mardi 1 mars 2022

Propos centristes. France – Guerre de la Russie contre l’Europe: message du président aux armées, menaces nucléaires provoquer l’effondrement de l’économie russe, accueil des réfugiés… / Crise climatique et rapport du GIEC / Défende de l’agriculture française…

Voici une sélection, ce 1er mars 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Message aux armées] Officiers, sous-officiers, officiers mariniers, soldats, marins, aviateurs et personnels civils des armées françaises, l’attaque illégale, directe et massive, déclenchée contre l’Ukraine le jeudi 24 février est la plus grave et la plus désinhibée des manifestations de puissance du régime russe depuis la fin de l’URSS. Pour autant, cette manifestation n’est pas la première et les armées de la France s’y trouvent régulièrement confrontées, en particulier ces dernières années. Ainsi, sous les mers, en mer, dans les airs, dans l’espace, et sur terre, en Atlantique, au Moyen-Orient, en Méditerranée et en Afrique, dans les champs matériels et immatériels, les forces françaises connaissent des frictions avec des forces russes, régulières ou irrégulières.
Ni agressé, ni même menacé, le régime russe assume l’usage de la force comme mode d’expression dans les relations internationales : il a fait à nouveau le choix de l’agression militaire contre l’Ukraine et, au travers de l’Ukraine, contre les principes de liberté, de souveraineté, de droit, de respect de la parole donnée et de démocratie que l’Europe et ses alliés ont en partage. Récemment, le chef de l’Etat russe a choisi de conférer à la crise une dimension injustifiée.
Dans ce contexte de fortes tensions, la France sait pouvoir compter une nouvelle fois sur ses armées. Vos vertus de discipline intellectuelle et de force morale nourrissent, aujourd’hui comme hier, une posture de maîtrise qui fait honneur à notre pays. Je sais pouvoir compter sur vous pour faire preuve, dans l’exécution de vos missions, d’une grande vigilance et de la retenue nécessaire lors des possibles interférences.
Armées de la République, vous portez un héritage forgé au fil du temps, dans la réflexion et dans l’action. Nos concitoyens savent, d’une tranquille certitude, que votre professionnalisme est fortifié par ces principes qui permettent de voir haut et loin.
Je vous exprime ma confiance personnelle, ainsi que celle de tous les Français, et ma reconnaissance pour votre engagement, que je sais devoir aussi à vos familles. Je connais la qualité de vos chefs. J’ai confiance dans votre entraînement individuel et collectif, votre cohésion et votre efficacité opérationnelle reconnue. Ensemble, nous ferons face à cette crise, maintiendrons nos postures permanentes qui garantissent la sûreté des Français et poursuivrons, dans l’esprit et pour les raisons que j’ai souhaité partager avec vous, nos engagements opérationnels.
Vive la République.
Vive la France.

> Avec le Président Zelensky, nos échanges sont constants. Je veux saluer le sens des responsabilités dont il fait preuve. À la demande de ce dernier et compte tenu de la situation humanitaire, j'ai appelé le Président Poutine.
J'ai demandé le respect du droit international humanitaire et la protection des populations civiles, comme l'acheminement de l'aide. À cet égard, la France porte une résolution au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Pour prévenir l'aggravation de la situation, j'ai proposé au Président Poutine de rester en contact dans les jours qui viennent. Nous reprendrons les échanges.

> J'ai demandé au Président Loukachenko le retrait des troupes russes de son sol. La fraternité entre les peuples biélorusses et ukrainiens devrait conduire la Biélorussie à refuser d'être le vassal et le complice de fait de la Russie dans la guerre contre l'Ukraine.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
> 12 millions de retraités ont reçu ce jour l'indemnité inflation, une aide exceptionnelle de 100 € pour faire face à la hausse des prix. Une mesure d'égalité et de justice sociale pour préserver le pouvoir d'achat des Français.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> Le Conseil de défense s’est réuni ce matin [28 février] sous l’autorité du Président de la République. Nous avons abordé de nombreuses questions liées à la situation en Ukraine et je voudrais, avec Bruno Le Maire, vous donner quelques éléments les plus importants de cette réunion. D’abord, sur la situation de nos ressortissants à Kiev. Il se trouve que là, les routes pour sortir de Kiev par le Sud ne sont sans doute pas totalement sûres, mais il existe aujourd’hui une opportunité de quitter la ville. Les Russes viennent d’indiquer par ailleurs que tous les civils peuvent quitter Kiev librement par l’autoroute Kiev-Vassylkiv. Donc, nos compatriotes, et je m’adresse à eux avec beaucoup d’émotion, peuvent décider de saisir cette opportunité de départ par la route. Nous ne pourrons pas leur apporter d’assistance sur la route, ni garantir la totale sécurité sur le trajet, mais nous serons en mesure, d’une part de leur apporter des informations régulières sur les points de passage, et d’autre part d’avoir une assistance consulaire, et une assistance d’une manière plus large de l’autre côté de la frontière.
On rappelle à nos ressortissants qu’il existe aussi une opportunité de départ pour Lviv depuis Kiev par le train.
Sur la situation de notre ambassade, notre dispositif diplomatique sera maintenu en Ukraine, mais extrêmement réduit dès à présent.
Sur le soutien à l’Ukraine, nous avons fait le point sur l’aide humanitaire, constaté qu’un premier paquet avait pu être acheminé jusqu’à la frontière ukrainienne et désormais pris en charge par les autorités ukrainiennes, à la fois dans le domaine de l’hébergement et de la santé, à la suite de l’activation du mécanisme de protection civile de l’Union européenne. Nous avons aussi fait parvenir à la Moldavie un soutien significatif pour l’accueil des nombreux réfugiés que ce pays doit prendre en charge. Et de nouveaux paquets seront mis en oeuvre dans les prochains jours, en articulation avec les pays de l’Union européenne qui, hier, dans une réunion des ministres des affaires étrangères, se sont mis d’accord pour qu’il y ait un hub humanitaire à partir de la Pologne qui permette de rediffuser, de coordonner toute l’aide humanitaire que l’on sera amené à fournir aux populations ukrainiennes qui restent sur place.
Mais aussi une coordination pour l’accompagnement des réfugiés dans l’ensemble des pays qui sont en train de recevoir les réfugiés par dizaines de milliers.
Nous avons aussi, dans le domaine de l’armement, acté une coordination européenne pour appuyer l’Ukraine avec des moyens défensifs. Cette coordination a été décidée hier par les ministres des affaires étrangères de l’UE, elle sera activée aussi à partir d’un hub de coordination qui va se tenir en Pologne.
Enfin, nous apportons notre soutien aux personnalités et artistes russes qui défendent la paix et nous sommes mobilisés aussi avec les collectivités locales françaises, pour accueillir les réfugiés ukrainiens dans les meilleures conditions.
Enfin nous avons acté hier, mais Bruno Le Maire va y revenir, un ensemble de nouvelles sanctions, c’était le troisième paquet. A la fois des sanctions financières et économiques, mais aussi un paquet qui permettra de mettre fin à la désinformation diffusée en Europe par les organes de propagande russe. Ces mesures à l’égard de ces organes de propagande vont être prises dans un délai extrêmement court, c’est-à-dire demain ou après-demain.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
> La France a organisé une réunion extraordinaire des ministres de l’Union européenne de l'énergie pour :
 - Aider l’Ukraine à répondre à ses besoins énergétiques face à l’agression russe.
- Assurer la résilience du système énergétique européen, maintenant et demain.

