dimanche 8 janvier 2012

2012 -Carnet de campagne centriste – Les vœux centristes ont deux porte-voix / 68% des Français contre la TVA sociale, mesure «centriste»


Les candidats à l’élection présidentielle n’ont pas été avares de vœux pour cette année où chacun (ou presque) se voit déjà à l’Elysée. Il y en a eu pour tous les goûts même si l’idée derrière toutes ces belles paroles était de parler, d’une manière ou d’une autre, de préférence nationale.
Mais l’on attend, en vain pour l’instant, que tout cela soit expliciter clairement dans les programmes que ces mêmes candidats vont proposés aux Français. Car, pour l’instant, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, chacun attendant que l’autre de dévoile pour le contrer.
A ce train là, il n’y aura aucun projet avant… le prochain millénaire!
Pour autant, dans leurs vœux respectifs, les deux candidats centristes, François Bayrou et Hervé Morin, ont encore marqué un peu plus leurs approches différentes – et donc leurs visions politiques divergentes – quant à la manière de gouverner dans les années à venir et de prendre la crise à bras le corps.
François Bayrou parle d’«acheter français» et refuse la TVA sociale (voir ci-dessous). Hervé Morin parle d’Europe et prône l’instauration de cette même TVA sociale. Ce n’est qu’un exemple de ce qui les différencie, qui va au-delà de ce que nous avions déjà noté voici peu, une approche démocrate-chrétienne pour François Bayrou (moins l’Europe toutefois) et une approche libérale pour Hervé Morin.
Si cela se confirme dans les semaines qui viennent, il s’agira alors de deux projets centristes pour sortir de la crise qui seront proposés aux électeurs. Peut-être une bonne façon d’ouvrir un débat au sein de la famille centriste.

68% des Français sont opposés à une TVA sociale contre seulement 32% qui sont soutiennent la création de cette taxe (avec seulement 11% qui sont totalement pour alors que 38% sont totalement contre), selon un sondage IFOP pour le site internet de droite, Atlantico. Voilà une bonne indication pour une mesure qui agite en ce moment le monde politique et où les positionnements ne sont pas neutres.
D’autant qu’il s’agira sans doute de la dernière mesure sur laquelle le Parlement devra se prononcer avant l’élection présidentielle.
Rappelons que, dans la galaxie centriste, qui a beaucoup travaillé sur le TVA sociale, l’un des candidats, François Bayrou, est contre (tout au moins guère favorable…) alors que l’autre, Hervé Morin est pour.
Pour élargir la comparaison au paysage politique français, Nicolas Sarkozy est pour (d’autant plus pour qu’il va la mettre en œuvre!) et François Hollande est contre (il a dit qu’il la supprimerait, s’il était élu à l’Elysée). Pour l’anecdote, Jean-Louis Borloo qui avait annoncé entre les présidentielles et les législatives de 2007 sa mise place, ce qui avait fait perdre de nombreux sièges à l’Assemblée nationale à l’UMP, s’est déclaré «très prudent et très réservé» sur son instauration. Mais qui écoute encore le président du Parti radical?!
A noter également que les personnes contre sont plus nombreuses qu’en octobre 2011, puisqu’ils sont passés de 64% à 68% en janvier 2012.
Il semble que les arguments développés ces dernières semaines n’aient pas convaincu les Français qui ont plus compris que cette TVA sociale risquait d’amputer leur pouvoir d’achat (ce qui est le cas) sans pour autant agir sur l’emploi (ce qui demeure effectivement hypothétique).
Ce qui pose, évidemment, la question de leur positionnement face à la mondialisation qui a toujours été, comme dans les autres pays avancés, fait d’une schizophrénie, opposant le travailleur (qui veut un emploi et des hauts salaires) au consommateur (qui veut le choix et des prix bas).
La division des centristes sur cette question et qui dépasse le seul clivage entre supporters de François Bayrou et d’Hervé Morin (par exemple, Arthuis, supporter de Bayrou est pour la TVA sociale alors que de Courson, supporter de Morin, est contre) montre que sa mise en place pose autant de questions qu’elle en résout.
Appliquant un certain principe de précaution les Français pensent certainement qu’ils savent ce qu’ils perdront alors que ce qu’ils gagneront ne leur semble pas aussi évident que cela…

Alexandre Vatimbella

(*) Sondage IFOP réalisé du 4 au 6 janvier 2012 auprès d’un échantillon de 982 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points

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