lundi 30 janvier 2023

Propos centristes. France –Protection des droits de l’Humain / Réforme des retraites / Dette de la France / Croissance positive en 2023 / Industrie verte / Plan contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine…

Voici une sélection, ce 30 janvier 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Nos émissions de CO2 baissent. Mais pas assez vite. Pour réussir, il nous faut doubler nos efforts. Ce sera difficile, mais ensemble nous en sommes capables. Avec la planification écologique, nous allons mener ce qui doit être bien plus qu'une transition : une bascule.

> Mes sincères félicitations général Petr Pavel pour votre élection à la présidence de la République tchèque ! Nos pays sont liés par des valeurs profondément européennes et dans le soutien à l’Ukraine. Vous êtes le bienvenu à Paris !

> [Déclaration annonçant le lancement de la deuxième promotion de l'initiative Marianne sur les droits de l’Humain]]
J’ai souhaité m’exprimer aujourd’hui sur un sujet important, cher à toutes les Françaises et tous les Français : la protection des droits de l’Homme.
Ce combat est plus que jamais d’actualité, dans un contexte où les repressions aux quatre coins du monde se multiplient :  de la corne de l’Afrique au Moyen-Orient, en passant par l’Asie et l’Amérique centrale.
Comme souvent, les premières victimes de ces oppressions ce sont les femmes et les jeunes filles. En disant cela je pense aux femmes afghanes, je pense aussi aux femmes iraniennes, à l’heure où résonnent en chacun d’entre nous les exécutions sommaires perpétrées en Iran.
Si Mahsa Amini, assassinée en martyre, est aujourd’hui devenue un symbole pour nous tous, elle doit être plus que cela et son combat nous oblige. Il nous oblige à la responsabilité et à l’action. Nous avons agi, en Européens, en sanctionnant les principaux responsables du régime iranien. En membre des Nations unies, en actant au Conseil des droits de l’Homme la création d’une mission d’établissement des faits pour documenter les repressions. Enfin, nous agissons en reconnaissant le combat des femmes et le prix qu’elles ont payé. Je recevais le 11 novembre dernier une délégation de femmes iraniennes pour leur réitérer notre soutien.
La France est et restera une terre d’accueil pour les défenseurs des droits de l’Homme. C’est la raison pour laquelle j’ai annoncé il y a un an le lancement de l’Initiative Marianne.
Avec Marianne, nous avons cherché la manière la plus concrète de compléter notre soutien aux organisations internationales et aux associations de droits de l’Homme par une action plus ciblée, en agissant directement auprès de celles et ceux qui peuvent être considérés, à bien des égards, comme des combattants et des combattantes de la liberté à travers le monde.
L’an dernier, nous avons accueilli une première promotion de 15 femmes remarquables, aux combats divers : pour la liberté d’expression, les droits des personnes LGBT+, les droits sociaux, la protection de l’environnement. Durant un an, Marianne leur a permis d’accéder à un programme de formation, leur donnant de nouveaux outils pour poursuivre leur engagement dans leurs pays, ou en France pour celles d’entre-elles qui ont souhaité demander l’asile. J’ai d’ailleurs souhaité que nous puissions continuer à accompagner les membres des anciennes promotions de Marianne, en fédérant un réseau des défenseurs et défenseuses des droits de l’Homme de par le monde.
Je suis très heureux d’annoncer que nous accueillons en ce moment même la seconde promotion de Marianne. La diversité de ces femmes et de ces hommes, issus de tous les continents – d’Irak au Bangladesh, en passant par le Salvador, l’Iran ou la Russie – et de leurs combats, illustrent l’universalité du combat pour les droits de l’Homme. Ils sont notre plus grand bien commun.
Par notre accueil, par le soutien très concret que nous apportons dans le cadre de ce programme, c’est au succès de leurs luttes que nous allons contribuer. Je souhaite donc la bienvenue aux nouveaux lauréates et lauréats Marianne. J’aurai très prochainement l’occasion de les rencontrer et de leur réitérer notre admiration et notre reconnaissance.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> [Réforme des retraites] L'âge légal de départ à la retraite n'est plus négociable. La retraite à 64 ans et l'accélération de la réforme Touraine, c'est le compromis que nous avons proposé après avoir entendu les organisations patronales et syndicales, après avoir échangé avec les différents groupes parlementaires. Et, je vous le dis, c'est nécessaire pour assurer l'équilibre du système.

> [Réforme des retraites] À la fin du mandat, il y a une clause de revoyure par nature qui est l'élection présidentielle et les élections législatives. Si on peut introduire le fait qu'il y aura par exemple, en transparence, un point d'étape sur où on en est dans le retour à l'équilibre de notre système, on pourra avoir ce débat au Parlement.

> [Réforme des retraites] Tous les ans le Cor, le Conseil d'orientation des retraites, produit un rapport. Et on regarde tous les ans quelle est l'évolution de notre système de retraite. Si les parlementaires souhaitent particulièrement qu'il y ait un débat en 2027 sur cette question, ce sera leur choix. Pourquoi pas. Je dis simplement que nous, notre objectif, c'est assurer qu'en 2030, on a un système à l'équilibre.

> [Réforme des retraites] Le système de retraite qui est le nôtre repose sur un âge de départ à la retraite et une durée de cotisation. Et ce sont ces deux paramètres qui assurent l'équilibre du système de retraite. Dans le système, il y a des gens qui atteignent l'âge légal et qui n'ont pas la durée de cotisation requise, et qui doivent travailler plus longtemps pour ne pas avoir une décote sur leur retraite. Cet âge, il est de 67 ans. Aujourd'hui, on a fait le choix de ne pas le décaler, parce qu'on pense que ça concerne notamment des femmes qui ont des carrières interrompues, pour qui c'est difficile d'avoir tous les trimestres demandés. On n'a pas voulu leur demander de travailler plus longtemps. On a aussi des gens qui ont le nombre de trimestres voulus et qui ont à travailler un peu plus longtemps pour avoir l'âge légal. Le système, c'est comme ça qu'il s'équilibre. Et je pense que c'est important d'avoir en tête que, si on avait qu'un seul paramètre, alors ce ne serait pas 43 ans de cotisation et 64 ans pour pouvoir partir à la retraite. Par exemple, ça pourrait être 45 ans de durée de cotisation, ce qui nous semble impossible de demander aux Français.

> [Réforme des retraites] J'ai entendu beaucoup d'inexactitudes. Cette réforme, elle protège les femmes, notamment celles qui ont des carrières interrompues, en ne décalant pas l'âge où vous pouvez partir sans décote, quel que soit le nombre de trimestres. Elle protège les femmes qui ont des plus petits revenus tout au long de leur vie professionnelle et qui sont largement majoritaires dans celles qui ont la retraite minimale en revalorisant cette retraite minimale. Les deux tiers des retraités qui vont bénéficier d'une revalorisation, ce sont des femmes. Les deux tiers des retraités qui, demain, partiront avec 100 euros de plus par mois, ce sont des femmes. Donc on a été très attentifs à la situation de ces femmes qui ont des carrières difficiles. Comme on est attentif aussi, pour les femmes et pour les hommes, à ceux qui ont des carrières dans des métiers pénibles, où vous pouvez avoir de l'usure professionnelle, comme on est attentif à ceux qui ont commencé à travailler tôt.
Donc, dans la réforme, il y a des personnes qui vont devoir travailler plus longtemps. Ce sujet des trimestres qui s'appellent maternité, éducation, dès aujourd'hui, il y a beaucoup de femmes qui ne peuvent pas les utiliser à plein. On regarde de qui il s'agit. Est-ce que ce sont des petites pensions? Est-ce que ce sont des femmes qui ont commencé à travailler tôt ? Est-ce que ce sont peut-être des personnes, comme vous et moi, pour lesquelles, quand on est dans un métier de cadres supérieurs avec une perspective d'une bonne pension, peut-être qu'on fait partie des gens qui peuvent avoir à travailler un peu plus longtemps. Donc, cette analyse est en cours.

