samedi 23 mars 2024

Propos centristes. France – Réduction des déficits publics / Pas d’augmentation d’impôts / Elections européennes / Condamnation de l’attentat islamiste de Moscou / Economiser l’eau / Proportionnelle / Congrès du MoDem…


Voici une sélection, ce 23 mars 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> La France condamne avec fermeté l’attaque terroriste revendiquée par l’État islamique à Moscou. Solidarité avec les familles des victimes, les blessés et le peuple russe.

> Il y a six ans aujourd’hui, le Colonel Arnaud Beltrame s'avançait, donnant sa vie pour en sauver une autre. Le courage en héritage.

> [Réduction des déficits publics] Le gouvernement devra compléter son effort face à la dégradation des finances publiques. Le Premier ministre est totalement conscient, avec son gouvernement, de la situation et l'a prise à bras-le-corps dès le début avec de premiers choix pour «réduire les dépenses de dix milliards d'euros cette année. (…)
Il faudra qualifier la magnitude de l'ajustement qu'il faut faire et il faudra ensuite le compléter dans toutes les actions utiles de la dépense publique. (…) Il faut voir la magnitude, la raison de ce dérapage et voir derrière d'où il vient et donc qui y contribue. (…) La dépense publique n'est pas faite que de la dépense d'État.

 

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste] 

Gabriel Attal Premier ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> Ma génération n'a connu ni le service militaire, ni la guerre. Pour elle, la paix en Europe était un acquis. Alors que certaines puissances cherchent à nous imposer un nouvel ordre international fondé sur la loi du plus fort, nos forces armées sont vitales pour défendre nos intérêts, nos valeurs et notre souveraineté.
Pour mon premier déplacement auprès des Armées en tant que Premier ministre, j’ai tenu à me rendre sur la base aérienne de Lyon–Mont Verdun, centre névralgique de notre sûreté aérienne. J’y ai salué le courage et l’engagement de l’armée de l’Air et de l’Espace, qui garantit notre posture permanente de sûreté aérienne.

 

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique
> [Réduction des déficits publics] Nous avons un cap très clair: revenir sous les 3% de déficit public en 2027. Il faut le faire avec méthode, sérieusement, avec détermination, mais il ne faut pas céder à je ne sais quelle précipitation ou inquiétude. (…)
La responsabilité, ce n'est ni l'austérité, ni le laisser-aller, c'est tenir nos objectifs de finances publiques dans des circonstances qui sont plus difficiles, circonstances de finances publiques et géopolitiques.
> [Impôts] Les impôts n'augmenteront pas. C’est un engagement (...) pris avec le président de la République, tout simplement parce qu’ils sont déjà très élevés. Nous les avons fait baisser depuis 2017 et il serait incohérent d'augmenter les impôts. Ce n'est pas la bonne solution, c'est une solution de facilité.

> À toutes nos entreprises, voici deux nouvelles mesures pour vous simplifier la vie : À partir de 2027, en cas d’arrêt maladie d’un employé, vous n’aurez plus à le déclarer auprès de la sécurité sociale pour lui permettre de toucher ses indemnités. Le dossier d’arrêt de travail fourni par le salarié et le médecin suffira. À partir de 2027, vous n’aurez plus besoin de réimprimer l’attestation d’assurance chômage pour la remettre au salarié. Là-aussi les informations transmises par le salarié à France Travail suffiront. Grâce à ces deux mesures, ce sont 40 millions de documents par an qui seront supprimés. Du temps gagné. De l’argent économisé. Ces mesures font partie du chantier simplification que je présenterai avant l’été pour simplifier drastiquement la vie des entreprises.

> La baguette a été inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco. La France est championne du monde de boulangerie. Elle est championne du monde de la chocolatine et du pain au chocolat. Tout cela grâce au savoir-faire de nos 33 000 boulangers. À eux : Merci. Nous serons toujours à leurs côtés pour les accompagner et leur simplifier la vie.

> Le RN ne cesse de critiquer la politique économique de la majorité. Mais ce que vous proposez pour nos TPE et PME, par exemple sur le franchissement des seuils, le Gouvernement l’a déjà fait en 2019. Et en mieux. Et le RN a voté contre! Ses propositions économiques, ce sont les chefs d’entreprise qui en parlent le mieux: «il y a un souci de cohérence»!

> Bas les masques sur les extrêmes ! Bas les masques sur le populisme ! Bas les masques sur ceux qui affaibliront la France et l’Europe. À nous, majorité, de les démasquer et de montrer le vrai visage de ces partis qui jouent contre la France ! À nous, majorité, de proposer et de montrer combien nous avons besoin d’Europe et combien nous avons besoin de mieux d’Europe ! Soyons ambitieux pour la France et pour l’Europe !

> Il est indispensable de se mobiliser pour les élections européennes du 9 juin ! Il faut prendre cette élection avec gravité et aller chercher chaque voix. Un seul tour, un seul bulletin : celui de Valérie Hayer! Il en dépend de l’avenir de la France et de l’Europe dans le monde de demain.

 

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> Une nouvelle fois, les services de renseignement du ministère de l’Interieur démontrent leur efficacité face à la menace terroriste. Un adolescent potentiellement très dangereux a pu être interpellé dans le Nord, grâce à leur important travail en amont.

 

Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
> Les Etats membres de l’UE viennent d’approuver le règlement créant un espace européen des données de santé ! L’Europe crée ainsi un cadre cohérent, fiable et sécurisé des données de santé au service des patients et des soignants. Une avancée majeure et concrète à venir pour l’Europe de la santé !

> Contre les déserts médicaux, une solution : former, former et encore former dans les territoires!

> Ma priorité est d’améliorer l’accès aux soins. C’est ce que l’on fait en mettant en place des services d’accès aux soins (SAS) dans tous les départements de France, à la demande du premier ministre.

> En France, nous n’obligeons pas les professionnels de santé à s’installer sur tel ou tel territoire. Mais nous estimons en revanche qu’il est primordial que les étudiants puissent être formés partout sur le territoire : c’est en étudiant sur un territoire, en y vivant, que l’on a ensuite l’envie d’y construire sa vie personnelle et professionnelle. C’est pour cela que nous développons ces formations dans les territoires, pour cultiver ces liens.