> Nous nous tenons prêts pour assurer aujourd’hui et demain la résilience de notre système énergétique en ces temps de crise. A terme, nous voulons nous extraire de notre dépendance aux énergies fossiles russes et aux énergies fossiles tout court. C’est le sens du Green Deal.

> L’Ukraine doit pouvoir se défendre et permettre à sa population de faire face à l’invasion russe. L’Ukraine a besoin d’énergie.

> Pour pouvoir se défendre face à l’invasion russe et répondre aux besoins de sa population, l’Ukraine a besoin d’énergie. Nous travaillons pour raccorder le réseau électrique ukrainien au réseau européen et répondre aux demandes d’assistance.

> Pour répondre aux alertes du GIEC, pour assurer la souveraineté énergétique de l’Union européenne, un plan : le Pacte vert. Plus que jamais, face aux crises, pour notre avenir, la présidence française de l’UE réaffirme cette ambition.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> Les sanctions sont d’une efficacité redoutable. Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie. Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe.

> [Sputnik et RT suspendus en Europe] Quand on livre une guerre de riposte à un Etat qui vous attaque, il vaut mieux éviter la propagande. Les démocraties ont été trop naïves face à la montée en puissance des régimes totalitaires.

> Une task force, comprenant la DGFIP, TRACFIN et les douanes, a été créée pour repérer l’ensemble des oligarques russes en France, leurs biens et leurs avoirs afin de pouvoir les geler. Nous nous doterons des moyens juridiques nécessaires pour saisir l'intégralité de ces biens.

> A la demande du Président de la République nous avons décidé d’intensifier les sanctions économiques et financières contre la Russie et contre les oligarques russes. En accord avec nos partenaires européens et américains, nous avons, comme vous le savez, retiré du circuit de paiement SWIFT un certain nombre de banques russes.
Un G7 des ministres des finances aura lieu demain sur ce sujet et nous poursuivrons la coordination au titre de la présidence française sur la mise en œuvre effective du retrait des banques russes du circuit de paiement SWIFT. Par ailleurs, l’intégralité des avoirs de la banque centrale russe ont été gelés cette nuit. Cela représente des sommes très significatives, en dizaines de milliards d’euros, qui entament largement les réserves de change de la banque centrale russe et sa capacité à finance le commerce russe en devises.
Les effets immédiats de cette décision sur la banque centrale russe sont déjà visibles en Russie : sur le niveau du rouble, sur le taux d’intérêt, et sur le marché financier russe. Enfin, à la demande du Président de la République, nous poursuivons le recensement complet des avoirs financiers, des biens immobiliers, des yachts, des véhicules de luxe, qui appartiendraient aux personnalités russes sous sanctions européennes. Nous allons également identifier toutes les personnalités russes ayant des avoirs en France qui pourraient être ajoutées à la liste de sanctions européennes en raison de leur proximité avec le pouvoir russe. Nous nous doterons des moyens juridiques de saisir l’intégralité de ces biens.
Je tiens à préciser également que, à la demande du Président de la République, nous travaillons bien entendu avec toutes les filières économiques françaises que je recevrai tout au long de la semaine avec la ministre de l’industrie, pour identifier précisément l’impact de cette crise sur le commerce et sur l’approvisionnement en composants et en métaux critiques.

 

Florence Parly (ministre des Armées)
> Réunion informelle aujourd’hui des ministres de la défense de l’UE et du Haut représentant Josep Borrell. Après la mobilisation de 500 millions€ pour des équipements militaires, nous mettons en place de nouveaux outils pour coordonner et faciliter leur livraison vers l’Ukraine.
Cette crise marque un moment historique pour l’Europe : à la fois par sa gravité et ses conséquences potentielles pour notre sécurité, mais aussi par la mobilisation et l’unité exceptionnelles dont les Européens font preuve.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
> Si la France a organisé cette réunion exceptionnelle des ministres de l’intérieur de l’UE, c’est pour soutenir le peuple ukrainien, soutenir les pays voisins directement impactés, organiser la réponse humanitaire et prévenir tout risque de déstabilisation de notre espace commun.

> A l’occasion de la réunion exceptionnelle des ministres de l’intérieur de l’UE, nous avons proposé l’activation du mécanisme de gestion de crise pour faciliter la coordination des actions entre les États membres. (…) Ce dispositif (IPCR) facilite l'échange d'informations et la coordination des actions entre les États membres lorsqu’une crise majeure surgit.

> Le conseil des ministres de l’intérieur de l’Union européenne a montré sa parfaite solidarité avec le peuple ukrainien.

> Anticipation des menaces : nous nous sommes coordonnés pour faire face aux menaces cyber et prévenir tout risque de déstabilisation de notre espace commun.

> [Réfugiés ukrainiens] Nous avons envoyé 33 tonnes de matériels - médicaments, nourriture - en Pologne et en Moldavie pour aider l'accueil de ces réfugiés.
Nous avons également demandé à la Commission européenne d’activer le dispositif de « protection temporaire », afin d'offrir une protection immédiate pour les Ukrainiens déplacés, le temps que la crise le nécessitera.

