Voici une sélection, ce 2 juin 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Présidentielle polonaise] Félicitations Karol Nawrocki pour votre élection. Renforçons ensemble le
lien qui unit la Pologne et la France, dans l’esprit du traité de Nancy et de
l’amitié entre nos pays. Continuons de bâtir une Europe forte, indépendante,
compétitive et respectueuse de l’État de droit.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre
centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un
côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un
gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le
Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
●
Ministres centristes/centraux
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Je condamne avec la plus grande fermeté les tags antisémites et
la tentative d’incendie visant une école primaire de Lyon. C’est une attaque
intolérable contre nos valeurs. Une enquête est en cours pour faire toute la
lumière sur ces faits et que la justice passe.
> Top départ de l’opération «Cet été je lis»! Alors que les jeunes passent 10 fois plus de temps sur les écrans que dans les livres, et qu’un élève de CM2 sur deux peine à comprendre un texte simple, nous lançons une mobilisation inédite partout en France ! Cet été, chaque élève du CP au CM2 partira en vacances avec un livre dans son cartable.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> Sanctions renforcées contre la Russie, retour des enfants ukrainiens
déportés, et non-prolifération en Iran : échanges et détermination commune avec
les sénateurs américains Lindsey Graham et Richard Blumenthal pour bâtir des
solutions durables de paix et de stabilité.
> La France soutient l’idée d’un Etat palestinien, démilitarisé, assorti du désarmement des groupes terroristes et d’une architecture régionale de sécurité intégrant Israël. C’est l’intérêt des Israéliens et de leur sécurité. La seule alternative à l’état de guerre permanent.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> J’annonce, aux côtés de mes collègues Catherine Vautrin, Annie
Genevard et Astrid Panosyan-Bouvet, la publication d’un décret visant à mieux
protéger les travailleurs face aux risques liés à la chaleur. Dans un contexte
de dérèglement climatique, la chaleur extrême n’est plus une exception. Elle
devient une réalité de plus en plus fréquente, qui pèse lourdement sur les
conditions de travail et la santé de celles et ceux qui exercent à l’extérieur
: dans les champs, sur les chantiers, ou dans tout autre environnement exposé.
Fruit d’un travail concerté avec les fédérations professionnelles et les
partenaires sociaux, ce décret vient renforcer les obligations des employeurs
en matière de prévention. Concrètement, il fixe les modalités à respecter pour
garantir la sécurité et la santé des travailleurs dès lors que les seuils de
vigilance chaleur établis par Météo-France sont activés. Ce texte, attendu et
nécessaire, entrera en vigueur dans un mois.
> Le Sénat débat de la proposition de loi visant à
réduire l’impact environnemental de l’ultra fast fashion.
Nous étions ce matin dans le Rhône pour échanger avec ceux qui défendent la
mode durable concrètement, chaque jour sur le terrain. Avec les agents du
laboratoire de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et
de la Répression des fraudes, qui alertent sur la qualité douteuse de certains
vêtements importés. Avec les acteurs économiques engagés, qui, comme à
Nouvelles Fibres Textiles et Les Tissages de Charlieu transforment les textiles
usagés en matière première pour l’industrie. Deux facettes d’un même enjeu :
mettre un coup d’arrêt à un modèle qui pousse à la surconsommation, pollue
massivement et fragilise nos filières. Et affirmer une ambition claire : une
mode plus durable, plus responsable, plus transparente. Enfin, merci et bravo
aux entreprises présentes ce matin qui, comme Carré Blanc, Système U, Auchan,
et comme les acteurs de l’économie sociale et solidaire ou de l’industrie du
recyclage, montrent qu’un autre modèle est non seulement possible, mais qu’il
nous permet de réindustrialiser et de créer de l’emploi.
> La proposition de loi du sénateur Duplomb, telle qu’elle est arrivée au Sénat, ressemblait à une petite boutique des horreurs. Heureusement, les parlementaires se sont mobilisés pour réécrire le texte. Il reste, à mes yeux, un point d’irritation : l’acétamipride. Mais à minima, la rédaction a été fortement améliorée. L’usage de cette molécule ne sera possible que dans des conditions strictes. Ce qui me choque, c’est l’attitude des écologistes et de La France insoumise, qui ont déposé une myriade d’amendements sans queue ni tête, uniquement pour bloquer le travail du Parlement — alors même que des propositions constructives avaient été faites par leurs collègues pour améliorer ce texte.
> Le chalutage de fond n’est pratiqué que sur 3 % de l’espace maritime français. Nous allons agir sur cet enjeu et des progrès seront faits. Mais prenons de la hauteur sur ce sujet. Mon combat, c’est aussi de lutter contre la pêche illégale, celle qui ravage les fonds marins internationaux, qui fait peser une pression insupportable sur les pêcheurs artisanaux, et qui représente à elle seule dix fois l’ensemble de la pêche française. La pêche illégale tue. Ne détournons pas le regard.
> La France se mobilise contre la pollution plastique. Je porte, au niveau international, une position très ambitieuse en vue de la négociation sur un traité plastique, qui se tiendra en août à Genève. À la Conférence des Nations Unies sur l’Océan à Nice, je réunirai une coalition de ministres de l’Environnement pour soutenir un accord fort : interdire le plastique à usage unique, bannir certaines substances chimiques, imposer l’écoconception, se fixer des objectifs de production maximum. Je rassemblerai aussi tous les ministres de l’Environnement de la Méditerranée pour prendre des engagements concrets. La France est à l’avant garde sur ces sujets-là.
> L’écologie, ce sont avant tout des politiques de protection des populations. Face au risque d’effondrement des glaciers, j’ai lancé un plan d’action pour évaluer précisément le niveau de risque. Dans les secteurs les plus exposés, nous devons anticiper dès maintenant les scénarios d’effondrement pour mettre en place, sans attendre, les mesures nécessaires à la protection des Françaises et des Français.
> Le Rassemblement national est radical, mais il manque radicalement d’idées. C’est un parti écran de fumée, qui témoigne d’une absence d’idées et de colonne vertébrale. Il y aura forcément des trahisons et la première sera envers les classes populaires. Quoi qu’il arrive, le bloc central a vocation à se battre contre cette grande internationale réactionnaire.
> Moins 20% d’émissions de gaz à effet de serre depuis 2017, une amélioration de 30% de la qualité de l’air : c’est sous le Président de la République que cela s’est fait. Je n’accepte pas qu’on nous renvoie, à nous bloc central, un soi-disant désengagement écologique, alors même que nous avons un bilan et tenons la ligne.
> J’ai honte de ce qu’il s’est passé cette semaine à l’Assemblée nationale. Ce à quoi on a assisté, c’est une alliance de circonstance entre le Rassemblement national, Les Républicains et La France insoumise. Un mélange de cynisme, de déni et de lâcheté. Face à un bloc central et un Gouvernement qui étaient prêts à améliorer le dispositif, à aucun moment ses opposants n’ont abordé le cœur du sujet : la qualité de l’air et ses conséquences sur la santé des Français. Protéger les Françaises et les Français de plus de 40 000 décès prématurés chaque année, c’est cela, la responsabilité politique.