> Les troubles du neurodéveloppement et de l’autisme est un sujet important, car ces troubles touchent entre 1 et 2 % de la population et que la tendance est à la hausse dans tous les pays. Je suis très attachée à ce travail de repérage précoce. C’est un enjeu majeur d’accompagnement mais aussi de réflexion sur le projet de vie de ces personnes pour pouvoir travailler et s’engager dans une démarche d’autonomie. Il faut des dépistages plus précoces et précis pour mettre fin aux errances de diagnostic et agir sur les surhandicaps qui pourraient en découler. Moins on perd de temps, plus on a de chances d’apporter des réponses adaptées.

> [Pacte régional d’investissement dans les compétences (Pric)] C’est une des réponses de l’État pour atteindre le plein-emploi en France. L’idée est de travailler avec les demandeurs d’emploi les plus éloignés du marché du travail. (…) On a besoin de compétences dans des filières stratégiques dans les territoires et on rencontre des chefs d’entreprises qui n’arrivent pas à recruter. (…)
Le nouveau Pric est recentré sur ces publics prioritaires : les personnes les moins qualifiées de niveau infra-bac ; les jeunes jusqu’au niveau bac + 2 et sans conditions de diplôme, les bénéficiaires du RSA, les seniors de plus de 55 ans et les travailleurs en situation de handicap. (…)
Nous sommes sur des formations très concrètes et des passages en entreprise. Je voulais souligner ce point : il y a une nécessité de bien mesurer, par l’immersion, l’intérêt du salarié et la façon dont celui-ci s’adapte aux attentes de l’entreprise. On va à un niveau de détail très fin pour être au plus près des besoins des entreprises et avoir des formations les plus concrètes possibles.
On les spécialise et ainsi on renforce leur employabilité. Il y a des besoins partout sur le territoire national de techniciens de la maintenance industrielle. »

> La clé du plein emploi, c’est l’insertion professionnelle des séniors. Notre objectif est de mettre en valeur les bonnes pratiques et de comprendre les freins spécifiquement français.

 

Nicole Belloubet, ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> Faire de l’École pour tous une réalité ! Pour les élèves, les parents et les personnels.

> S’en prendre à l’École de la République est absolument inacceptable. Face aux menaces numériques, nous assurons la sécurité de tous et recherchons les auteurs pour les sanctionner lourdement. Nous ne laisserons rien passer et renforçons la sécurisation des établissements.

> Nous devons absolument sécuriser tous les établissements scolaires.

> [Groupes de niveau à l'école] Je garantis que les groupes se mettront en place en 6e et en 5e, avec les moyens pour le faire. Nous avons souhaité mettre en place un véritable choc des savoirs.

 

Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> Il n’y a pas d’agriculture sans eau. En Lozère, à l’occasion de la Journée mondiale de l’Eau, pour échanger avec des éleveurs sur le défi du pastoralisme et les solutions engagées pour gérer les prélèvements d’eau aux fins d’abreuver les troupeaux l’été. Un partenariat exemplaire entre département, communauté de communes, Etat, chambre d’agriculture et agence de l’eau. L’occasion également d’évoquer le chantier de la simplification que je porte au niveau européen. La Commission européenne a répondu à la demande portée par la France de simplification des règles de la PAC dite BCAE 9. Le recours au labour sera facilité sur les prairies sensibles en cas de dommages liés aux sécheresses et aux prédateurs. Des avancées concrètes pour les agriculteurs que nous comptons amplifier dans les jours à venir.

> [Gestion des prairies sensibles] On a obtenu des simplifications à l’échelle européenne grâce à un jeu de diplomatie agricole qui nous permet d’obtenir de labourer en période de sécheresse et de régulation du rat taupier qui vient détruire les prairies. On avait un système qui figeait les choses et empêchait la reconstruction des prairies. Il nous reste encore à obtenir des avancées d’assouplissement notamment pour les nouveaux installés qui veulent diversifier leurs productions.

> [Plan loup] Nous passons d’un classement du loup d’espèce «très protégée» à «protégée» pour assouplir le droit de prélèvement sans dire qu’il devient une espèce chassable. On paye la réussite de la réimplantation du loup. C’est très bien pour la biodiversité car la population croît mais sa réimplantation a atteint les limites de la supportabilité par l’élevage. Par ailleurs, on veut monter en puissance pour former plus de louvetiers. Nous avons pris en compte ces paramètres pour construire le nouveau plan national d’action pour le loup 2024-2029 en concertation avec les parties prenantes. (…)
Sur le loup, la démagogie serait de dire: il faut l’éradiquer. Ce n’est pas le sujet. Mais si je n’ai plus de pastoralisme en montagne, je n’ai plus de prairie sensible car elles vont devenir des friches provoquant des risques de feu de forêt. Les sujets écologiques, il faut les prendre dans la globalité. Je partage avec Christophe Béchu, le ministre de l’Écologie la préservation de la biodiversité et la perspective d’une transition écologique.

> L’agriculture est une priorité dans les situations de crises qu’elle traverse : des tempêtes, la maladie hémorragique épizootique, la crise viticole, la crise de la bio… Le budget du ministère de l’Agriculture, est, en effet, historiquement en hausse d’un milliard d’euros de crédits de paiement, sans compter les mesures d’urgence de l’ordre de 500 M€. Mais je suis solidaire des collègues et oui les finances de l’État sont très tendues.

> Pour la viticulture c’est une crise structurelle qui ne se règle pas d’un claquement de doigts. On a pris des mesures conjoncturelles : distillation de crise, fonds d’urgence pour alléger les trésoreries… les paiements sont en cours de déploiement. Pour le structurel, on négocie avec l’Europe pour une mise en application à l’automne des mesures d’arrachage différé avec la possibilité de replanter en diversifiant des cépages plus conformes à la demande des consommateurs ou en replantant autre chose que de la vigne. Le projet de loi d’orientation agricole va replacer l’agriculture au cœur des stratégies politiques avec un important volet installation/transmission et attractivité des métiers, ainsi qu’un autre sur la simplification

 

Rachida Dati, ministre de la Culture
> [Loto du patrimoine] Je me réjouis surtout que beaucoup de Françaises et de Français le fassent. De leur part, c’est un acte d’engagement envers le patrimoine. Je rappelle que depuis le lancement du jeu, 155 millions d’euros ont été recueillis, ce qui a permis de sauver plus de 500 monuments.