> Actions en matière d’accueil et de solidarité : nous avons évoqué la possibilité d'activer la directive "protection temporaire", afin d'offrir une protection immédiate pour les Ukrainiens déplacés, le temps que la crise le nécessitera.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> Immersions pour découvrir des métiers, stages, alternances… Les entreprises joueront un rôle central au sein du Contrat d'Engagement Jeune lancé demain. Merci aux filières professionnelles qui renouvellent leur engagement pour la jeunesse.

 

Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)
> Sous influence russe, des chaînes de télévision, des sites Internet, des comptes sur les réseaux sociaux, mènent la désinformation sur la guerre de la Russie en Ukraine. Nous ne pouvons pas laisser faire.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
> Depuis plusieurs semaines la situation sanitaire liée au Covid19 s’améliore nettement. Nous poursuivons la levée des mesures en ne rendant plus obligatoire dès aujourd’hui le port du masque dans les lieux clos soumis au pass vaccinal.
De nouvelles levées de mesures en mars seront définies prochainement. Cet assouplissement des contraintes ne signifie pas absence totale de vigilance, notamment envers nos concitoyens immunodéprimés et fragiles. Restons prudents.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> Je réunirai mercredi après-midi l’ensemble des ministres européens de l’agriculture pour coordonner nos actions pour le monde agricole dans le contexte actuel

> A partir d’aujourd’hui, l’origine des viandes doit être indiquée à la cantine de nos enfants ou encore dans les restaurants. Plus de transparence dans notre alimentation, plus de reconnaissance pour le travail de nos éleveurs.

> J-1 [28 février] avant la fin des négociations commerciales sous Egalim2, nous avons rappelé l’engagement total du gouvernement: démultiplication des contrôles et tolérance zéro pour ceux qui ne respectent pas la loi. Il en va de notre souveraineté alimentaire.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
> Sujet majeur : les droits et la santé sexuels et reproductifs. Parce que ces droits sont universels et face à la montée des conservatismes, la coopération France-Union européenne est indispensable.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
> L’agression militaire déclenchée par la Russie contre l’#Ukraine ne peut rester sans réponse. Avec nos partenaires européens et internationaux, nous avons décidé de mettre en œuvre des sanctions particulièrement fermes contre le régime de Vladimir Poutine.

> Nous voulons que les autorités russes cessent les hostilités. Le gouvernement est totalement mobilisé pour aider les entreprises françaises à absorber l’impact économique du conflit.

> En dépit de la pandémie, l’attractivité du site France est au plus haut selon l’étude des Conseillers au commerce extérieur! C’est le résultat de 5 ans de réformes, le fruit de la confiance renouvelée des entreprises étrangères.

 

Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)
> Comme je l'avais indiqué devant le Parlement, nous versons l'indemnité inflation à 38 millions de français avant fin mars. 12 millions de retraités l'ont perçue aujourd'hui. Nous sommes à presque 37 millions de versement et le calendrier est tenu.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> Nos filières agricoles et agroalimentaires font notre fierté : elles nous ont nourris pendant que nous étions confinés, elles sont les garantes de notre souveraineté alimentaire et d'une alimentation de qualité pour tous.

> Le Contrat stratégique de la filière agroalimentaire fixe de grandes ambitions pour l’innovation et les compétences, pour repositionner la France en tant que grand producteur mondial de nouvelles sources de protéines.

> Pour réussir notre transition environnementale, nous devons transformer notre façon de produire et de consommer : l'hydrogène bas-carbone est une chance pour le climat, pour les emplois et pour notre souveraineté énergétique !

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
> La France répond présente pour les Ukrainiens. Les services de l’Etat déploient leurs actions auprès des réfugiés de guerre.

> La France et l’UE accueillent les Ukrainiens qui fuient le conflit. Ils peuvent entrer sur le territoire européen munis uniquement de leur passeport, sans visa, pour 90 jours. Des mesures supplémentaires seront apportées pour mieux les protéger passé ce délai.

> 33 tonnes de matériels, dont des médicaments et de la nourriture, ont été envoyés en Pologne et 33 tonnes partiront à destination de la Moldavie pour accueillir les Ukrainiens qui fuient leur pays.

> Pour soutenir des réfugiés, de nombreux citoyens font preuve de solidarité : une plateforme de parrainage est à leur disposition. Vous voulez aider ? RDV sur réfugiés.info!

> Vous avez peut-être vu cette campagne du gouvernement qui rappelle qu’il vous reste jusqu’au 4 mars maximum pour vous inscrire sur les listes électorales ! La démocratie est précieuse, elle appartient à tous les citoyens. Allons voter!

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> C’est une révolution de la puissance européenne qui s’est opérée face à la pression des événements.

> Poutine est à l’Est, les poutinistes sont à l’Ouest

> Vladimir Poutine pensait trouver une Europe affaissée et divisée, nous avons réagi avec force. La Russie est en train d’être débranchée du reste du monde, notamment sur le plan économique. Cela va avoir un impact très lourd.

> Pour l’accueil des réfugiés, la solidarité européenne est une nécessité. La France sera solidaire. Nous organisons le partage de cette solidarité et de cet accueil que nous devons aux Ukrainiens.

> [Interdiction de diffusion de RT et Sputnik dans l’UE] Un média qui structurellement est organisé pour être le relai du Kremlin dans nos démocraties, dans des périodes de guerre, ça ne peut pas s’accepter.

> Le Conseil européen de la recherche a su démontrer au cours de ses quinze premières années d’existence sa capacité majeure à soutenir la recherche de pointe et l’innovation au sein de l’Union européenne.

 

Bérangère Abba (secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
> Malgré les efforts et les moyens conséquents déployés au niveau communautaire, nous n'atteignons pas les objectifs que nous nous sommes fixés en matière de lutte contre l'érosion de la biodiversité.

> Le constat est qu'il nous faut accélérer, être plus ambitieux sur ces dispositifs de préservation de la biodiversité au niveau européen, au regard de nos expériences nationales et des défis à l'œuvre.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
> Risque d’addiction et encouragement à des comportements néfastes : nous avons rappelé l’illégalité de la promotion des «puff» [mini-cigarettes électroniques jetables] sur les réseaux / l’espace public. Protégeons les enfants !

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
> [Interdiction des médias de propagande russes] Je veux remercier Meta et tiktok des décisions responsables prises aujourd’hui. La propagande russe ne relève pas de la liberté d’informer. Nous demandons aux autres réseaux sociaux d’appliquer les mêmes décisions.