> En juin, on célèbre le mois des fiertés. Un temps fort pour mettre en lumière les droits LGBT+, les combats menés, ceux qu’il reste à gagner. Mais la fierté ne se vit pas qu’un mois par an. Elle se vit, se protège et se défend chaque jour. Ce mois-ci, on le dit plus fort : chaque identité compte, chaque amour mérite d’être vécu librement. Et faire avancer l’égalité, c’est aussi célébrer la joie, la liberté, la diversité. Parce qu’une société inclusive est une société plus juste, plus ouverte, plus vivante. Et ça, c’est l’affaire de toutes et tous.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> Avant 15 ans, les réseaux sociaux, ça doit être non. Fixer une
majorité numérique claire, c’est protéger nos enfants et aider les
parents.
> Aujourd'hui je convoquais les plateformes. Meta, Snapchat, TikTok, Twitch, X et YouTube étaient toutes présentes au Ministère en présence de Clara Chappaz, l’ARCOM, la police nationale et la gendarmerie nationale. Pourquoi ? Parce que nous ne pouvons pas accepter que la haine se banalise, se répande, se monétise. Parce que nous devons protéger nos enfants et adolescents et avec eux, notre société. Parce que la règle a changé : elles ne sont plus de simples hébergeurs techniques, elles sont responsables. Parce que j'entends qu'elles respectent notre cadre légal, nos lois. Sinon les sanctions tomberont. Sinon la loi sera durcie. Ni irresponsabilité, ni impunité. Elles seront à nouveau convoquées avant la mi juillet. Pour que les engagements soient tenus.
> Dans le Var, un homme a été tué à raison de son origine. Ce crime raciste nous rappelle que le racisme ne se limite pas aux mots : il blesse, il tue, il détruit des vies. La République ne le tolérera jamais. Et elle ne tolérera pas que les réseaux sociaux deviennent les relais et amplificateurs de cette haine. C'est l'une des raisons pour lesquelles je convoque les plateformes cet après-midi. J’adresse tout mon soutien et mes pensées à la famille et aux proches de la victime.
> [Le mur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah dégradé par des tags à caractère antisémite] Un acte de plus, un acte de trop. Ne jamais s’habituer ni à la honte, ni à la lâcheté de l’antisémitisme. Et toujours les combattre.
> Pour 2027, il faut un autre choix que celui de la désespérance entre le RN et LFI. Et pour cela, il faut rassembler. J'y travaille.
> Le RN est partout et surtout nulle part sur les questions économiques. Contre la suppression des régimes spéciaux de retraite, contre la responsabilisation des bénéficiaires du RSA, contre la réforme de l'assurance chômage. Notre choix, c'est celui du travail et c'est ce que je souhaite que l'on porte aujourd'hui et en 2027.
> La reconnaissance de l'Etat Palestinien n'existera que si des conditions claires sont réunies : libération inconditionnelle des otages, démilitarisation du Hamas, gouvernance sans le Hamas, reconnaissance et sécurisation dans la région de l'Etat d'Israël. Ce sont les conditions posées par le président de la République.
> Je convoque ce lundi toutes les plateformes. Elles ne peuvent pas, ne peuvent plus s'exonérer de leurs responsabilités. Et j'entends le leur rappeler.
> Je crois à l’autorité.
> Dès que j’ai assumé ma grossesse, j’ai eu l’impression de ne jamais donner la bonne réponse : soit je prenais un congé maternité et je n’étais pas une femme de pouvoir, soit je reprenais trop tôt et j’étais une mauvaise mère. Ce que je veux, c'est que les femmes soient libres, aient le choix, sans jugement.
> Salir le mémorial de la Shoah et avec lui celui des victimes de l'holocauste. Salir et marquer des synagogues et un restaurant "juif". La République ne laissera jamais passer. Je me suis entretenue avec le préfet de police de Paris. Tout est mis en œuvre pour identifier les auteurs.
Astrid
Panosyan-Bouvet (ministre
déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des
Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> J’ai reçu Marlene Schiappa et des membres de son ONG ACTIVES pour
échanger sur la parité au travail : égalité salariale, orientation, accès aux
métiers, maternité, lutte contre les discriminations. Quand les femmes
avancent, c’est toute la société qui progresse.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> [Résolution sur la prévention de la pollution des mers / Intervention
au Sénat] Stocker et exporter le
carbone est une absolue nécessité pour l'avenir de nos industries et de nos
emplois. Quand on produit du ciment à Montalieu-Vercieu, dans l'Isère, ou de la
chaux à Rety, dans le Pas-de-Calais, on libère du dioxyde de carbone. Idem
pour la production de produits azotés et d'engrais à Gonfreville ou au
Grand-Quevilly, en Seine-Maritime. Des milliers de sites industriels sont
concernés, qui produisent du CO2 fatal, lié aux procédés de production
eux-mêmes. Ces émissions ne peuvent être réduites que par captage et stockage.
La France vise la neutralité carbone d'ici à 2050. La décarbonation
de l'industrie est un défi pour notre compétitivité, nos concurrents
internationaux n'étant pas soumis aux mêmes obligations en matière de quotas
d'émission. Cette concurrence est aggravée par des pratiques agressives, voire
déloyales, qui menacent l'avenir de ces filières stratégiques pour notre
souveraineté. C'est donc un enjeu de survie pour nos sites industriels ;
des milliers de salariés comptent sur nous.
La décarbonation passe par des mesures structurelles - électrification,
recyclage - mais quand les émissions ne peuvent être réduites à la source,
la capture et le stockage du carbone sont une solution de dernier recours. Si
l'on veut continuer à produire ciment, chaux et engrais en France en 2035,
il faut accélérer le développement des technologies de capture, stockage et
valorisation du carbone.
Des projets sont en cours, comme dans l'usine Lhoist de Rety. Mais faute
d'infrastructure, aucun stockage français, sur terre ou en mer, ne sera
opérationnel avant 2030. Il en existe en revanche en Norvège et au
Danemark, en mer du Nord. L'export de CO2 est donc essentiel.
J'ai engagé des contacts avec des industriels et avec mes homologues norvégiens
et danois. Nos partenaires sont prêts ; nous avons à présent besoin
d'autoriser l'exportation du carbone pour passer à l'action. C'est l'enjeu de
ce texte.
Heidelberg et Lafarge à Saint-Nazaire, Lat Nitrogen et Yara au Havre,
Aluminium Dunkerque, Eqiom et Lhoist à Dunkerque : ces entreprises ont
déjà signé des contrats pour du stockage de CO2 en Europe du Nord, obtenu des
soutiens publics européens ou nationaux, et attendent cette ratification pour
lancer leurs projets de décarbonation.
Pays-Bas, Belgique, Royaume-Uni autorisent déjà l'exportation des flux de
carbone. La course est lancée, en Europe et dans le monde. Nos industriels
doivent pouvoir investir dès maintenant dans les technologies de capture et de
stockage. Sans quoi, nos sites industriels risquent de fermer et nos
entreprises de partir pour Anvers ou Rotterdam.
Quelque 439 millions d'euros de financements européens sont conditionnés
au démarrage à court terme des projets, et donc à l'autorisation par le
Parlement de l'exportation du carbone. Cette décision est notre responsabilité.
Je tiens à vous rassurer sur la sécurité de ces infrastructures. Les
technologies de transport et de stockage sous-marins ont fait leurs preuves
pour le pétrole et le gaz, et nous exporterons vers des pays qui ont des
standards environnementaux de haut niveau.
Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, nous devons commencer à
stocker du carbone dès 2030. À court terme, il est essentiel d'autoriser
l'exportation des flux de carbone dès aujourd'hui. Ainsi, nous poursuivrons
notre combat en faveur de la décarbonation de nos industries, c'est-à-dire de
l'emploi et de l'avenir de nos territoires.