> Dans la consultation que j’ai lancée sur la ruralité, les élus nous font part des problèmes qu’ils rencontrent pour restaurer les églises ou leur petit patrimoine. Ils sont désarçonnés face à la complexité administrative. Je souhaite ici faire évoluer les missions des directions régionales des affaires culturelles, pour qu’elles accompagnent au mieux les élus ruraux dans le montage des dossiers d’aide à la restauration des monuments. Je vais d’ailleurs inciter les élus à demander plus de protection pour leurs monuments, ce qui permettra à l’État de mieux leur venir en aide.
Quand le patrimoine local est en déshérence, cela engendre chez les gens un sentiment d’abandon et de déclassement. Pourtant, le premier acte culturel, dans les territoires, c’est souvent le regard que l’on porte sur une église, un château ou une ancienne usine. Il faut rendre une fierté aux habitants, leur permettre de renouer avec leur histoire ou leurs souvenirs. On restaure pour transmettre aux générations qui viennent. Les monuments, même petits, sont une balise pour l’avenir. 52% de notre patrimoine se trouve dans des communes de moins de 2000 habitants, et on sait que c’est là que l’impact des restaurations est le plus fort. 150.000 personnes travaillent pour le patrimoine, qui génère 500.000 emplois en tout, autant que le secteur automobile.

> [Diagnostic de performance énergétique pour les petites maisons de caractère ou d’intérêt] J’ai repris la discussion avec Christophe Béchu, mon homologue en charge de la Transition écologique, afin d’envisager des évolutions du DPE adaptées au patrimoine rural ancien. Faut-il créer un DPE spécifique pour ce bâti ancien? C’est une question que je lui pose. En tout cas, si nous ne faisions rien, le risque serait que plus aucun propriétaire ne restaure sa maison de caractère, ou pire l’abandonne. Les propriétaires privés portent aussi une part d’intérêt général.

> [Réduction des déficits publics] Je suis solidaire du gouvernement et responsable politiquement, et j’ai donc participé à l’effort réclamé à tous les ministères. Mais je veux aussi rappeler que le budget du ministère de la Culture pour 2024 est un budget historiquement élevé. Cela m’a permis de mobiliser la réserve de précaution, ce qui a eu pour effet de compenser les baisses de crédits du patrimoine et d’éviter de compromettre les opérations en cours. C’est une question de priorités. Il faut maintenir en vie le patrimoine, car derrière, c’est toute une filière d’emplois, de tourisme, et de métiers d’art qui est en jeu. Le loto porte en lui une idée d’avenir, en insistant sur le volet valorisation et impact territorial.

> L’Arabie saoudite s’est engagé dans une mutation sociétale profonde, dans laquelle la culture tient une grande place. Il réclame à la France une expertise muséale, à travers l’agence Afalula - ce que nous faisons. L’Arabie saoudite se dit également prête à investir dans les monuments et les musées français. Ce qui ne me dérange pas car le patrimoine n’est, par essence, pas délocalisable. Il s’agit d’une coopération entre nos deux pays. Le mécénat est ouvert à tous! Je souhaite qu’il continue à se développer en France.

 

Sébastien Lecornu, ministre des Armées
> Accord avec mon homologue allemand concernant le lancement du projet MGCS, le char du futur. Charge industrielle partagée à égalité sur ce projet structurant pour notre coopération industrielle, nos armées respectives, la défense européenne et l’OTAN.

> Co-production en Ukraine : l’entreprise franco-allemande KNDS va créer une filiale au plus proche des besoins des armées ukrainiennes. Munitions ainsi que pièces détachées pour la maintenance des systèmes allemands et français présents en Ukraine. A terme, possibilité d’y produire des systèmes complets.

> Dans une dizaine d'années, le premier des quatre sous-marins lanceurs d’engins de troisième génération sortira des chantiers navals de Cherbourg. En service dans les Forces océaniques stratégiques, ils nous garantiront une capacité sous-marine de dissuasion souveraine et durable.

> Deux premiers Rafale de l'année 2024 livrés à Mont-de-Marsan. Ils seront portés au nouveau standard F4.1 : étape importante de l’intégration au combat aérien collaboratif. Treize nouvelles livraisons à venir en 2024, sur le total des 46 prévues en LPM.

 

Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, secrétaire général de Renaissance
> La France et l'Europe sont pleinement engagées pour renforcer l'ambition climatique mondiale et ainsi protéger nos concitoyens.

> Au Proche-Orient, le Conseil de Sécurité de l’ONU doit prendre ses responsabilités et adopter une nouvelle résolution. La France fera des propositions. J’ai échangé avec mes homologues palestinien, égyptien, algérien et jordanien pour avancer rapidement. C’est l’intérêt de tous.

 

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> C’était un engagement fort du Président de la République ! Nous dévoilons les 55 sites industriels qui s’engagent à réduire leur consommation d’eau. Des Bouches-du-Rhône au Calvados, du Jura au Puy-de-Dôme, ces sites représentent 25% de la consommation d’eau de l’industrie française, c’est considérable !

> Il y a eu 10 milliards d'euros de coupes budgétaires, dont 2 milliards chez moi, que j'assume

> [Plan Eau] Moins de 1% de nos eaux usées seulement, était réutilisées. En un an, on est passé de 33 à 700 stations d'épuration qui réutilisent l'eau.

> Si l'enjeu des Soulèvements de la terre est de sensibiliser l'opinion, super. Si c'est recommencer des débordements extrêmement violents, qu'ils s'abstiennent car ils ne rendent pas service à l'écologie.

 

Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques
> Cette élection européenne est historique, car elle détermine l’histoire de l’Europe.

> Près de 3 millions d’électeurs français ne sont pas encore inscrits sur les listes électorales. Grâce au travail que nous menons, le réseau France services informe désormais les Français sur les procédures d’inscription sur les listes électorales, une démarche administrative essentielle pour exercer son droit de vote citoyen.

> On a eu besoin d'une proposition de loi pour valoriser le métier de secrétaire de mairie. Aujourd'hui, il existe plus de 1000 métiers dans la fonction publique : devrons-nous faire 1000 propositions de loi ? Ce que je propose, c’est une réforme qui nous donne les moyens de valoriser plus facilement des métiers.

> Je l’ai dit aux organisations syndicales : mettons-nous autour de la table avec les employeurs publics, partageons un diagnostic sur les rémunérations et construisons des négociations salariales annuelles.

