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jeudi 4 décembre 2025

La Quotidienne centriste du 4 décembre 2025. Le double-jeu de l’autocrate Modi face au dictateur Poutine


Comme son compère Lula, le président du Brésil, Narendra Modi, le premier ministre indien, joue un double-jeu face au dictateur Poutine qu’il reçoit à partir d’aujourd’hui.

L’Inde est ainsi un des principaux clients de la Russie et permet à celle-ci de pouvoir financer son agression contre l’Ukraine et de se bâtir une force armée qui menace le monde.

Mais Modi est dans un dilemme depuis que Trump a sanctionné l’Inde pour ses achats de pétrole à la Russie, sachant que les Etats-Unis sont le premier partenaire commercial du pays.

Comment contenter deux demandes qui sont totalement opposées?

Modi, pour l’instant, a préféré Poutine à Trump même si les milieux économiques indiens sont inquiets de ce choix.

N’oublions pas que le soi-disant «non-alignement» qui est le fondement de la politique indienne depuis l’accession de New Dehli à l’indépendance a, en fait, toujours été pro-soviétique et maintenant pro-russe.

Cela pouvait s’expliquer par la menace de la Chine qui est la principale menace de l’Inde – et dont elle occupe une partie du territoire – tout comme elle était devenue une adversaire pour les soviétiques après la mort de Staline.

Une Chine qui est, en outre, un des principaux alliés du Pakistan, l’ennemi mortel de l’Inde.

Les mauvais rapports entre Moscou et Pékin à l’époque de l’URSS permettaient ainsi à l’Inde de s’assurer une sécurité face aux velléités guerrières du pouvoir maoïste.

Aujourd’hui, pourtant, russes et chinois sont main dans la main et l’Inde a trouvé d’autres alliés dans le monde qui aurait pu lui permettre de s’émanciper de cette relation particulière.

La rencontre entre l’autocrate indien et le dictateur russe, la première en Inde depuis 2021, montre que Modi tient à ses liens avec Poutine qui va lui proposer d’étendre leurs relations commerciales ainsi que leur proximité avec un accord qui permettra aux travailleurs indiens d’aller dans les usines russes afin de palier les vides dus à la guerre mais aussi à une démographie en berne.

Cela n’empêchera pas Modi de faire des sourires aux Occidentaux, aux premiers rangs desquels on trouve Emmanuel Macron.

Le président français entretient une relation très amicale avec le leader nationaliste indien qui peut interpeller, à la fois, par l’autocratisme de celui-ci et de son soutien financier à l’agression de Poutine alors même que la France se veut le principal allié de l’Ukraine...

Rappelons tout de même que les bonnes relations entre l’Inde et la France datent du temps du Général de Gaulle et de sa politique étrangère qui voulait restaurer la grandeur du pays et nouer des liens particuliers avec tous les pays qui n’étaient pas dans la sphère étasunienne.

De même, l’Inde est un important acheteur des produits français notamment dans le domaine militaire.

Et que les règles des relations internationales sont loin d’être guidées par des considérations morales.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


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