> [Discours de présentation du plan national contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine] Il y a des réalités plus dures que les autres. Des réalités que certains, par idéologie ou par lâcheté, préfèrent minimiser, contester ou nier. De mon côté, et avec tout le Gouvernement, nous croyons qu’il faut regarder les faits en face, y répondre et agir.
Chaque jour, en France, des insultes racistes et antisémites sont proférées. Certains parlent à visage découvert jusque dans les médias. Ils réécrivent notre Histoire et se prétendent transgressifs pour cacher leur haine.
D’autres, plus nombreux, déversent leurs injures et leurs théories du complot, bien cachés derrière l’anonymat des réseaux sociaux.
Depuis un peu plus de 50 ans, et l’adoption de la loi Pleven, notre lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations s’est renforcée. Les études nous montrent que la tolérance atteint des niveaux inégalés. Mais la haine sait se réinventer. Elle a fait d’internet et des réseaux sociaux son terrain de jeu. Elle mine la cohésion nationale et s’interpose, sans cesse, sur le chemin de l’égalité des chances. Les discriminations et les stéréotypes, notamment dans le travail, continuent à briser des confiances et des destins. Surtout, la violence se nourrit de cette haine. Les agressions, voire les crimes à caractère raciste, antisémite ou xénophobe persistent encore.
Dans notre République, laïque et indivisible, il est inacceptable qu’une personne puisse se sentir en danger en raison de sa religion, de son origine ou de la couleur de sa peau. Il est intolérable que des personnes puissent encore être mises au ban, blessées et parfois même tuées, en raison de ce qu’elles sont, en raison de leur foi. Aimer la France, être un patriote, c’est partager et défendre les valeurs de la République.
C’est croire en la liberté, en l’égalité, en la fraternité. C’est combattre toutes les haines et traquer toutes les discriminations. Ce combat, le Président de la République le porte depuis 2017. Il anime tout mon Gouvernement. Et j’y tiens personnellement. C’est une étape essentielle vers l’égalité des chances.
Depuis plus de 5 ans, nous avons agi et obtenu des résultats. En 2018, le Premier ministre Edouard Philippe avait présenté un plan important, qui mobilisait plusieurs ministères et s’appuyait sur les autorités administratives indépendantes. Aujourd’hui, avec tous les ministres présents, symboles de notre mobilisation collective, nous présentons un nouveau plan. Un plan qui va compléter, prolonger et amplifier les actions d’ores et déjà initiées.
Pour réussir, nous avons agi ensemble, collectivement. Notamment sous l’égide de la ministre Isabelle Rome, de nombreuses concertations ont eu lieu avec des associations, des fondations et lieux de mémoire, avec des institutions indépendantes comme la Défenseure des droits, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme ou l’ARCOM, et bien sûr, avec les ministères. Chacun des membres de mon Gouvernement est mobilisé.
Notre objectif commun : trouver des solutions concrètes contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine. Et c’est ensemble que nous avons abouti aux 80 mesures de ce plan.
Notre premier défi, c’est de regarder la réalité du racisme et de l’antisémitisme en face, et de ne rien céder aux faussaires de l’Histoire, qui réécrivent notre passé en oubliant ou déformant certaines pages. Notre jeunesse doit connaître son passé, et la force de notre modèle républicain pour intégrer et respecter chacun. Nous devons faire connaître notre Histoire dans ses heures les plus nobles, comme dans ses pages les plus sombres. C’est bien dès le plus jeune âge que la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations se joue. C’est dès l’enfance que des stéréotypes peuvent s’installer. C’est dans notre jeunesse que certaines théories du complot foisonnent. C’est aussi sur nos jeunes que les messages haineux des réseaux sociaux ont le plus d’effet.
Nous devons agir. L’enseignement joue un rôle clé, mais pour changer les mentalités : il faut voir et se rendre compte par soi-même. Une visite d’un lieu historique ou mémoriel en lien avec le racisme, l’antisémitisme ou l’anti-tsiganisme sera organisée pour chaque élève durant sa scolarité. C’est une décision forte. C’est en faisant savoir, que l’on empêche l’Histoire de bégayer. Mais le combat se joue aussi au-delà du temps scolaire. Ainsi, le Pass culture sera désormais étendu à tous les lieux de mémoire. Nous comptons sur la mobilisation de la culture: nous devrons évaluer la diversité au cinéma et dans le spectacle vivant, à l’instar de ce qui existe déjà pour l’audiovisuel. Un catalogue d’expositions et de spectacles vivant sous l’angle de la lutte contre le racisme, l’anti-tsiganisme et l’antisémitisme sera mis en place. Et je vous annonce que nous soutiendrons la création, sur le site de l'ancien camp de Montreuil-Bellay, d’un musée à la mémoire des Gens du voyage internés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ce sont autant de décisions concrètes, importantes dans notre lutte contre la haine.
Mais pour bien lutter, il faut être efficacement formé, en particulier celles et ceux qui côtoient nos jeunes. Nous allons mener un effort sans précédent en faveur de la formation. Nous allons renforcer la formation initiale des enseignants en matière de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine. Et organiser une journée obligatoire de formation pour tous les personnels pédagogiques des établissements scolaires tous les 5 ans. Il s’agit de donner à chacun les outils pour faire face aux préjugés et développer les bons réflexes en cas d’incident.
J’ajoute que tous les agents de la fonction publique seront formés et que nous donnerons des outils de formation au secteur privé. Je souhaite également, et j’y tiens, qu’un effort soit mené pour former les éducateurs sportifs. Leur parole a du poids pour les jeunes. L’intégralité des éducateurs sportifs et des volontaires pour les Jeux olympiques et paralympiques devra être formée.
Enfin, pour parler directement aux jeunes, nous aurons un effort particulier contre la haine en ligne et sur les réseaux sociaux. Avec les plateformes et avec les influenceurs, nous mettrons en œuvre des outils adaptés et parlants, pour lutter contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations. Vous l’aurez compris : nous serons actifs et présents auprès des jeunes pour déjouer la haine, à cette étape de la vie où les préjugés se nouent.
Nous devons agir en amont, alerter, former. Mais nous devons aussi être intraitables avec les auteurs. D’abord, il faut mieux mesurer la réalité du racisme, de l’antisémitisme et des discriminations, et renforcer nos connaissances sur ces actes et ces violences trop souvent cachés ou sous-estimés. C’est pourquoi nous ajouterons des questions sur ces faits dans les enquêtes menées par le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Éducation nationale, l’Union nationale du sport scolaire et l’Observatoire de la vie étudiante.
Pour mieux sanctionner, nous voulons améliorer le dépôt de plainte. C’est un acte douloureux, difficile – et parfois inquiétant pour les victimes. Trop d’entre elles y renoncent. C’est pourquoi nous allons mettre en place, en lien avec le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Justice et les associations, des dispositifs pour donner confiance et que chacun ait le courage d’aller porter plainte. Ainsi, nous allons favoriser le dépôt de plainte hors des commissariats et des brigades de gendarmerie, notamment en allant vers les victimes. Nous allons permettre l’anonymisation partielle des plaintes pour protéger les victimes Et nous limiterons le recours aux mains courantes.
Je souhaite également que nous renforcions le dispositif PHAROS. Il sera couplé à un dispositif de retrait de contenus. Nous créerons ainsi un guichet unique capable d’assurer tant le retrait de contenus illicites que le traitement judiciaire.
Si nous agissons en amont, pour faciliter les plaintes et les signalements, je souhaite aussi que nous soyons d’une fermeté totale dans notre réponse pénale. Nous permettrons l’émission de mandats d’arrêt contre les personnes qui dévoient la liberté d’expression à des fins racistes ou antisémites. Certains se croient des martyrs ou des héros. Ce sont en réalité des délinquants. Et comme tous les délinquants, ils doivent purger leur peine. Il n’y aura pas d’impunité pour la haine.
J’ajoute que les agents des services publics ont un devoir d’exemplarité. C’est pourquoi nous aggraverons les peines en cas d’expression raciste ou antisémite, même non-publiques, quand elles sont commises par des personnes dépositaires de l’autorité publique ou chargées d’une mission de service public.
Enfin, le dernier pilier de ce plan, c’est le renforcement des outils de prévention et d’accompagnement des victimes. Derrière les insultes, les agressions, les discriminations, il y a des femmes et des hommes. Des personnes, qui peuvent être blessées, inquiètes, perdre confiance en elles et dans notre pays. Nous ne devons pas l’accepter.
Comme ancienne ministre du travail, notamment, j’ai vu la réalité des discriminations à l’embauche. Nous savons aussi leur poids dans l’accès au logement, et nous connaissons le sentiment d’injustice terrible qu’elles nourrissaient. J’ai souhaité personnellement que ce sujet avance. C’est pourquoi nous allons développer une politique de testing dans les entreprises, mais aussi pour l’accès au logement. Notre but sera de mesurer la réalité des discriminations, de donner des outils aux acteurs pour les éviter, de mettre en avant les bonnes pratiques, et de dénoncer les mauvaises. Nous associerons la Défenseure des droits, les entreprises, les bailleurs, les associations et des scientifiques pour mettre en place une méthodologie incontestable. Nous travaillons aussi avec les parlementaires pour outiller les victimes de discriminations devant la justice.
Je viens de vous livrer quelques-unes des 80 mesures concrètes de notre nouveau plan d’action. Ce plan doit se déployer partout en France. Je connais l’engagement des acteurs associatifs sur tout le territoire. Je compte sur les préfets et les procureurs de la République pour les aider et les soutenir.
Avec les associations, avec tous les acteurs engagés, le Gouvernement est pleinement mobilisé et à la tâche contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations. C’est un combat qui nous rassemble. Un combat qui nous guide. C’est agir pour l’égalité des chances. Agir pour défendre la République et les valeurs de la France. Le combat contre la haine continue et continuera jusqu’au bout.
Nous sommes déterminés.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> [Dette française à 3 000 milliards d’euros] Nous avons une stratégie de maîtrise de nos finances publiques, nous l’appliquons. À la fin du troisième trimestre 2022, la dette française atteint les 113% de notre richesse nationale. Avec le Président et la Première ministre, nous sommes déterminés à faire baisser la dette à partir de 2026, et à ramener le déficit public sous les 3% en 2027. Tout simplement parce qu’une dette élevée représente une charge financière importante, surtout quand les conditions de financement changent : hier, l’État français empruntait à 0 %, aujourd’hui à 2,5%. En conséquence, la charge de la dette est passée de 31 milliards en 2021 à 42 milliards en 2022. Il serait irresponsable de faire peser cette charge sur les générations futures.
En 2017, la dette publique approchait déjà les 100% du PIB. En 2018, nous sommes revenus sous les 3% de déficit et nous avons sorti la France de la procédure pour déficits excessifs. Mais nous avons dû faire face à deux chocs exceptionnels : la plus grande crise économique depuis celle de1929, avec le Covid ; et la plus importante crise énergétique depuis le choc pétrolier de1973, avec la flambée des prix du gaz liée à la guerre en Ukraine. Nous avons dépensé pour protéger, comme tous les autres États européens. Avec un résultat clair : nous sommes le premier pays de la zone euro à avoir retrouvé notre niveau d’activité d’avant-crise ! Maintenant, nous entrons dans une nouvelle étape.