> Travailler différemment dans la fonction publique, c'est possible ! Aujourd'hui, je lance l'expérimentation dans les administrations publiques pour moduler le temps de travail, sur la base du volontariat des agents.

 

Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
> Nous célébrons aujourd’hui les cinq ans du plan deeptech. Son objectif ? Faire émerger, depuis les labos de recherche, les leaders économiques et industriels du monde de demain. Les premiers résultats sont là. L’écosystème français des startups est aujourd’hui profondément transformé.

 

Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie
> En cette journée mondiale de l’eau , nous annonçons la liste des 55 sites industriels, engagés dans une démarche de sobriété hydrique, et accompagnés par l’Etat. Ces sites s’engagent pour diminuer leur consommation d’eau d’ici 2030.

 

Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation

Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des Comptes publics
> 7 ans de combats en matière d’égalité entre les femmes et les hommes et une nouvelle victoire avec l’adoption, cette semaine, d’une proposition de loi au Sénat pour faire rimer fiscalité et égalité.

 

Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité, de la Francophonie et des Français de l'étranger
> «Le vote du Sénat n’aide pas la cause, n’aide pas notre agriculture. Il n’y a pas d’agriculture française sans export possible.» Comme le Président de la République Emmanuel Macron l'a rappelé, mettre dans le même sac tous les accords commerciaux, c’est de la démagogie.

 

Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l’Europe
> [Tribune: «Les démocrates ont conquis leur pleine légitimité et démontré leur vocation majoritaire»]
L’histoire politique retient 1924 comme l’année de la formation du Cartel des gauches et de son succès retentissant aux élections législatives. Elle fait l’impasse sur un autre événement : la naissance d’une formation politique, le Parti démocrate populaire (PDP), et celle d’un courant de pensée, le courant démocrate, auquel le 20e siècle est redevable d’avancées aussi significatives que les allocations familiales, le salaire minimum, l’Assedic, l’intéressement et la participation, les aides personnalisées au logement (APL), l’allocation aux adultes handicapés, le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), la liberté de l’enseignement ou la construction européenne.
S’il procède d’affluents divers, ce courant se distingue nettement des autres familles de pensée par sa conception de la personne humaine, être social et spirituel auquel l’exercice de la conscience, de la liberté et de la responsabilité ouvre l’accès à l’émancipation, finalité de toute action publique et condition nécessaire d’une société qui concilie un destin commun avec la liberté garantie à chacun.
A une gauche otage de son héritage marxiste qui se donne pour seuls horizons l’égalisation des conditions matérielles et la collectivisation des moyens de production, les démocrates opposent un « supplément d’âme » doublé d’une lucidité sur la multiplicité des aspirations humaines, et leur conviction que la propriété privée est la condition nécessaire à l’expression de la liberté d’initiative et du génie créateur.
A une droite construite par accumulation de sédiments bonapartistes, conservateurs et nationalistes, ils objectent que la vitalité démocratique repose sur l’association la plus large de citoyens éclairés aux décisions qui sont prises en leur nom, sur la qualité des liens qu’ils tissent entre eux au sein de communautés vivantes, sur la distribution du pouvoir et sa décentralisation en vertu du principe de subsidiarité.
Cette « autre solution » est défendue avec constance et obstination par les visages qui l’ont incarnée et qui forment ensemble une longue chaîne d’esprits visionnaires, convaincus que, dans une France souvent réduite au caricatural clivage gauche-droite, une autre voie est possible. Ce projet politique inaltérable est soutenu, indépendamment des étiquettes partisanes, avec la même vigueur, le même style et parfois les mêmes mots par la génération de l’entre-deux-guerres qui milite pour la réconciliation franco-allemande.
Par la suivante, qui reprend ce flambeau et pose les fondations du modèle social français et de l’Union européenne. Par celle de Jean Lecanuet (1920-1993), de Pierre Mendès France (1907-1982), de Jacques Delors (1925-2023) et de Simone Veil (1927-2017), qui font entrer la France dans la modernité. Par celle de François Bayrou, qui tient tête au durcissement institutionnel de la Ve République, sonne l’alerte sur l’impasse du duopole droite-gauche avant de faire revenir les démocrates aux responsabilités.
Le surgissement d’Emmanuel Macron en 2017 est réduit par nombre d’observateurs à un opportunisme piochant tactiquement dans le corpus d’une droite et d’une gauche usées par le jeu bipartisan. Il n’en est rien.
D’abord parce que sa filiation à Paul Ricœur (1913-2005) le rattache au philosophe Emmanuel Mounier (1905-1950), fondateur de la revue Esprit, référence majeure de la pensée démocrate.
Ensuite parce que les électeurs ne s’y sont pas trompés, les principaux foyers du vote Macron en 2017 coïncidant de manière frappante avec la géographie du vote démocrate depuis la percée du MRP, premier parti de France en 1946 : celle de la France du Grand Ouest, de Rhône-Alpes, de l’Alsace, de l’Aquitaine.
Bien des initiatives prises depuis 2017 correspondent précisément aux priorités de cette famille de pensée, à commencer par le dédoublement des classes et la réforme de la formation professionnelle attendus depuis des décennies : ni la droite ni la gauche ne s’y étaient risquées lorsqu’elles exerçaient les responsabilités. Citons l’engagement européen du président de la République et de sa majorité, qui, en quelques années, ont permis à la France de retrouver sa place à Bruxelles et à l’Europe d’entamer un tournant historique face aux grands bouleversements du monde.
Comment ne pas voir aussi dans les innovations du grand débat national, des conventions citoyennes, ou encore le Conseil national de la refondation, la même inspiration ? La fidélité à ces intuitions s’illustre aussi dans les positions des parlementaires démocrates depuis 2017. Viscéralement attachés au pluralisme et à la vitalité démocratique, ils proposent l’instauration de la proportionnelle et d’une banque de la démocratie. Soucieux du sort des familles, cellule de base de solidarité, ils militent pour améliorer leurs conditions matérielles et défendre inlassablement la démocratie sociale, la société organisée, le tissu associatif. Attachés à la justice sociale et territoriale, ils préconisent de rendre l’impôt plus équitable et efficace.
Mais pour les démocrates que nous sommes, l’ouvrage reste inachevé, tant l’ascension des populismes fait courir un risque existentiel pour tout ce que notre civilisation a patiemment construit. La brutalisation du monde, l’épidémie de solitude qui sévit dans nos sociétés, les addictions matérialistes qui nous détournent de l’essentiel, l’immobilité sociale qui fragilise le contrat social et le sentiment de dépossession généralisée du pouvoir nous obligent à l’unité et à l’action.
Un siècle après s’être cartellisées, les gauches sont écartelées et apparaissent incompatibles entre elles sur l’essentiel, en perte de repères, otages de leurs vieux démons. Les démocrates ont quant à eux conquis leur pleine légitimité et démontré leur vocation majoritaire. Dans le match qui s’engage avec les extrêmes, nous aspirons à rassembler et à tenir toute notre place, inspirés notamment par l’engagement des fondateurs du PDP en 1924.