> Réunion avec les réseaux sociaux et les moteurs de recherche pour discuter de l’opérationnalisation de la lutte contre la propagande russe en ligne, et des sanctions annoncées hier soir par von der Leyen contre les médias financés par la Russie RussiaToday et Sputnik.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
> Fier de lancer la première campagne nationale de lutte contre la prostitution des mineurs. Un fléau qui concerne des milliers d’adolescents aujourd'hui en France.

> Remise du rapport du sur la prostitution des mineurs
- Des conclusions permettant de mieux cerner le phénomène d’un point de vue sociologique, psychologique et médico-légal
- Des recommandations dans la droite ligne du plan de lutte lancé en novembre.

 

Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement)
> Je veux saluer l'héroïsme des Ukrainiens qui ont fait le choix de résister. Et peut-être que finalement, tout ne se passe pas comme prévu pour Vladimir Poutine

> [Cyber-attaques] Il y a une très grande préoccupation sur ce sujet. Depuis 2017, on a renforcé tous nos moyens de renseignements et de cyber-défense.

> En ce moment-même, les services de renseignements financiers Tracfin passent à la loupe tous les avoirs russes qui sont en France et regardent lesquels sont sous sanctions.

> [Sanctions économiques visant la Russie] Il y aura évidemment un impact économique pour l'Europe et donc pour la France.

 

Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Les pêcheurs français contribuent à la souveraineté alimentaire et à la saine alimentation des citoyens. Les transitions sont un enjeu pour nourrir la population européenne. Plus de 60% de la pêche française est durable. Poursuivons et soutenons cette économie bleue !

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [Guerre de la Russie contre l’Ukraine] Il faut mesurer l'émotion que cela représente et mesurer le choc que cette invasion signifie pour l'équilibre du monde, l'équilibre des puissances et le choc que cela signifie aussi naturellement pour la politique française. En effet, tout d'un coup, c'est tout un pan de naïveté, au mieux, car nous pourrions trouver d'autres mots, qui s'effondre, avec tous ceux qui croyaient que Poutine était un interlocuteur fiable. Il y a évidemment François Fillon, Marine Le Pen, Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon, avec des déclarations incroyables, quand on cherche les déclarations avancées ces dernières années.

>  [Guerre de la Russie contre l’Ukraine] Franchement, excusez-moi, mais mettre sur le même plateau de la balance ceux qui sont des complices actifs, des zélateurs, des propagateurs de la propagande du dictateur russe et ceux qui essaient de résister, y compris en ne fermant jamais la porte de la paix, la porte de la diplomatie. J'espère que vous avez été, comme moi, frappés par l'attitude incroyable du Président de la République dans ses confrontations avec Poutine et la conférence de presse que vous avez peut-être vue, lorsqu'il s'est rendu à Moscou, dans laquelle il lui a dit en face ses vérités, sans jamais prendre le risque de blocage de la conversation et de l'échange, en laissant toujours la petite porte nécessaire pour que - on ne sait jamais - la paix soit choisie. Ainsi, s'il y a un chef d'État qui a résisté dans cette période, dans sa fonction de Président de la République française et dans sa fonction de responsable européen, c'est évidemment le Président de la République.

> Dans l'idée que je me fais d'un responsable public en France, d'un responsable de la République française, de quelqu'un qui avance ou prétend avoir des idéaux républicains, ce n'est pas qu'il aurait dû démissionner plus tôt, c'est qu'il n'aurait jamais dû accepter, mais ce que nous mesurons aujourd'hui, c'est qu'il y a, depuis des années, un appareil de prise de contrôle. On achète les responsables politiques par le lucre, par l'argent, on les achète financièrement.
On achète les responsables, mais pas seulement en France, M. Schröder, l'ancien Chancelier autrichien, M. Schüssel, François Fillon, le premier qui a développé, bien avant l'élection présidentielle de 2017, mis en évidence et exposé ses liens avec Poutine, qui a été reçu en 2018 dans la maison personnelle de Poutine.
> Ne confondons pas deux choses : d'une part, la Russie avec son histoire, avec la géographie, avec les liens que nous avons pu avoir avec ce grand pays et que nous aurons de nouveau un jour, car nous allons, j'imagine, en parler et, d'autre part, la dictature de Poutine. Qui pouvait ignorer, au moins à partir de l'annexion de la Crimée, ce qui se passait ? Qui ? François Fillon s'est prononcé contre les sanctions en 2014. Il y a eu, au Parlement, un débat sur un texte, déposé par LR ou UMP à l'époque, demandant que l'on renonce aux sanctions.
Il y avait sûrement, à d'autres époques, à d'autres moments de guerre, des personnes qui étaient de bonne foi avec d'autres dictateurs, mais qui voyaient, là, leurs idées, leurs idéaux et, en réalité, elles étaient, se faisant, des ennemis de tout ce à quoi nous croyons et devons croire en France.

> Je ne trouve pas normal que l'on aille monnayer son carnet d'adresse, son influence auprès d'entreprises, notamment celles qui sont liées à des États étrangers avec qui nous sommes dans des situations de tensions extrêmement lourdes. Je trouve cela totalement anormal. Il paraît que c'est la mode maintenant, mais, vous savez, ce n'est pas la première fois que les Russes proposent de l'argent à des dirigeants politiques français et il est arrivé qu'ils disent non.

> Les Français ont tous vu. Qui peut dire que ce n'est pas Poutine qui a décidé de l'invasion de l'Ukraine sous vos yeux ? Sous les yeux ébahis de toutes les opinions, singulièrement de la nôtre et après que le Président de la République et d'autres dirigeants européens et du monde libre aient essayé d'empêcher, de dévier, de détourner cette volonté belliciste, mais, quand on réfléchit, tout d'un coup, c'est un paysage qui vient de se dévoiler et ce dévoilement montre que c'est quelque chose qui se préparait depuis des années.

> Nous sommes sur un plateau de télévision, mais ce dont nous parlons, c'est de la guerre nucléaire. Il y a deux puissances, plusieurs puissances, et la France en est une libre de son choix, mais vous voyez bien que, dans les arsenaux nucléaires, il y en a deux de première importance et capables de faire sauter la planète, en tout cas une grande partie, ce sont les arsenaux russes et américains.