> [Dette] Le montant de notre dette à la fin de l’année 2022 sera connu fin mars. Ce qui est important, ce n’est pas le montant absolu de la dette en euros : c’est que cette dette soit soutenable.

> [Dette] La première stratégie, c’est la stratégie de l’autruche : la tête dans le sable, on ne fait rien. Elle est irresponsable : elle conduirait inéluctablement à des hausses d’impôts. La deuxième stratégie, c’est la hache. Mais personne ne veut tenir la hache, et tous ceux qui le prétendent ne le font pas quand ils arrivent au pouvoir. Par ailleurs, elle est dangereuse, car nous savons d’expérience que la brutalité casse la croissance. Notre stratégie est la plus solide : produire plus que nous ne dépensons. Cela suppose donc de créer plus de richesses : nous sommes en bonne voie puisque notre croissance est positive, que nous avons créé 1,6 million d’emplois en cinq ans et que notre nation est devenue la plus attractive en Europe. Mais cela suppose aussi de freiner la dépense publique.
Nous passerons au peigne fin toutes les dépenses publiques : État, collectivités locales, champ social. C’est l’objet de la revue des dépenses que nous engagerons dans les prochains jours sous l’autorité de la Première ministre. Nous ne sommes pas novices en la matière : nous avons rétabli les finances publiques en 2018, en prenant des décisions difficiles par exemple sur les emplois aidés. (…)
Interrogeons chacune de nos dépenses. Par exemple, nous ne pouvons pas vouloir décarboner notre économie et maintenir des avantages fiscaux favorables aux énergies fossiles. Rendons nos dépenses cohérentes avec nos objectifs politiques ! Dès le budget 2024, nous pourrons ainsi programmer des réductions de dépenses significatives.

> Le Président a lancé un chantier majeur de transformation de notre politique éducative. Nous devons avoir un débat sur le niveau d’investissement dans l’éducation, comme nous l’avons dans tous les domaines. Avec un objectif : dépenser mieux en préservant les investissements nécessaires à la nation.
Par exemple, il est indispensable d’augmenter le budget de nos armées, parce que la guerre est de retour en Europe ; ou de soutenir massivement la décarbonation, parce que le coût de l’inaction serait exorbitant. Et parce que ça rapporte ! En ayant investi 8 milliards d’euros par an dans les énergies renouvelables par le passé pour garantir des tarifs aux producteurs, l’État a touché plusieurs milliards en 2022 parce que le prix de l’électricité a explosé. Cela nous permet de financer pour partie le bouclier tarifaire.

> Je souhaite surtout être le ministre qui atteindra le cap, fixé par le Président, du plein-emploi en France en 2027 ! La dépense publique n’est pas la réponse à tout : c’est un instrument qui doit être utilisé avec responsabilité et mesure. Elle doit se concentrer sur les dépenses d’avenir, plutôt que sur le fonctionnement. Elle doit offrir à nos compatriotes le service qu’ils sont en droit d’attendre.

> La croissance française sera positive en 2023.

> Le quoi qu’il en coûte a été une bonne décision de politique économique du Président. Nous avons utilisé la dépense publique pour éviter une vague de faillites, une explosion du chômage dont la France ne se serait pas relevée. C’était aussi une bonne décision budgétaire : cela nous aurait coûté infiniment plus cher de réparer les dégâts d’un tsunami économique que de construire les digues mises en place. Mais cette réponse massive doit rester une exception.
Le quoi qu’il en coûte est fini. Mais cela ne signifie pas la fin de la protection des plus faibles, des entreprises et des ménages en difficulté. Nous maintenons une protection contre la flambée des prix de l’énergie, pour les Français bien sûr, mais aussi pour nos industries, nos artisans, nos boulangeries. Je renouvelle mon appel aux TPE et PME : elles doivent se déclarer auprès de leur fournisseur d’énergie pour bénéficier des aides !

> Le bouclier tarifaire a gelé les tarifs. En février, il sera resserré puisque nos compatriotes devront supporter une hausse de 15 % de leur facture d’électricité. Sur le carburant, nous avons fait un choix difficile : nous sommes passés d’une remise de 30 centimes pour tous les automobilistes à une aide pour tous ceux qui utilisent leur véhicule pour aller travailler. C’est plus juste et plus cohérent avec nos objectifs d’accompagnement et de transition écologique. Le coût de cette mesure a baissé de 8 milliards à 1 milliard d’euros. Nous sommes donc passés du « quoi qu’il en coûte » à une politique plus ciblée.

> L’inflation devrait refluer dès mi-2023. (…)
Nous observons, sur les marchés de gros, une baisse des prix qui se transmettra, lentement mais sûrement, aux prix à la consommation. Je préfère que les grands distributeurs travaillent avec nous, notamment sur notre proposition d’un panier à prix cassé pour les produits de première nécessité, plutôt que de dresser des perspectives sombres et de jouer avec les peurs des Français.

> Prenons la mesure de ce qui se joue en ce moment dans le monde : toutes les grandes puissances se livrent une bataille sans merci pour l’industrie verte. Les États-Unis en tête, avec l’inflation reduction act [loi sur la réduction de l’inflation]. Avec un objectif stratégique : la souveraineté. Voulons-nous rester dans la course ou être dépendants de la Chine ou des États-Unis?
Le Président a donné une réponse claire : nous voulons être à la pointe des industries vertes. Ce qui suppose des investissements massifs, que nous avons déjà engagés avec France 2030, comme le plan hydrogène, la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires, des usines de batteries électriques, notamment dans le Nord. Mais l’argent public ne doit pas tout financer à lui seul : il n’est que le levier de l’investissement privé. C’est tout l’objet du projet de loi que je présenterai en mai.

> Il faudrait de 60 à 70 milliards d’euros supplémentaires par an pour réussir la transition énergétique. L’État peut en porter une partie mais certainement pas la totalité. Le reste doit venir de financements privés ou des collectivités.

> [Réforme des retraites] J’appelle les partis de la majorité, Renaissance, Horizon, MoDem, à faire bloc. Quand on appartient à une majorité, on soutient les propositions qui faisaient partie du projet présidentiel. Ce projet nous engage tous. D’autant qu’il est conforme à tout ce que nous avons porté depuis près de six ans, et qu’il porte ses fruits : le travail, sa valorisation et le soutien aux carrières plus difficiles ou hachées. Quant aux Républicains, ils disent soutenir cette réforme, tant mieux. J’espère qu’ils tiendront cette cohérence jusqu’au bout…

> [Réforme des retraites] Le projet de loi proposé par le gouvernement prend déjà en compte les améliorations apportées par la Première ministre après des discussions avec les parlementaires, les forces politiques, les organisations syndicales et patronales. Toutes les propositions complémentaires seront étudiées, sous réserve qu’elles garantissent l’équilibre financier en 2030.