 

Marina Ferrari, secrétaire d’Etat chargée du Numérique
> Les enquêtes révèlent que pour les générations à venir, notre démocratie peut réellement être en danger. Les ingérences numériques en sont la preuve la plus flagrante. Face à cela, nous agissons au niveau européen puis national.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> La fusillade de Moscou réveille en nous d’effroyables souvenirs. J’ai, ce soir, une pensée pour toutes les victimes de ce drame.

> Nous constatons tous que le lien entre les citoyens et les politiques ne fait que se distendre. L'abstention croît à toutes les élections, même aux municipales et aux présidentielles. Le rétablissement de la confiance est un enjeu démocratique majeur. C'est l'une des raisons pour lesquelles, venant de la société civile, j'ai répondu en 2017 à l'appel d'Emmanuel Macron, qui prônait un renouveau démocratique.
Cet engagement a été tenu en partie. Ne serait-ce que par le grand renouvellement du personnel politique en 2017, les lois sur la confiance votées dès notre arrivée – avec la lutte contre les conflits d'intérêts, la suppression de la réserve parlementaire, la fin des emplois familiaux. Mais nous avons été empêchés d'aller au bout de notre réforme des institutions. Ce retour de la confiance, il faut l'amplifier considérablement.

> Quand je rencontre les Français, beaucoup m'interrogent sur leur représentation politique. Si l'Assemblée ne ressemble pas aux Français, comment peuvent-ils lui faire confiance ? La proportionnelle aux élections législatives était une promesse de 2017. Il est temps d'honorer cet engagement. Avec la proportionnelle, l'Assemblée ressemblerait davantage aux Français. Les forces politiques seraient mieux représentées dans leur diversité.
Je mets une proposition en débat. Elle est réalisable, car elle ne nécessite pas de redécoupage électoral. Elle n'éloigne pas les Français de leurs élus, car elle préserve l'échelon départemental. Comme au Sénat, les parlementaires seraient élus sur des listes à la proportionnelle, dans les départements les plus peuplés – ceux où sont élus 11 députés ou plus. Ailleurs, le scrutin majoritaire serait maintenu. Au total, 152 députés sur 577 seraient désignés à la proportionnelle, soit 26% d'entre eux.

> Le scrutin majoritaire a effectivement permis d'élire l'Assemblée la plus représentative de la Ve République. Mais rien ne permet d'affirmer que cela pourrait se reproduire. Je ne propose pas une proportionnelle intégrale, qui pourrait être déstabilisante. L'introduction d'une «dose» de proportionnelle permet de garantir une juste représentation, tout en conservant une stabilité pour gouverner et une proximité des élus avec leur territoire. C'est conforme à la promesse d'Emmanuel Macron en 2017.
Après avoir ouvert les discussions avec les présidents des groupes de la majorité, je vais consulter les représentants des groupes et partis politiques. Si nous réunissons une large majorité, nous aurons la capacité de déposer un texte de loi ordinaire – soit via un projet de loi du gouvernement, soit via une proposition de loi, que j'espère transpartisane. L'objectif est d'aboutir d'ici au début de l’année 2025.

> Réduire le nombre de parlementaires, cela distendrait le lien entre les Français et leurs représentants. Aujourd'hui, cela ne fait plus partie des attentes des citoyens, qui attendent de leurs élus de la proximité. Pour renforcer le lien entre les élus nationaux et leur territoire, nous allons travailler sur l'ancrage local des parlementaires. J'ai proposé aux présidents de groupe la création d'une mission d'information sur le rôle du député au niveau local, que nous officialiserons mardi.

> [Assouplir le non-cumul des mandats] Je suis résolument hostile à ce que nous revenions sur cette grande avancée. Avec le non-cumul, le Parlement s'est féminisé, rajeuni et ouvert à la société. En revanche, je suis très favorable à ce que nous rediscutions du non-cumul dans le temps, par exemple en limitant à trois le nombre de mandats successifs des élus. Permettre d'exercer le même mandat pendant 20 ans, cela ferme la vie politique. Or, la politique n'est pas une affaire de carrière, elle doit être ouverte à tous ceux qui souhaitent s'engager.

> Avec Gérard Larcher, nous travaillons sur des évolutions de notre procédure législative. Cela relève parfois de nos règlements et de la loi organique, parfois de la Constitution. Nous voulons avancer ensemble sur plusieurs points : l'évaluation des politiques, le droit d'amendement, le renforcement des commissions, l'extension de l'échelle des sanctions, ou encore le calendrier prévisionnel des textes.
Nous n'avons souvent pas assez de temps entre le dépôt d'un texte et son examen. Or, pour étirer ce temps par exemple, nous devons toucher à la Constitution. Avec Gérard Larcher, nous devons en discuter et consulter les présidents de groupe, ainsi que le gouvernement.

> [Fin de vie] Ce débat est très attendu par la société. C'est un sujet grave, lourd et très intime. Les Français nous regarderont. Je vais beaucoup présider ces débats. Je veillerai à ce que chaque opinion puisse être respectée, afin que le débat soit à hauteur de l'enjeu. L'objectif est d'aboutir d'ici à la fin du quinquennat. Je souhaite que nous prenions le temps de la maturation.

> La France perdrait beaucoup à se refermer sur elle-même. Il faut veiller à ce que les échanges internationaux soient «gagnants-gagnants», car nos agriculteurs ne peuvent pas exercer leur métier avec des boulets au pied. Mais ne mettons pas tous les traités dans le même sac. Ce traité-là n'est pas défavorable à la France, ni à l'Union européenne. Quant à Jordan Bardella, on l'entend dire que l'alternance commencerait le jour des européennes. Il fait une erreur.

