lundi 13 mai 2024

La quotidienne centriste du 13 mai 2024. Oui, la démocratie a besoin d'un service public audiovisuel unifié


Il faut le dire : la mission des services publics audiovisuels dans l'ensemble des pays démocratiques a échoué.

Notamment en France.

L’idée était bien de transmettre un savoir qu’il soit politique, économique, culturel et scientifique afin de permettre aux individus de devenir des citoyens actifs de leur vie et du fonctionnement de leur communauté avec la formation et l’information nécessaires et adéquates pour exercer ses droits et ses devoirs en toute responsabilité.

Or, nous en sommes loin.

Cependant, on peut être plus ou moins efficace pour être le plus efficient dans cette mission.

Et ici, il n’est pas douteux qu’une mutualisation des moyens humains et matérielle est meilleure qu’une dispersion de ceux-ci.

Or en France, c’est la dispersion qui a été choisie lors du démantèlement de l’ORTF en 1975, onze ans après sa création, avec la création d’entités indépendantes qui sont, notamment, aujourd’hui France télévision, Radio France et l’INA.

Ce qui n’a pas été le choix, par exemple, du Royaume Uni avec la BBC.

Loin de dire que cette dernière est parfaite et a réussi dans sa mission.

Reste qu’il s’agit de la meilleure configuration.

Pourquoi?

Parce qu’il est possible d’avoir une politique unifiée avec toutes les synergies possibles qui fonctionneront au mieux parce qu’il y aura une tête pour la diriger et faire les liens nécessaires.

C’est la volonté du gouvernement et de sa majorité d’aboutir à une réunion de tous les acteurs sous une même structure et il s’agit d’une bonne idée.

Bien entendu, cette simple réunion ne comblera pas tous les manquements et ne sera pas le remède miracle.

Car c’est bien toute la philosophie du service public audiovisuel qui est à mettre à plat pour enfin parvenir à ce qu’il doit être en réalité: totalement indépendant sous la direction d’un organisme aussi indépendant qui aura un cahier des charges extrêmement précis et contraignant afin d’être capable de faire de l’information citoyenne et du divertissement culturel.

Parce que le service public n’est pas et ne doit jamais être en concurrence avec le secteur privé.

Ce n’est pas son rôle, ce n’est pas sa mission.

Avoir mélangé les deux secteurs, le public et le privé, dans une confrontation à l’audience a été une erreur majeure.

De même que d’avoir considéré que les missions des salariés soient les mêmes.

Ainsi, si les journalistes du service public doivent informer le mieux et dans une totale indépendance, ils ont des valeurs, des principes et des objectifs différents de ceux qui travaillent dans les médias audiovisuels privés.

Ils ne sont évidemment pas «la voix de la France» comme l’estimaient le Général de Gaulle et Georges Pompidou.

En revanche, ils ont mission citoyenne à laquelle ils ne peuvent se dérober.

Personne ne les oblige à travailler dans le service public et si l’on a des opinions que l’on veut transmettre ou des points de vue personnel, le secteur privé offre cette possibilité d’être un journaliste engagé de manière partisane.

Et à l’inverse de ce que prétendent ceux qui veulent instrumentaliser le service public à leur profit, ce journalisme citoyen demande beaucoup plus de rigueur, de déontologie et de capacités, c’est tout sauf un journalisme au rabais, bien au contraire mais un journalisme d’excellence.

 

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 

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