> [ArcelorMittal] Le gouvernement discute avec ArcelorMittal pour limiter le périmètre de ce plan de licenciement. Mais il y aura des suppressions de postes, il ne faut pas se le cacher. Ce qui m’importe, moi, c’est que le site ne ferme pas
> On doit constater que le football, depuis un certain nombre d’années, est pris en otage par ces débordements qui n’ont absolument rien à voir avec le sport.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée du Tourisme)
> Journée Mondiale pour un Tourisme Durable. Levier économique et
culturel formidable, le tourisme peut être source d'externalités négatives.
Avec le gouvernement, j'œuvre à créer un équilibre entre tourisme, préservation
de l'environnement et cohabitation avec les locaux.
Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre
des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> « J’accuse » écrivait Zola, annonçant la vérité en marche dans les
colonnes du journal L’Aurore. C’est aussi cette vérité que nous reconnaissons à
travers cette proposition de loi. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de rouvrir
l’affaire Dreyfus, ni sur le plan judiciaire, ni sur le plan historique. La
vérité est connue. Mais il s’agit de reconnaître que la décision prise en 1906
par les députés n’a pas pleinement réparé. Cette proposition de loi revêt un
caractère exceptionnel, parce que le cas d’Alfred Dreyfus est unique, comme le
sont les cicatrices de l’Affaire. Elle ne doit pas être un précédent pour
questionner d’autres carrières. Car savoir reconnaître l’histoire, sans
prétendre en effacer les cicatrices, c’est cela aussi, la grandeur
républicaine. Et ce geste prend un relief tout particulier à l’heure où les
actes antisémites connaissent une inquiétante progression.
> Profaner un lieu de mémoire, c’est tenter d’effacer l’Histoire. Ces actes abjects sont une insulte à la mémoire des victimes de la Shoah et à tous ceux qui œuvrent chaque jour pour que l’oubli ne triomphe jamais. J’apporte tout mon soutien aux responsables du Mémorial de la Shoah, ainsi qu’à la communauté juive, profondément blessée par ces attaques. La République ne tolérera jamais de tels actes. Jamais!
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> En Seine-Saint-Denis, les violences envers les profs
redoublent :c’est une honte mais aussi un appel à l’aide des enfants des quartiers
qui ne peuvent être tenus responsables de ces dérives. Éduquer plus, protéger
mieux :telle est mon ambition
> Depuis ma prise de fonction, j’ai une conviction :
l’économie des quartiers prioritaires est une chance pour notre pays. Elle
mérite notre ambition, nos investissements, notre énergie.
Mon action :
- Soutien au commerce local avec une mission dédiée à sa revitalisation.
- Un montant historique de 350 M€ mobilisé par la Banque des Territoires pour
les projets portés sur le terrain.
- Lancement du collectif Quartiers 4.0 pour connecter nos quartiers aux grandes
transitions numériques.
À l’occasion du prochain Conseil interministériel sur la ville, la
redynamisation des quartiers politiques de la Ville sera l’une des 3 priorités
de notre action. L’objectif : investir dans la réussite économique pour toutes
et tous. Parce que l’inclusion économique, c’est de l’emploi, de la dignité, de
la fierté. Parce qu’aucun talent ne doit être ignoré en raison de son code
postal. Parce que chaque quartier mérite les mêmes chances.
> Odieuse tentative d’incendie criminel antisémite de plus dans une école primaire… On est en France. Quand est-ce que ça va s’arrêter? Il n’y a aucune limite à la bêtise ? Je pense aux victimes de Toulouse, lors de l’attentat à l’école Otzar Hatorah , en 2012, attaque qui a coûté la vie notamment à des petits enfants assassinés parce que juifs, Myriam, Gabriel, Arieh… il ne faut rien laisser passer. Tolérance zéro. Éducation renforcée pour tous les ignorants de ce que fut le fascisme et de ce qu’est l’islamisme fondamentaliste. Rien n’excuse ni n’explique le crime. Rien.
> Lamentable attaque antisémite sur des lieux de mémoire, ils sont notre histoire et ne doivent jamais être dégradés parce que ces lieux attestent de la mémoire du crime contre l’humanité, la Shoah. Rien ne peut justifier le négationnisme : les sanctions doivent être exemplaires.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> Entretien avec M. Hisayuki Fujii, Vice-ministre japonais des Affaires
étrangères. Face aux tensions géoéconomiques, nous réaffirmons un double
objectif partagé : défendre nos souverainetés économiques et poursuivre notre
partenariat d’exception.
> La France croit en son industrie automobile. Face aux tensions commerciales, nous défendons une filière qui innove, exporte, et investit dans la transition écologique.
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> Suite aux nombreuses violences d’ordre public qui ont eu lieu samedi
et dimanche soir entraînant deux morts, de nombreux blessés graves, dont un
policier que je veux soutenir ici, et de nombreuses destructions, des premiers
faits sont jugés en comparution immédiate dès aujourd’hui, et 2 audiences
supplémentaires sont mises en place au Tribunal judiciaire de Paris.
> Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi des faits extrêmement graves que représentent la mort d’un homme, manifestement du fait de ses origines tunisiennes. La clarté doit être faite sur cette terrible affaire, pour la victime comme pour la Nation.
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de
la Souveraineté industrielle et numérique)
> L’offre de l’État pour acquérir l’activité Advanced Computing d’Atos a
été validée par le conseil d’administration de l’entreprise. C’est une étape
clé pour protéger nos intérêts, en sécurisant des technologies critiques comme
les supercalculateurs, utilisés pour le Rafale, la simulation nucléaire ou la
recherche médicale.
> Depuis plus de 20 ans, la France et l’Inde construisent un partenariat stratégique fondé sur la confiance et la souveraineté. Deux puissances économiques tournées vers l’avenir, engagées pour une croissance durable. Une relation d’amitié, d’ambition et de respect mutuel. Un lien essentiel dans le monde qui vient.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Les conflits se multiplient, s’étendant comme jamais auparavant au
cyber, aux fonds marins, à l’espace et au champ informationnel. La géographie
s’efface pour partie dans ces milieux difficiles à surveiller, qui sont
fortement impactés par les ruptures technologiques. Essentiels pour notre
développement et notre souveraineté, nous ne devons pas abandonner l’ambition
de les réguler. Ainsi qu’organiser nos alliances et coopérations industrielles
avec les partenaires les plus capables pour faire émerger des champions. En
clair : être en mesure de nous protéger, sans nous interdire de riposter face à
ceux qui nous agressent.
> La Malaisie est un partenaire historique de la France en Asie du Sud-Est : nous partageons la conviction que la paix et la stabilité sont essentielles à la prospérité économique. Au Shangri-La Dialogue, entretien bilatéral avec Mohamed Khalid Bin Nordin, ministre de la Défense de Malaisie. Point d’étape sur l’avancée de nos coopérations industrielles, et sur les récents échanges opérationnels dans le cadre de la mission du porte-avions Charles de Gaulle. Ambition partagée de continuer à approfondir notre relation de défense dans tous ses aspects.
> À Singapour, entretien avec mon homologue japonais, Gen Nakatani. Partage d’appréciations sur la situation sécuritaire, aussi bien dans la région qu’en Europe. Volonté commune de renforcer la coopération entre nos armées, notamment à travers des exercices conjoints comme Brunet Takamori, mené les éditions précédentes en Nouvelle-Calédonie puis au Japon. Échanges sur les opportunités de coopération industrielle.