> [Augmentation des impôts] N'écartons pas cette option-là par principe. Nous avons connu un contexte exceptionnel, avec une succession de dépenses nouvelles très importantes ces dernières années : le «quoi qu'il en coûte», le coût de l'énergie, le soutien à l'Ukraine… Nous devons nous interroger sur nos recettes, y compris sur la possibilité de taxer les superprofits dans les grandes entreprises ou les rachats d'action.

> J'ai toujours été très claire. Je ne fais pas de tri institutionnel : les députés RN ont été élus par les Français, ils ont leur place comme les autres à l'Assemblée. Mais politiquement, je les combats matin, midi et soir. Je suis résolument hostile au fait de travailler et de faire de la politique avec eux. Jamais je ne signerai, ni ne voterai un amendement ou une proposition de loi avec le RN. Je ne signe d'ailleurs pas plus de textes venant de La France insoumise.

 

► Haut-commissariat au Plan 
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate) 
> [Discours d’ouverture du Congrès du Mouvement démocrate]
Mes chers amis, je m'attendais à ce qu'il y ait des plaisanteries sur le suspens de cette élection, sur le score. S'il n'y avait pas les événements en Russie que nous savons, j'aurais naturellement plaisanté sur l'élection du président russe. Je crois que j'ai fait 1% de mieux que lui !Je suis très heureux de ce résultat parce que c'est un témoignage de confiance, et c'est un témoignage de foi dans notre avenir. Et c'est de ça que je voudrais naturellement vous dire un mot.
Mais la première chose c'est vous dire le bonheur que j'ai à être à Blois, parce que ici, dans le Loir-et-Cher, il y a une partie de notre histoire. On ne remonte pas jusqu'à François Ier, Marc ! Et Henri IV, et tout ce qui est en effet advenu à la suite de cet événement dans lequel le duc de Guise s'est retrouvé plus mort que vivant. Au château de Blois, c'était déjà un extrême. C'était déjà une tentative de s'opposer à la réconciliation, mais elle a été tranchée un peu sommairement. Et quand je dis « tranchée », le verbe n'est pas totalement mal choisi.
Et donc je suis très heureux d'être ici à Blois. Peut-être, si quelques-uns d'entre vous croisent Jacqueline Gourault, vous pourrez lui dire notre amitié, notre affection, notre admiration pour le parcours qui est le sien. Nous nous sommes rencontrés ici, il y a quelques années et nous avons avec Marie-Hélène Millet, qui a tant fait pour l'organisation du Congrès et que je vous demande d'applaudir, nous avons beaucoup bâti, et beaucoup ri aussi ! Et que Marc Fesneau ait été élu aujourd'hui président de la fédération du Loir-et-Cher du Mouvement Démocrate qui occupe les fonctions qu'il occupe, et qu'il soit à mes côtés aussi engagé, aussi important pour notre avenir, ça a évidemment une signification que je veux relever.
Je veux vous dire que, peut-être à l'intention des observateurs qui sont très nombreux dans cette rencontre, c'est un congrès. Pas un meeting. Ici, il n'y aura pas pendant ce weekend, de calico, de drapeau, de slogans et d'applaudissements multipliés. C'est un congrès, c'est-à-dire, dans la tradition de notre famille, un moment où on s'écoute, où on réfléchit ensemble et où on construit ensemble. Vous avez sur la table les contributions qui ont été apportées, très sérieuses, avec beaucoup de soirées passées dans des commissions thématiques que nous appelons les villages, et je veux les saluer, et je vous demande d'applaudir les animateurs des villages.
Cette notion de «village», elle est partie d'une réflexion que j'avais faite autrefois. Au début des campagnes présidentielles, cette réflexion, c'était que dans une circonscription de députés, la mienne à l'époque, avait 92 communes. Il y avait une ville et 91 villages. Et j'avais fait la réflexion que les médecins, les agriculteurs, les chefs d'entreprise, petites et moyennes, tout cela, ça constituait en fait des villages et qu'il était bien que la voix de ces communautés, qui sont si importantes dans notre vision de l'avenir et que Delphine a évoqué tout à l'heure à la tribune, la voix de ces communautés puisse se faire entendre dans le débat. Et donc c'est une mobilisation autour de convictions profondes et d'idées nouvelles. Alors on a la chance de pouvoir célébrer une histoire à laquelle nous sommes - je suis - profondément attachés et dans laquelle nous sommes - et je suis - profondément enracinés. Cette histoire, c'est celle de l'humanisme démocratique, c'est-à-dire de femmes et d'hommes, de familles, qui s'engagent en politique par idéal. Et cet idéal, c'est la construction d'une société, d'un projet de société qui est aujourd'hui tellement indispensable dans le monde effrayant dans lequel nous vivons et dans lequel nous sommes entrés, en vérité, le 24 février 2022, au moment où Poutine a lancé son armée, si puissante, appuyée sur des forces si impressionnantes, sur l'Ukraine qui, c'est le moins que l'on puisse dire, ne demandait rien à personne. Sur l'Ukraine, c'est un pays grand comme la France quand même, et qui n'avait pas, elle, ce niveau d'équipement, d'entraînement. Et dont tout le monde imaginait qu'elle allait être emportée en quelques heures, en quelques jours. Je me souviens encore d'un leader politique, c'est de Jean Luc Mélenchon qu'il s'agit mais il n'était pas tout seul à penser la même chose mais il a dit à la télé : "mais qui peut imaginer que l'Ukraine résiste à l'armée russe ?" Et puis l'Ukraine, par un sursaut héroïque, a résisté. Cet événement-là, dont on aura l'occasion de parler ce weekend, a été un détonateur, et un détonateur pour des explosions en chaîne dont, hélas, nous vérifions chaque jour à quel point elle déstabilise le monde.
Et ça ne nous empêche pas de dire que, précisément, nous avons une pensée bouleversée pour la centaine de jeunes Russes qui ont été tués à Moscou, dans la banlieue de Moscou. Parce que nous ne séparons pas les victimes. Que nous sommes de la même indignation et de la même révolte à l'égard de ceux qui ont été frappés hier soir, comme nous l'étions à l'égard de ceux qui ont été frappés au Bataclan.
Nous sommes réunis ici avec des alliés que nous avons déjà vus, par l'intermédiaire de leurs responsables des jeunes, qui sont les membres de Renaissance, les membres d'Horizons et tous les mouvements européens qui les incarnent. Et ces mouvements alliés, que nous allons voir pendant tout le weekend, ils sont pour nous infiniment précieux et peut-être on peut les applaudir pour leur souhaiter la bienvenue.
Mais nous avons aussi des partenaires dans la société civile, tous ceux qui réfléchissent aux enjeux démocratiques. Et nous en verrons quelques-uns tout à l'heure sur la scène, je fais un clin d'œil à Jean Garrigues qui est là. Nous avons des partenaires dans la vie politique française qui sont parfois en déshérence, en recherche, d'un côté et de l'autre, comme on dit, par exemple, dans les partis du gouvernement qui sont, qui traversent, qui sont moins bien qu'ils n'ont été, mais qui ne sont pas des adversaires pour nous, nous avons des partenaires.