> [Réforme des retraites] La Première ministre n’a cessé d’enrichir le texte. Personne ne peut dire qu’Élisabeth Borne n’a pas écouté. Le débat parlementaire doit permettre de répondre aux inquiétudes et critiques. Mais nous posons une limite : l’équilibre de notre système à l’horizon 2030 doit être rétabli. La vraie injustice, ce serait de laisser tomber notre système. Cela fragiliserait les femmes, les plus modestes, ceux qui ont eu des carrières hachées. Toute proposition doit donc être accompagnée d’un financement.

> [Réforme des retraites] Nous demandons à tous nos compatriotes de travailler davantage : on peut comprendre que ce ne soit pas populaire. Mais il est dans l’intérêt des Français que nous nous donnions les moyens de financer notre protection sociale, d’améliorer la situation des retraités, de garantir aux jeunes travailleurs qu’ils auront une retraite. Les projets des oppositions, ce sont plus d’impôts ou plus de dette, une baisse des pensions et du pouvoir d’achat. Parallèlement, nous devons poursuivre notre réflexion sur une meilleure rémunération des salariés et sur le partage de la valeur. Il est légitime que ceux à qui on demande de travailler plus longtemps soient mieux rémunérés. À ce titre, je me réjouis qu’en seulement cinq mois, depuis le vote de la loi pouvoir d’achat, 3,6 millions de Français aient reçu pour 700 euros en moyenne de nouvelle prime Macron.

> Nous voulons mettre à contribution les sociétés d’autoroute dans le cadre juridique applicable. Nous l’avons fait dans le projet de loi de finances 2020 : cela nous rapportera plus de 1 milliard d’euros d’ici à la fin des concessions. Ces sociétés s’opposent à cette décision de l’État devant les tribunaux. J’ai donc engagé la bataille. Ce rapport de l’IGF nous sert à livrer ce combat jusqu’au bout pour qu’elles contribuent à la hauteur de leurs moyens.

> Je ne sais pas ce qui se passera à Taïwan. Mais je sais que la France doit être plus indépendante et souveraine. Ce qui serait imprudent, c’est de continuer de dépendre de Taïwan ou du reste de l’Asie pour nos semi-conducteurs, qui sont absolument partout : dans la domotique, les trains, les voitures… Les semi-conducteurs sont le nerf de la vie économique. Investir dans ce domaine est essentiel. C’est pourquoi la décision du géant américain GlobalFoundries d’investir sur le site de STMicroelectronics à Crolles, près de Grenoble, est un succès majeur pour la France.

> Je n’aime pas la France des coupeurs de tête. Je me méfie des partis qui excommunient : ils se transforment rapidement en sectes. Je préfère ceux qui rassemblent, qui discutent, qui font une place à chacun : c’est ma vision de la France. Les entrepreneurs que vise Europe Écologie-Les Verts ont créé des dizaines de milliers d’emplois sur notre territoire, soutenu des villes moyennes, remis de l’activité dans ces villes qui en ont besoin, et elles font rayonner partout sur la planète le nom de la France et la culture française. 

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> La lutte contre les violences faites aux femmes est une priorité fixée par Emmanuel Macron. Les femmes qui en sont victimes trouvent désormais un accueil renforcé dans les commissariats : policiers formés, psychologues et assistantes sociales, travail avec les associations…
Merci à tous les policiers, gendarmes et personnels de l’Etat chargés d’accompagner ces femmes qui plus que jamais ont besoin de notre protection. Comme je vous l’ai dit ce matin, nous continuerons de renforcer vos moyens dans les prochains mois.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Libération immédiate de nos compatriotes otages en Iran: demande répétée cette semaine au ministre iranien des Affaires étrangères.

 

Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> «L'arrivée de l'IA dans la société doit être accompagnée pour en tirer le meilleur. Il est particulièrement important de sensibiliser les étudiants et les professionnels de l'enseignement supérieur aux opportunités et aux défis de l'IA».
C’est l’IA qui a rédigé ce tweet, pas moi. Si les règles des examens appartiennent bien à chaque établissement, ce coup de projecteur sur
ChatGPT a le mérite de nous rappeler que oui l’IA progresse, et que nous devons accompagner son usage raisonné et non-frauduleux.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Grâce aux cyberenquêteurs de la policeet la coopération fructueuse de 13 pays, le réseau criminel derrière l’un des trois rançongiciels les plus actifs au monde a été mis hors d’état de nuire.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> [Réforme des retraites] Faire ce qu’on a promis, ce n’est pas de la provocation. Je vois plutôt de la provocation de l’extrême gauche pour qui il est urgent de rien faire, malgré le déficit, et de la droite qui serait réticente alors qu’elle défend le report de l’âge légal depuis des années.

> Non, l'Assemblée nationale n'est pas une ZAD, ne doit pas l'être et j'espère de tout cœur qu'elle ne le sera pas.

> [Panier anti-inflation] Faire en sorte que les Français puissent avoir sur un panier du quotidien des prix attractifs. J'ai à cœur qu'il y ait aussi des produits de qualité, des produits frais, bio et que ce ne soit pas uniquement un panier petits prix, mais un panier du quotidien. (…)
Ce n'est pas au gouvernement de fixer les références. Et si les prix sont bas, ce n'est pas sur le dos de nos agriculteurs ou de nos producteurs qu'il faut que ces marges soient trouvées.

> [Hausse des prix de l'énergie] Un bouclier tarifaire pour tous serait injuste. Il irait donner des aides à des TPE/PME qui n'en auraient pas besoin.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> [Réforme des retraites] Une réforme d'effort est toujours une réforme difficile. Nous devons expliquer et convaincre le plus possible. Il faut défendre une réforme qui engage le projet présidentiel. Il faut, aussi, rassurer les Français car il y a énormément de fake news propagées par les oppositions, qui veulent faire obstruction. (…) On doit expliquer, défendre, convaincre. On ne doit pas avoir une forme de timidité ou de honte à défendre ce projet. (…) Nous n'avons pas perdu la bataille de l'opinion. Il nous faut être offensif et expliquer. Cette réforme n'a jamais été cachée et elle va probablement évoluer. Aucune réforme avant celle-ci n'a autant pris en compte la différence des situations.

> [Réforme des retraites] On indexe pas une réforme sur telle ou telle mobilisation. Quand il y a une protestation sociale, elle a toujours plusieurs revendications, notamment aussi sur le pouvoir d'achat. La tentation de la girouette nous mènerait vers une grande incohérence.

> [Réforme des retraites] Non, la réforme n'est pas défavorable aux femmes. C'est mensonger et purement faux. Les inégalités de la vie professionnelle sont au maximum corrigées par le biais de cette réforme. Le maintien de l'âge d'annulation de la décote profite aux femmes.

> [Réforme des retraites] Une mairie qui décide à la place de chacun s'il fait grève ou non, c'est inacceptable et une confusion des esprits totale.

> [Réforme des retraites] Beaucoup de choses sont répandues avec beaucoup de cynisme par les oppositions qui veulent angoisser.

> [Réforme des retraites] J'entends des gens qui disent encore aujourd'hui à l'extrême gauche la retraite à 60 ans. Il faut dire que c'est 85 milliards d'euros de dettes supplémentaires pour les Français.

> [Réforme des retraites] LFI veut jouer l'obstruction parlementaire. C'est une position d'agitation et de désordre.

> [Réforme des retraites] Le travail, ce n'est pas une mauvaise valeur. Le droit à la paresse, ce n'est pas mon truc.

> [Taux d'emploi des seniors] Aujourd'hui, il est plus faible que la plupart des pays européens. Il y a déjà une sanction pour les entreprises qui ne publieraient pas leurs données sur l'index. Utilisons d'abord cet outil et nous irons plus loin s'il le faut.

> [Contrôle technique des deux-roues] Nous le ferons. (…) C'est une façon de lutter contre le bruit dans nos villes. Il ne s'appliquera pas avant l'été, chacun doit pouvoir s'organiser. On le fera de manière concertée. Je ferai des annonces en février.

> [Augmentation des péages] Cela reste en-dessous de l'inflation. Les profits des gérants d'autoroutes diminuent. Je veux être plus exigeant sur les réinvestissements de ces sociétés, notamment à propos de l'installation de bornes électriques. (…) Il y aura une réduction de 40% sur les abonnements.

> [Eventuelle nationalisation des sociétés d'autoroutes] Renationaliser aujourd'hui, c'est 50 milliards d'euros de dette immédiate. Je ne sais pas si privatiser était une bonne idée, mais nous ne pouvons pas aujourd'hui engager la nationalisation.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> La situation sanitaire a accrue les placements. Les enfants qui arrivent ont des parcours beaucoup plus compliqué.

> Tous les ministères doivent se sentir concernés par l'enfance.

