Voici une sélection, ce 18 juin 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Avec le Président
Zelensky au G7. Solidaires des Ukrainiens après les frappes massives de la
Russie la nuit dernière. Déterminés à augmenter la pression sur la Russie pour
qu’elle accepte le cessez-le-feu immédiat et sans conditions auquel l’Ukraine
est prête.
> Il faut au plus vite un cessez-le-feu à Gaza, la libération des otages et la reprise de l’aide humanitaire pour réenclencher le processus politique avec la perspective des deux États.
> Merci au Premier ministre Mark Carney de nous accueillir à Kananaskis pour le G7. Lors de notre échange j’ai pu redire la volonté de la France de renforcer notre partenariat avec le Canada en matière de défense, de décarbonation et d’intelligence artificielle. Ensemble, dans le cadre de la coalition des volontaires, nous avons redit notre détermination à travailler à une paix solide et durable en Ukraine. Après le Canada, ce sera au tour de la France de prendre la présidence du G7.
> Avec le Premier ministre Keir Starmer au G7. Un cessez-le-feu pour une paix solide et durable en Ukraine. Un cessez-le-feu pour la fin de la guerre à Gaza, la libération des otages, la recherche d’une solution politique, la paix pour tous. La désescalade et la reprise des négociations sur le nucléaire iranien. Nous avons fait le point sur les nombreuses positions communes que nous partageons avec le Royaume-Uni face aux grands enjeux et conflits mondiaux. Ce travail conjoint, nous le poursuivrons le 11 juillet lors de ma visite d’État au Royaume-Uni et le Sommet franco-britannique à Londres.
> Très heureux de rencontrer le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba au G7. Ces dernières années, nous avons bâti avec le Japon un partenariat d’exception, porté par une amitié de même nature. Un partenariat essentiel pour la paix, la stabilité et la prospérité mondiale. Un partenariat d’avenir pour nos deux pays et pour nos peuples: dans la défense, l’industrie, les matériaux critiques, le nucléaire civil ou encore la culture, nous avons un vaste champ d’action à approfondir ensemble. La France y est prête !
> Echanges avec Donald Trump au G7. Nous avons évoqué l’intérêt commun des États-Unis et de l’Europe de stabiliser leurs relations commerciales et de favoriser la croissance et l’emploi dans chacun de nos pays. Nous avons aussi parlé de la pression qu’il faut mettre sur la Russie pour obtenir un cessez-le-feu dès que possible et négocier une paix solide pour l’Ukraine. Nous avons enfin souligné la nécessaire désescalade entre Israël et l’Iran. Seule une négociation exigeante permettra que l’Iran n’acquière jamais une arme nucléaire et que la sécurité de tous soit assurée au Moyen-Orient. Dans ce contexte difficile, je n’oublie pas Gaza. Israël doit cesser la guerre. Le Hamas doit libérer les otages. La population civile doit être secourue.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ;
néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres
centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de
coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne
disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
● Ministres
centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> [Retraites / Intervention à l’Assemblée] Lorsque ce gouvernement a été
constitué, j’ai fait l’observation devant l’Assemblée nationale que lors de
l’adoption de la réforme des retraites, réforme controversée conduite par le
gouvernement d’Élisabeth Borne et qui avait donné lieu à des manifestations, un
très grand nombre des partenaires sociaux disait que cette réforme était
améliorable et qu’on aurait dû organiser sans doute des négociations et
des contacts pour qu’elle soit améliorée. Elle a été soumise au Parlement, je
le rappelle, et elle a été adoptée. Et à dater de cet instant, j’ai
avancé l’idée et proposé que les partenaires sociaux, autour de la même table,
se saisissent de cette réforme des retraites afin, s’ils se mettent d’accord,
de l’améliorer. Je crois qu’il y a des marges d’entente. Je crois qu’il y a un
chemin pour que représentants des entreprises et représentants des salariés
trouvent un accord. Cette négociation est en cours à l’heure où nous parlons. Est-ce
qu’il y aura un accord ou est-ce qu’il n’y en aura pas ? C’est ce
que nous découvrirons à la sortie.
Et j’ai dit que s’il y avait un accord, il serait soumis au Parlement. J’ai
bien précisé que s’il n’y avait pas d’accord, c’est la réforme telle qu’elle a
été adoptée qui s’appliquera. Voilà ce que j’ai dit ici et même et je vous le
redis.
Mon souhait est qu’il y ait un accord, que les partenaires sociaux s’entendent
autour d’un certain nombre de règles et de principes, le principal étant le
retour à l’équilibre de notre régime de retraite. À cet égard, le Conseil
d’orientation des retraites, après la Cour des comptes, a indiqué la dimension
des efforts à accomplir.
Je respecterai intégralement les déclarations que j’ai faites et l’engagement
que j’ai pris. S’il y a un accord, il y aura débat au Parlement ; mais je
ne remettrai pas en chantier la réforme des retraites s’il n’y a pas d’accord.
(…)
Est-ce que je puis rappeler un certain nombre de règles parlementaires ?
Notre droit comporte des dispositions qui empêchent de dégrader l’équilibre
budgétaire du système de retraite si un nouveau texte est soumis au
Parlement : c’est l’article 40 de la Constitution. Et j’affirme que
le gouvernement ne laissera pas se dégrader le système de retraite. Quant à
moi, je souhaite qu’aujourd’hui, ou un peu plus tard, il y ait accord des
partenaires sociaux. Cela ferait franchir un pas décisif à la société française.
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> [Sécurité à l’école / Intervention à l’Assemblée] Avant de
répondre à votre question, monsieur le député, je voudrais adresser de nouveau
toutes mes condoléances à la famille et aux proches de la jeune femme
assistante d’éducation qui a perdu la vie devant son collège et dont les
obsèques se déroulent aujourd’hui même. Je crois que cela doit nous
inciter à beaucoup de retenue quand on évoque le sujet de la violence à
l’encontre de notre jeunesse et de nos personnels éducatifs.
Ce drame nous le rappelle avec force : la sécurité de nos élèves et de
nos personnels est une priorité absolue. C’est pourquoi il nous faut agir sur
tous les plans.
Il nous faut empêcher l’introduction d’armes blanches dans nos
établissements ; c’est ce que le ministre de l’Intérieur, Bruno
Retailleau, et moi faisons, en organisant des fouilles inopinées des sacs aux
abords des établissements. Vous connaissez les chiffres : plus de
6 000 opérations effectuées en moins de trois mois et près de
200 armes blanches saisies.
Pour protéger nos élèves, le premier ministre a également évoqué l’interdiction
de la vente des couteaux pour les mineurs de moins de 15 ans. Nous
travaillons aussi avec les collectivités territoriales en vue de sécuriser les
enceintes scolaires.
Nous agissons également face aux problèmes de santé mentale. A la suite des
assises de la santé scolaire, j’ai annoncé que nous allions instituer un
référent santé mentale par département et deux personnels repères en santé
mentale au sein de chaque établissement. J’ai demandé en outre à chaque
établissement de préparer d’ici à la fin de l’année un protocole de repérage et
de prise en charge des élèves en souffrance psychique.
Nous agissons; nous agissons sur tous les plans.
> L’Éducation nationale et les collectivités doivent travailler main dans la main. Pour anticiper la carte scolaire, garantir un climat serein et assurer la continuité éducative, construisons du «sur-mesure» dans tous les territoires.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> La voix de la France est claire. Elle est forte : la paix et la
sécurité pour tous.
> Meurtrière attaque en Ukraine du régime de Vladimir Poutine, dont la cruauté et le cynisme n’ont décidément aucune limite. Au Kremlin qui voudrait faire la paix au Proche-Orient : commencez par l’Ukraine. Condoléances aux familles. Soutien à nos agents à Kiev.
> [Conflit Israël-Iran / Intervention à l’Assemblée] Face
à l'escalade militaire au Proche-Orient, notre priorité c'est la sécurité de
nos ressortissants et de nos agents. Et je veux avoir une pensée pour nos
agents à Tel Aviv, à Jérusalem, à Téhéran, qui exercent leur mission, aux côtés
de nos compatriotes, dans des conditions extrêmement difficiles et tendues.
Il y a des pays qui ont décidé d'évacuer leurs agents. Ce n'est pas le choix
que nous avons fait à ce stade. Nos agents sont à leur poste. C'est leur
honneur. Ils restent aux côtés des communautés françaises.
Ceci étant dit, vendredi, nous avons pris contact avec nos ressortissants en
Israël pour leur transmettre les consignes de sécurité et nous avons appelé les
Français de passage en Israël à s'inscrire sur le fil d'Ariane pour pouvoir
être informés en temps réel de ces consignes. Nous avons ouvert une ligne
téléphonique accessible 7j/7, 24h/24. Nous avons ouvert une cellule d'écoute
psychologique au service de nos ressortissants. Et nous avons réuni hier les
chefs d'îlots, c'est-à-dire les Françaises et les Français responsables en
Israël de la sécurité d'une partie du territoire. Ce matin, j'ai réuni les
ambassades des pays concernés et les services de l'Etat au centre de crise et
de soutien du ministère des affaires étrangères, et j'ai décidé de renforcer les
effectifs de la cellule d'écoute - ou en tout cas, de la ligne téléphonique
d'urgence - pour améliorer les conditions de prise en charge.
J'ai décidé que nous puissions clarifier les voies de sortie terrestre d'Israël
vers la Jordanie - au nord, vers Amman, ou au sud, vers Aqaba - ou en Egypte,
vers Charm el-Cheikh, où les ressortissants qui le peuvent et qui le souhaitent
peuvent prendre des billets d'avion et regagner le territoire national.
Nous avons malheureusement connu des situations similaires par le passé. Soyez
assurée que nos agents sont pleinement mobilisés pour apporter une réponse
adaptée à chacun.
> [Conflit Israël-Iran / Intervention à l’Assemblée] La
première de toutes les choses, c'est que nous n'avons ni soutenu ni participé à
ces opérations israéliennes. Et depuis les premières heures, nous appelons à la
retenue, à la désescalade, à la préservation des civils, à l'arrêt des frappes
de toutes parts. Parce que nous considérons qu'il n'y a pas de solution
militaire au problème du nucléaire iranien. Ce n'est déclaration qui date
d'hier ou d'avant-hier; nous le disons depuis des mois et des années, avec
régularité et constance.
Maintenant, Madame la Députée, vous vous faites l'avocat du régime iranien.