Et puis nous avons des ennemis. Et je voudrais dire qui sont les ennemis : notre ennemi principal, c'est la résignation et le défaitisme. C'est l'idée qu'on se décourage et qu'on ne croit plus en rien. Et cet ennemi-là, il est en effet puissant dans l'état de la société française aujourd'hui. Et cette cet ennemi-là, il sert les autres ennemis, tous ceux qui veulent transformer cette insatisfaction en détestation et en haine. Tous ceux qui veulent trouver dans notre pays, dans notre communauté nationale, dans le peuple qui vit dans notre pays, des boucs émissaires en faisant porter sur eux toute la responsabilité et toutes les difficultés.
C'est pourquoi nous avons dans ce week-end une mission : c'est de porter un projet d'espoir pour la France. J'ai employé le mot espoir et pas le mot espérance. C'est pourtant espérance, le plus joli mot de la langue française. Parce que l'espérance, c'est de tous les temps, et c'est envers et contre tout. C'est pourquoi Péguy, dans cette région, on peut citer son nom, regardait l'espérance dans les 3 vertus : l'espérance, la charité et la foi. Péguy disait : la foi, je comprends parce que c'est tellement évident, il suffit d'ouvrir les yeux sur le monde. La charité, je comprends, faut bien qu'on s'entraide. La seule qui m'étonne, c'est l'espérance. L'espérance, elle est de tous les temps. L'espoir, ce n’est pas la même chose parce que l'espoir c'est concret.
L'espoir, c'est un chemin qu'on définit. C'est un but qu'on se fixe et ce sont des étapes qu'on précise. C'est cela le but de ce Congrès. Quelques projets d'espoir portés vers l'avenir que nous pouvons proposer aujourd'hui à la France, avec nos partenaires, avec nos alliés. Y compris même avec nos concurrents. Mais contre ces ennemis, qui signifie qu'on baisse les bras et qu'on se met à détester les autres. Nous, nous voulons construire et c'est ça la mission et l'ordre du jour du Congrès !
Merci d'être là, merci de votre confiance, merci aux parlementaires qui sont là, députés, sénateurs, parlementaires européens. Merci aux membres du gouvernement actuel, passés et futurs qui sont avec nous. C'est précieux qu'on soit ensemble ! Merci.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits] 
Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale) 
> Selon le média indépendant russe Meduza, le Kremlin a donné comme instruction aux médias russes d’insister sur les « traces » possibles d’implication ukrainienne dans l’attentat de Moscou.

> Interrogé sur les liens possibles entre l’agence UNRWA et les attaques terroristes du 7 octobre, un porte parole de l’ONU répond… qu’il n’y a pas de définition du terrorisme à l’ONU donc c’est « une question d’opinion » !

> [Signalement auprès du Procureur de la République sur le fondement de l’article 40, à la suite des agissements inacceptables du député LFI Thomas Portes] Je m’associe à cette initiative de mes collègues. Honte absolue au député Thomas Portes qui a mis en danger la vie d’un de nos compatriotes en participant à une campagne de cyber harcèlement antisémite.

 

● Parti radical 
> La tragédie de Moscou nous rappelle avec horreur que nous devons rester en alerte face au fléau du terrorisme islamiste dont personne n'est à l'abri nous le voyons. solidarité avec les victimes, leurs familles et le peuple Russe.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (présidente)
> Les nouvelles de Moscou sont terribles. J’adresse mes sincères condoléances aux proches des 93 morts et aux blessés, ainsi qu’à tout le peuple russe endeuillé par l’attaque terroriste revendiquée par l’État islamique.

> Nous voulons réindustrialiser l’Europe. Trop d’entre nous ont vécu un parcours du combattant à la recherche d’un Doliprane ou d’un antibiotique pour un enfant malade. Produisons-les ici, en Européens, comme bientôt à Toulouse ! L’heure est venue de sortir de nos dépendances.
Pour nos agriculteurs, nous voulons lancer, comme l’a déclaré le Président de la République, une force européenne de contrôle sanitaire. Mais ce n’est pas tout. Nous voulons porter à l’échelle de l’Europe nos lois Egalim françaises. Pour l’équilibre des relations commerciales !
Notre avenir industriel sera vert ou ne sera pas. Les voitures électriques qui sont déjà sur le marché, les moins chères et les plus vendues sont chinoises. Retroussons-nous les manches pour les produire ici. Grâce à l’Europe ! Le climat, c’est de l’emploi!
Quand le Covid a frappé l’Europe, nous avons été au rendez-vous avec les 750 milliards du plan de relance européen.
Trait de côte, biodiversité, sécheresses : sur tous ces sujets, l’Europe agit et investit.

> Les chefs d’État européens au rendez-vous de notre soutien résolu à l’Ukraine. Cinq milliards d’euros viendront renforcer la Facilité européenne pour la paix, qui va évoluer vers une logique d’acquisitions conjointes.
Ce sommet européen a permis d’acter une autre priorité portée par le Président et notre majorité présidentielle : bâtir une industrie européenne de défense solide pour notre autonomie stratégique. C’est ensemble que nous répondrons au défi de notre souveraineté européenne.

> Nous avons convaincu l’Europe de reconnaître le nucléaire comme aspect essentiel de notre stratégie énergétique. Notre ligne est sans ambages depuis 2019 aux côtés du Président de la République : sans énergie nucléaire, pas de souveraineté européenne.
L’enjeu des années à venir, c’est notre autonomie stratégique. En clair, nous devons nous libérer de nos dépendances. Aux caricatures de nos adversaires politiques, nous répondons par le pragmatisme, la science et l’ambition climatique.