 

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la Vie associative)
> [Réforme des retraites]  [Tribune :La réforme apporte des réponses utiles aux femmes précaires]
Depuis 6 ans nous garantissons de nouveaux droits aux femmes qui auront des conséquences positives très concrètes sur leurs pensions de retraite. Le projet de loi actuellement en discussion prend pleinement en compte ces réalités auxquelles les femmes sont confrontées.
On connait tous une mère solo qui jongle entre plusieurs jobs, avec du temps partiel subi, tentant de joindre les deux bouts pour élever ses enfants, et qui s’inquiète à juste titre de ce qui lui restera pour vivre au moment de prendre sa retraite. C’est l’un des nombreux exemples de carrières hachées et d’inégalités qui touchent spécifiquement les femmes.
Le combat pour l’égalité femmes-hommes c’est le nôtre depuis 6 ans, aux côtés du président de la République, Emmanuel Macron, et aujourd’hui avec le gouvernement de la Première Ministre Elisabeth Borne. Ensemble nous agissons sur tous les rouages qui créent des inégalités et des freins tout au long de la vie des femmes, et ce jusqu’à leur retraite. En somme, nous faisons plus pour celles qui ont moins.
Particulièrement touchées par les impayées de pensions alimentaires, les femmes seules bénéficient désormais du recouvrement automatique que nous avons mis en place, via la CAF. Celles dont le conjoint est violent perçoivent à présent leur salaire sur leur propre compte en banque pour éviter la captation de leurs revenus. Depuis le Grenelle des violences conjugales, ce sont 4 lois et une centaine de mesures qui protègent les femmes. Aucun gouvernement n’a fait autant pour remédier à ce fléau qui maintient les femmes dans la précarité.
Dans les entreprises, grâce aux quotas et aux politiques publiques pour faire évoluer les mentalités, les femmes ont dorénavant plus d’opportunités d’accéder à des fonctions de dirigeantes. Parce que nous voulons l’égalité pour toutes, les agricultrices et les indépendantes qui avaient seulement 2 semaines de congés maternité bénéficient désormais de 8 semaines.
Aujourd’hui, avec ces mêmes soucis de protection et d’égalité, nous travaillons à apporter des réponses utiles à toutes ces femmes qui vont prendre leur retraite, après une carrière hachée, à temps partiel, avec un petit salaire.
Alors que les femmes assument dans la grande majorité des cas le rôle d’aidant auprès de leur enfant handicapé ou de leurs parents, la réforme prévoit la création de l’assurance vieillesse des aidants qui validera leurs trimestres pour leur retraite.
Véritable révolution pour toutes les mères qui ont pris un congé parental, leurs trimestres de congés seront pris en compte dans leurs droits à la retraite !
Aujourd’hui une femme sur cinq est concernée par un départ tardif à 67 ans, qui est l’âge maximum où l’on peut bénéficier de tous ses droits à la retraite malgré des carrières hachées. Soyons clairs et disons-le en sororité : avec ce projet, nous ne demanderons pas à ces femmes de faire des efforts supplémentaires. Nous ne demandons pas plus à celles qui ont déjà fait le maximum !
Continuons à faire bouger toutes les lignes et à construire ensemble de nouvelles réponses, parlementaires, associations, entreprises, société civile, pour que l’égalité femmes-hommes soit une réalité pour les jeunes femmes d’aujourd’hui et pour nos filles demain.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Nombreux échanges avec les commissaires européens dans la perspective du Conseil européen des 9 et 10 février. Les objectifs : une réponse à l’Inflation Reduction Act qui renforce la compétitivité de l’UE et une gestion des migrations efficace et solidaire.

> [Traité de l’Elysée sur la réconciliation franco-allemande] Ce 60e anniversaire s’est déroulé pendant une crise historique, la guerre en Ukraine. La France et l’Allemagne ont apporté de nombreuses réponses communes face à ce conflit ces derniers mois – financières, humanitaires, militaires. Nos deux pays sont en train de transformer leurs politiques énergétiques et industrielles. Nous voulons tous les deux que l’Union européenne devienne une puissance industrielle indépendante à part entière. Nous sommes en train de répondre à la loi américaine sur la réduction de l’inflation, l’« Inflation Reduction Act » (IRA). Et nous nous repositionnons géopolitiquement, y compris sur la question de la livraison des chars de combat. Tout ne va peut-être pas toujours aussi vite qu’on le souhaiterait. Mais cette guerre a mis beaucoup de choses en mouvement.

> [Union européenne] Nous devons veiller à ce que les Etats membres témoignent d’un esprit de compromis. Pour avancer, l’Europe doit être capable de dépasser les seuls intérêts nationaux et les transformer en action commune… De plus, actuellement,  certaines décisions importantes dépendent encore du consentement de pays qui ne respectent pas eux-mêmes totalement les principes de l’Etat de droit. Les conclusions du groupe d’experts sont attendues en automne. Nous verrons à ce moment-là. Il s’agit d’une procédure très ouverte. Pour l’instant, nous n’avons aucune idée de ce que seront leurs recommandations.

> Sur la question de l’élargissement de l’Union européenne, la France a beaucoup évolué. Nous sommes désormais plus proches de la position allemande, comme jamais cela n’a été le cas par le passé. Nous voulons ancrer les pays des Balkans, l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie dans la famille européenne. Nous devons intégrer tous ces pays dans l’Union, mais aussi les éloigner d’autres zones d’influence. C’est une évolution importante. Le contexte de la guerre en Ukraine nous pousse à envisager l’élargissement de l’Union sous un nouvel angle

> Il n’y a pas de concurrence dans les relations entre pays à l’intérieur de l’Europe, pas de clause d’exclusivité. L’amitié franco-allemande et le traité de l’Elysée sont ancrés de façon profonde dans notre histoire commune. Rien ne peut les remplacer. Mais bien sûr, nous bâtissons aussi des liens avec l’Italie et l’Espagne, avec lesquelles nous avons donc signé ces traités d’amitié. Qu’est-ce qui s’y oppose ? Je crois aussi que cette division entre Sud et Nord, Ouest et Est n’a plus de sens. Sur certains points, nous sommes en ligne avec les Pays-Bas, par exemple pour la politique commerciale, sur d’autres avec l’Espagne ; et je pense ici notamment aux sujets numériques.

>  On ne doit pas confondre relation de travail et histoire d’amour. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’Emmanuel Macron et Olaf Scholz s’embrassent sur les deux joues à chaque rencontre et d’ailleurs, je ne pense pas non plus que Helmut Kohl et François Mitterrand le faisaient. Mais le président français et le chancelier allemand ont actuellement construit une relation de travail franche et qui fonctionne. Il suffisait de constater leur vision commune sur l’avenir de l’Europe, à la Sorbonne, lors de la cérémonie du 60e anniversaire du traité de l’Elysée.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> [consigne des bouteilles plastique] La question est restée en suspens après le vote de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), début 2020. Le Parlement avait décidé de fixer un calendrier progressif, qui nous conduit à prendre une décision en 2023. L’objectif a changé. Ce qui compte, avant tout, c’est d’être au rendez-vous des engagements ambitieux que nous nous sommes fixés en matière de recyclage et de réemploi. Une vingtaine de réunions sont prévues avec les industriels, les associations d’élus, de consommateurs, les ONG, avec des rendez-vous en région. Une décision sera prise en juin 2023.
D’ici à 2025, 77 % de nos bouteilles en plastique devront être recyclées. Nous voulons également diviser par deux le nombre de ces bouteilles jetables et en recycler 90 % d’ici à 2030. Nous en sommes à 60 %. La marche à franchir est grande.
On note une grande disparité suivant les territoires. La Bourgogne Franche-Comté et les Pays de la Loire affichent par exemple des taux exemplaires, autour de 80 %.
À ce niveau, atteindre 90 % est encore plus difficile. En Île-de-France, en Paca, moins de la moitié seulement de ces déchets sont aujourd’hui collectés. Est-ce parce que dans ces régions touristiques le volume jeté dans les poubelles de rue est plus important ? Est-ce parce que la généralisation des bacs jaunes ou la tarification incitative avantagent les régions les plus efficaces ? L’idée de cette concertation est d’identifier les solutions.

> [Emballages consignés] On focalise sur les bouteilles en plastique d’eau PET et PEHD, omniprésentes dans notre vie. Or, le verre, les cannettes métalliques et les briques seront aussi examinés. Toutes les méthodes qui permettront de mieux les collecter sont les bienvenues en prenant en compte l’intérêt écologique global des différentes méthodes pour mieux collecter, et donc mieux recycler. C’est la gestion des déchets d’emballages, dans sa globalité, que nous devons interroger. (…) On doit inciter le consommateur à récupérer la consigne payée à l’achat, sans pour autant le pénaliser. La concertation aidera à déterminer le bon niveau. En dessous de dix centimes par récipient, c’est trop peu. À partir de quinze centimes, cela devient plus efficace. Une bouteille plastique consignée a moins de chance d’être abandonnée.

