dimanche 3 juin 2018

Vues du Centre. Macron, président de droite, vraiment messieurs les journalistes?

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

 
Emmanuel Macron et les journalistes
Alors que les Français, dans les derniers sondages publiés, estiment majoritairement que la politique d’Emmanuel Macron est «de droite et de gauche» (46% pour Harris interactive contre 39% de droite et 7% de gauche; 50% pour Odoxa contre 43% de droite et 7% de gauche), les médias continuent à la présenter comme de droite en prenant comme référence le sentiment des Français issu… des sondages!
Ce qui rend quelque peu perplexe c’est que les médias, et de gauche, et de droite, semblent sur la même longueur d’onde.
Cependant, on peut se risquer à une explication.
Pour les médias de gauche, être centriste, c’est déjà être de droite.
Ici, le rapprochement, primaire et mensonger, ne va pas plus loin qu’une assimilation malhonnête qui aboutit à prétendre, dans un a priori indigne de ceux qui doivent transmettre du savoir, que toute politique centriste est une politique de droite déguisée.
Pour les médias de droite, la problématique est un peu différente.
Depuis la fin des années soixante, ils ont eu tendance à considérer que les centristes étaient en fait des droitistes modérés et que leur filiation ne pouvait exister qu’avec la Droite.
Bien entendu, ces modérés peuvent se laisser attirer, parfois, par les sirènes de la Gauche et trahir «leur» camp mais ils reviennent toujours au bercail.
Se surajoute pour Macron un élément conjoncturel.
S’il a pu être élu, c’est en effet qu’il a séduit un pourcentage non-négligeable de l’électorat de droite étant entendu que la présidentielle de 2017 devait revenir automatiquement à un candidat situé à droite de l’échiquier politique.
Dès lors, en dehors de la disqualification de François Fillon suite à son comportement cupide, le gagnant ne pouvait avoir qu’un tropisme de droite même s’il avait été un ministre de François Hollande.
C’est un peu un grand écart mais pas plus que la logique d’a priori des médias de gauche.
On pourrait se poser la question de savoir pourquoi les médias centristes ne sont pas capables de rétablir la réalité.
Pour une simple et bonne raison, il n’en existe pas!

Jean-François Borrou


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