Le défi de l’électrification ne sera pas relevé sans énergie nucléaire à l’heure où la demande s’accroît. Grâce à nous, l’Europe a reconnu que le nucléaire contribuera à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. C’est une victoire majeure de notre majorité présidentielle.
Notre marque de fabrique ? L’efficacité au service des Français et des Européens. Défendre le nucléaire, c’est défendre notre compétitivité avec une énergie sûre et décarbonée. C’est l’avenir d’une industrie française de pointe, qui bénéficie à l’emploi comme à votre pouvoir d’achat.

> L’antisémitisme est un poison dont notre République ne doit jamais, jamais s’accommoder. Depuis toujours et à jamais aux côtés de la communauté juive. Plein soutien. Sans « mais ».

> Heureuse de voir notre campagne Besoin d’Europe accueillir un nouveau partenaire à nos côtés. L’UDI a fait le choix de soutenir notre projet de progrès et de libertés. Pour une Europe plus forte et plus unie que jamais le 9 juin !

 

Nathalie Loiseau 
> Terrible attaque à Moscou ce soir. Pensées pour les victimes et leurs proches. Inquiétude sur la réaction d’un régime comme celui de Vladimir Poutine. Heures sombres.

> D’après les informations qui sont diffusées par ailleurs, les auteurs de l’attentat de Moscou seraient Tajiks, entrés par la Turquie, l’attaque a été revendiquée par Daesh. Mais Vladimir Poutine accuse l’Ukraine. À quel niveau d’obsession et de manipulation est-il tombé?

> Ce que la Russie calcule le mieux, c’est combien d’idiots utiles reprennent sa propagande et se font ses relais d’influence. Certains par cynisme, d’autres par bêtise. Le résultat est le même.

 

Pascal Canfin 
> [Tribune: «Les contrats de transition, une solution pour sortir par le haut de la crise agricole»]
Comment sortir par le haut de la crise agricole en matière de transition écologique? À côté des questions de revenus et de lutte contre les concurrences déloyales, l’enjeu des normes liées à la transition écologique de l’agriculture est au cœur des revendications des agriculteurs. Pourtant, ceux-ci ne nient pas l’impact du dérèglement climatique. Ils sont les premiers à le vivre, et toutes les enquêtes et les échanges que j’ai avec eux le démontrent sans ambiguïté. Ils le disent : la première menace sur les rendements, c’est le changement climatique. Comment, donc, reprendre le chemin de la transition dans un contexte de polarisation politique intense sur ce sujet?
La première priorité est de déployer des contrats de transition écologique dans l’agriculture. Je porte cette idée depuis plusieurs années et le moment est venu. Tant que l’on reste dans une logique purement réglementaire, ou à l’inverse purement volontaire, on se heurte à des écueils bien connus : la règle est perçue comme une contrainte, car les outils d’accompagnement nécessaires ne sont pas mis en place. Ou à l’inverse les seuls engagements volontaires sont réalisés par une minorité d’agriculteurs engagés, mais ne permettent pas un impact à la hauteur des enjeux.
À quoi ressembleraient des contrats de transition écologique pour les agriculteurs ? Donnons quelques exemples. Un agriculteur souhaite réduire sa dépendance aux pesticides et passer à d’autres solutions (agriculture de conservation, biocontrôles…). Pendant quelques années, il risque une baisse de rendements, et donc potentiellement de revenus, même si à moyen terme la baisse de ses charges liée à la baisse de la consommation de pesticides et le fonctionnement des alternatives lui permettent de s’y retrouver. Un contrat de transition permettrait à l’État de prendre en charge une partie du risque pris par l’agriculteur pendant quelques années et donc de faciliter l’application et l’acceptation des règles sur les produits phytosanitaires, qui fonctionnent de fait comme une assurance pour les agriculteurs.
Deuxième exemple : un agriculteur veut diversifier sa production pour sortir de la monoculture de céréales ou de maïs. Cependant, s’il le fait seul, il lui faut trouver, seul également, les nouveaux débouchés, et il n’existe pas forcément d’infrastructures de stockage (silos…) à proximité surtout dans les régions hyperspécialisées où les infrastructures sont calibrées sur un nombre réduit de cultures, ce qui est un verrou majeur pour tout agriculteur souhaitant se diversifier. Un contrat de transition sur une base territoriale et de filière permettrait de mutualiser les investissements et donc de réduire les coûts, de faciliter la prise de décision et de rendre plus accessible et moins risquée la transition.
Ces contrats de transition sont la troisième voie qui nous manque aujourd’hui. Ils constituent des outils souples, car les acteurs économiques et publics qui s’engagent sont à géométrie variable selon les enjeux. Ils sont donc adaptés aux réalités des territoires et des filières. Ils sont aussi un outil permettant d’associer les différents acteurs de la chaîne de valeur agricole. Aujourd’hui, les politiques environnementales ne régulent que la production agricole. C’est absurde et potentiellement très pénalisant pour les agriculteurs qui ne peuvent pas « partager la contrainte » lorsqu’ils négocient les contrats commerciaux avec leurs acheteurs. Aujourd’hui, nous demandons à l’agriculture de réduire l’usage des pesticides ou d’améliorer le bien-être animal, mais on ne le demande pas à Danone ou à McDonald’s, qui le font uniquement de manière volontaire.
Résultat, l’un a des obligations légales, l’autre non, et les surcoûts associés aux meilleures pratiques ne se retrouvent pas dans les négociations commerciales. Puisque nous allons changer la loi EGalim, il faut se poser la question de faire figurer obligatoirement dans les contrats commerciaux l’intégration par les deux parties des exigences légales qui ne portent aujourd’hui que sur les épaules des agriculteurs. Et ensuite mettre en place un contrat de transition dans lequel l’État, l’Europe et les collectivités locales peuvent venir apporter des financements ou des garanties publiques si nécessaire. Cette crise agricole est un moment de bascule. Soit nous en sortons en détricotant les règles au détriment de tous nos objectifs climatiques, de qualité de l’eau, de santé publique… Soit nous en sortons par le haut en inventant une nouvelle méthode.

 

 

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