> Aux consignes de la grande distribution s’ajoutent celles, sauvages, reposant sur le pillage de bacs jaunes des particuliers afin d’en dégager un bénéfice. Négocié à près de 700 € la tonne, le plastique à recycler est une manne. Cela se traduit par un manque à gagner pour les collectivités qui investissent dans la collecte et le tri. La consigne n’est pas un objectif en soi. Elle ne favorisera pas à elle seule le recyclage.

> Je veux le dire très clairement, on ne va pas créer un nouvel impôt sur les poubelles. Certaines collectivités ont mis en place cette redevance. Cela a le mérite d’inciter à mieux trier afin de réduire le poids des déchets non recyclés. Mais cela doit être juste. Par exemple, les familles nombreuses, qui produisent plus de déchets, ne doivent pas être pénalisées.

> En divisant par deux le nombre de bouteilles d’ici à 2030, on aura commencé à favoriser le réemploi, avec notamment du plastique plus épais, lavable et réutilisable. Et des filières locales pour limiter les coûts et l’empreinte carbone. On comprend l’impatience des ONG mais les filières ont besoin de temps. Cette transition ne peut se faire du jour au lendemain.

> Le président de la République veut faire de la France un pays moteur dans la lutte contre la prolifération des déchets plastique. À ce titre, nous organisons, du 27 mai au 2 juin à Paris, un sommet international. C’est aussi à cette échelle que se combat le fléau de la pollution plastique.

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [Réforme des retraites] L'âge de départ à 64 ans est le cœur de la réforme. Si on disait que la réforme, ça n'est plus le décalage pour qu'il y ait plus de personnes qui travaillent, alors il y aurait plus de réforme. Mais il me semble qu'il y a une chose qu'il est important de reprendre, de rappeler, c'est la raison de cette réforme. Parce qu'on se perd dans des considérations et on oublie parfois l'essentiel, c'est l'arbre qui cache la forêt.
Qu'est ce qui se passe ? Il se passe que notre système de retraite est depuis très longtemps en déficit extrêmement grave. (…)
C'est la lecture des chiffres. Le Plan a rappelé les chiffres précis que je vais faire devant vous et personne n'a contredit ces chiffres, et on ne peut pas les contredire parce que ce sont les chiffres même que le Conseil d'Orientation des Retraites rappelle dans ses annexes.
Ces chiffres sont ceux-ci : il y a un déficit de 30 milliards d'euros tous les ans, 30 milliards d'euros je rappelle à ceux qui l'oublierait c'est 30 000 millions d'euros tous les ans, c'est l'État qui apporte cette somme pour arriver à un équilibre. Car les chiffres repris habituellement, ce sont des chiffres après versement de 30 milliards de l'Etat, 30 000 millions d'euros tous les ans.
Et alors, on dit «Bon, c'est normal, l'État verse pour équilibrer». Mais s'il avait cet argent, on pourrait discuter, on considèrerait que ça va, qu'après tout on peut prendre cette décision. Mais l'Etat n'a pas cet argent. Ce n'est pas de l'argent que l'Etat donne au système de retraites, c'est de l'argent que l'Etat emprunte tous les ans, de sorte que l'équilibre du système de retraites, il est mis à la charge des générations qui viennent.
Un pays dans lequel les pensions des plus âgés sont mis à la charge des plus jeunes est un pays qui ne respecte pas les règles morales élémentaires qui font qu'une génération en place, normalement elle aide la génération suivante.

> [Réforme des retraites] On vit sur une illusion, tout le monde se gargarise, y compris les responsables politiques et les médias, d'un système par répartition. Un système par répartition, c'est un système dans lequel ceux qui travaillent paient pour ceux qui sont à la retraite. Mais ce n'est pas du tout comme ça que ça fonctionne.
Je vous donne les chiffres exacts, la somme des pensions c'est 345 milliards. Sur ces 345 milliards, il y en a 120 qui ne viennent pas de la répartition mais qui viennent de l'Etat, pour deux buts.
Le premier c'est normal, l'Etat compense aux caisses de retraites, les efforts qu'il demande à faire. Par exemple, si je mets des trimestres supplémentaires pour telle ou telle catégorie familiale, ou bien si je baisse les charges des salaires les plus bas de la pyramide, c'est normal : l'État dit "Faites ça", il compense. Mais ce qui n'est pas normal, c'est que c'est l'équilibre même du système de retraites, l'équilibre financier du système de retraite qui, année après année, est financé par l'emprunt depuis des décennies.
Vous savez que je me suis beaucoup battu sur la dette. On se trouve aujourd'hui devant un mur. Si on n'est pas capable de revenir à cette raison élémentaire.

> [Réforme des retraites] Qu'on établisse vraiment les chiffres, Je répète la contribution à 345 milliards de dépenses pour les pensions, sur lesquels l'État en paie 143. l'Etat. Donc vous voyez qu'on est très loin de la répartition. Sur les 143. Il y a 25 milliards qui sont les cotisations de retraite des fonctionnaires contractuels ou pour l'Etat, pour les collectivités locales, pour les hôpitaux. Il y en a 90 qui sont les compensations que j'évoquais. Et il en reste 30 milliards tous les ans, mis à la charge des plus jeunes.
Quand je pense qu'on essaie de les engager à manifester alors que c'est eux qui vont payer. Il y a là quelque chose qu'on ne dit pas. Je ne comprends pas bien pourquoi on ne le dit pas, ou plus exactement, je comprends assez bien pourquoi on ne le dit pas. C'est parce qu'on ne veut pas ouvrir des fronts, et que le COR au fond, ça satisfait tout le monde.
Et lorsque le gouvernement dit équilibre, lorsqu'on dit 10, 12, 15 milliards, ça n'est pas les déficits actuels, ce sont les déficits prévisibles. C'est pourquoi il y a des scénarios qui disent "Avec tant de croissance, c'est un peu plus, un peu moins". Donc la situation réelle d'un système de retraites qui ne s'équilibre que parce que l'État emprunte tous les ans des dizaines de milliards pour l'équilibrer, participant ainsi à la dette générale qui s'accumule à un point inquiétant...

> [Dette] S'endetter quand on emprunte à 0%, c'est une chose. Moi-même j'ai plaidé avec des taux à 0% pour qu'on fasse une grande politique d'investissement industriel et économique, agricole, industrielle, culturelle, que sais-je.
0%, ça vous permet d'imaginer que, en réalité, votre emprunt se rembourse pas la croissance qui est créée à l'intérieur du pays. Mais emprunter comme on fait maintenant à 3%, ce n'est plus du tout la même chose.
Vous vous rendez compte que désormais on creuse le trou, et on creuse le trou non pas pour les générations actuelles, mais pour les générations qui viennent, pour ceux qui sont au travail, qui ont 40, 50 ans, encore davantage pour les plus jeunes. Parce qu'évidemment, la dette, comme les crédits revolving des supermarchés, elle se renouvelle tout le temps. Ceci est immoral.
Et prétendre qu'il ne faut pas de réformes, c'est aller à l'encontre des règles élémentaires qui devraient réunir les générations, ceux qui devrait être dans la rue aujourd'hui, c'est ceux qui sont au travail et les plus jeunes, parce que c'est à leur charge qu'on met l'ensemble du système de retraites. Alors je reconnais que j'ai une position qui n'est pas reprise par tout le monde.

> [Réforme des retraites] J'ai plaidé, vous savez, pour qu'on cherche ou qu'on identifie d'autres sources de financement que l'âge. L'âge, c'est pour moi dans les estimations que nous avons faites et qui sont dans la note du Plan, c'est à la louche, mais la grosse louche, une dizaine de milliards, ce qui permet au gouvernement de dire que ça sera équilibré s'il ne considère que les déficits à venir. Mais j'avais plaidé d'autres choses, le plus important pour moi, c'est le plein emploi, l'augmentation de la productivité. (…)
L'effort général peut se fixer cela comme objectif. La productivité. J'ai même évoqué l'idée d'une légère augmentation des cotisations patronales pour que la réforme soit équilibrée.

> Le gouvernement a une politique que je comprends, il dit: «On ne touche pas aux impôts, on ne touche pas aux cotisations».

> Il est normal et juste qu'un gouvernement ait une ligne de conduite ait un axe pour sa politique. Ce n'est pas moi qui vais dire le contraire, qui essaie d'avoir les mêmes axes depuis de longues années. Mais je dis que la situation d'endettement dans lesquels les régimes de retraites jouent un rôle important est inacceptable moralement pour le pays.