> [Utilisation des armes nucléaires] C'est ce que Poutine a dit sur vos écrans. Je ne prête aucune intention. J'ai écouté, stupéfait, cette fameuse conférence de presse dont je parle entre Poutine et le Président de la République française. C'était l'affrontement de deux volontés qui refusaient de céder un pouce et, heureusement. Dans cet affrontement, Poutine a dit : "Avez-vous en tête que nous pouvons vous vitrifier ?".

> Le piège est de dire: soit vous appuyez sur le bouton pour déclencher la bombe atomique, soit vous abandonnez l'Ukraine. La solution alternative, c'est le rapport de forces avec d'autres armes que la bombe nucléaire et c'est que nous sommes en train de faire avec les sanctions financières et avec des livraisons d'armes à l'Ukraine. Avez-vous entendu le Président ukrainien ? Il a dit que, dans cette affaire, le Président de la République française est le véritable ami de l'Ukraine et, en effet, nous livrons - pas seulement nous, puisque j'ai lu que même le Portugal a décidé de livrer des armes à l'Ukraine, tout comme beaucoup de pays européens - des armes qui sont des armes de défense, pour se défendre comme l'on peut. Quoi qu'il en soit, je ne crois pas une seconde qu'il n'y ait rien d'autre à faire que la bombe atomique.

> [Guerre nucléaore] C'est une vraie menace et je n'ai jamais, de toute mon histoire personnelle, pensé que cette menace avait disparu, car je sais ce qu'est la folie des hommes et je sais ce qu'est la folie des engrenages. Nous en avons connu d'autres dans l'histoire. Je n'ai donc jamais écarté cette menace, ce danger. Et encore moins là, évidemment. Je pense que c'est une grave menace. Je considère que ce que Poutine a fait dénote un déséquilibre personnel, une dérive profonde d'un homme qui décide qu'après tout, il va abandonner tous les accords, tous les traités, tous les principes que nous avons, depuis des années et des décennies, décidés ensemble, car il a cette folie de refaire de son pays l'empire qu'il fut.
Je sais que le Président de la République a toujours pensé que le risque existait et avec une inquiétude plus grande qu'aucun de ceux qui l'entouraient, mais il n'a jamais voulu abandonner la piste d'un apaisement. Lorsque l'on arrive à des paroxysmes, car c'en est un, d'enfermement, dans une logique qui n'a plus rien à voir avec le réel, et la capacité d'entraîner son pays dans cette logique, car sa dictature s'est, par exemple, construite sur le fait qu'aujourd'hui, les Russes ne savent pas, vous m'entendez, ne savent pas que l'on envahit l'Ukraine.

> Aujourd'hui, les Russes ne savent pas, car leurs médias ne leur disent pas, qu'il y a une attaque contre l'Ukraine et contre Kiev. On leur dit qu'il y a, au Donbass, une intervention militaire pour mettre fin à des exactions. C'est cela qu'on leur dit. Que l'opinion politique russe puisse être interdite de la connaissance des événements que son pays est en train de conduire à ses portes et faisant courir un risque au monde, vous voyez bien qu'on a, là encore, un indice du caractère complètement confisqué de ce régime.

>  [Guerre de la Russie contre l’Ukraine] L'Ukraine ne peut probablement pas emporter la guerre immédiate, mais je vous dis que la décision de Poutine condamne, 1, d'une certaine manière, l'Ukraine, mais, 2, à terme, aussi la Russie et son régime. Cette décision condamne probablement Poutine lui-même, car je ne connais aucun exemple de ce type de décision qui débouche, au bout du compte, sur quelque chose de positif, d'heureux, d'apaisé. Lorsque l'on sème, à ce point, l'orage, on récolte le pire, y compris pour soi-même. Oui, je pense donc, en effet, que Poutine a perdu le sens du réel, enfermé dans ses palais depuis des années, avec tous les éléments de la puissance qu'il a rétablie sur l'idéologie du KGB.

> Vous savez que le Président de la République l'avait dit il y a plusieurs années. Il avait dit que l'OTAN était en état de mort cérébrale et je crois que c'était juste. Oui, je crois que nous avons à reconstruire, mais à une condition, c'est que nous ne considérions pas que la nécessité de reconstruire devrait aujourd'hui nous entraîner à la passivité, au fatalisme et à l'acceptation, ni l'un, ni l'autre. Nous avons été dans cette situation il y a plusieurs années, notamment en raison des forces occultes que j'évoquais, dirigées par Moscou, qui ont convaincu tout le monde qu'après tout, il fallait revenir à la normale, que les annexions, les prises de contrôle souterraines, ce n'était pas si grave, qu'au fond, nous n'y comprenions pas grand-chose et c'est la vérité.

> [Comparaison entre Vladimir Poutine à Hitler] Non, ce n'est pas simpliste. C'est une comparaison que la réalité appelle évidemment. Personnellement, je ne l'ai pas faite, car je pense qu'il ne faut pas aller encore plus loin que le point dramatique auquel nous sommes arrivés. Je pense que, chaque fois que des dictateurs décident de favoriser leur espace vital, comme on disait en Allemagne à une certaine époque, de s'étendre et de retrouver je ne sais quelle mythique possession et qu'ils le font avec tant de violence et tant de ruses, alors, oui, cela rappelle évidemment d'autres exemples historiques.
(…) Ce à quoi nous faisions allusion, là, c'était Munich. Dans la folie d'Hitler, il y avait des gradations et Dieu sait que ce n'est pas pour adoucir le jugement que je dis cela. Il y avait des gradations dans sa folie et la gradation ultime, c'était la volonté d'effacer le peuple juif de l'histoire du monde. Je ne confonds donc pas les tentatives d'invasion, de prise de contrôle, d'envahissement de pays voisins, avec cette dramatique Shoah.

> Je pense qu'il existe des lois et une justice. Il existe des autorités audiovisuelles. Qu'elles fassent leur travail. En effet, je pense qu'il y a, au vu et au su de tous, une chaîne ouvertement russe et Poutinienne, qui est payée par le pouvoir russe, ce que tout le monde sait. Cela pose des questions. Dans les sanctions, il peut y en avoir de cet ordre et Dieu sait que je ne suis habituellement pas pour la censure.

> Nous devons faire notre devoir. C'est la guerre, il y a des réfugiés. C'est sur cela que nous sommes construits. J'ai reçu, à Pau, plusieurs propositions de familles qui se disent prêtes à accueillir des familles ukrainiennes pendant la durée de cette crise si difficile.