> Rencontre avec mon homologue philippin Gilberto Teodoro, en marge du Shangri-La Dialogue. Notre relation de défense avec les Philippines s’est fortement densifiée ces dernières années : nous souhaitons continuer à l’approfondir. En multipliant les escales et interactions entre nos armées, comme le favorise l’ouverture depuis 2024 d’une mission de défense au sein de l’ambassade française à Manille. Ainsi qu’en maintenant un dialogue ouvert sur nos possibles coopérations industrielles, notamment dans le domaine aérien.
Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre
d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> [Gel des visas étudiants aux Etats-Unis] Cela donne l'impression que
les Etats-Unis préfèrent des campus vides à des cerveaux pleins
> Il faut que l'Europe prenne son leadership dans la recherche.
> Le taux de succès des bacheliers professionnels qui vont dans une licence est très, très bas, de l’ordre de 5 %.
> On va avoir une refonte de l'enseignement supérieur privé : on va aller probablement vers un projet de loi.
> |Bourses pour étudiants] Il faut réformer ces bourses, j'en suis profondément convaincu. Il faut qu'on change ça. Techniquement, la réforme est prête, il faut être capable de la financer.
> [Parcoursup] Le but, c'est qu'avant le bac, il y ait 9 élèves sur 10 qui aient au moins une proposition
> [Parcoursup] Concernant les inégalités, je veux m'inscrire en faux : cette plateforme donne une transparence que jamais nous n'avons eue précédemment dans l'enseignement supérieur. Je pense que c'est un outil de promotion sociale.
> [Parcoursup] On trouvera toujours des places pour les candidats qui veulent rentrer dans l'enseignement supérieur.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Dans le Var, un homme tunisien a été assassiné samedi par son voisin,
auteur d’immondes vidéos xénophobes. Un crime odieux et révoltant. Plus que
jamais, mobilisons-nous pour la République et contre les poisons du racisme, de
la haine et de la division qui cherchent à la rendre malade.
> Le Mémorial de la Shoah est un lieu de recueillement et de transmission. Avec Gérard Larcher, nous avons tenu à nous y rendre pour réaffirmer une chose simple : la mémoire nous unit, elle ne se divise pas. Face à la haine et aux attaques antisémites, quelle qu'en soit l'origine, la République ne recule pas.
> Quand la France et l’Allemagne avancent ensemble, l’Europe est puissante. J’ai reçu aujourd’hui Julia Kloeckner, nouvelle présidente du Bundestag. Sécurité, droit international, Ukraine, égalité, lutte contre l’antisémitisme : notre agenda commun est ambitieux! Vielen Dank, dear Julia !
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
> Victoire ! L’Assemblée nationale élève Dreyfus au rang de général de brigade à titre posthume. Portée par Charles Sitzenstuhl, à l’initiative de Gabriel Attal, cette proposition de loi votée à l’unanimité vient rendre tout ce qui est dû à cet homme qui a versé son sang pour la France mais pourtant injustement accusé.
Gabriel Attal (député,
secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la
république à l’Assemblée nationale)
> [Réhabilitation définitive de Dreyfus] L'Assemblée nationale vient
d’adopter à l'unanimité la proposition de loi que j’ai déposée avec le groupe
EPR pour élever à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade.
Plus de 130 ans plus tard, la représentation nationale fait honneur aux valeurs
et aux principes de la République. Elle vient faire œuvre de justice. Elle
vient rendre tout ce qui est dû à cet homme qui s'est battu pour la France. Un
héros français.
Sylvain Maillard (député)
> Les violences et pillages sont devenus la norme en marge des grands
matchs de football. Et les Champs-Élysées sont victimes de ces bandes de
voyous. Les familles et les éducateurs de beaucoup de jeunes et très jeunes
interpellés ne font pas leur travail. Nous ne l’acceptons plus aussi je suis
favorable à renforcer les réponses sécuritaire et pénale. Ça suffit !
> [Réhabilitation définitive de Dreyfus] Nous, Assemblée nationale, élevons, à titre posthume, Alfred Dreyfus au grade de général de brigade.
Laure Miller (députée)
> Il y a quelques mois, j’alertais sur les dérives du #SkinnyTok. Le 18
avril, Clara Chappaz saisissait l’Arcom et la Commission européenne.
Aujourd’hui, TikTok retire enfin ce hashtag. Il est inadmissible que TikTok ait
attendu 5 semaines avant d’agir. Il faut que cela change !
Natalia Pouzyreff (députée)
> 130 ans après sa dégradation, 90 ans après sa mort, il était temps de
donner réparation pleine et entière au Capitaine Dreyfus en l'élevant au grade
de général de brigade. Ce 2 juin 2025, l’Assemblée nationale a adopté à
l'unanimité la proposition de loi portée par le groupe Ensemble pour la
République. Le «J'accuse» de Zola, son combat pour la vérité et la justice,
raisonne encore aujourd'hui et lie à jamais la destinée de ces deux figures de
l'Histoire.
Céline Calvez (députée)
> L’ancienne élève du lycée Émile Zola de Rennes, lieu du procès en
révision du capitaine Dreyfus en 1899, est fière d’avoir voté, comme
l’unanimité des députés, son élévation au grade de Général. Une réhabilitation
posthume et désormais complète.
Prisca Thevenot (députée)
> Face à la délinquance des mineurs, il y a ceux qui commentent et ceux
qui agissent. La loi portée par Gabriel Attal permet :
- d’agir sur la responsabilité des parents,
- une comparution immédiate pour les mineurs,
- la levée de l’excuse de minorité pour les faits graves.
Véronique Riotton (députée)
> Adoption de la proposition de loi portée par les députés Ensemble pour
la république pour élever Alfred Dreyfus au grade de général de brigade, à
titre posthume. Un vote de justice, de mémoire et de reconnaissance.
David Amiel (député)
> Les élites françaises sont vraiment malades de leur passion fiscale.
Et si l’on passait un peu moins de temps à discuter d’impôts et un peu plus à
parler de croissance et d’emploi, d’innovation et de réformes ? Bref, de la
taille du gâteau plutôt que des millimètres de part ?
Daniel Labaronne (député)
>Fierté d’avoir voté, à l’unanimité, la proposition de loi élevant
Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Un geste fort, juste et attendu.
La République sait reconnaître ses fautes. Elle les répare, avec lucidité et
honneur.
Denis Masséglia (député)
> [Réhabilitation définitive de Dreyfus] Les députés adoptent la loi
élevant Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Un geste fort,
nécessaire. Parce qu’au-delà de l’homme, c’est une leçon d’histoire : face à
l'antisémitisme, aux mensonges et à la lâcheté, la République doit toujours choisir
la vérité et la justice.
Constance Le Grip (députée)
> [Réhabilitation définitive de Dreyfus] L'Assemblée nationale a voté à
l'unanimité la proposition de loi visant à élever le capitaine Alfred Dreyfus
au grade de Général de brigade ! J'ai tenu à être présente dans l'hémicycle
pour ce vote, important pour achever pleinement la réparation que la République
se devait d'apporter à ce militaire , ce patriote, cet homme très courageux
resté droit malgré l'infamie antisémite qui s'abattit sur lui. Pour la justice,
la vérité, la République !
