pour embaucher. Sur les deux dernières années, les start-up ont généré environ 500 000 emplois sur les deux millions qui ont été créés en France. Si nous sommes le premier pays d’Europe continentale en matière de levées de fonds, avec 13,5 milliards d’euros, nous sommes très loin derrière le Royaume-Uni et ses 27 milliards. Nous pouvons réduire cet écart. (…) Il apparaît clairement que nous devons trouver de nouvelles sources de financement, notamment l’épargne des Français.
La mesure phare du rapport, c’est la mesure « Jeunes Entreprises ». Elle répond aux quatre attentes principales des entrepreneurs : Aider à embaucher, aider à lever des fonds, aider à disposer d’une trésorerie et faciliter la commande publique.
Pour l’embauche nous accélérons l’exonération des charges patronales sur les salariés en R&D. Ce dispositif existe, c’est JEI (Jeunes Entreprises Innovantes, NDLR) mais vise les entreprises qui consacrent plus de 15 % de leur budget en recherche et développement. Nous élargissons l’éligibilité aux entreprises qui y consacrent 5 à 10 % de leur budget mais qui sont en croissance, –les JEI en croissance, ou JEIC–, ainsi qu’aux entreprises qui consacrent plus de 30 % de leur budget à la R&D, les jeunes entreprises dans l’innovation de rupture, sous la catégorie JEIR. On va donc doubler le nombre d’entreprises éligibles aux exonérations de charges. (…)
Nous proposons une défiscalisation de 30 % pour les investissements dans une JEI, JEIC. Pour une JEIR cela peut aller jusqu’à 50 % de réduction d’impôt sur le montant investi. Cette réduction d’impôt peut atteindre 50 000 euros par an. Pour la trésorerie, nous proposons aux entreprises JEI, JEIC, JEIR de bénéficier du crédit impôt recherche au bout d’un an au lieu de trois ans.

 

● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> En cette journée internationale de l’enfance, j'ai été ravie d'accueillir à l'Assemblée une classe de CM2 afin de leur faire découvrir le travail de députée et leur dire notre mobilisation pour que leurs droits soient respectés et leur parole entendue chaque jour.

 

Bruno Millienne (député)
> Hier a été adoptée par l'Assemblée nationale une proposition de loi issue du Sénat permettant de mieux gérer les grèves dans le secteur aérien, avec l'accord du syndicat majoritaire. Je m'en félicite, malgré les oppositions dogmatiques de la gauche.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> 40 Français sont morts dans le pogrom commis par le Hamas le 7octobre. Plus de 200 otages sont détenus par des terroristes dont probablement des Français. Tout tenter pour les libérer, c’est le devoir de notre gouvernement.

 