Faut-il rappeler, Madame la Députée, que le régime iranien dispose de capacités
nucléaires et balistiques susceptibles de toucher le territoire européen ?
Faut-il rappeler que le régime iranien a soutenu tous les groupes terroristes,
qu'il s'est félicité de l'attentat du 7 octobre suite auquel 50 de nos
compatriotes ont perdu la vie ? Faut-il rappeler que le régime iranien a livré
des centaines de missiles et des milliers de drones à la Russie qui, encore
hier soir, a agressé l'Ukraine avec une violence et une cruauté sans limite ?
Faut-il rappeler que le régime iranien retient otage nos deux compatriotes,
Cécile Kohler et Jacques Paris, dans des conditions indignes, assimilables à de
la torture ?
Tout cela, Madame la Députée, on peut très bien le dire tout en ne détournant
pas le regard de ce qu'il se passe à Gaza. Il y a eu aujourd'hui 51
Palestiniens affamés, cherchant à venir s'approvisionner en aide alimentaire,
qui ont été tués par les tirs des forces israéliennes. C'est inadmissible,
c'est inqualifiable et nous continuerons de le dénoncer.
> [Conflit Israël-Iran / Intervention à l’Assemblée] La
voix de la France, elle est claire, elle est forte : c'est la paix et la
sécurité pour tous. Et cette position, elle repose sur un double refus.
Le refus de voir Gaza occupée, la Cisjordanie colonisée, le Hamas continuer à
détenir les otages dans les tunnels de Gaza, et l'aide humanitaire bloquée à
l'entrée de Gaza avec une population affamée. Et c'est pourquoi, même si nous
avons dû la reporter pour des raisons logistiques et sécuritaires, nous restons
déterminés à tenir cette conférence pour la solution à deux Etats, qui a
enclenché une dynamique désormais inarrêtable qui va nous conduire à
reconnaître l'Etat de Palestine.
Le deuxième refus, c'est celui d'un Iran nucléaire qui fait, comme vous l'avez
dit, peser un danger existentiel sur Israël, la région, mais aussi sur
l'Europe. Mais c'est un problème que l'on ne peut régler que par la
négociation, comme nous l'avons fait, vous l'avez dit, sous l'autorité du
président Hollande il y a dix ans, en étant plus exigeants que nos partenaires
américains et en obtenant des concessions significatives de l'Iran. Un accord
qui, c'est vrai, a été fragilisé quelques années plus tard, lorsque les
Etats-Unis s'en sont retirés. Mais force est de constater que la négociation
reste encore aujourd'hui la seule manière d'aboutir à un retour en arrière du
programme nucléaire et balistique iranien.
C'est pourquoi nous appelons à la retenue, à la désescalade et à l'arrêt des
frappes des deux côtés, que nous appelons au retour à la négociation. C'est ce
que j'ai dit à mon collègue iranien. C'est ce que j'ai redit à mon collègue
israélien. C'est ce que j'ai dit à mon collègue américain.
Et je leur ai dit aussi que, de la même manière qu'il y a dix ans ce sont les
Français, les Allemands et les Britanniques qui avaient trouvé la solution,
nous nous tenons prêts à apporter notre compétence, notre expérience et notre
constance pour mener ces discussions avec les parties prenantes.
> [Conflit Israël-Iran] Nous avons appelé avec beaucoup
de fermeté les deux parties à la retenue. Et ma priorité dans ce moment c'est
évidemment d'assurer la sécurité de nos agents - dont je veux reconnaître le
courage et le dévouement dans cette période si difficile, à Tel Aviv comme à
Téhéran -, de nos compatriotes dans ces deux pays, et puis de nos partenaires
de la région, qui sont évidemment très inquiets. (…)
Je crois que personne n'a intérêt à un embrasement régional, et c'est
pourquoi nous avons dit très clairement quelle était la position de la France.
Le programme nucléaire iranien est une menace existentielle pour la sécurité
d'Israël, mais au-delà, pour la sécurité européenne. Nous avons toujours dit
que la meilleure façon de le prévenir, de le contenir, ce programme nucléaire,
c'était la voie diplomatique. Nous avons pris acte de la décision du
gouvernement israélien de mener ces opérations militaires que nous n'avons pas
soutenues, auxquelles nous n'avons pas participé. Nous appelons maintenant
l'ensemble des parties à la retenue et à l'ouverture de ces négociations,
conduisant à un véritable retour en arrière crédible de ce programme nucléaire.
(…) Le gouvernement israélien a justifié ses opérations militaires par sa
volonté de faire échec au programme nucléaire iranien. Et dans mes entretiens
ce matin avec le ministre israélien des affaires étrangères, il l'a réaffirmé
une nouvelle fois.
> [Dotation par l’Iran de l'arme nucléaire] Non seulement
elle est imminente, mais elle est existentielle. Et cela fait des mois
maintenant que la France, avec ses partenaires britannique et allemand, a
engagé un dialogue exigeant avec l'Iran, au moment où nous atteignons le
dixième anniversaire de l'accord sur le nucléaire iranien que nous avons signé
il y a dix ans, pour amener l'Iran à revenir en arrière de manière très nette,
pour préserver les intérêts de sécurité de la France et de l'Europe. (…)
L'Iran a violé tous les engagements auxquels il s'était astreint lorsque, il y
a dix ans, nous avions trouvé un accord consistant à restreindre sa capacité à
accéder à une arme nucléaire. Aujourd'hui, l'Iran est au seuil. Elle est en
capacité, du fait du développement considérable de son programme nucléaire, du
fait du développement considérable de ce qu'on appelle son «programme
balistique», c'est-à-dire sa capacité d'envoyer des missiles à plus de 2.000
km... Elle est au seuil de pouvoir frapper Israël, des pays dans la région, et
possiblement le territoire national.
> [LFI J'entends des voix s'élever dans le débat politique français qui
quasiment semblent prendre le parti de l'Iran. Faut-il rappeler que l'Iran
dispose de capacités nucléaires, de missiles qui peuvent aujourd'hui toucher le
territoire français ? Faut-il rappeler que l'Iran a soutenu le Hamas, le
Hezbollah ? Faut-il rappeler que l'Iran a salué l'attentat antisémite du 7
octobre suite auquel 50 de nos compatriotes ont perdu la vie ? Faut-il rappeler
que l'Iran a livré des centaines de missiles et des milliers de drones à la
Russie ? Faut-il rappeler que l'Iran retient en otage deux de nos compatriotes,
Cécile Kohler et Jacques Paris, qui sont détenus dans des conditions indignes,
assimilables à de la torture, depuis plus de trois ans maintenant?
> L'Iran a refusé de respecter les engagements auxquels il s'était astreint, que l'Iran n'a pas voulu rentrer dans des négociations auxquelles nous l'invitions il y a quelques mois, consistant à revenir en arrière sur le volet nucléaire, sur la partie de l'enrichissement, comme sur le volet balistique, c'est-à-dire la fabrication des missiles qui peuvent emporter des charges nucléaires, comme sur ses activités de déstabilisation, c'est-à-dire le soutien à des groupes terroristes, le soutien au Hamas, au Hezbollah ou aux Houthis.
> [L’Iran est une menace] L'Iran dispose aujourd'hui
d'uranium enrichi à un niveau 40 fois supérieur à celui que nous avions fixé il
y a dix ans lorsque nous avons trouvé cet accord. Donc oui, le programme
nucléaire iranien, tout le monde le sait, n'a pas de vocation civile uniquement,
il a une vocation très clairement militaire. (…)
Le programme nucléaire iranien est une menace existentielle pour Israël, pour
les pays de la région et pour nous aussi. Et la seule manière de nous en
débarrasser, de nous en délivrer, c'est la négociation. Nous nous tenons prêts
à ouvrir ces négociations que nous préparons depuis de longs mois. (…)
La menace qui pèse sur nous, c'est celle du programme nucléaire iranien,
complété par un programme balistique - un programme de missiles
intercontinentaux qui permettent de toucher, bien au-delà du Moyen-Orient, le
territoire national et des territoires européens - et ce sont les activités de
déstabilisation de tout le Proche-Orient qui se poursuivent, avec le soutien de
groupes terroristes par l'Iran. (…)
Il faut le dire clairement : l'Iran a dissimulé ses capacités nucléaires à
l'Agence. L'Agence a publié un rapport il y a une semaine qui le démontre, et
nous avons, avec nos partenaires allemand, britannique et américain, fait
adopter une résolution au conseil d'administration de l'Agence, qui marque le
fait que l'Iran a dissimulé ses capacités nucléaires. Est-ce qu'il reste une
place pour le dialogue et pour la négociation ? Evidemment que oui. Il en reste
toujours une, et c'est celle que nous prescrivons, c'est celle que nous voulons
saisir.
> Selon le ministre des Affaires étrangères israélien les objectifs consistent à frapper les actifs du programme nucléaire iranien. Je l'ai appelé à la retenue. Je l'ai appelé à ce qu'Israël s'abstienne de cibler, évidemment, des civils. Je l'ai aussi appelé à ne pas oublier la situation à Gaza, où nous appelons à un cessez-le-feu immédiat, à la libération de tous les otages du Hamas, à l'accès sans entrave et immédiat de l'aide humanitaire.
> Le Président de la République l'a rappelé : en fonction de la présence de nos emprises militaires sur le terrain, nous nous tenons prêts à contribuer à la protection d'Israël. (…) Nos emprises, nos moyens militaires dans la région ont vocation d'abord à défendre nos intérêts, mais aussi à participer à la défense de nos partenaires. (…) À ce stade et étant donné la nature et la trajectoire des attaques iraniennes contre Israël, les moyens militaires français n'ont pas été mobilisés, mais ils sont en alerte, et les armées communiqueront en temps voulu. (…) La France est indéfectiblement attachée à la sécurité d'Israël. Elle l'a démontré lorsqu'en avril et en octobre, Israël a été attaqué par l'Iran. Nous avons mobilisé les moyens militaires français pour contribuer à sa défense.
> Il y a quelques mois, les Etats-Unis ont souhaité engager un dialogue direct avec l'Iran. Nous avons salué cette initiative, puisque je le redis, le programme nucléaire iranien est une menace existentielle pour nous et nous considérons que seul le dialogue permet de contrer cette menace. Nous avons d'ailleurs fait connaître, aux Iraniens comme aux Américains, nos exigences. Ils les connaissent parfaitement, et nous nous tenons prêts à réamorcer ce dialogue, au regard de la situation telle qu'elle a évolué ces dernières heures.