Eric Bothorel (députée)
> [Réhabilitation définitive de Dreyfus] Très fier d’avoir voté la
proposition de loi du président du groupe EPR et appelant à élever Alfred
Dreyfus au grade de général de brigade. « La nation française, éprise de
justice et qui n’oublie pas, élève, à titre posthume, Alfred Dreyfus au grade
de général de brigade. »
Charles Sitzenstuhl (député)
> [Réhabilitation définitive de Dreyfus / Intervention en commission]
Je vous remercie de m’accueillir au sein de votre honorable commission. Je ne
vous cache pas qu’être rapporteur de la proposition de loi appelant à élever Alfred
Dreyfus au grade de général de brigade déposée par notre collègue Gabriel Attal
est une responsabilité particulière. J’ai pu, dans le temps limité – une petite
dizaine de jours – dont je disposais, auditionner neuf personnalités
représentant les armées, le monde académique, celui des juristes et les
descendants d’Alfred Dreyfus, notamment son petit‑fils, Charles Dreyfus, qui
l’a connu et vit toujours, à Paris.
Avant d’aborder l’objet de la proposition de loi, je rappellerai succinctement
le déroulement de l’Affaire, dont je ne doute pas qu’elle vous est familière
dans son ensemble mais dont tel ou tel événement vous est peut‑être méconnu.
Alfred Dreyfus est né en 1859 à Mulhouse, dans le département du Haut‑Rhin, au
sein d’une famille juive installée en Alsace depuis plusieurs siècles. Sa
famille quitte l’Alsace après la défaite de 1870. Ils sont ce que l’on appelle
des « optants », c’est‑à‑dire des gens ayant choisi de rester
Français et devant donc quitter l’Alsace‑Lorraine.
Son patriotisme le pousse à embrasser la carrière militaire. Il entre à l’École
polytechnique puis, quelques années plus tard, dans l’artillerie. Stagiaire de
1890 à 1892 à l’École de guerre, il en sort neuvième sur quatre‑vingt-un. Ce
classement remarquable lui ouvre les portes de l’État‑major. Bien noté, il est
considéré comme un officier doué et intelligent, d’un caractère certes réservé
mais promis aux plus belles perspectives.
L’Affaire commence en 1894, lorsqu’un agent du service du contre‑espionnage
français découvre à l’ambassade d’Allemagne un document, le fameux bordereau
démontrant que des informations confidentielles sont transmises aux Allemands,
alors nos ennemis. Après une brève enquête, l’écriture en est attribuée au
capitaine Dreyfus, officier stagiaire à l’État‑major, qui est renvoyé devant un
conseil de guerre, dont l’audience se tient à huis clos, et condamné le
22 décembre 1894 au bagne à perpétuité pour intelligence avec
l’ennemi. Dégradé le 5 janvier 1895 lors d’une cérémonie humiliante
que tout le monde connaît, il est déporté sur l’île du Diable, au large de la
Guyane. Peu de gens doutent alors de sa culpabilité.
C’est en 1896 que le lieutenant‑colonel Picquart, nouveau chef du service du
contre‑espionnage, intercepte un document écrit par l’attaché militaire
allemand au commandant Esterhazy. En comparant l’écriture d’Esterhazy et celle
du bordereau, il comprend que ce dernier en est l’auteur et que Dreyfus est
innocent. Informée, sa hiérarchie refuse de rouvrir le dossier. Picquart est
muté en Tunisie.
À la même période, Mathieu Dreyfus, l’un des frères d’Alfred, découvre lui
aussi, avec l’aide du journaliste Bernard Lazare, qu’Esterhazy est l’auteur du
bordereau. L’État‑major décide toutefois de soutenir Esterhazy, qui est
acquitté par un conseil de guerre le 11 janvier 1898. La même année,
Picquart est condamné à un an de prison pour faute grave, puis réformé.
L’acquittement d’Esterhazy amène Émile Zola à publier le fameux
J’accuse !... Poursuivi en diffamation, il est condamné à un an de prison
ferme et s’exile en Angleterre.
Dreyfus n’est pas l’auteur du bordereau. C’est l’antisémitisme d’une partie de
l’État‑major de l’époque, conjugué peut‑être aux jalousies qu’avaient pu
exciter les qualités exceptionnelles de Dreyfus, le tout sur fond de pressions
de la presse et des mouvements nationalistes et antisémites, qui ont amené à
l’accuser sans aucune preuve et à persister absurdement dans cette accusation.
À partir de 1899, la vérité judiciaire éclate progressivement. Saisie par le
garde des sceaux, la Cour de cassation, compte tenu de la vacuité du dossier,
casse la décision de 1894 et renvoie l’affaire devant un Conseil de guerre pour
un nouveau procès. À l’issue du procès de Rennes, en septembre 1899,
Dreyfus est à nouveau – hélas ! – condamné, mais à dix ans
d’emprisonnement avec des circonstances atténuantes, ce qui est absurde
s’agissant d’un cas de haute trahison. Il est gracié par le président de la
République le 19 septembre 1899.
À l’issue d’une enquête menée sous l’autorité du général André, ministre de la Guerre,
une requête en révision est transmise à la Cour de cassation en 1903. Le
12 juillet 1906, la Cour de cassation, chambres réunies, casse sans renvoi
le jugement de Rennes et tous les actes antérieurs depuis 1894,
déclarant : « De l’accusation portée contre Dreyfus, rien ne reste
debout ». La vérité judiciaire est donc dite depuis cette date et la
présente proposition de loi n’a en aucun cas pour objet de rouvrir le dossier
judiciaire.
L’arrêt innocentant le capitaine Alfred Dreyfus entraîne sa réintégration dans
l’armée, ce qui ouvre le chapitre parlementaire, déjà très singulier dans la
Troisième République, de l’Affaire. Dès le lendemain de l’énoncé de l’arrêt de
la Cour, le 13 juillet 1906, un projet de loi est déposé à la Chambre des
députés, conjointement à un autre, relatif au lieutenant‑colonel Picquart. Les
deux sont adoptés dans la journée. Ils réintègrent dans les cadres de l’armée
les deux officiers, qui sont promus, s’agissant Picquart, général de brigade
et, s’agissant de Dreyfus, chef d’escadron, c’est‑à‑dire commandant.
Là se noue le problème qui nous occupe. Alors que Picquart se voit attribuer un
grade aligné sur celui des officiers d’une ancienneté égale à la sienne,
Dreyfus est promu commandant à la date de la loi, soit au même niveau que des
officiers dont l’ancienneté est inférieure de cinq ans à la sienne. Son
avancement est de fait retardé de cinq ans, soit à peu près la durée de sa
détention.
Alors âgé de 46 ans et seulement commandant, Dreyfus, officier brillant promis
aux plus belles perspectives, voit sa trajectoire de carrière irrémédiablement
rompue, et il le comprend. Lorsqu’il reprend du service, il se trouve sous les
ordres d’un supérieur plus jeune que lui. De la possibilité de devenir général,
il est privé, car il sait qu’il sera atteint auparavant par la limite d’âge.
Face à ce traitement inéquitable, il demande à contrecœur sa mise à la retraite
le 26 juin 1907. J’ajoute, pour la précision historique, que Dreyfus se
réengage comme réserviste lors de la Première guerre mondiale, dès les premiers
jours de la guerre. Il est nommé à la toute fin de ce conflit lieutenant‑colonel
de réserve, tardivement – ce point est détaillé dans le rapport.