>  [Guerre de la Russie contre l’Ukraine] Les mesures de précaution sont prises. Dans cette affaire, l'idée de notre sécurité collective, parce qu'il ne s'agit pas seulement de la France, vous savez bien le propre de ces armes, c'est qu'elles sont peu localisées étant donné leur puissance et que notre atmosphère, par exemple, est une. Et, donc, je n'ai aucun doute que les précautions nécessaires sont prises.

> La France n’est pas en guerre mais l'Ukraine est, en effet, l'objet et le lieu d'une guerre. On a l'air de mettre en doute… Un pays qui masse 200.000 soldats à ses frontières, avec l'armement le plus puissant que l'on puisse trouver en termes de blindés, d'aviation, d'hélicoptères, en termes de roquettes ‑ qui d'ailleurs sont moyennement précises d'après ce que je vois, ‑ ce pays-là déclenche une guerre, ce qu'il a fait. Il essaie, par sa propagande, de faire croire que c'est une opération spéciale. Ce n'est rien de tout cela. C'est une guerre, désormais, généralisée, puisque hier, Poutine a donné l'ordre de généraliser l'attaque contre l'Ukraine et c'est la première guerre de cette ampleur sur le continent européen depuis la fin de la guerre mondiale.

> La France n'est pas en guerre, mais l'Ukraine est l'objet d'une guerre dont il serait scandaleux que nous niions la gravité, l'importance historique et les dangers qu'elle recèle de l'aveu même, je répète les propos qui ne sont pas les miens, ce ne sont pas des propos personnels, ce sont ceux de Vladimir Poutine lui-même au micro.

> Que le Président de la République, d'ici au 4 mars, saisisse ou crée une occasion de communication avec les Français pour leur dire le plus simplement du monde pourquoi il a décidé de se présenter à cette élection, je n'ai pas beaucoup de doute sur le fait que ce soit nécessaire. Le contexte change le style, les approches, l'attitude, le climat, l'ambiance, mais ne change pas la nécessité de la déclaration de celui qui est Président de la République et qui aura à dire aux Français, qu'il a décidé de se présenter et pourquoi. Cela me paraît la chose la plus normale du monde.

> Rien ne me fait plus rire intérieurement, me "gondoler" intérieurement que cette affirmation que vous avez reprise qu'il n'y avait pas de campagne ! Avez-vous l'impression que depuis des mois, le Président de la République est à l'abri des critiques ? Avez-vous l'impression que ses adversaires, en raison du fait qu'il n'a pas déclaré sa candidature ont retenu leurs critiques, leurs injures, leurs insultes ?

> Vous êtes dans une situation où le monde entier est menacé par une guerre déclenchée par un dictateur au vu et au su de tout le monde. Il se trouve que ce régime et cette personnalité ont été soutenus avec toutes les révérences que l'on peut imaginer par des responsables politiques qui sont candidats à l'élection présidentielle. Je m'arrête une seconde sur la situation que vous avez décrite et votre question. Il y a 5 ans, François Fillon aurait pu être élu Président de la République ? Oui. Il a été troisième à cette élection. Il a réalisé 20 % et aurait pu être élu. Dans quelle situation serions-nous aujourd'hui ? Je dis que la situation de la France et de son Président ne seraient pas les mêmes, étant donné les relations assumées antérieures, j'allais dire, exhibées. Je vous rappelle que Poutine a pris position publiquement pour Fillon au moment de l'élection en 2017.

> La question de la démocratie en France est précisément l'un des éléments qui nous permettront, j'espère un jour, de réconcilier le pays. Nous avons un pays qui est puissamment fracturé, des personnes qui ne considèrent plus appartenir au même ensemble et nous sommes menacés, nous l'étions, d'avoir deux ou trois des candidats principaux, c'étaient trois quand je me suis exprimé et deux aujourd'hui…
Nous avions trois candidats qui menaçaient de ne pas pouvoir être candidat à cette élection alors même qu'ils représentaient additionnés quelque 15 millions de voix, soit 40 % des suffrages. Cette situation, à mes yeux, est inacceptable. Je sais bien que beaucoup de personnes se moquent de la démocratie pourvu que leurs idées triomphent. Il y a des candidats qui disent : «mais pourquoi leur donnerait-on des signatures ? Il faut les exclure de cette élection !» Ce n'est pas mon point de vue. Je suis ‑ vous l'avez rappelé ‑ radicalement opposé aux thèses de ces trois candidats et, cependant, je dis qu'il faut qu'ils participent à cette élection.
Et comme ils étaient menacés de ne pas pouvoir le faire, position exprimée publiquement et dont je sais qu'elle était vraie, puisqu'il leur manque plusieurs dizaines, près d'une centaine de signatures au dernier décompte à chacu, j'ai dit : «c'est impossible». Moi, comme citoyen, je considère que je ne peux pas défendre devant mes concitoyens de toutes opinions, l'idée que le Président de la République française serait élu dans une élection de laquelle les principaux candidats seraient exclus.
Des personnes s'en accommodent, moi pas ! Et c'est la raison pour laquelle j'ai lancé un appel qui a eu un succès remarquable - je crois pouvoir le dire - puisque l'on approche des 400 élus qui ont adhéré à "notre démocratie.fr". Ils vont l'utiliser eux-mêmes. Ce n'est pas moi, je ne suis pas chef de tout cela.
Donc, j'ai dit que nous devons assurer que les candidats principaux recevront leurs signatures. J'ai réuni vendredi soir, un très grand nombre puisqu'ils étaient près de 150, par visio, les élus qui participent à ce mouvement et tous, unanimement, ont dit : «oui nous pensons que c'est ce qu'il faut faire. Oui il faut trouver une parade à la crainte des élus et spécialement des maires qui ont peur que l'on assimile leur signature à un soutien» et c'est pourquoi nous avons décidé de faire signer à tous, à ces centaines d'élus, une déclaration disant : «c'est pour sauver la démocratie, mais nous, notre signature ne vaut pas soutien». On peut être en désaccord et, évidemment, je ne me défilerai pas.
Nous allons sauver ceux qui, pour l'instant, ne les ont pas. Après, il y aura peut-être des signatures pour les autres. Moi, j'ai décidé de prendre ma part de cette charge et cela ne correspond pas exactement au rêve que j'ai de l'engagement politique. Je donnerai ma signature à Mme Le Pen.