> Ce qui est clair, c'est que nous tenons un langage de vérité au gouvernement israélien. Nous réaffirmons notre attachement à la sécurité d'Israël, tout en appelant le gouvernement israélien au cessez-le-feu, à l'accès sans entrave et immédiat de l'aide humanitaire à Gaza. Et rien de tout ce qui est en train de se passer dans la région ne peut nous faire oublier Gaza.
> Nous sommes très concentrés sur notre seul objectif,
qui est la paix et la stabilité dans la région. Cela passe par le refus du
programme nucléaire iranien et cela passe par le refus de la colonisation, de
l'occupation, de la guerre à Gaza et en Cisjordanie. Ce sont les deux objectifs
de la France, auxquels nous sommes tout entiers attachés et auxquels nous œuvrons
très activement. (…)
Vous parlez d'un échec ? Je suis désolé de vous contredire, mais ce qui s'est
passé la semaine dernière, grâce au mouvement qui a été enclenché par la
France, qui préparait une conférence au sujet de la solution à deux Etats, et
qui clairement a initié une dynamique qui est désormais inarrêtable... Regardez
ce que Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, a dit dans une
lettre qu'il a adressée au Président de la République et au prince héritier de
l'Arabie saoudite. Pour la première fois, il a condamné le 7 octobre comme un
attentat terroriste. Il a affirmé que l'Etat de Palestine serait démilitarisé.
Il a également appelé à ce que des élections puissent se tenir en Palestine
d'ici un an. Bref, des déclarations qui étaient inédites. Par ailleurs,
vendredi à Paris, et pour la première fois, les sociétés civiles israéliennes
et palestiniennes ont dialogué et ont pris ensemble des résolutions, en lançant
l'Appel de Paris à une solution politique. (…)
J'ai vu, jour après jour, un nombre toujours plus important de parties
prenantes de la résolution de cette crise - en Europe, en Amérique du Nord,
mais aussi dans le monde arabe - commencer à se saisir de cette dynamique que
nous avons amorcée pour faire mouvement vers cette solution politique, qui est
la seule alternative à l'état de guerre permanent dans la région. Il n'y a pas
d'autre alternative.
> [Crise au Moyen Orient] Je constate que le débat politique en France se cristallise autour de positions qui sont tout à fait éloignées de ce qu'est la position constante de la France. D'un côté, vous avez les opposants inconditionnels à Israël. De l'autre, vous avez les soutiens inconditionnels à Israël. Mais la France, ce n'est pas ça. Et ces positions-là trahissent en réalité ce qu'est la France. La position de la France, c'est la paix, la sécurité et la stabilité dans la région. Et je le redis, cela passe par un refus très ferme du programme nucléaire iranien, et cela passe par un refus très ferme du terrorisme, mais aussi de l'occupation, de la colonisation et de la guerre à Gaza, comme en Cisjordanie.
> [Rima Hassan de LFI a tenté d'aller à Gaza] C'est une opération de communication. Le Premier ministre a parlé d'instrumentalisation des souffrances des populations de la région. Nous avons fait notre devoir, ni plus ni moins, en alertant nos ressortissants des risques auxquels ils s'exposaient, en alertant les autorités israéliennes pour prévenir tout incident et en assurant une protection consulaire tout au long du processus qui a permis à un certain nombre d'entre eux de rentrer. Et nous continuons, malgré la difficulté de la situation dans laquelle nous nous trouvons, à assurer cette protection consulaire auprès des deux ressortissants français participant à cette expédition qui n'ont pas encore pu être expulsés du fait de la fermeture de l'espace aérien israélien.
> [Crise au Moyen Orient] On se prépare, parce que c'est la responsabilité du chef de l'Etat et du Gouvernement de parer à toute éventualité. Pour ce qui me concerne et ce qui concerne mon ministère, nous nous tenons à la disposition de nos compatriotes - à peu près 100.000 en Israël, à peu près 1.000 en Iran -, qui sont très inquiets. Nous avons pris contact avec eux. Nous avons ouvert une ligne téléphonique qui est accessible 7j/7, 24h/24. Et j'ai demandé au centre de crise et de soutien de mon ministère de se tenir prêt à toute éventualité. Ensuite, sur le plan intérieur, nous avons renforcé le dispositif Sentinelle, pour éviter d'être pris au dépourvu ou que des conséquences puissent avoir lieu sur le territoire national. Et puis nous allons veiller très attentivement aux conséquences sur l'économie française, européenne et mondiale que pourraient avoir les opérations militaires en cours dans la région.
> La menace terroriste est élevée en France, mais nous n'avons pas attendu les opérations militaires actuelles pour nous en apercevoir. Ceci étant dit, l'Iran a montré par le passé sa capacité à frapper directement ou indirectement le territoire de certains pays européens. Et donc nous veillons, tout en ayant réaffirmé que nous n'avons ni soutenu ni contribué aux opérations militaires israéliennes, à protéger le territoire national. C'est aussi simple que ça.
> [Cécile Kohler et Jacques Paris, les deux Français retenus en otage en Iran depuis trois ans] Le Président de la République et moi-même à mon niveau avons appelé nos interlocuteurs israéliens et iraniens à prendre en considération le sort de nos deux compatriotes qui sont retenus en otage et qui aujourd'hui sont dans une prison. (…) Nous avons eu un contact hier, par l'intermédiaire du centre de crise et de soutien de mon ministère, avec leurs familles. Je m'entretiendrai avec elles un peu plus tard aujourd'hui. Et quant au dernier contact que nous avons eu en direct avec eux, il remonte à deux semaines environ, puisque grâce à la pression que j'ai souhaité appliquer sur le régime iranien en déposant une plainte devant la Cour internationale de justice pour violation par l'Iran de son obligation d'offrir à nos compatriotes le droit à la protection consulaire ; ils ont eu le droit à des courtes visites de la part de nos équipes sur place, dont je veux à nouveau saluer le dévouement et le professionnalisme.
> [Crise mondiale] Je crois que la responsabilité de la France dans ce contexte, c'est de rappeler les principes auxquels nous sommes très attachés. Depuis huit décennies, depuis 80 ans - c'est-à-dire depuis la création des Nations unies - un principe très simple, auquel nous restons très profondément attachés, a évité bien des conflits à l'échelle planétaire. Ce principe, c'est : «Je ne touche pas à tes frontières, tu ne touches pas aux miennes.» Ce principe-là, c'est le fondement du droit international, celui que nous défendons contre tous les vents contraires, contre les réveils des empires, des fantasmes de colonisation qu'on voit émerger notamment en Russie mais également ailleurs. Mais pour le défendre, il faut le dire clairement : si nous voulons rester fidèles à ce principe, alors il nous faudra devenir beaucoup plus forts et beaucoup plus indépendants dans les temps qui viennent. C'est vrai pour la France et c'est vrai pour l'Europe. Si nous n'y prenons garde, alors nous perdrons notre capacité à maîtriser notre propre destin et à peser sur les destins du monde. Donc le moment - et ça nous amènera progressivement vers, sans doute, un autre sujet de notre conversation aujourd'hui - est celui des choix que nous avons à faire pour nous-mêmes. Le choix que nous devons faire pour nous-mêmes, c'est celui d'être plus forts et plus indépendants.
> Nous pouvons éviter une troisième guerre mondiale en défendant le droit, en faisant primer le dialogue sur la force, et la justice sur la violence. C'est la ligne de la diplomatie française et j'y veille activement.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Donald Trump a souhaité faciliter des discussions entre les Ukrainiens et les Russes. Il a souhaité faciliter des discussions. Cette approche par le dialogue et la négociation, nous ne pouvons que la saluer. Parce qu'on ne résout pas les problèmes par la force brutale et par la violence.
> Nous avons une tâche qui est ardue lorsque nous sommes en responsabilité pour porter la voix de la France et conduire la diplomatie française. Nous avons eu des succès ces derniers mois. Nous avons réussi, par le dialogue, à faire cesser une guerre qui menaçait de plonger le Liban dans le chaos. Nous allons continuer d'œuvrer pour une négociation qui permette à l'Ukraine de garantir sa souveraineté et son intégrité territoriale. Nous allons œuvrer pour que la négociation permette, avec l'Iran, de préserver la sécurité de notre territoire et de l'Europe. Nous continuons inlassablement. Il arrive que ce soit plus difficile que prévu. Il arrive aussi que nous ayons des succès.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Il y a six mois, On nous annonçait une capitulation de l'Ukraine, une vente par appartement de l'Europe, avec l'arrivée de la nouvelle administration aux Etats-Unis... Rien de tout cela ne s'est produit. Et cela, c'est grâce notamment à l'action de la France, du Président de la République, qui a permis d'éviter que les Etats-Unis choisissent le mauvais chemin. Six mois plus tard, s'agissant de la guerre en Ukraine, nous n'avons pas écarté tous les risques. Nous n'avons pas encore trouvé de résolution à cette crise, mais nous avons évité une division profonde de l'Union européenne et nous avons évité cette capitulation de l'Ukraine qui, pour nous, aurait représenté un immense danger.
> [Groenland] L'Arctique fait l'objet de toutes les
convoitises de la part de la Russie, de la part de la Chine... Oui, le
Groenland est un territoire européen, et donc il est tout à fait naturel que
l'Europe - et en particulier la France - l'investisse. Lorsque la question de
l'intégrité territoriale du Groenland a été posée, j'ai moi-même exprimé que
les frontières européennes n'étaient pas négociables. Mais au-delà de cette
position de principe, il y a aussi un certain nombre de coopérations que nous
avons déjà avec le Groenland et que nous voulons renforcer, sur le plan
scientifique comme sur le plan économique. C'est tout cela qui justifie la
présence, dans quelques heures, du Président de la République sur place. (…)
Le Groenland est un territoire stratégique. C'est un territoire européen. Et,
de toute évidence, c'est un territoire convoité. On peut s'agiter sur des
plateaux de télévision en donnant des leçons aux uns ou aux autres, ou alors on
peut agir, se rendre sur place, renforcer les coopérations, répondre aux enjeux
de sécurité, de développement économique. C'est dans cette ligne-là que
s'inscrit la France. ‘…)
La solidarité entre les pays européens au sein de l'Union européenne, comme la
solidarité entre les pays membres de l'OTAN, est suffisamment dissuasive pour
que personne ne vienne la tester. Personne n'est jamais venu la tester jusqu'à
présent. Alors, attention, cela n'est pas éternel, et cela n'est pas parce que
nous sommes nombreux que nous sommes abrités de toutes les menaces. C'est
pourquoi les discussions qui vont se tenir juste après ce voyage du Président
de la République au Groenland, à l'OTAN, s'agissant du relèvement de nos
dépenses militaires, du relèvement de nos capacités dissuasives est si
importante. Parce que lorsqu'on n'est pas dissuasif, alors on devient une proie
pour tous ceux qui veulent tester la résistance et la robustesse de ces alliances
de sécurité. Mais jusqu'à présent, elles sont si solides que personne n'est
venu les tester.