Il semble bien, d’après les auditions que j’ai menées, que la différence de
traitement de la loi de 1906 résulte d’abord d’un malentendu, qui est à
l’origine d’une erreur regrettable. L’inspirateur du projet de loi, le
commandant Targe, dreyfusard convaincu, était persuadé que Dreyfus ne
souhaitait pas poursuivre une carrière militaire et n’avait donc pas prévu de
nomination rétroactive. Il s’était surtout attaché, avec succès, à faire
obtenir à Dreyfus la Légion d’honneur. Les députés, suivant le rapporteur
Adolphe Messimy, votent le texte à une très large majorité.
Dreyfus n’en sera pas moins très affecté. Il entreprendra auprès du
gouvernement, sans succès, des démarches en vue de corriger l’erreur et
rédigera même en 1907 une proposition de loi, qui ne sera jamais déposée et
dont le texte figure dans le rapport, visant à « réparer l’erreur qui a
certainement été commise ». Ni Clemenceau, alors président du conseil, ni
Picquart, devenu – magnifique hasard de l’histoire ! – ministre de la Guerre,
ne souhaitent rouvrir le dossier, pour de multiples raisons qu’ont explicitées
les historiens.
Dès la fin juillet 1906, Dreyfus écrit au journaliste et député Joseph
Reinach : « Je n’avais jamais demandé de faveurs dans ma
carrière ; j’avais essayé d’arriver par mon travail. Après ma tragique et
si imméritée condamnation de 1894, je n’ai demandé que de la justice. Si on
m’avait donné le rang auquel j’ai droit, je n’eusse voulu d’aucune faveur.
J’aurais pu réfléchir et peut‑être, quel que soit l’état de ma santé, sacrifier
encore quelque chose de ma vie. Mais on ne l’a pas fait. J’ai conscience
d’avoir fait tout mon devoir. Le gouvernement n’a pas fait le sien. »
La prise de conscience du caractère incomplet de la
réparation apportée à Dreyfus a été tardive et progressive, longtemps cantonnée
à son cercle familial, ses amis et les spécialistes. Je tiens à rappeler
l’importance des travaux de plusieurs générations de chercheurs, qui ont permis
de conserver la trace écrite, dans les livres, de ce dont nous parlons. Le
temps qui m’est imparti ne me permet pas de les citer tous – en 120 ans, ils
ont été nombreux. Je me contenterai donc de citer nos contemporains Pierre Birnbaum,
Vincent Duclert, Philippe Oriol et Christian Vigouroux, que j’ai auditionnés et
dont les points de vue m’ont éclairé.
Il faut attendre l’année 2006 pour que le président de la République, Jacques
Chirac, dans son éloge prononcé à l’École militaire, mentionne le caractère
incomplet de la reconstitution de carrière de Dreyfus. Lors de la cérémonie de
commémoration de la rafle du Vel’d’Hiv en 2019, la ministre des Armées,
Florence Parly, évoque explicitement la nécessité de parfaire la réparation de
1906.
Par ailleurs, plusieurs parlementaires se sont emparés du débat. Au sein de
notre chambre, des propositions de résolution ont été déposées par Éric Ciotti
et plusieurs de ses collègues en 2019 et en 2023. Au Sénat, une proposition de
résolution de Joël Guerriau et Roger Karoutchi et plusieurs de leurs collègues
a été déposée en 2023. Le 29 avril dernier, le sénateur Patrick Kanner et
plusieurs de ses collègues ont déposé une proposition de loi similaire à celle
déposée par Gabriel Attal.
Pourquoi incombe‑t‑il aux parlementaires de se pencher sur la question ?
Parce qu’il s’agit d’un cas singulier. À la nomination d’Alfred Dreyfus au
grade de général de brigade à titre posthume, seule la loi peut procéder.
L’exécutif n’en a pas le pouvoir, comme le président Macron l’a lui‑même
rappelé le 26 octobre 2021. Le chef de l’État, pas plus que le
gouvernement, ne peut y procéder par décret. Aucune disposition du code de la
défense ne permet de procéder à une élévation au grade deux fois supérieur à
titre posthume en vue de reconstituer une carrière.
Faute de pouvoir agir par la voie réglementaire, il faut emprunter la voie
législative. Au demeurant, la réintégration incomplète de Dreyfus ayant été
opérée par une loi, la loi du 13 juillet 1906, il est cohérent d’emprunter
la voie législative pour la corriger et la compléter rétroactivement. La
présente proposition de loi est singulière. Elle est aussi individuelle, ayant
pour objet un individu précis.
Certes, les lois individuelles sont rares sous la Cinquième République, mais
non sans précédent. Citons notamment – d’autres exemples figurent dans le
rapport – la loi du 27 décembre 1968 replaçant le général d’armée Catroux
dans la première section du cadre des officiers généraux de l’armée de terre et
le maintenant sans limite d’âge dans cette position et la loi du
23 décembre 1970 portant exonération des droits de mutation sur la
succession du général de Gaulle.
La proposition de loi qui vous est soumise procède d’une démarche législative
singulière visant à régler une situation singulière. Il s’agit d’une
reconnaissance symbolique pour un cas hors norme, sans équivalent dans
l’histoire de la République. Le dispositif qui vous est proposé est simple. Il
tient en un unique alinéa d’une seule phrase. Je présenterai deux amendements
quasi rédactionnels, visant respectivement à mettre en cohérence le titre de la
proposition de loi et son dispositif et à ramasser la rédaction du dispositif
pour en renforcer la clarté.
En conclusion, je nous sais nombreux, quels que soient les bancs sur lesquels
nous siégeons, à partager un même souci d’équité et la volonté que réparation
soit complètement faite à cet officier exemplaire et brillant qu’était Alfred
Dreyfus, qui est un exemple d’héroïsme face à l’arbitraire et à l’écrasement.
Nous honorons un officier français patriote, endurant et intelligent, et avec
lui tous les militaires, car il y en eut qui lui vinrent en aide, crurent à son
innocence, lui témoignèrent de la camaraderie.
Chers collègues, Alfred Dreyfus est un héros de notre histoire. Le courage qui
lui permit de traverser ces épreuves, c’est aussi dans les valeurs militaires
qui lui ont été inculquées qu’il l’a puisé. Dreyfus est un modèle pour la
nation, un modèle pour nos armées, un modèle de patriotisme, un modèle
d’intégrité, un modèle d’honnêteté, un modèle de sang‑froid, un modèle de
résistance et un modèle de bravoure. Je forme le vœu, important pour notre
histoire et pour le Parlement, que la présente proposition de loi rencontre un
large accord, et je vous appelle à la voter.
● MoDem
Frédéric Petit (député)
> [Présidentielle polonaise] Si l’accession au pouvoir du
candidat national-populiste, Karol Nawrocki, pourrait gêner Donald Tusk,
notamment sur les réformes internes pour le plein retour de l’état de droit,
elle ne doit pas rendre les démocrates européens fébriles!
● Parti radical
> Le Parti radical condamne ces dégradations odieuses et inadmissibles
ciblant la communauté juive. Face à la multiplication des actes antisémites en
France, nous devons faire preuve de fermeté et appeler à la responsabilité de
tous les dirigeants politiques.
► Autres
● Commission européenne
Stéphane Séjourné (Vice-président exécutif à la Prospérité et à la Stratégie
industrielle)
> Notre stratégie commerciale se
déploie sur trois axes. Le premier, c’est la négociation sur les tarifs. Nous
en sommes seulement à la définition du périmètre des droits de douane et des
secteurs qu’ils concernent. Le second axe se joue sur la conquête de nouveaux
marchés : tous les pays ont intérêt à diversifier leurs clients et donc à
trouver de nouveaux débouchés pour leurs industries. De nombreux secteurs à
forte valeur ajoutée technologique, comme l’aéronautique, ont besoin de
nouveaux marchés. Le troisième axe dépend intrinsèquement de notre capacité à
créer de l’innovation, pour maîtriser de nouvelles technologies.