> Je pense que l'élection présidentielle serait en danger, si les candidats principaux ne pouvaient pas se présenter et qui portent des courants dont vous voyez bien quelle est la dynamique alors même que je trouve ces courants, pour moi, insupportables. Mais je vous ai dit, il manque 85 signatures à chacun. Cela veut dire qu'au bout du compte, il faudra 170 signatures pour qu'ils puissent accéder à cette élection, même un peu moins, parce qu'ils vont en trouver encore. Cela signifie donc qu'il restera des signatures, que la déclaration de garantie d'impartialité : "je signe, mais je ne soutiens pas" sera valable. Donc, il est possible qu'une partie de ces maires décide de parrainer quelqu'un d'autre.

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> En cette période troublée, nous sommes plus que jamais aux côtés du monde agricole : pour protéger notre souveraineté alimentaire, nos savoir-faire et nos emplois!

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> j'intervenais à l'Assemblée Nationale sur l'avenir du jeu vidéo comme industrie culturelle et créative. Enjeu de la formation publique, environnement fiscal pour soutenir l'essor de la filière, investissement d'avenir avec la Banque d’investissement public et France 2030...
Secteur incontournable des industries culturelles et créatives, le jeu vidéo affiche une croissance de 10% et un CA de 5,3 milliards €. Il emploie aujourd'hui en France près de 15 000 personnes hautement qualifiées.
La France a tout pour être le 1er pays européen du jeu vidéo!

> [Agriculture] Réconcilier citoyens et consommateurs, travailler à la transformation des filières avec les éleveurs : la fin de la castration à vif des porcelets et du broyage des poussins en France en est la démonstration.

> [Agriculture] Protection de la rémunération des agriculteurs (qui enfin corrige la loi LME !), hausse des retraites agricoles et de celles des conjoints, France Relance, France 2030, indemnisation des épisodes de gel, réforme de l'assurance récolte...

 

● Parti radical
Pour le Parti radical, comme l'a annoncé Emmanuel Macron. il est évident que la France, comme tous les autres pays européens, doit prendre sa part pour assister la population ukrainienne et accueillir des réfugiés.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> Alors que les décisions majeures de l'UE se succèdent et que le Parlement européen se prononcera la semaine prochaine sur la guerre en Ukraine, mon groupe Renew Europe demande aux Etats et aux institutions européennes d'agir autour de 3 principes directeurs pour la sortie de crise.
1. Blocus total de la Russie
- Soutien à l'exclusion de la Russie de SWIFT et au blocage de la banque centrale russe
- Blocus commercial de la Russie
- Mutualisation européenne des coûts du blocus
- Renforcement des sanctions contre les oligarques et proches de Poutine
2. Soutien massif de l'UE à l'Ukraine
- Activation du mécanisme de protection civile et assistance financière
- Fourniture d'équipements militaires
- Un mécanisme de solidarité pour les réfugiés
- Réaffirmation de l'aspiration européenne de l'Ukraine et soutien à son statut de candidat.
3. Renforcement de la capacité de l'Union européenne à agir
- Augmentation des budgets nationaux de défense et du fonds européen de défense
- Assurer l'indépendance énergétique de l'Europe
- Fin de l'unanimité au Conseil sur les affaires étrangères pour garantir l'autonomie stratégique de l'UE.

 