> [Vladimir Poutine a-t-il une seule raison d'arrêter son
agression de l’Ukraine?]
Je crois qu'il en a assez peu, à moins que nous ne décidions de lui en donner
quelques-unes. C'est ce que nous avons décidé de faire, en incitant la
Commission européenne à prendre l'un des paquets de sanctions les plus
puissants depuis le début de cette guerre. Et je suis très heureux qu'elle ait
retenu nos propositions. Propositions qui vont viser certains des acteurs
majeurs de l'industrie pétrolière russe. Certaines mesures qui vont aussi viser
des pays tiers qui permettent à la Russie, en facilitant le contournement de
nos sanctions, de continuer à financer son effort de guerre. Ce paquet, qui n'a
pas encore été adopté, nous allons continuer à le renforcer, en allant au-delà,
en contraignant la circulation des diplomates russes sur le sol européen... Mais
peut-être de manière un peu différente de ce que nous avons fait jusqu'à
présent. Ce que je recommande, et ce que j'ai recommandé à la Commission
européenne, c'est que ce paquet de sanctions, contrairement au précédent, soit
utilisé pour contraindre Vladimir Poutine à l'atteinte d'un objectif simple :
le cessez-le-feu. Un cessez-le-feu d'au moins 30 jours, peut-être au-delà, qui
permette la tenue de discussions, de négociations en bonne et due forme. Parce
que vous voyez bien à quel jeu joue Vladimir Poutine : «Je ne fais pas de
cessez-le-feu, et j'esquive les négociations de paix».
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Vladimir Poutine n'a fait aucun mystère de ses intentions. Ses intentions sont des intentions coloniales, ce sont des intentions impérialistes. Ce que veut faire Vladimir Poutine, c'est reconstituer, en réalité, l'Union soviétique de jadis. Et donc il ira jusqu'au bout, à moins qu'il ne soit arrêté. Et comment l'arrêter ? En asphyxiant son effort de guerre par des sanctions extrêmement lourdes. Des sanctions européennes...
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] L'objectif, c’est de nous délivrer intégralement de notre dépendance aux énergies fossiles russes. Nous allons le faire pour le gaz d'ici l'année prochaine, et nous devons le faire dès aujourd'hui pour le pétrole. Mais j'ajoute un point à cela, c'est que les sanctions européennes, c'est bien ; si à ces sanctions s'ajoutent des sanctions américaines, c'est encore mieux. Mais ça tombe bien, parce que vous avez vu que dans leur immense majorité, les sénateurs et les députés américains ont décidé, eux aussi, de prendre des sanctions massives contre Vladimir Poutine, parce qu'ils voient bien que si nous ne l'arrêtons pas il ira jusqu'au bout de son fantasme colonial.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] C'est l'intuition des sénateurs et des députés américains, et c'est l'intuition que nous allons retenir, nous aussi, Européens, lorsque dans quelques jours nous adopterons ce paquet de sanctions -, c'est d'appeler les pays tiers, ceux qui sont parfois nos amis et nos partenaires, à tenir compte du fait que la Russie présente aujourd'hui, pour l'Union européenne, un danger de vie ou de mort, et que s'ils ne viennent pas nous aider à freiner et même à mettre à l'arrêt la machine de guerre de Vladimir Poutine, tout cela aura des conséquences. Parce que lorsque nous disons que c'est une question de vie ou de mort, nous sommes sérieux
> Si, comme nous le pensons, la Russie présente pour l'avenir de l'Union européenne et pour la France un danger de vie ou de mort, alors il faut joindre les actes à la parole. C'est une question de crédibilité et d'efficacité.
> [Etats-Unis-Chine] Je vois surtout une grande confrontation en préparation, à laquelle nous ne voulons pas prendre part. Le moment que nous vivons, c'est celui où l'Union européenne, l'Europe peut montrer la voie en refusant les logiques de blocs, en refusant le réveil des empires, de ce qu'on appelle les «sphères d'influence», qui consistent pour des grandes puissances à décider du sort des pays de leur voisinage. Tout ça, nous le refusons. Nous voulons préserver cet héritage que nous avons reçu des générations qui nous ont précédés, celui d'un monde ouvert, d'un monde qui fonctionne grâce à des règles universellement reconnues, qui repose sur ce qu'on appelle le «multilatéralisme», qui n'est ni plus ni moins qu'un autre mot pour parler de dialogue et de négociation. C'est dans cet esprit que nous voulons relever le gant. Et beaucoup de pays dans le monde - en Afrique, en Asie du Sud-Est, en Amérique latine - regardent avec beaucoup d'intérêt les initiatives que nous pourrions prendre pour ne pas se laisser entraîner dans cette confrontation entre les Etats-Unis et la Chine.
> [Crise mondiale et Union européenne] La guerre est à nos portes. La planète est en ébullition. Notre économie décroche. Nos démocraties sont prises d'assaut. Si nous n'y prenons garde, nous perdrons tout ce que nous avons patiemment construit, mais nous avons tous les atouts pour réussir. Nous avons la force pour réussir. Nous sommes un continent extrêmement riche, extrêmement puissant, extrêmement ingénieux. Si nous nous donnons les moyens, nous pouvons garder la maîtrise de notre propre destin et continuer à peser sur le cours des choses.
> La Conférence de Nice sur l’océan est un immense succès
- un immense succès diplomatique, mais aussi un immense succès populaire,
puisque c'est la plus grande manifestation jamais organisée sur l'océan. L'océan
qui est notre meilleur allié dans la lutte contre le dérèglement climatique,
qui produit la moitié de l'oxygène que nous respirons dans ce studio, qui
héberge un quart des espèces sur la planète. (…)
Nous avons réuni 100.000 personnes autour de cette conférence des Nations
unies. La dernière édition, il y a 4 ans, c'était 7.000 personnes. Et nous
avons pris des engagements contraignants qui vont changer la donne, en
particulier le Traité sur la haute mer, qui couvre 50% de la planète et qui
aujourd'hui n'est soumise à aucune règle et aucune loi. Ce traité, grâce à la
mobilisation de la diplomatie française, va entrer en vigueur d'ici la fin de
l'année, puisque nous avons rassemblé 55 ratifications à ce traité. Il en faut
60, c'est-à-dire cinq de plus. Et nous savons, parce que des processus sont en
cours dans un certain nombre de pays, que nous y parviendrons. En deux ans,
nous aurons fait entrer en vigueur un traité pour protéger la haute mer. La
dernière fois que la communauté internationale s'est mobilisée pour protéger
l'Océan, ça a pris 12 ans pour la faire entrer en vigueur.
> La question fondamentale qui est posée pour l'Etat,
c'est celle de l'efficacité, de son organisation, de sa capacité à se tourner
vers ses missions. C'est d'ailleurs ce à quoi François Bayrou nous a demandé de
réfléchir. Je l'ai fait. J'ai suivi la consigne, et j'en ai tiré des leçons. Je
m'apprête à continuer à transformer mon ministère, pour qu'il soit toujours
plus efficace dans la manière dont il offre un service public de qualité aux
Français de l'étranger, dans la manière dont il défend les intérêts de la
France à l'étranger et dont il porte la voix de notre pays. (…)
Ces 40 milliards d’économie, ce sont des efforts considérables que nous devons
faire, parce que nous refusons de surendetter les générations à venir. Ils
doivent équitablement répartis. (…) Il ne faut pas constamment se tourner vers
l'Etat et ses dépenses, qui ont déjà été largement contenues. Chacun doit
contribuer à cet effort.
> [Soutien aux communautés chrétiennes du Moyen-Orient / Intervention
à l’Assemblée]
Il en est ainsi des communautés chrétiennes partout dans le Moyen-Orient, que
nous soutenons traditionnellement, non pas pour des raisons religieuses, mais
parce que nous considérons que la paix et la stabilité dans cette région
passent par le respect du pluralisme.
Et c'est pourquoi, lorsque la guerre s'est déchaînée au Liban, nous avons
soutenu le réseau des écoles chrétiennes, pourquoi nous avons contribué à
rénover, à rebâtir le patrimoine chrétien en Irak, qui avait été dévasté par
Daech. Et c'est pourquoi chaque fois que nous nous déplaçons, chaque fois que
je me déplace, je veille à rencontrer les chefs religieux des communautés
chrétiennes, comme récemment en Syrie, où nous nous faisons leur porte-voix
pour qu'ils soient pleinement intégrés dans l'avenir de ce pays.
Et face à l'escalade de violence et l'escalade militaire dans la région, nous
sommes aussi très attentifs au sort de ces communautés, et en particulier en
Israël et dans les territoires palestiniens, où nous veillons sur elles. Mais
également en Arménie, au nord de l'Iran, puisque vous savez que cette frontière
de l'Arménie avec l'Iran sépare en réalité les deux territoires de
l'Azerbaïdjan et qu'il y a donc là une ligne de fracture qui est
particulièrement sensible.
C'est vrai que la Russie, d'une certaine manière enlisée, comme vous l'avez
dit, dans sa guerre contre l'Ukraine, a quelque peu abandonné l'Arménie. Oui,
mais la France est venue à son secours et nous nous sommes tenus aux côtés de
l'Arménie, depuis des mois, en renforçant nos coopérations jusqu'à des
coopérations dans le domaine de la défense, dans le domaine militaire, qui
n'ont pas d'équivalent dans l'histoire récente des relations entre l'Arménie et
des pays européens. Et dans cette période, nous allons continuer à nous tenir
aux côtés de l'Arménie.
> Nous n'avons pas de leçon de démocratie à recevoir des Etats-Unis et que nous avons avec ce pays une histoire très ancienne. Nous sommes le premier allié, si l'on peut dire, des Etats-Unis. Nous avons survécu à 59 élections américaines. Nous survivrons à la 60e, d'autant plus que nous avons travaillé avec l'administration Trump lors de son premier mandat et que nous allons continuer à le faire, en défendant nos intérêts. Après, il faut être lucide. Les Etats-Unis ont choisi de nouvelles orientations, que ce soit en matière de sécurité ou en matière commerciale. Certaines sont contraires à nos intérêts. Eh bien, nous défendrons nos intérêts, avec une volonté de fer.