> [Réforme des retraites] Ce n'est pas moins bien pour toutes les femmes. Disons la vérité. Vous savez bien, nous avons vécu toute une longue époque du pays dans lequel l'âge de la retraite n'était pas calculé en fonction des cotisations, mais en fonction de l'âge où s'ouvrait le droit de partir à la retraite. Mais tout ça va être, j'en suis sûr, regardé par le débat à l'Assemblée. Regardé par le débat au Sénat.
La situation des femmes. On devrait avoir une règle de conduite simple, c'est que le temps consacré à la maternité ne peut pas être un handicap pour la retraite. On aurait pu imaginer encore une autre politique qui était que ç'aurait pu être un avantage !
Il y a maintenant débat à l'Assemblée nationale. Le gouvernement est à la recherche d'un accord, d'un consensus. Le MoDem sera le plus solidaire des partis de la majorité. Vous avez vu qu'il y a eu des études sur les votes probables des groupes.
Je pense que, en tout cas, de tous les groupes de la majorité, celui qui paraît aujourd'hui le plus soudé dans la solidarité, c'est le nôtre. Parce que vous voyez, je viens de le dire. Il y a une raison fondamentale, civique, pour qu'il y ait une réforme des retraites. Mais elle doit être le plus juste possible et la plus équilibrée possible. Vous voyez bien qu'il y a des efforts qui sont faits tous les jours. 
À une question d'un de vos confrères qui disait : "Mais est-ce que vous êtes assez entendu ?" Oui, et ma réponse était " je ne supplie pas. Jamais, je ne souhaite pas demander ceci." On ne demande pas, on propose. Et c'est dans cette vigueur de la discussion que se trouve la solution.

> [Réforme des retraites] Il y a l'idée qu'on écrive dans la loi qu'on fera un bilan sur la clause de revoyure... Je pense que ça rassure les gens. En réalité, la gouvernance de notre système de retraites, comme de beaucoup d'autres systèmes dans la société française, devrait être en temps réel. Au lieu d'aller de crise en crise, on devrait être capable d'adaptation permanente. (…)

> [Réforme des retraites] Le temps long, voir loin, se fixer des objectifs et pour les atteindre, des adaptations permanentes si on s'aperçoit que ça ne marche pas. Si j'étais le gouvernement, comme on dit au café du commerce, j'aurais proposé volontiers. C'était d'ailleurs le cas de la réforme qui n'est pas allée à son terme, qui a été adoptée et que je trouvais intéressante et juste, celle qui a été abandonnée, qui a été votée, la retraite à point et que je défends depuis très longtemps, il devrait y avoir une gouvernance de notre système de retraite qui s'inspire de ce qui s'est fait pour le système de retraite du privé Agirc-Arrco. C'est un équilibre presque parfait. Eux ont montré qu'on pouvait arriver à un équilibre avec une gouvernance entre les mains des partenaires sociaux. Et ce sont les partenaires sociaux qui, jour après jour, semaine après semaine ont pris les décisions nécessaires pour qu'on arrive à l'équilibre du système de retraites. En réalité, c'est beaucoup plus intelligent et beaucoup plus intéressant que d'avoir un système qui nous envoie pour chaque réforme d'une crise à une autre crise, d'un blocage à un autre blocage, d'une révolte à une autre révolte. Vous disiez Nathalie Saint-Cricq tout à l'heure que sous Sarkozy, tout le monde avait été convaincu...

> On peut imaginer qu'il y ait: institutionnaliser l'obligation d'un bilan de la manière dont se passe la réforme et peut être une suggestion pour arriver à trouver de nouveaux équilibres. Ça, c'est la première chose. Et la deuxième chose, c'est, je vous l'ai dit, la situation des femmes dont la carrière a été interrompue par une maternité. Qu'on puisse tenir compte de manière plus sérieuse des trimestres qui sont aujourd'hui - alors c'est une subtilité pour comprendre - ils sont validés mais ils ne sont pas cotisés. Et donc il y a là une approche, alors c'est très compliqué dans le texte aujourd'hui. Tout le monde essaie de trouver le meilleur équilibre possible. Pour moi, Elisabeth Borne a raison de dire que la situation de beaucoup de femmes ou d'un nombre important des femmes est améliorée par la réforme. Mais il me semble que la situation des femmes ayant eu des enfants, ce qui nous ramène au sujet de la démographie dont on va peut-être dire un mot, devrait être mieux pris en compte.

> [Réforme des retraites] Je suis persuadé qu'il n'y a de réforme sérieuse que si une partie importante de l'opinion y adhère, soit y adhère, soit considère qu'elle est inévitable. Parce qu'évidemment ce n'est pas agréable comme a dit un ministre. Mais on peut considérer que c'est indispensable. Et s'il y a un point sur lequel on aurait dû avancer avec l'opinion en partageant avec l'opinion les éléments que je décris devant vous, c'est précisément la situation qui est faite aux plus jeunes en les surchargeant de la dette des retraites.

> [Réforme des retraites] Tous les gouvernements, sans exception, sont constamment en charge du lien avec l’opinion. J'espère qu'on ne va pas en arriver à une institutionnalisation des blocages qui serait pour moi pas civique, anti civique. J'ai été très choqué, comme beaucoup de gens de l'annonce que la mairie de Paris allait fermer. 
À Pau, la mairie est ouverte. Que le maire soit ou non d'accord avec les gouvernements successifs. Il y a évidemment des moments où on peut avoir des désaccords quand on est responsable politique. Mais la charge de maire, c'est une fonction publique qui est un service public. Celle-là ne peut pas s'interrompre. Enfin, pour moi, c'est une évidence.

> [Réforme des retraites] Le président de la République, il a à tenir compte de quoi ? Il a à tenir compte des nécessités de justice dans la société qui lui a confié cette charge. Et j'ai dit ce qu'il en était entre générations du déséquilibre et de l'injustice entre générations.
Donc il a tenu compte de ça. Il a à tenir compte de la situation chiffrée et il a à tenir compte des engagements qu'il a pris et il a à tenir compte de l'opinion. C'est cet équilibre là qu'un président de la République recherche et c'est pourquoi le la nécessité dans cette fonction d'un équilibre avec une composante morale aussi est très importante.

> [Réforme des retraites] Il faut se préoccuper aussi à terme, progressivement, avec le temps, calmement, des déficits actuels qui, tous les ans, grèvent la situation du pays en augmentant tous les ans la dette du pays de plusieurs centaines de milliards. Parce que si c'est ça la situation...

> [Réforme des retraites] Moi je suis pour le pluralisme. Je pense qu'il y a une gauche parce qu'il y a une droite. Je pense qu'il y a un centre. Je pense que c'est ce centre-là qui, au travers du temps, s'est vu confier les responsabilités du pays. Ou en tout cas cette philosophie-là qui s'est vu confier les responsabilités du pays. Dans l'équilibre politique ou général des sensibilités françaises, le courant réformiste que vous évoquez est absolument essentiel. J'ai toujours plaidé pour qu'on comprenne qu'il y a dans un pays une coresponsabilité.

> [Réforme des retraites] Les oppositions quelles qu'elles soient, elles ont une responsabilité dans l'avenir du pays. En tout cas, moi, je plaide pour que cette démocratie de coresponsabilité, elle soit reconnue, établie, qu'on prenne l'habitude et ça passe par le partage avec les Français des éléments précis qui justifient une réforme.

> [Réforme des retraites] En réalité, l'obsession de la retraite est, dans un certain nombre de cas, une insatisfaction par rapport au travail. Et si l'on s'attaquait à cette insatisfaction-là, alors je suis persuadé que la question de la retraite prendrait un autre visage. C'est la raison pour laquelle il y a un point très important dans le texte, c'est qu'on ait sur les deux dernières années la possibilité de prendre du temps partiel en touchant une partie de la retraite et en continuant à créer des droits pour une autre partie.

> [Réforme des retraites] Ce qui compte pour un parti politique, c'est sa philosophie. Certains disent idéologie, doctrine. Comment voit-il le monde ? Et comment voit-il son propre engagement ? Ce qu'il y a de clair au Parti socialiste, c'est qu'il y a deux lignes et que ces deux lignes sont même additionnées, ultra minoritaires dans le pays. On l'a vu avec le score de madame Hidalgo, moins de 2 %.
Et donc ces lignes-là, elles ne rassemblent pas, elles ne fédèrent pas. Il y en a une qui dit il faut détruire le système et qui se reconnaît dans la NUPES version LFI. Et il y en a une qui dit il faut être réformiste et celle-là, c'est une ligne avec laquelle je me sens profondément en accord.
Et ces deux lignes se retrouvent à droite aussi, d'une certaine manière. Et donc c'est la raison pour laquelle j'avais depuis longtemps analysé et prédit que les deux tours jumelles qui contrôlaient la totalité de la politique française un jour s'écrouleraient.