Nathalie Loiseau
> [Opinion: L’Europe puissance est née ce soir]
Il aura fallu une guerre. Il aura fallu que Vladimir Poutine ordonne à ses troupes d’envahir l’Ukraine pour que le monde se réveille. Pour que Joe Biden, qui ne pensait plus qu’à la Chine, mesure combien la Russie restait menaçante pour la paix dans le monde. Pour que le lien transatlantique se resserre. Pour que Boris Johnson retrouve le besoin de se coordonner avec les Européens. Et surtout, pour que l’Union européenne apprenne, comme le demandait Josep Borrell, à parler le langage de la puissance.
Il a suffi de quelques jours, entre la reconnaissance par la Fédération de Russie des républiques fantoches de Donetsk et Louhantsk et l’arrivée des chars russes dans les faubourgs de Kiev, pour que la Commission européenne tienne enfin la promesse de sa présidente Ursula Von Der Leyen et devienne véritablement géopolitique. En quelques jours, l’Europe est sortie de sa torpeur. Elle a commencé en douceur, par un boycott des produits issus du Donbass séparatiste et l’allongement de la liste des oligarques sous sanction. Puis tout s’est accéléré : la Russie se retrouve massivement déconnectée du système de paiements internationaux, empêchée de convertir ses réserves en devises, privée de produits de haute technologie, en bute à une mise au ban économique et financière sans précédent.
Mais l’Union européenne ne s’en est pas tenue à ce qu’elle sait faire de mieux, l’arme de l’économie et du commerce. Certes, elle n’a pas envoyé de troupes en Ukraine. Les Etats-Unis non plus. Mais elle est allée sur un terrain qu’elle n’avait encore jamais osé explorer. Elle a fermé son espace aérien, tout son espace aérien, à tous les aéronefs russes, publics ou privés. Plus d’atterrissage, plus de décollage, plus de survol, ni pour Aeroflot, ni pour les jets privés des milliardaires. Elle a aussi décidé d’envoyer des armes à l’Ukraine, en ayant recours à la Facilité Européenne de Paix. Il faut mesurer ce que cela veut dire. Pendant des années, les eurocrates ont assuré que les traités empêchaient l’Union de s’approcher un tant soit peu du secteur de l’armement. C’était faux, abusif et idéologique, mais ils l’assuraient la main sur le cœur. Puis est venu le Fonds européen de Défense, parfaitement conforme aux traités et destiné à financer des efforts conjoints de recherche et de développement de nouveaux matériels militaires. Il a fallu des années pour le négocier, l’adopter et le mettre en place, nous y sommes depuis quelques semaines. Ensuite il s’est agi d’inventer la Facilité Européenne de Paix, pour aider les pays avec lesquels nous avons des relations privilégiées en leur fournissant des matériels militaires. Nous avions enfin compris que former des armées sans leur fournir d’équipement n’avait guère de sens. Là encore, la négociation fut interminable, difficile, certains pays demandant à ne pas participer de cette initiative pourtant indispensable, d’autres ne donnant leur accord qu’à la condition expresse que l’on ne parle que d’équipements non létaux. En gros tout sauf des armes.
Il a fallu une guerre en Europe pour lever ces réticences. Depuis ce soir, l’Union européenne s’est décidée à envoyer en Ukraine autre chose que des casques et des lunettes de protection. Cela ressemble à un détail , pourtant c’est la fin d’un tabou.
Mais la guerre ne se mène pas seulement sur le champ de bataille. Là encore, l’Europe l’a compris et a franchi une étape majeure, indispensable, celle de l’interdiction de diffusion sur le sol européen de Russia Today et de Spoutnik, les deux navires amiraux de la propagande russe et de la désinformation made in Moscow. Il a fallu une guerre pour que l’on comprenne que le mensonge et la manipulation délibérés n’avaient rien à voir avec la liberté d’expression. Il a fallu que l’Ukraine soit sous les bombes et que Russia Today sombre dans une propagande hideuse où l’agressé devenait l’agresseur, la victime le coupable, pour qu’on se souvienne de ce que la présidente de RT avait toujours dit: que pour elle et pour ses maîtres, l’information était une arme de guerre.
Pour que l’Union européenne accepte enfin de se faire respecter, il a fallu une guerre et il a fallu que l’Allemagne se fasse violence. Cela ne s’est pas fait sans mal, le chancelier Olaf Scholz n’ayant pris ses fonctions que très récemment et devant conduire une coalition sans précédent. Mais cela s’est fait et c’est cet attelage de Verts, de Libéraux et de Socio-Démocrates qui a décidé ce à quoi Angela Merkel s’était toujours refusée : suspendre le gazoduc Nordstream 2 qui devait acheminer le gaz russe vers l’Allemagne sans passer par l’Ukraine. Encore un effort et quelques hésitations et Berlin a fini par accepter que l’Europe « débranche » deux tiers des banques russes de la messagerie SWIFT. Et enfin, ultime révolution culturelle pour une Allemagne pacifiste depuis 1945 et proche de la Russie depuis des décennies : le chancelier a annoncé que des armes seraient livrées à l’Ukraine et que le budget de la Bundeswehr serait enfin augmenté de manière significative.
Pour que l’Allemagne et l’Europe bougent, il a fallu une guerre mais il a fallu aussi le courage exemplaire du Président Zelensky, ce drôle de chef d’Etat qu’on n’avait pas vu venir et qu’on avait moqué, pensez donc, un humoriste à la tête d’un État menacé par la Russie ! Aujourd’hui Volodymyr Zelensky force le respect et avec lui tout un peuple qui n’a jamais été aussi uni pour défendre sa patrie. Ce peuple avait déjà fait la révolution en 2014 en brandissant des drapeaux européens. Ce peuple nous ressemble et l’Europe le fait rêver. Nous n’avons pas envie de le décevoir et c’est sans doute ce qui a fait bouger les dirigeants européens après avoir ému les opinions publiques.
De son côté Vladimir Poutine jouit peut-être d’une supériorité militaire écrasante mais pour l’heure il a ruiné la Russie. Il a ruiné son image et passe aux yeux du monde pour un dictateur paranoïaque. Il a perdu le soutien de tous ceux, responsables politiques européens, journalistes, faiseurs d’opinion, dont il avait conquis les faveurs depuis des décennies et qui n’osent plus en dire du bien. Il a ressoudé l’Alliance atlantique, donné des envies d’entrer dans l’OTAN à la Finlande, d’expédier des armes à l’Ukraine à la Suède et fait plus en quelques jours pour la défense européenne que nous tous en plusieurs années.
L’Union européenne se bâtit dans les crises, cela n’a rien de très original de le répéter. Comme pour le COVID et alors qu’on en sort a peine, la guerre d’Ukraine oblige l’Europe à progresser dans un domaine où elle s’était peu aventurée jusqu’à présent, la santé dans un cas, là défense dans l’autre. Soudain nécessité fait loi et il faut reconnaître à Ursula Von Der Leyen d’être la femme de la situation : après le plan de relance, après les achats de vaccins, les sanctions contre la Russie et les progrès de l’Europe de la Défense porteront sa marque et contribueront à son bilan.
Alors bien sûr, tout cela aurait pu être fait plus tôt. On m’a beaucoup entendu plaider pour des progrès rapides dans la défense européenne en rappelant qu’il vaut mieux réparer son toit quand il fait beau que quand il pleut. Combien de fois ai-je répété que si l’Europe progressait dans les crises, en matière de défense, il était déraisonnable d’attendre un conflit armé pour être prêts.
Il aura fallu une guerre pour que sonne en Europe la fin d’une innocence qui, si nous n’agissions pas, virerait à la culpabilité.

> En voyant la ville de Kharkiv martyrisée par des bombardements, cela exige qu'on puisse venir en aide à un pays qui demande à se défendre. Il y a une exigence morale qui ne fait pas de doute, Poutine ne respecte que la force.

> J’invite ceux qui font métier de critiquer tous les jours une Union européenne qu’ils accusent de tous les maux à regarder Volodymyr Zelensky, dans une Ukraine bombardée, rêver de la rejoindre, l’Union européenne de tous ses espoirs. Aimons l’UE autant que l’aiment les Ukrainiens.

> Les pays baltes le savent mieux que personne: la désinformation est une arme de guerre, que les réseaux sociaux n’ont pas assez empêché de nuire. Au moment où l’Ukraine est attaquée, il est temps que les plateformes prennent leurs responsabilités.

> Ne perdez pas de temps à écouter Zemmour, on vous résume :
- Poutine est un démocrate
- Il ne faut pas armer l’Ukraine.
Il a dit exactement cela. Pas il y a un mois ou un an, ce matin. Même les Munichois ne devaient pas dire ça.

> Souvenons-nous que l’année a commencé sur une polémique absurde parce que certains membres de l’opposition ne voulaient pas voir le drapeau européen flotter sous l’Arc de Triomphe, même une journée. Souvenons-nous que le peuple ukrainien le brandissait, ce drapeau, à Maidan en 2014.

 

Pascal Canfin
> Nous allons soutenir aujourd’hui au Parlement européen le passage de l’Ukraine au statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne. A ne pas confondre avec le fait de demander son adhésion immédiate ce qui n’est pas possible.

> Après la crise Covid19 qui a vu naître le premier plan de relance européen de 750 mds d’euros, la guerre en Ukraine transforme l’Europe en une véritable puissance géopolitique. Nous sommes au rendez-vous de l’Histoire.

> Climat : le GIEC s’alarme des conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud.

 

 

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