> Je crois qu'il ne faut pas réduire les Etats-Unis à la position de certains partis politiques, certains mouvements politiques aux Etats-Unis. Les vents mauvais, d'où qu'ils soufflent, il nous faudra nous y opposer.
> Je crois qu'il faut surtout arrêter d'indexer nos politiques sur celles des Etats-Unis. La seule bonne politique, c'est celle qui nous renforce et qui nous rend plus indépendants.
> [Union européenne] Il y a encore un attachement très fort à la démocratie, mais il est clair que la vague nationaliste et populiste est très haute et qu'elle est en train de déferler sur l'Europe. (…) On a vu les scores des partis d'extrême droite, des partis nationalistes, populistes, des partis pro-russes, parfois, aux dernières élections. Parfois d'ailleurs soutenus par des campagnes de désinformation en provenance de la Russie elle-même qui a décidé justement de prendre l'Union européenne, organisation politique démocratique, comme cible. Il y a donc bien une forme de complicité - volontaire ou involontaire - entre ces factions de l'internationale réactionnaire.
> «Nous croyons dans la victoire des démocraties, disait Raymond Aron, à condition qu'elles le veuillent». Donc tout est une question de volonté. On a hérité d'une organisation politique, l'Union européenne, qui a été bâtie par des hommes et des femmes qui se sont levés après la Deuxième Guerre mondiale pour dire "plus jamais ça" et qui ont inscrit au cœur de ce projet politique la démocratie, la liberté, la confiance dans les citoyens et leur capacité à garder la maîtrise de leur propre destin. Mais pour conserver ce patrimoine inédit, la seule solution, c'est d'être beaucoup plus forts que nous ne le sommes aujourd'hui et beaucoup plus indépendants, pour pouvoir conserver ce modèle et l'imposer, si l'on peut dire, dans un monde où des vents très mauvais vont souffler très fort.
> [Agression de Poutine contre l’Ukraine] Tout est une
question de volonté. Ce qui se joue en Ukraine, c'est bien sûr l'intégrité
territoriale de ce pays. Nous avons pris des mesures inédites dans l'histoire
européenne de sanctions à l'égard de la Russie. Nous avons gelé les actifs.
Nous avons transféré à l'Ukraine des équipements, du soutien militaire, dans
une ampleur qu'on n'imaginait pas possible il y a encore quelques années mais qui
ne suffit pas, alors même que l'Ukraine a montré sa disposition à cesser le
feu, à signer un accord sur les minerais avec les Etats-Unis. Donc maintenant,
il faut, là encore, augmenter le son. (…)
Nous avons les moyens, nous avons des capacités. Il suffit juste d'avoir la
volonté. Et donc nous, Européens, prenons nos responsabilités, prenons notre
part de ce fardeau, qui est celui de notre sécurité collective. C'est la clé de
la liberté et de l'indépendance de l'Europe.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Je prends acte de l’adoption en première lecture du projet de loi
simplification à l'Assemblée nationale. Je regrette que ce texte ait été dévoyé
de ses intentions premières de simplifications légitimes pour conduire à des
reculs préoccupants sur des questions environnementales et des enjeux de santé
publique clés. Je salue le vote de la grande majorité des députés de ma famille
politique, Ensemble pour la République, avec leur président, Gabriel Attal. On
connaît pourtant leur engagement sur les politiques de simplification. La santé
publique et la lutte contre le dérèglement climatique et les pollutions ne
devraient pas être les variables d'ajustement de calculs politiques à la petite
semaine. Je l’ai dit à plusieurs reprises, le dispositif des zones à faibles
émissions n’est pas parfait et pourrait être amélioré ; tel était l’objectif de
l’amendement présenté par le Gouvernement. Ma porte reste ouverte à tous les
élus progressistes de bonne volonté pour y contribuer. Et je remercie ceux qui
ont travaillé de bonne foi à améliorer ce dispositif. Simplifier, oui.
Détricoter, non ! Cela sera notre ligne constante.
> [Conseil des
ministres de l’Environnement de l’Union européenne] Cette journée est consacrée
à des sujets stratégiques.
Je pense d’abord à l’économie circulaire avec l’orientation générale qui
sera adoptée sur les véhicules hors d’usage. Une orientation qui marque la
manière dont on veut avancer sur l’économie circulaire, notamment en
reconnaissant une clause miroir sur l’utilisation du plastique recyclé et qui
fixe des niveaux d’ambition qui sont susceptibles de créer de véritables
filières qui créent des emplois et qui soutiennent notre activité économique
tout en réduisant l’impact environnemental de nos productions. C’est dans cet
esprit que je souhaite qu’on continue à avancer, notamment dans la perspective
d’une législation sur l’économie circulaire.
Deuxième élément, la préparation de la COP 30 à Belém, occasion pour
laquelle l’Union européenne devra proposer un objectif de réduction de ses
émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2035. L’Union européenne doit
continuer à assumer son rôle de leadership climatique, comme elle l’a fait
toutes ces dernières années, en particulier à l’occasion de ce dixième
anniversaire de l’Accord de Paris. Ce leadership climatique est essentiel pour
protéger les Européens et les Européennes contre l’impact du dérèglement
climatique. Il est également essentiel pour installer les nouvelles filières
industrielles dont nous avons besoin pour transformer notre économie et donc
pour coupler emplois et combat contre le dérèglement climatique. Je me réjouis
que l’on ait à l’occasion du déjeuner un point sur une stratégie industrielle
en lien avec nos politiques écologiques. C’est évidemment un élément essentiel
si on veut avoir un objectif 2040 dans notre loi climat qui soit crédible et
qui nous permette de donner des trajectoires et des incitations très claires à
nos filières industrielles pour être au rendez-vous de la décarbonation d’ici
2040.
Troisième élément, la lutte contre les pollutions plastiques avec les
résultats de la négociation des COP autour de la réduction des pollutions
chimiques en lien avec les protocoles de Rotterdam, Bâle et de Stockholm avec
là aussi de bonnes avancées qui pourront nous permettre de nourrir l’approche
que nous retiendrons dans la directive REACH. Je salue ces avancées avec un
meilleur contrôle international, la réduction de certains polluants chimiques
et nous devons continuer dans ce sens.
Quatrième élément, c’est la stratégie résilience de l’eau. C’est une
stratégie qui pose bien les termes du débat et qui est très en lien et très
cohérente avec la politique de résilience de l’eau française, c’est-à-dire d’un
côté la dimension quantitative qui reprend les grands éléments que nous portons
dans le cadre du plan eau : sobriété hydrique, réutilisation renforcée des
eaux grises, et puis de l’autre côté la question de la qualité de l’eau, la
réduction de la pollution, des pollutions persistantes présentent dans notre
environnement, qui mettent à risque l’accès à une eau potable en quantité, en
particulier dans le contexte du dérèglement climatique où les sécheresses
peuvent concentrer les polluants chimiques dans nos eaux de surface et nos eaux
souterraines.
Enfin, dernier élément, c’est évidemment les résultats de la Conférence
des Nations Unies sur l’Océan que la France a co-organisée à Nice avec le Costa
Rica. Une conférence qui a montré que l’écologie, la géopolitique et le
multilatéralisme avaient encore beaucoup d’avenir, avec des résultats
exceptionnels. Je pense notamment à la ratification du traité sur la haute mer,
qui est plus que probable d’ici fin septembre. C’est un traité qui traînait
depuis une vingtaine d’années. Aujourd’hui, grâce à la mobilisation du
président de la République et de la diplomatie française, nous y sommes
arrivés. Cela permettra d’ouvrir tout un set de négociations pour installer sur
65 % des mers et des océans de la planète, des zones de protection, des
aires marines protégées. Deuxième élément, des avancées sur la pêche illégale,
non reportée et non régulée. Troisième élément, la coalition pour un traité
plastique ambitieux que j’ai réunie. 96 pays autour de cet objectif à la veille
d’une négociation à Genève. Ce sera difficile, mais on envoie un clair signal à
ceux qui voudraient battre en brèche l’importance de ce traité, le fait qu’on
ne va pas prendre en compte le sujet de la production de la consommation
numérique alors qu’il est clé pour lutter contre la pollution. La mobilisation
en faveur d’un moratoire pour l’exploitation minière des fonds marins, je le
dis très clairement ici, je continuerai à me battre pour ce moratoire à un
moment où l’évidence scientifique est très claire. Certes, nous ne savons pas
tout, mais le peu que nous savons nous incite très clairement à mettre en place
ce moratoire tant les conséquences sur la capture carbone, sur la biodiversité,
sont majeures pour nos océans. Donc, nous ne pouvons pas dire que nous ne savions
pas. Enfin, dernier élément, c’est l’approfondissement et l’extension des aires
marines protégées. D’abord en France, pour le dire très rapidement, 78 %
de nos eaux territoriales seront d’ici fin 2026 en aires marines protégées.
Nous sommes très au-delà des objectifs et des engagements de Montréal, plus de
14 % en zone de protection forte, plus de 10 % en zone de protection
stricte, et un plan de protection des fonds marins qui concerne plus
spécifiquement nos eaux hexagonales. Cette ambition, on l’a portée aussi au
niveau diplomatique pour obtenir d’autres pays des engagements d’extension,
d’approfondissement de leurs aires marines protégées. Nous faisons le constat
aujourd’hui que, suite aux annonces faites ensemble des pays qui étaient
représentés à la conférence des Nations Unies sur les océans, nous avons
30 % d’augmentation de la protection des eaux territoriales dans le monde,
ce qui est un résultat exceptionnel. Nous allons continuer à appuyer dans cette
direction, dans les échéances qui sont devant nous sur les négociations
environnementales.
> [Réduction des émissions de CO2 de 90 %] À ce
stade, nous n’avons pas encore finalisé notre position en tant que gouvernement
français, mais nous continuons à voir que nous avons besoin de cohérence dans
nos politiques, c’est-à-dire d’avoir une approche à part entière avec un
objectif ambitieux et avec le commerce, l’industrie, les aides d’État, et des
politiques énergétiques qui sont des facilitateurs pour atteindre cet objectif.
Les entreprises, elles veulent décarboner, mais elles veulent décarboner avec
des règles du jeu équitables qui sont justifiées, et elles veulent décarboner
avec des incitations claires qui ne sont pas contre-productives. Donc, c’est
exactement ce qui est en jeu, et c’est ce que nous allons faire pression pour.