> [Contrer Trump]
Par la mise en place de stratégies défensives pour éviter, dans cette période,
de perdre des industriels, de perdre des contrats et de perdre des marchés à
l’étranger. Trump nous a obligés, et c’est une bonne chose, à être plus
flexibles et à agir en lien direct avec les entreprises pour comprendre leurs
contraintes, en fonction de leur situation et du contexte de l’État membre où
elles sont installées. Pour mener cette mission, nous avons créé
une task force au niveau de
la Commission, sous mon autorité, qui répertorie tous les contacts pris par les
administrations à l’étranger, notamment celle de Trump, avec nos industriels et
grands groupes européens. (…)
La deuxième partie de notre mission est offensive. Concrètement, nous sommes
alertés sur des contacts directs entre la Maison-Blanche et des chefs
d’entreprise ou des grands patrons, certains de l’ordre de la séduction,
d’autres sur un ton menaçant pour qu’ils délocalisent leurs sites de production
ou leurs sièges aux États-Unis. C’est une évolution nouvelle de la
guerre commerciale. La task force nous permet de déployer un réseau d’informateurs, puis de
prendre contact avec ces cibles pour voir concrètement quelles contraintes
réglementaires nous pouvons lever, ou de quelle façon nous pouvons les aider,
pour qu’elles choisissent de rester en Europe. Tout cela en coordination avec
les gouvernements des États membres. (…)
Tous les mois, nous envoyons ce qu’on appelle des « omnibus » de
simplification au Parlement et au Conseil européens pour alléger, corriger des
réglementations identifiées comme trop contraignantes par les entreprises.
L’omnibus du mois dernier était sur l’agriculture, celui du mois prochain
portera sur la défense. Qu’a-t-on déjà réussi à faire ? Un exemple :
j’ai porté une réforme la semaine dernière pour exempter les ETI [entreprises
de taille intermédiaire] d’une partie des réglementations européennes
auxquelles les PME échappent. Et la mise en œuvre est immédiate, pas pour dans
un, deux ou trois ans…
Second exemple : nous venons de lever les amendes infligées aux
constructeurs automobiles qui étaient sanctionnés financièrement s’ils ne
vendaient pas suffisamment de véhicules électriques tels que définis par
l’Europe, dans la perspective de la fin des moteurs thermiques. Les patrons de
Stellantis et Renault l’ont réclamé il y a quelques semaines. C’est fait. Ils
auraient pu être tentés de délocaliser leur production aux États-Unis. Autre
révolution culturelle : construire avec les entreprises les plans d’urgence.
On l’a fait pour l’acier et ça permettra sûrement de sauver la filière en
Europe.
> [Guerre commerciale de Trump] La conjonction d’intérêts [au sein de l’UE] est très forte, puisqu’il s’agit d’éviter de voir appliquer des droits de douane à l’ensemble de l’Europe, tous secteurs et tous pays confondus, sans distinction. Donc tous jouent le jeu afin de préserver leur base industrielle. Pour paraphraser Pompidou, je défends une Europe qui n’emmerde pas les Français et qui permet d’offrir des solutions aux industriels dans une période particulièrement tendue. Nous sommes à un moment clé de l’économie mondiale : ce que nous faisons maintenant aura des répercussions dans les dix prochaines années. C’est ce qui oblige la Commission européenne à s’adapter et à trouver des flexibilités, à agir beaucoup plus vite, ce qui n’était pas dans son ADN. Cela commence par la suppression d’une tranche de bureaucratie qui a participé très fortement au narratif antieuropéen à l’étranger. C’était le narratif de Trump, auquel nous avons résisté pour imposer l’unité des États membres. Nous devons la sauvegarder dans ce contexte de recomposition de l’économie mondiale.
> Sur les biens,
dans le marché intérieur, il n’y a aucun droit de douane entre États membres.
C’est le principe du marché unique. Malgré cela, l’équivalent des
réglementations différentes d’un pays à l’autre équivaut à charger les échanges
de 50 % de droits de douane sur les biens et plus de 100 % sur les
services. Si une entreprise française veut aller vendre des biens ou des
services chez un de ses voisins, elle doit constituer une filiale sur place,
avoir un représentant légal, passer un contrat avec un cabinet d’audit pour
sécuriser juridiquement son marché… C’est tellement dissuasif que cela conduit
nos PME à se développer préférentiellement à l’international et à délaisser les
marchés qui sont à leur porte.
Je rappelle que l’Europe pèse 450 millions de consommateurs. Il ne tient
qu’à nous de lever ces contraintes, ça ne dépend pas des Américains. Je
formulerai des propositions dans quelques mois, pays par pays, pour harmoniser
l’ensemble de nos réglementations européennes et permettre à nos chefs d’entreprise
de passer d’un pays à un autre plus facilement pour y construire des marchés.
En parallèle, je lancerai début 2026 une révision des marchés publics pour
intégrer le Buy European Act, qui instaurera des critères de
préférence européens dans l’achat public. Là encore, cela offrira de nouveaux
débouchés, qui leur seront réservés.
« Nous devons harmoniser nos douanes au niveau européen »
> [Relations
commerciales avec la Chine] L’approche européenne peut être ferme mais tout en
étant constructive. Le problème ne tient pas à nos liens commerciaux mais aux
dépendances que nous avons créées. (…)
Cela passe par la réforme des douanes et le renforcement de la protection des
frontières européennes. On ne peut pas permettre une plus grande circulation
des biens et des services à l’intérieur de l’Europe si on ne protège pas dans
le même temps les frontières à l’entrée. L’e-commerce en provenance de Chine
risque d’atteindre plus de 6 milliards de petits colis à moins de
150 euros sur le territoire européen. Un ogre qui mange une partie de
l’économie des PME européennes et françaises. Notre protection doit aller aussi
au-delà des douanes : obligations de composants européens dans les
voitures électriques, voire les batteries, limite d’import (les fameuses
clauses de sauvegarde) sur l’acier, mesures contre le dumping. (…)
D’abord, il fallait en finir avec
l’exemption de droits de douane des colis à moins de 150 euros. C’est
fait. Dans un deuxième temps, nous devons mettre en œuvre un contrôle beaucoup
plus systématique, et donc une harmonisation de nos douanes, au niveau
européen. Avec un fichier commun pour savoir exactement ce qui rentre dans l’Union
européenne, et une autorité de surveillance et de coordination des douanes.
Aujourd’hui, il y a trop d’écart en matière de contrôle d’un pays à l’autre. Ce
qui laisse ouvertes de grosses mailles dans le filet. Or beaucoup de produits
non conformes à nos standards de sécurité devraient être bloqués et renvoyés.
Le problème, c’est qu’au Havre, quand vous avez un produit pour 2 000
qui est rejeté, dans un autre grand port européen c’est un produit sur
2 millions qui est bloqué. Nous devons harmoniser et renforcer les
contrôles.
