jeudi 22 septembre 2016

Présidentielle 2017. Bayrou cultive sa présidentiabilité et théorise son rejet de Macron

Par petite touche, François Bayrou peaufine son image de présidentiable tout en étant de plus en plus explicite sur sa présence sur la ligne de départ en 2017 au cas où Alain Juppé ne serait pas le candidat de LR.
Ainsi, lors d’une interview sur la chaîne LCP, à la question «Quand on vous écoute, vous êtes prêt en fait, vous êtes prêt à y aller (à la présidentielle)?», il a répondu sans détour, «Qui a dit que je n'étais pas prêt» précisant qu’il n’avait jamais «abandonné» son destin présidentiel ainsi que «le travail de préparation, de réflexion, de formulation».
Il considère ainsi qu’il défend «une vision de l’avenir du pays» qui est selon lui «cohérente», «juste» et «qu'elle peut apporter une réponse à un certain nombre de Français».
Au passage, il s’adresse quelques satisfécits: «J'ai défendu depuis des années des idées et des thèses qui se sont avérées vérifiées dans la plupart des cas par la réalité, y compris quand j'étais seul contre tous (…). Je me suis battu souvent seul, et je crois assez juste, sur les déficits, sur la dette, etc., sur une certaine idée de la vie publique en France, de l'honnêteté de la vie publique».
Par ailleurs, il semble assez pessimiste sur les chances de victoire du maire de Bordeaux tout en continuant à lui offrir, tout au moins en paroles, un soutien sans failles.
Ainsi, il se dit «à 1000% sincère» dans son soutien à Juppé.
Il ajoute, «Je dis sans la moindre zone grise que si ce candidat de rassemblement qu'est Alain Juppé est choisi par son camp ou par cette compétition, je le soutiendrai. J'essaierai auprès de lui de faire valoir mes idées qui ne sont pas tout à fait les mêmes que les siennes sur un certain nombre de sujets, mais je le soutiendrai. Pourquoi? Parce que je pense que le pays a besoin de rassemblement, a besoin de rassembleurs et de rassemblement».
Néanmoins, il estime que «le mécanisme des primaires risqué, sinon dangereux. Vous avez sous les yeux les primaires américaines, grand pays, le camp républicain, important dans la sensibilité du pays, a joué un rôle majeur dans son édification, et bien le camp républicain va être représenté par Donald Trump. Ça ne vous trouble pas? Ça ne vous pose pas une question? Il n'y a pas dans votre regard comme une interrogation? C'est une machine qui est une machine... C'est une centrifugeuse, et ça favorise les gens les plus agressifs, transgressifs et agressifs. C'est comme ça la primaire».
Par ailleurs, après avoir réagit de manière impulsive et désordonnée face à la montée en puissance d’Emmanuel Macron où l’insulte sans preuve prenait le pas sur l’argumentation, François Bayrou construit désormais son rejet du leader d’En marche en le rendant responsable de toute la politique économique du gouvernement et de ce qu’il considère comme un échec.
«Emmanuel Macron, affirme-t-il, c'est le principal responsable de la politique économique qui a été suivie par François Hollande depuis quatre ans, deux ans comme conseiller spécial, secrétaire général adjoint de l'Élysée chargé de l'économie, et deux années comme ministre de l’Économie. Et donc sa responsabilité est très grande. Et depuis ces deux années-là, il y a des choses qui sont extrêmement évidentes. Les choix qui ont été faits vont à l'encontre sur beaucoup de sujets des choix que je crois nécessaires, et les résultats sont catastrophiques».
Enfin, il continue à se forger l’image de la meilleure alternative à un retour aux affaires de Nicolas Sarkozy et à un deuxième mandat de François Hollande, jouant sur leurs rejets dans l’opinion publique.
L'enjeu principal de l'élection présidentielle qui vient, c'est que la vie publique française, la vie politique, la vie démocratique française soient rebâties sur des bases nouvelles. On ne cherche pas une restauration de ce qu'il y avait avant, en tout cas, je ne cherche pas du tout une restauration de ce qu'il y avait avant. On ne cherche pas une prolongation de ce qui existe aujourd'hui. Nous cherchons une reconstruction, une réinvention de la vie publique en France, et de la démocratie en France. Et je ne cesserai pas de me battre sur ces questions».

Alexandre Vatimbella



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