Bernard Guetta
> [Opinion: «La tentation du renoncement»]
Fichu, vous dis-je. Fini, foutu : Poutine a gagné, entend-on de partout et, si faux qu’il soit, ce grand air de la résignation a tout pour convaincre. Dès lors, explique-t-on, que la contre-offensive ukrainienne a échoué à faire reculer les troupes russes et que cette guerre est ainsi devenue guerre de positions, l’avantage revient à Vladimir Poutine car il dispose de plus d’hommes que l’Ukraine.
Les sanctions occidentales, ajoute-t-on, ont échoué à mettre à genoux l’économie russe dont les chaînes de munitions tournent à plein rendement. Les dirigeants occidentaux, poursuit-on, sont désormais plus occupés par le Hamas que par le Donbass et l’incessant bombardement de Gaza les fait accuser, dans nombre de pays et d’Universités, d’avoir l’indignation sélective. Tout profite, conclue-t-on, à Vladimir Poutine qui n’aurait plus qu’à attendre l’élection de Donald Trump pour se rapprocher des Etats-Unis, s’éloigner de la Chine et obtenir ainsi l’entérinement d’un partage de l’Ukraine et affaiblir au passage l’Union européenne à laquelle aucun de ces hommes ne veut de bien.
C’est fait, vous dis-je mais, non, désolé, ça ne l’est en réalité pas du tout car, reprenons.
Si dures qu’elles soient, des sanctions économiques pouvaient encore moins paralyser d’un coup la Russie qu’elles n’avaient obligé l’Afrique du Sud à renoncer à l’apartheid ou l’Iran à sa théocratie. Les sanctions sont un poison lent qui complique et renchérit tout pour ceux contre lesquels elles sont prises. Elles leur empêchent beaucoup de choses mais il n’y a rien d’extraordinaire à ce que Vladimir Poutine les surmonte. Il vit avec mais si elles étaient indolores et sans effet, pourquoi viendrait-il de dire aux Russes qu’elles allaient augmenter leurs difficultés ?
Il l’a fait parce qu’il eut été dangereux pour lui de ne pas en paraître conscient alors que 43% des Russes s’attendent à ce que leur situation économique se dégrade et que seuls 31% d’entre eux pensent, ou disent en tout cas, qu’elle n’empirera pas ni ne s’améliorera. Le poutinisme survit aux sanctions mais il en souffre bien évidemment car même un enfant saurait que, béquilles ou pas, un unijambiste ne peut pas marcher aussi bien avec une jambe qu’avec deux.
Ce même sondage dément, parallèlement, la théorie de l’avantage démographique de la Russie car si l’Ukraine est trois fois moins peuplée que la Russie, si elle a aussi ses déserteurs et si ses troupes fatiguent, 58% des Russes sont opposés à une deuxième vague de mobilisation. Vladimir Poutine n’en est pas déjà à court d’hommes puisqu’il dispose de volontaires séduits par l’attrait des contrats que son armée propose. Les plus pauvres des régions de la Fédération voient ainsi leur économie décoller grâce aux soldes de leurs enfants mais le pays refuse très majoritairement que sa jeunesse parte au champ de bataille.
Ce n’est pas le signe d’un grand soutien à cette guerre dont les sondages disent aussi pour la première fois – évolution d’importance – que les Russes sont plus nombreux, 48% contre 39%, à souhaiter en sortir par l’ouverture de négociations qu’à voir les combats se poursuivre. Pour la première fois aussi, les Russes sont également plus nombreux, 50% contre 44%, à ne pas croire aux informations officielles sur les combats qu’à y prêter foi.
Reste, dira-t-on, que les sondages américains donnent de vraies chances à Donald Trump de revenir à la Maison-Blanche. Là, oui, tout changerait. Là, Vladimir Poutine prendrait réellement l’avantage mais, pour l’heure, le front intérieur ne lui sourit pas plus que le sort des armes en mer Noire ou sur la rive Est du Dniepr.
Il y a dans les presses occidentales un vent de défaitisme nourri par l’inquiétude populaire que suscite la détérioration du climat international. Américains et Européens craignent qu’elle ne les happe. Ils ont peur que leurs enfants à leur tour ne partent au combat et que des bombes ne pleuvent sur leurs villes. L’idée que la Russie ait déjà gagné en Ukraine les rassure car cela ferait une guerre de moins mais en quoi Vladimir Poutine serait-il en voie de l’emporter ?
Politiste proche du Kremlin et patron du Centre de recherche sur l’opinion publique, Valeri Fiodorov vient d’avancer une réponse aussi parfaitement claire que cynique. Dans une longue interview au site RBK, il explique que le « parti de la guerre » ne représente pas plus de 10 à 15 % de la population russe qui n’avait jamais rêvé d’aller occuper Kiev et Odessa mais que la grande majorité des Russes ne veut pas perdre la guerre maintenant qu’elle a été engagée. Vladimir Poutine, dit-il par-là, aurait en conséquence toute liberté de poursuivre les combats et, lorsqu’il le voudra, d’en décréter la fin en proclamant sa victoire.
A l’entendre, le président russe aurait le temps pour lui mais l’aura-t-il pour longtemps encore ?
Cela ne dépend en fait que de nous, Américains et Européens, car Vladimir Poutine n’aura les coudées franches que jusqu’au jour où nous ne refuserons plus à l’Ukraine les armes nécessaires à sa libération. Tout dépend de nous car ce n’est pas lorsque tout tremble, de Kiev à Gaza, qu’il faut choisir le renoncement. Tout dépend de notre capacité à refuser qu’une victoire du Kremlin ne projette une Russie grisée par son triomphe jusqu’aux frontières de l’Union européenne, n’enhardisse toutes les dictatures qui rêvent d’en finir avec la démocratie et ne trompe tous les peuples qui aspirent de par le monde à une revanche historique sur l’Occident. Tout dépend de nous car à l’instant même où Vladimir Poutine ne pourra plus cacher sa défaite aux Russes, ses jours seront comptés.

 

Pascal Canfin
> J’imagine que certains voudront continuer à négocier un accord Mercosur avec le Trump argentin [Javier Milei, nouveau président]. Nous non.

> Nouvel accord: nous mettons fin à l’exportation de nos déchets toxiques et de nos déchets plastiques dans les pays qui n’ont pas les infrastructures pour les traiter. C’est un changement complet de logique! Un nouveau texte du Green deal est finalisé !

> [Autorisation du glyphosate] La France, l’Allemagne et l’Italie, les trois principales puissances agricoles européennes ne soutiennent pas cette proposition. Je pense que politiquement, Ursula von der Leyen aurait dû revoir sa copie.

 

Ilana Cicurel
> Accord historique sur la directive relative à la protection pénale de l’environnement! Prévoir des sanctions harmonisées et adaptées est indispensable pour rendre véritablement efficace notre Pacte vert ! La création d’une « infraction qualifiée » d’atteinte à l’environnement pave la voie à la consécration d’un écocide pour les comportements d’une exceptionnelle gravité causant la « destruction d’un écosystème » ou des dommages « étendus et substantiels, durables ou irréversibles ». Fière d’avoir défendu ce texte au nom de Renew Europe!

 

 

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