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> [Présidentielle polonaise] La victoire du candidat nationaliste
pro-Trump à la présidentielle polonaise est une mauvaise nouvelle pour
l’Europe. La fracture d’un pays divisé entre volonté pro-européenne et repli
ultra-conservateur est révélatrice d’un profond clivage qui traverse tous les
pays européens. Démocrates pro-européens, nous devons défendre l’ambition d’une
Europe puissance, indispensable pour préserver nos libertés et nos valeurs,
défendre l’État de droit et garantir notre souveraineté ! Le combat continue en
Pologne comme ailleurs.
Bernard Guetta (député)
> [Présidentielle polonaise / Guerre des deux Pologne]
C’est une très mauvaise nouvelle. A l’heure où les Européens doivent se relever
face au retrait américain et au revanchisme russe, la victoire du candidat
nationaliste à l’élection présidentielle polonaise ralentira l’affirmation
politique de l’Union.
Dirigées par Paris et Berlin, les capitales européennes ont toutes les raisons
d’être moroses. Au Kremlin, par contre, le champagne coule à flots, car le
nouveau président, Karol Nawrocki, fera tout ce qui est en son pouvoir pour
paralyser le premier ministre Donald Tusk, l’un des principaux architectes du
réarmement européen et du soutien à l’Ukraine. Boxeur, cet historien disposera
du veto présidentiel, qu’il pourra utiliser pour mobiliser les nationalistes et
l’extrême droite à la veille des élections législatives de 2027. La Pologne ne
cessera pas d’aider l’Ukraine, mais avec un résultat aussi serré hier, le pays
est maintenant littéralement divisé en deux et menacé de paralysie politique.
Il y aura une guérilla constante entre le gouvernement et la présidence, mais
comment et pourquoi en sommes-nous arrivés là?
La réponse est qu’en Pologne, la gauche est à droite. Ce n’a pas toujours été
le cas. Entre les deux guerres, les socialistes étaient extrêmement forts et
solidement enracinés dans les valeurs sociales et internationalistes de la
gauche. Après la guerre, sous le communisme, la dissidence était
essentiellement de gauche, anticommuniste bien sûr, mais inspirée par le
christianisme social et les démocraties sociales allemande et scandinave. Ce
sont ces hommes, héros de la liberté, Kuron et Mazowiecki, Walesa, Michnik,
Geremek et tant d’autres qui ont remporté les premières élections libres en
1989. Ils prédisaient ainsi la chute du mur, mais aucun d’entre eux ne
connaissait rien à la finance et c’est leur gouvernement qui a choisi de
recourir à la « thérapie de choc » proposée par les économistes
libéraux.
La libéralisation des prix, le soutien à la relance du secteur privé, l’abandon
des industries publiques et la fin des subventions alimentaires : ces
choix ont permis à la Pologne de devenir la sixième économie de l’Union
européenne, avec pratiquement aucun chômage et une croissance soutenue. Le
succès de la thérapie de choc est difficile à contester, mais entre les
fermetures d’usines et l’envolée des prix, elle a plongé dans un premier temps
des bataillons entiers de travailleurs dans la pauvreté, les mêmes personnes
qui avaient renversé le communisme avec les grèves d’août 1980 et la
naissance de Solidarité, le premier syndicat libre du bloc soviétique.
Leur colère sociale et leur ressentiment politique étaient tels que leurs votes
ont ramené les communistes au pouvoir en 1993. La démocratie a remis les
communistes au pouvoir après les avoir évincés quatre ans plus tôt. Il s’agit
d’un spectaculaire revirement de l’histoire, mais les cadres de l’ancien parti
au pouvoir, devenus libéraux et pro-américains, ont poursuivi sur la voie
tracée par les anciens dissidents. En quelques années, les anciens communistes
et la gauche démocratique, adversaires d’hier, ont été balayés de la carte
politique au profit d’un duopole de forces nouvelles.
Dirigée par Donald Tusk, la Plateforme civique s’est imposée comme un grand
parti de centre-droit après avoir été formée à Gdansk il y a 25 ans par un
petit groupe d’intellectuels thatchériens. Moderniste et pro-européenne, c’est
le parti de la nouvelle Pologne, née de la défaite du communisme et en
désaccord avec l’Église, tandis que le PiS, Parti du droit et de la justice de
Lech Kaczynski, rassemble ceux qui sont déçus par la démocratisation, Les
opposants à l’évolution des mœurs et les défenseurs du rôle central de
l’épiscopat.
Fondé la même année que la Plateforme, le PiS doit sa popularité à
l’abaissement de l’âge de la retraite et à l’introduction d’allocations
familiales très généreuses. Ces mesures coûteuses n’auraient pas été possibles
sans la rigueur budgétaire avec laquelle les libéraux avaient rempli les
coffres de l’État, mais elles ont fait des conservateurs le principal parti de
la protection sociale et des plus défavorisés. Ils sont devenus le parti de la
gauche, une gauche dont les électeurs se sont ainsi déplacés vers le camp
conservateur.
Particulièrement visible en Pologne, ce phénomène est commun à de nombreux anciens
pays communistes d’Europe centrale. En Hongrie notamment, d’un côté du spectre
politique se trouvent ceux qui ont bénéficié de la transition vers une économie
de marché et ne sont pas inquiétés par le féminisme et la visibilité des
homosexuels, et d’autre part, ceux que la fin du communisme n’a pas sortis de
la pauvreté mais plongés dans un monde où ils ne trouvent plus leur place.
Pour les électeurs de PiS, Orban en Hongrie ou Robert Fico en Slovaquie, La
gauche est à droite et la droite est à gauche parce qu’elles cherchent avant
tout un contrat social qui assure leur survie économique et leur offre un ordre
moral assez traditionnel pour qu’elles s’identifient. Cela explique pourquoi,
même en Pologne, ils trouvent Vladimir Poutine attrayant, alors qu’ils
perçoivent l’Union européenne comme une menace pour leurs traditions nationales
et la stabilité sociale. Cela explique aussi pourquoi, en Roumanie, en Hongrie,
en République tchèque, en Slovaquie et parfois même en Pologne, ces électeurs
considèrent qu’il est prudent de faire des concessions en abandonnant l’Ukraine
à la Russie plutôt que d’encourir sa colère sans le parapluie américain pour
les protéger.
Tout au long de la période d’après-guerre, la Pologne a été un précurseur de
grands développements en Europe. Il ne faut pas que ce soit le cas maintenant.
Christophe Grudler (député)
> La Commission revoit - enfin - à la hausse ses projections sur le
nucléaire…mais le compte n'est toujours pas bon ! Les plans nationaux prévoient
près de 150 GW d'ici 2050 et non 110 GW. Stop à la sous-estimation pour
justifier l’inaction!
Laurence Farreng (député)
> [Présidentielle polonaise] A peine 300 000 voix qui créent la fracture
en Pologne entre le gouvernement pro-européen de Donald Tusk et le nouveau
président Karol Nawrocki. A peine élu et chaleureusement félicité par Viktor
Orban. Coup dur pour ce pays qui compte tellement pour l’unité européenne
● Personnalités
centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au
Plan)
> Si nous ne partageons pas les mêmes opinions, nous devons a
minima pouvoir regarder les mêmes données, baser nos débats sur une vérité
objective et partagée. Défendre la raison pour apaiser le débat d’opinion.
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> [Espace sans enfant] Ce n’est pas juste une histoire d’interdiction ,
ça met un trait égal entre enfance et nuisance. Il faut arrêter tout de suite
car c’est très excluant
> Apprendre à bien manger, c’est apprendre à mieux vivre. C'est un pilier de notre santé et de la santé des enfants !