Et je crois que nous avons un accord non seulement de la Commission européenne,
mais aussi de la plupart des pays au niveau européen. (…)
Nous avons besoin de crédits carbone à haute intégrité, et c’est pourquoi il
est important d’avoir la confiance des gouvernements pour s’assurer qu’il
s’agit d’un crédit à haute intégrité. Mais c’est aussi un moyen de construire
des ponts avec les pays en développement qui n’ont pas les moyens de réduire
leurs émissions de CO2, et d’avoir ces partenariats stratégiques. En plus de
cela, dans un contexte où les puits de carbone naturels peuvent diminuer à
cause du changement climatique et non à cause des politiques ou décisions que
nous allons prendre, nous devons également trouver des moyens et des moyens
pour compenser cette diminution naturelle des puits de carbone. C’est pourquoi
l’article 6, je crois, est un outil très intéressant. C’est un outil parmi d’autres.
Il ne nous évitera pas de faire des efforts et de décarboner. Il pourrait être
utilisé pour quelques pour cent de notre objectif.
> [France-Grèce] La protection de l'environnement, et en particulier de nos forêts, est une affaire collective qui nécessite une coopération internationale, des échanges de savoir-faire et de bonnes pratiques. J’ai signé hier avec la Grèce un accord pour enclencher une coopération plus étroite, visant à mieux protéger nos ressources naturelles, nos forêts et notre biodiversité, en particulier dans les domaines communs et où nous pouvons mieux tirer parti de l'expérience de nos pays.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> C’était la 2ème édition « 101 femmes entrepreneures ». 101
femmes de nos départements. 101 femmes qui portent une vision du monde. 101
ambassadrices désormais qui doivent prendre la place, toute la place !
Astrid
Panosyan-Bouvet (ministre
déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des
Familles, chargée du Travail et de l’Emploi)
> Visite du Salon de l’aéronautique et de l’espace au Bourget – vitrine
de l’excellence industrielle française. 25 000 recrutements en 2025, des
savoir-faire uniques, des technologies de pointe, une forte évolution des
formations : la filière est stratégique pour l’emploi et notre souveraineté.
> Déplacement au Mans pour la finale du Concours d’Excellence Mécanique Alpine. Dans l’usine Renault, à l’école de formation, avec les finalistes venus de toute la France, j’ai vu ce que l’industrie produit de plus précieux : des compétences, de la passion, de la transmission. La voie professionnelle est une voie d’excellence à valoriser.
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> Bonne nouvelle pour le climat et l’industrie : la France ratifie
l’amendement au Protocole de Londres. Ce texte autorise le stockage du CO₂
capté en France dans des
formations géologiques
profondes sous-marines, situées
dans des pays partenaires comme la Norvège,
le Danemark ou l’Italie.
Ces formations ont déjà contenu naturellement du gaz pendant
des millions d’années, ce qui garantit leur étanchéité et sécurité. C’est une
étape clé pour atteindre la neutralité carbone, en particulier dans les
secteurs industriels les plus difficiles à décarboner : acier, ciment, chimie
lourde. Cette avancée est aussi essentielle pour préserver des milliers
d’emplois industriels en France, en offrant aux sites concernés une solution
crédible pour continuer à produire tout en respectant nos objectifs climatiques.
Pourquoi c’est important :
- La technologie est utilisée depuis plus de 30 ans, avec des standards de
sécurité élevés.
- Seuls des pays partenaires appliquant des règles équivalentes aux nôtres
pourront accueillir ce stockage.
- Il ne s’agit pas de retarder la transition, mais de traiter les émissions
résiduelles de manière responsable.
Une solution concrète, un cadre sécurisé, un signal fort pour conjuguer
ambition climatique et soutien à notre industrie. Pour le climat. Pour
l’industrie. Pour l’emploi. Pour notre avenir commun.
> [Discours sur la filière spatiale] Ce que vous écrivez
ici, ce n'est pas une page d'histoire. C'est un nouveau chapitre du destin
industriel français. La filière spatiale est un pilier stratégique et un levier
économique. Rien de moins. Et je veux le dire clairement : l'accès autonome à
l'espace n'est pas un luxe. Dans l'espace, comme sur Terre, qui dépend,
abdique. Qui lance, décide.
Vous le savez, l'odyssée française est ancrée dans la vision d'un homme d'État
qui voit une France souveraine jusque dans l'espace. Elle prend son envol en
1965, avec Astérix, quand la France devient la troisième puissance spatiale au
monde. Elle s'européanise en 1975, à Paris, avec la fondation de l'European
Space Agency. Et aujourd'hui encore, elle vit à travers des visages qui
inspirent.
Avec Thomas Pesquet, Sophie Adenot, Arnaud Prost, c'est toute une génération
qui porte haut nos ambitions pour le spatial.
Mais il faut être lucide : cette histoire, aussi belle soit-elle, ne nous
garantit rien. La compétition internationale s'intensifie, les modèles
changent, et nos certitudes vacillent. Sous l'impulsion de SpaceX, le renouveau
du spatial mondial est en marche. Réduction des coûts, gain de performance,
accélération des cycles : voilà le triptyque de la nouvelle conquête. Dans
cette course, notre industrie du spatial doit pas se laisser dépasser, car le
peloton de tête reste à dessiner.
MaiaSpace montre une voie audacieuse pour y arriver : de l'ingéniosité, de
l'ambition, et un esprit de conquête. Une start-up dont le centre de gravité
est l'avenir de la France et de l'Europe.
Votre odyssée, c'est un condensé d'audace et d'efficacité. En trois ans, vous
avez conçu, fabriqué et testé la quasi-totalité des sous-systèmes de votre
futur lanceur. En trois ans, vous êtes passés de quelques ingénieurs à 300
experts. 300 talents. 300 raisons d'être fiers. L'histoire grecque nous
rappelle qu'il a suffi de 300 hommes déterminés pour arrêter une marée perse
qui semblait infinie. Cette fierté, je la ressens pleinement. Votre ingéniosité
fait rayonner le spatial français. Vous prouvez que nos écoles forment des
esprits brillants, et que ces esprits choisissent la France pour concrétiser
leurs projets. Et ce choix, vous l'avez fait ici, à Vernon. Ici, je compte sur
vous pour faire vivre, durablement, le spatial en France.
Ce projet n'est pas qu'une réussite technique. C'est aussi le symbole d'un
nouveau modèle industriel. C'est une démonstration de ce que peut être la
nouvelle France productive.
Dans cette aventure, l'État a pleinement assumé son rôle. Dans le sillage du
programme spatial initié par le Général de Gaulle, France 2030 a pris le relais
avec une ambition claire : rapprocher le futur du spatial.
Comment ? En définissant des priorités industrielles, en fixant des objectifs
technologiques audacieux, et en assumant des choix forts – comme celui de
développer un lanceur réutilisable, pilier de notre souveraineté d'accès à
l'espace.
Aujourd'hui, avec MaiaSpace, nous voyons les fruits concrets de cette stratégie
: une ambition qui ne reste pas lettre morte, mais qui se traduit en usines, en
technologies, en emplois. Et permettez-moi de le dire avec gravité et fierté :
c'est aussi cela, le sens de ma mission comme ministre de l'Industrie.
Les objectifs de France 2030 en matière spatiale nous donnent un plan. C'est
une boussole industrielle, et c'est un motif profond de fierté nationale – et
personnelle.
Enfin, MaiaSpace, c'est l'esprit de conquête.
Ce que vous proposez, ce n'est pas un concept, c'est un produit. Pensé pour
durer, pensé pour voler, pensé pour gagner. Avec le soutien de l'État et de
France 2030, vous avez posé des fondations solides. À vous désormais de relever
les défis, d'élever les ambitions, de bâtir un socle technologique à la hauteur
de la France — et de l'Europe. Un lanceur réutilisable, souverain, compétitif :
voilà ce que nous attendons. Vous entrez dans la course avec des atouts. Et
avec cette part d'aventure, sans laquelle rien de grand ne s'écrit.
L'odyssée spatiale de la France se réinvente et continue. C'est une chance pour
notre filière, pour Vernon et pour la France.
> [Programmation nationale énergie et climat pour les
années 2025 à 2035 / Intervention à l’Assemblée]
Je veux d’abord saluer l’initiative du groupe Les Républicains au Sénat et le
travail déjà mené sur cette proposition de loi. Ce débat est bienvenu ;
mieux : il est indispensable, car l’énergie n’est pas un sujet sectoriel,
c’est le nerf de notre économie, le cœur battant de notre souveraineté. Et
parfois, soyons clairs, elle peut devenir un talon d’Achille.
Ce débat est lourd d’enjeux. Nous devons prendre dès aujourd’hui des décisions
qui s’inscrivent dans le temps long et qui engagent notre système énergétique
sur des décennies, voire sur le siècle à venir. Il nous faut collectivement les
peser, avec toutes les incertitudes qui entourent l’avenir.
Mais surtout, ce débat reflète une méthode que j’assume : celle du
dialogue, de l’écoute et de la construction commune. Nous avons ouvert ce
chantier au Sénat, en octobre 2024. Je remercie le travail réalisé par ma
prédécesseure, Olga Givernet, désormais députée. Nous l’avons poursuivi ici
même, dès le mois d’avril, et nous continuons avec la même boussole : les
faits, rien que les faits. Nous avançons ensemble, au-delà du dogme et de la
posture : sur l’énergie, on ne peut pas se payer de mots.
Au-delà d’un sujet indéniablement technique, nous parlons en effet d’un bien
commun, d’un levier stratégique, d’un socle industriel et social. L’énergie est
un enjeu existentiel, c’est ce qui alimente les usines, ce qui éclaire les
foyers et ce qui forge notre place dans le monde. Elle irrigue tout : la
facture de nos concitoyens, la compétitivité de nos entreprises, notre diplomatie
et notre sécurité. Je me dois de le répéter, car c’est ma conviction profonde,
celle sur laquelle il ne faut rien lâcher : l’énergie est au cœur de notre
souveraineté, de notre cohésion et de notre prospérité. L’énergie n’est pas un
luxe.
C’est pourquoi je veux rappeler les ambitions du gouvernement qui tiennent en
deux axes, qui sont aussi deux convictions.
Première conviction : il faut sortir de la dépendance aux énergies
fossiles importées – celles que l’on
importe cher et qui nous rendent vulnérables. Décarboner, diversifier,
maîtriser : voilà notre ligne. En ce qui concerne l’électricité, il faut
rappeler – et
plus encore, convaincre –
que nucléaire et renouvelables
ne s’opposent pas. Ces énergies se complètent et nous protègent.