> [Réforme des retraites] Le PS ne peut pas survivre s'il ne trouve pas et n'impose pas une ligne politique assise sur une philosophie politique et une philosophie de l'action et de la responsabilité. Le PS se présente comme un parti de gouvernement. Il demande le retour à la retraite à 60 ans, alors qu'ils ont eux-mêmes voté la fin de la retraite à 60 ans !
C'est eux qui l'ont voté. La réforme Touraine, c'est pas autre chose que ça, avec des modalités différentes. C'est eux qui l'ont voté. Ils demandent aujourd'hui pour être dans le cadre de leur alliance, le retour à la retraite à 60 ans. 

> La question démographique en France est un sujet vital. Ce n'est pas vrai pour les autres pays. Je vais vous expliquer pourquoi. Il y a deux aspects. Vous avez raison de dire qu'il y a un certain nombre de pays qui vont souffrir cruellement de ne pas avoir d'enfants : la Chine va perdre presque l'équivalent de la population européenne dans les 30 ans qui viennent. Et ça sans aucun recours parce que ces enfants sont déjà nés ou plus exactement pour beaucoup d'entre eux, ils ne sont pas nés. L'Allemagne, l'Italie, un certain nombre de pays italiens sont en crise. Pourquoi ? Parce que le renouvellement des générations, c'est la clé de la vitalité d'un pays. Mais il y a un autre problème en France, c'est que tout notre système social est assis sur la répartition, pas seulement les retraites : l'école gratuite pour tout le monde, de la maternelle à l'université, la santé gratuite pour tout le monde, l'assurance chômage pour tout le monde, l'assurance retraite pour tout le monde, l'ensemble de notre contrat social en France, l'ensemble de tous les sujets qui sont à ce point difficiles à porter. Tous ces sujets-là sont assis sur le rapport entre le nombre des actifs et le nombre des assujettis. (…)
Il faut une politique démographique responsable qui favorise le renouvellement des générations et plus encore. Et je vais vous en donner une preuve. On est en France, descendu au-dessous des deux enfants par femme. On est à 1,8 alors que le taux de renouvellement de générations est à 2 grossièrement, grosso modo. C'est très intéressant parce que là aussi, on a établi une étude du plan sur ce sujet que l'on peut trouver sur le site. Quand vous demandez aux femmes quel est le nombre idéal d'enfants qu'elles voudraient. Eh bien les études montrent de manière indiscutable qu'elles en voudraient un de plus que ce qu'elles ont. Celles qui en ont un, envisageraient très volontiers d'en avoir eu deux. Celles qui a donc deux envisagent d'en avoir trois, toujours un de plus que ce qu'elles ont. Pourquoi on ne leur laisse pas cette liberté-là ? Pourquoi on ne les aide pas ? (…°
Il n'y a pour la France aucun avenir comme pays, comme nation, et aucun avenir comme contrat social si nous restons avec cet effondrement de la natalité-là. Il faut une politique démographique. Par exemple, que dans le cadre de la carrière pour les retraites, on soit assuré que d'avoir un enfant, ça ne fait pas perdre des droits. Ça veut dire une politique de garde des enfants... Quand on est maire dans une ville, oui on doit se sentir en charge, et favoriser les gardes, les crèches, les assistantes maternelles, leur permettre de s'organiser pour ne pas être seules avec les enfants, des associations d'assistantes maternelles, ça c'est pas des politiques abstraites.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Je pense qu'on est dans le devoir des pays de liberté, de ne pas accepter qu'un Etat puissant se jette sur un voisin réputé plus faible pour l'annexer. Ça, ça a donné des guerres mondiales.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Très heureuse que le groupe Renaissance compte ce soir une députée de plus avec la talentueuse Laure Miller (et donc une députée d'extrême droite en moins !). Ensemble, plus que jamais mobilisés !

 

Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Réforme des retraites] La Première Ministre a dit la vérité : on ne reculera pas sur l’âge de départ. C’est la condition pour équilibrer notre système de retraites.

 

● Parti radical
> [Communiqué: Plan de lutte contre les discriminations : Le Parti radical salue un Plan en phase avec la réalité du terrain]
Systématiser les testings, sécuriser les dépôts de plaintes, organiser une visite d’histoire ou de mémoire liée au racisme, l’antisémitisme ou l’antitsiganisme pour chaque élève durant sa scolarité, aller vers une forme de « citoyenneté numérique » pour lutter contre le cyberharcèlement : Le Parti Radical salue les mesures contenues dans le Plan de lutte contre les discriminations pour les quatre prochaines années dévoilé ce matin par la 1ère ministre.
Laurent Hénart, Président du Parti radical déclare : « Ce Plan témoigne de la volonté forte de l’exécutif de combattre le racisme et l’antisémitisme, et ce dès le plus jeune âge ».
Pour Catherine Michaud, déléguée nationale chargée de la lutte contre les discriminations et présidente de Gaylib : « Les radicaux saluent un Plan concret, en phase avec la réalité du terrain, qui saura promouvoir la fraternité, valeur socle de notre pacte républicain ».
Pour aller plus loin, dans son Manifeste 2022, le Parti radical milite pour une République protectrice pour tous, solidaire et sans exception. Les Radicaux souhaitent que l’Etat demande à chaque élu, chaque collectivité, chaque administration de s’engager pour une société inclusive c’est-à-dire ouverte à toutes et tous, sans discrimination.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> L’opinion s’est émue à raison du Qatargate. En oubliant les pratiques de l’Azerbaïdjan pour recruter des soutiens en Europe. Qui se souvient du Caviargate ? Il est temps d’adopter des règles strictes,

> L’initiative Marianne [présentée par Emmanuel Macron] permet de venir en aide à des défenseurs des droits de l’homme du monde entier. Une pensée particulière pour les Iraniens qui se battent depuis la mort de Mahsa Amini contre une répression barbare.

 

Bernard Guetta
> [Opinion : Le message de Memphis] Le plus terrible est qu’ils étaient Noirs. C’est le plus terrible car si ce sont des policiers noirs qui ont pu tabasser avec autant de froide violence et sans la moindre raison un jeune automobiliste noir qui en en est mort, l’explication de ce meurtre n’est pas le racisme. A Memphis, ce qui a tué n’est pas ce racisme ordinaire qui conduit toujours tant de policiers américains à faire de tout Noir un si grand danger qu’il faille d’abord frapper ou tirer, fut-ce à mort, et réfléchir ensuite.
Non, c’est encore pire que cela car, bien au-delà du racisme, Memphis vient de tragiquement confirmer la prévalence d’une violence arbitraire et systémique dans la police américaine. Rien de surprenant à cela puisque la société américaine est elle-même anormalement violente mais force est de constater que la plus puissante des démocraties du monde s’avère ainsi impuissante à faire respecter les plus élémentaires principes de droit par ses propres policiers.
Or ce n’est pas seulement atterrant, odieux et intolérable. A l’heure où les régimes russe et chinois et tant d’autres de moindre importance contestent ouvertement la supériorité morale des démocraties sur les dictatures, à l’heure de l’agression contre l’Ukraine et des menaces contre Taiwan, il est formidablement dangereux que l’Amérique puisse être accusée d’ignorer les valeurs dont se réclame cet indispensable bouclier de la démocratie.
Le problème, dira-t-on, n’est pas neuf. Il n’est en effet que persistant puisque la ségrégation était encore vécue comme acceptable et naturelle par les Etats-Unis des années cinquante, lorsque la Guerre froide ne connaissait pas encore de détente. « Mais ils pendent les nègres ! », disaient alors les propagandistes soviétiques pour contrer les Etats-Unis mais les années soixante furent bientôt celles de l’avancée des droits civiques, de Martin Luther King et de Bobby Kennedy, d’un formidable souffle de jeunesse et de liberté qui, par comparaison, fit de l’URSS une puissance grise et liberticide, de Budapest à Prague.
L’espoir était alors incontestablement américain car le monde libre, comme on disait, était d’autant plus séduisant que la peur du communisme y avait conduit l’argent à accepter une spectaculaire progression de l’Etat-providence et de ses protections sociales. Rien n’était parfait à l’Ouest mais tout y était infiniment mieux qu’à l’Est alors qu’aujourd’hui les repères se sont brouillés.
L’argent est redevenu partout roi. Les inégalités sociales se sont approfondies et universalisées. Le recul de l’Etat-arbitre et des protections sociales a fait basculer à l’extrême-droite beaucoup des laissés-pour-compte pour lesquels la supériorité de la démocratie n’est plus incontestable.
Rien n’est plus acquis. Rien n’est plus aussi évident qu’avant la chute du mur et le triomphe du thatchérisme. Face à MM. Poutine et Xi, les démocraties ont en un mot besoin de se réarmer moralement, de retrouver une base sociale aussi large que dans les années d’après-guerre et de rendre à la démocratie un prestige politique qu’elles ont laissé s’éroder.
Au-delà de l’horreur de cette scène de meurtre, c’est le message de Memphis. Tout commande de l’entendre.

 

 

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