lundi 28 mars 2022

Vues du centre. Quand le Sénat se fourvoie en s'érigeant en tribunal politique

Par Jean-Louis Pommery

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-Louis Pommery est directeur des études du CREC.

Le Sénat

Voici, comme par hasard, un rapport du Sénat issue d’une commission d’enquête dont le président est un membre de LR et le rapporteur un élu communiste, qui analyse la gestion du gouvernement actuel concernant l’utilisation de cabinets de conseil privés pour aider l’action publique, une pratique qui a toujours existé.

Comme par hasard, ce rapport n’est guère favorable au gouvernement, il est même complètement à charge, ce qui n’étonnera sans doute que ceux qui ne savent pas que la grande majorité des sénateurs sont des adversaires – le mot est choisi – du pouvoir en place.

Comme par hasard, ce rapport est publié quelques jours avant le premier tour de la présidentielle et l’opposition se met, comme par hasard, vent debout contre Emmanuel Macron, parlant de «scandale d’Etat» suivie, comme par hasard,  par une partie des médias trop contente de pouvoir enfin tenter de trouver après cinq années de recherches effrénées mais infructueuses, l’affaire qui va faire chuter le chef de l’Etat et empêchera sa réélection.

Mais, on l’a bien compris, le hasard n’a évidemment rien à faire dans l’histoire contrairement à la manipulation qui, elle, est omniprésente.

Si l’on veut bien comprendre ce qui se trame derrière cette énième attaque venue du Sénat, il faut se souvenir que cette assemblée s’est érigée depuis cinq ans en véritable tribunal d’un président et d’une majorité à l’Assemblée nationale élue au suffrage universel ce que le Sénat absolument pas, faut-il le rappeler à ses membres.

Un Sénat dominé largement par la Droite et la Gauche qui, dans un déni complet de respect de ceux qui les ont élus, se sont souvent liguées de concert pour créer des commissions d’enquête à charge contre Emmanuel Macron et son gouvernement, de voter des textes qui allaient à l’encontre de l’action gouvernementale simplement par faire de l’opposition systématique et à faire constamment de l’obstruction en particulier en refusant d’adopter les réformes constitutionnelles pour une pratique politique plus démocratique, ce qui en dit long sur l’esprit qui l’anime.

Des mesures qui avaient été approuvées par une majorité de Français, ce qui en dit long sur le mépris de la démocratie des sénateurs.

On appelle cela des allés de fait, ce qui déshonore un peu plus leur pratique de la politique.

Des personnages – comme le LR Philippe Bas, ancien directeur de campagne de François Fillon, qui tenta de faire des agissements erratiques de Benalla une affaire d’Etat ou le socialiste Patrick Kanner dont la haine vis-à-vis de Macron a tourné à l’obsessionnel – ont sans cesse tenté de déstabiliser un pouvoir démocratiquement élu comme l’aurait fait une vulgaire officine de propagande.

Sans oublier le transparent président du Sénat, Gérard Larcher, dont la dernière sortie médiatique a été d’affirmer que si Macron était réélu, c’est-à-dire s’il obtenait une majorité de voix à la présidentielle, il n’aurait aucune légitimité!

Des propos tellement scandaleux et outranciers pour un homme qui occupe un poste aussi élevé de la république qu’on se demande comment il n’a pas démissionné de ses fonctions.

Au moment où leurs candidats à la présidentielle sont en difficulté, voire en perdition, dans les sondages, les sénateurs LR et PS avec ceux de l’UDI, du PC et d’EELV devraient avoir honte de faire de leur assemblée un instrument politicien aux aussi basses besognes.

Et de donner une image piteuse de la politique.

Jean-Louis Pommery

 

 

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