Deuxième conviction : il faut mettre l’énergie au service de la France, de
ses citoyens, de ses entreprises et de ses territoires. Cela suppose une énergie compétitive, prévisible
et décarbonée ; une énergie
qui renforce, pas qui freine. Voilà
notre cohérence et notre cap,
que je viens défendre ici avec détermination.
Nos choix énergétiques sont des choix de long terme, des choix d’avenir. Ils
engagent notre pays sur plusieurs décennies et répondent à quatre
impératifs : souveraineté, résilience, décarbonation, compétitivité. Le
constat est sans appel : notre dépendance aux énergies fossiles nous coûte
cher. Ce sont 70 milliards d’euros qui pèsent négativement dans notre
balance commerciale en 2023. C’est encore bien davantage en période de crise,
lorsqu’un acteur comme la Russie décide d’instrumentaliser le gaz ou lorsque
l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) décide de réduire sa
production pour faire monter les cours.
Cette vulnérabilité stratégique, exploitée sans hésitation par des puissances
concurrentes, nous ne souhaitons plus la subir. Désormais, le gouvernement la
combat par des actions concrètes et structurées en deux axes : d’une part,
décarboner massivement nos usages et les électrifier dès que possible ;
d’autre part, s’appuyer sur un mix énergétique souverain, combinant nucléaire
et énergies renouvelables. Pourquoi ? Parce que l’énergie nucléaire est un
atout historique de la France et un pilier de notre souveraineté, et parce que
les énergies renouvelables sont des leviers de diversification et
d’implantation locale. Nous avons besoin des deux pour atteindre les objectifs
que nous nous sommes fixés.
Les objectifs de décarbonation fixées par le gouvernement sont ambitieux :
nous visons 58 % d’énergie décarbonée en 2050. Pour y parvenir, nous
agissons sur tous les leviers. Dans l’industrie, par exemple, France 2030
consacre des moyens massifs à la décarbonation de nos sites stratégiques – 1,6 milliard d’euros
ont été ajoutés en loi
de finances en 2025. Nous soutenons aussi les industriels électro-intensifs avec des
dispositifs ciblés. Nous leur
appliquons des taux réduits d’accise et leur proposons des mécanismes d’aide à la décarbonation.
Dans le domaine de la mobilité,
le bonus automobile et le leasing social sont des soutiens à la demande de véhicules
électriques. La loi de finances pour 2025 a permis d’aller plus loin, avec le
verdissement des flottes professionnelles qui représentent un véhicule neuf sur
deux. Le déploiement accéléré des 2,5 millions de bornes de recharge, dont
160 000 librement accessibles, y contribue également.
Dans le domaine du logement, nous finançons la rénovation : pompes à
chaleur, biogaz, chaleur renouvelable – aucun levier n’est
oublié. La planification écologique passe aussi par là. Nous continuerons à financer la rénovation thermique,
filière par filière, territoire par territoire.
Décarboner, électrifier : encore faut-il produire une énergie compétitive,
abondante et souveraine. Pour cela, il faut dépasser le clivage apparent entre
nucléaire et renouvelables : ce n’est pas une opposition, c’est une
complémentarité. Les renouvelables ne concernent pas la seule
électricité : ce sont aussi la chaleur, les gaz verts ou les carburants du
futur. Ce sont surtout des énergies produites ici, sur notre sol, au service de
nos territoires. C’est pourquoi nous soutenons l’approche de votre
rapporteur : il faut parler d’énergies décarbonées, sans les opposer, mais
en les additionnant.
Vous l’aurez compris – mais je souhaite insister sur ce point : l’équilibre que nous recherchons, au carrefour de nos objectifs de
souveraineté, de décarbonation, de résilience et de compétitivité, se trouve dans ce bouquet énergétique.
Commençons par notre force
historique. Le nucléaire, c’est la France : une énergie
bas-carbone, stable, compétitive ;
un atout stratégique ; un pilier de notre souveraineté. Il est au cœur de
la stratégie du gouvernement – une stratégie
qui vise à retrouver les
standards de production historiques et à
prolonger le fonctionnement du parc au-delà de cinquante ans, voire de soixante ans.
Cette stratégie – je souhaite le mentionner – s’inscrit
dans le sens de l’histoire, qui
rattrape aujourd’hui les dogmes
d’hier. L’histoire redonne au nucléaire la place qu’il mérite et ce n’est
pas la France seule qui le dit :
je veux saluer le signal fort que constitue le partenariat inédit entre la
Banque mondiale et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). C’est
un tournant car, quand le monde s’électrifie, le nucléaire redevient un bien
commun.
Pour revenir en France, nous investissons également dans de nouveaux réacteurs.
Le programme EPR 2 est lancé : six réacteurs sont confirmés et une
seconde tranche de huit réacteurs supplémentaires est envisagée, pour une
décision en 2026. Conformément aux décisions prises en Conseil de politique
nucléaire, nous avons engagé les échanges avec la Commission européenne sur les
modalités de soutien au nouveau nucléaire. Le schéma de financement des
réacteurs de type EPR 2 est en cours de validation : il prévoit notamment
un prêt pour au moins la moitié du devis. Sur ce sujet comme sur tous les
autres, nous avançons avec méthode et détermination pour sécuriser l’avenir du
nucléaire. Nous ne lâcherons rien.
Nous investissons aussi dans l’avenir : nous soutenons le développement des
petits réacteurs modulaires (SMR) et voulons avancer sur la fermeture du cycle
avec la perspective des réacteurs à neutrons rapides. Une feuille de route sera
présentée d’ici à la fin de l’année. Le message du gouvernement est
clair : nous croyons à l’innovation nucléaire française. Il est important
que la loi reprenne cette ambition. Celle-ci figurait dans l’article 3 de
cette proposition de loi, qui a été supprimé lors de son examen en commission.
Nous ferons une proposition de rétablissement de cet article, en prenant en
compte également les amendements adoptés sur le sujet.
La relance nucléaire suppose une filière mobilisée et un cadre clair. Nous
avons pu le constater lors de la signature du contrat de filière, la semaine
dernière, avec le ministre Éric Lombard. Pour réussir, il faut une filière
solide, pas un monopole. C’est pourquoi nous nous opposons à l’article 1er A
de la proposition de loi du sénateur Gremillet, qui réinstaure un monopole
d’EDF, y compris sur les SMR. En effet, la filière nucléaire doit rester un
écosystème – j’y reviendrai dans quelques instants.
Pourtant, le nucléaire seul n’est pas suffisant pour sortir de
notre dépendance aux
importations d’hydrocarbure.
Nous investissons également
dans les énergies
renouvelables, avec force et discernement. Conformément aux objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), nous avons réduit la part carbonée de notre
électricité de 9 % à 5 % en cinq ans. Le gouvernement se tient aux
objectifs qu’il s’est fixés.
Les renouvelables remplacent les fossiles, pas le nucléaire. C’est pourquoi
nous avons fait un choix clair pour 2050 : un mix équilibré entre
nucléaire et énergies renouvelables. C’est cet équilibre qui garantit notre
sécurité, notre compétitivité et notre indépendance.
Nous fixons aussi des ambitions claires pour la chaleur, le biogaz, les
carburants, ainsi que pour l’éolien, l’hydroélectricité, l’hydrogène vert. Ces
objectifs ont été inscrits aux articles 5, 6 et 7 de la proposition de
loi. Nous agissons avec pédagogie pour favoriser l’acceptabilité locale, au
plus près des territoires. Chaque projet doit être anticipé, discuté et
compris. Les retombées locales, industrielles et fiscales doivent être mises en
valeur auprès des élus comme des riverains. La transition ne se décrète pas,
elle se construit.
Le décret de la PPE, attendu dans les prochaines semaines, viendra décliner ce
cap et donnera la visibilité souhaitée par les filières, les élus, les citoyens
et les territoires. Il doit permettre aux industriels d’investir, aux
collectivités de planifier et aux citoyens de comprendre. En effet, la
transition énergétique n’est pas une question technique ; c’est une
bataille collective, pour la souveraineté, la prospérité et l’avenir.
Il est important de garder de la flexibilité dans les objectifs par filière,
pour nous adapter aux dynamiques liées à la consommation et à la production, avec
une seule boussole : assurer la sécurité d’approvisionnement. C’est
pourquoi nous ne souhaitons pas que la loi fige des objectifs filière par
filière. C’est l’orientation qu’a donnée le rapporteur et que nous soutenons.
La seconde ambition du gouvernement est simple : mettre l’énergie au
service des Français et de l’industrie – une énergie
plus propre, aux prix plus stables, moins chère ; une énergie qui libère, pas qui contraint.
Pour les particuliers, nous avons trois priorités : protéger, clarifier, stabiliser. Protéger les consommateurs des à-coups du marché ; clarifier les règles du jeu pour que chacun
comprenne enfin sa facture ; stabiliser un cadre qui donne confiance. Pour
cela, nous avons besoin d’une EDF solide, capable d’investir, de maintenir et
d’innover. Nous avons besoin de fournisseurs d’énergie responsables, qui
répondent aux besoins de leurs clients.
Plusieurs textes réglementaires sont attendus dans les prochains mois, afin
d’appliquer le dispositif, adopté en loi de finances, qui s’appliquera après la
fin de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh). Je peux
vous assurer de mon engagement et de celui de mes services à faire de ce
dispositif un outil de clarté et de certitude au profit des ménages et de tous
les citoyens français.
Pour l’industrie, je mène chaque jour le combat de la compétitivité et de
l’électricité moins chère, grâce à notre parc nucléaire. Vous connaissez ma
conviction profonde : l’énergie doit être un outil au service de notre
industrie et de sa compétitivité. En 2022, nos entreprises ont payé leur
électricité 35 % de moins que la moyenne européenne. Notre énergie
nucléaire est une arme industrielle ; comme toute arme, elle doit être
entretenue, affûtée et protégée.
Nous devons faire de l’énergie une force au service de la réindustrialisation.
C’est « la mère des batailles », comme l’a récemment déclaré le
président de la République. C’est tout l’objet de l’accord passé entre l’État
et EDF en novembre 2023. À cet égard, je veux saluer le travail engagé par
Bernard Fontana et ses équipes d’EDF pour relancer les négociations des contrats
de long terme avec les industries électro-intensives. Il s’agit d’un enjeu
concret et stratégique. L’énergie n’est pas qu’une ligne comptable. Nos choix
énergétiques ne sont pas abstraits, ils façonnent des existences. C’est
pourquoi nous avons une responsabilité immense : faire de l’énergie un
levier de puissance industrielle et de justice sociale.
Enfin, je tiens à rappeler que l’énergie n’est pas seulement un levier de
production, mais une filière industrielle à part entière qui comporte des emplois,
des savoir-faire, des chaînes de valeur. C’est un pilier de notre
réindustrialisation ainsi qu’un gisement d’avenir. Le nucléaire, ce sont
200 000 emplois qualifiés. Les renouvelables, ce sont des milliers
d’emplois territorialisés, non délocalisables. Ensemble, ils forment une
filière stratégique à haute valeur ajoutée, une filière qui a besoin de bras,
de têtes, de formations, de perspectives.
C’est pourquoi j’ai signé deux contrats de filière contenant des engagements
clairs. Le premier, conclu en février, concerne les nouveaux systèmes
énergétiques, un secteur qui représente plus de 50 milliards d’euros de
chiffre d’affaires et 250 000 emplois. Ce contrat, qui formalise les
engagements réciproques de l’État, des industriels et des syndicats, a pour
ligne directrice l’ambition réaffirmée de faire de la transition énergétique
une occasion de réindustrialiser la France. Ce n’est pas une charge, mais une
chance.
Le second contrat, signé la semaine dernière aux côtés du ministre Éric
Lombard, concerne le nucléaire. Il exprime le soutien clair du gouvernement à
l’ensemble des acteurs de la filière, sans aucune exclusivité ni aucun
monopole. (M. Matthias Tavel rit.) Oui, EDF est un atout
national ; non, le monopole n’est pas la condition de l’excellence. C’est
pourquoi le gouvernement est opposé à l’article 1er A de
la proposition de loi. Une filière ne progresse que lorsqu’elle respire,
qu’elle innove, qu’elle coopère.
La filière nucléaire doit recruter 100 000 personnes dans les dix
prochaines années ; c’est un défi, mais aussi une chance pour toute une
génération qui, je peux en témoigner, n’attend que cela. Je l’ai rencontrée au
lycée Léon-Blum du Creusot. Elle est faite de jeunes passionnés, engagés, qui
veulent être utiles à leur pays. Donnons-leur un cap clair, une vision, une
promesse ; formons-les ; valorisons-les ; reconnaissons-les.
C’est cela, une politique industrielle digne de ce nom. C’est ce que cette
proposition de loi, puis la programmation pluriannuelle de l’énergie, doivent
impulser.
Nous vivons un moment charnière, une décennie où se joue bien plus que notre
trajectoire énergétique : il s’agit de souveraineté, de cohésion, de
prospérité. Dans ce moment, les Français n’attendent pas de nous des
demi-mesures. Ils attendent de la clarté, du courage, un cap.
Produire une énergie abondante, décarbonée, compétitive, souveraine, ce n’est
pas un slogan, c’est un engagement envers les citoyens, envers les entreprises,
envers les territoires, envers notre avenir commun. Cela suppose de planifier,
de simplifier, de coconstruire, mais surtout d’oser : oser regarder loin,
oser sortir des blocages. Notre boussole, c’est la réindustrialisation. Notre
carburant, c’est l’énergie. Notre mission, c’est de garantir à chaque Français
une énergie propre, souveraine, abordable. À nous de prouver que, sur ce sujet
crucial, nous pouvons faire nation. Je compte sur vos débats et sur votre
engagement ; les Français aussi.
> [Conseil des ministres de l’Energie de l’UE] Très bonne
réunion, dans un environnement qui est extrêmement incertain et qui rend
d’autant plus important la nécessité de sortir de la dépendance aux énergies
fossiles. Il n’y a pas de sécurité énergétique en Europe si on reste dépendant
aux énergies fossiles. C’est un message que l’on porte, c’est un message que
nous portons avec l’Alliance du nucléaire. Effectivement, cette réunion nous a
permis de marquer un certain nombre d’étapes, et notamment de saluer le travail
de la Commission sur le PINC, qui est véritablement une étape extrêmement encourageante
sur la manière dont la Commission perçoit l’énergie nucléaire. Puisque, il est
reconnu dans ce document que le nucléaire a une utilité pour l’ensemble du
système électrique européen, a une utilité pour stabiliser le système
électrique. Donc, nous avons aujourd’hui véritable changement de paradigme.
C’est comme ça que, moi, je le perçois, vis-à-vis du nucléaire qui est en train
de se produire en Europe. Et ce changement de paradigme, je pense que c’est
beaucoup du travail de l’Alliance, beaucoup le travail de la Suède, de la
France, mais aussi de tous les autres pays. Effectivement, nous sommes des
membres fondateurs de l’Alliance. Il y a une dynamique, il y a de l’intérêt
pour aller vers toutes les sources d’énergie décarbonée, et pour appliquer, de
manière, au fond, extrêmement rigoureuse, ce principe de neutralité
technologique qui est à la base de ce que nous proposons. Donc, très
constructif, et je pense que nous avons aujourd’hui beaucoup d’atouts pour
faire progresser l’énergie nucléaire. Et l’atmosphère, a été, comme d’habitude,
extrêmement chaleureuse. (…) Nous sommes évidemment en soutien du plan
REPowerEU. Comme je le disais, l’enjeu, c’est de sortir de cette dépendance aux
énergies fossiles et particulièrement celle qui viennent de Russie. Donc, nous
avons besoin maintenant, en Européens, d’accélérer sur cet aspect-là. Nous
sommes attentifs à ce que ça se fasse en bon ordre, dans des conditions
juridiques qui soient sécurisées. Et encore une fois, c’est un soutien plein et
entier à ce plan de la part de la France et je pense de la part de la plupart
des membres de l’Union. (…)
Dans l’épisode du blackout en Espagne, il y a eu une coopération extrêmement
étroite entre la France et l’Espagne pour restaurer le système, et la
pilotabilité de l’énergie nucléaire de ce point de vue est un atout
extraordinaire. Parce que l’ensemble du système électrique européen a besoin de
cette pilotabilité, on sait qu’on a besoin d’un base load, et ce que dit au
fond cette alliance du nucléaire, c’est que nous devons tenir compte de la
valeur collective que représente la pilotabilité qu’apporte le nucléaire. C’est
ça que nous essayons de pousser comme argument.
> « Sans énergie, pas d’industrie. Sans industrie, pas de
défense. Sans défense, pas de souveraineté. » Aux côtés de ma collègue suédoise,
lors du Conseil énergie, nous avons mis en avant le rôle stratégique du
nucléaire dans l’avenir énergétique de l’Europe. Notre action commune paye !
- Un changement de paradigme en faveur du nucléaire avec la publication du
Programme Indicatif Nucléaire de la Commission qui donne enfin un rôle clé au
nucléaire dans la stratégie énergétique européenne
- L’Alliance du Nucléaire s’élargit avec l’entrée de l’Italie, après celle de
la Belgique au premier trimestre. L’Allemagne a même fait un passage comme
observatrice.
- L’adoption d’une position claire et ambitieuse de l’Alliance sur le
financement du nucléaire au niveau européen, pour lever les freins au
développement de cette énergie très intensive en capital.
- Une reconnaissance claire du rôle du nucléaire dans la stabilité du système
électrique européen dans les conclusions de la présidence du Conseil.
Dans un contexte géopolitique tendu, l’Europe doit sécuriser son
approvisionnement énergétique. Cela ne se fera pas sans l’énergie nucléaire,
clé de la sortie des énergies fossiles !
> Ce matin au salon du Bourget, j’ai signé avec Éric
Lombard, ministre des Finances, de l'Industrie de la Souveraineté industrielle
et numérique, et Anne Rigail, directrice générale d’Air France, le volet
carburants d’aviation durables (CAD) du contrat stratégique de filière Nouveaux
Systèmes Énergétiques.
Objectif : faire de la France un leader du carburant aérien durable, pour
répondre à trois enjeux majeurs :
- Décarboner le transport aérien,
- Réduire notre dépendance aux énergies fossiles importées,
- Structurer une filière industrielle compétitive, innovante et souveraine.
La France est déjà en mouvement : •Des sites comme La Mède ou Grandpuits
produisent ou s’y préparent, •4 projets de carburants de synthèse sont soutenus
via France 2030 à hauteur de 100 M€. Tandis que certains élus critiquent
l’aéronautique, nous faisons nous le choix de l’action, de l’audace et de
l’innovation.
Merci à tous les industriels engagés : EDF, Engie, TotalEnergies, Shell, Elyse
Energy, Verso et à Air France-KLM.
> « Dans un monde de carnivores, l’Europe ne peut pas
rester le dernier herbivore. » À l’invitation des parlementaires allemands et
français, et aux côtés de ma collègue Katherina Reiche, ministre fédérale
allemande de l’Économie et de l’Énergie, nous sommes intervenus en séance
plénière de l’Assemblée parlementaire franco-allemande, ce 16 juin à
l’Assemblée nationale.
Depuis la salle Lamartine, nous avons réaffirmé que la souveraineté
industrielle et énergétique européenne repose sur le moteur franco-allemand :
sans énergie compétitive, pas d’industrie forte ; sans industrie forte, pas
d’Europe souveraine.
Nous avons porté :
- une stratégie énergétique fondée sur la neutralité technologique ;
- une politique industrielle européenne offensive face à la concurrence
mondiale ;
- une vision commerciale claire pour renforcer le mécanisme d'ajustement
carbone aux frontières (CBAM), et engager un agenda de réciprocité commerciale.
µ
Merci aux parlementaires, ainsi qu’à Yaël Braun-Pivet, présidente de
l’Assemblée nationale, Julia Klöckner, présidente du Bundestag, Brigitte
Klinkert, questeure, et Pieyre-Alexandre Anglade, président de la commission
des Affaires européennes, pour leur accueil et leur engagement en faveur du
dialogue parlementaire.
Ambition, alliance, exigence : c’est notre feuille de route partagée avec
Katherina Reiche. Sur cette base, nous avons pris l’engagement de construire
d’ici septembre un agenda commun franco-allemand pour relancer l’Europe de
l’industrie et de l’énergie.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée du Tourisme)
> Le 18 juin 1940 à Londres, le Général de Gaulle lançait depuis la BBC
son appel à refuser la défaite et à continuer le combat. Acte fondateur de la
Résistance française, il incarne encore aujourd’hui l’esprit de courage et de
liberté.
Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre
des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Le 17 juin 1940, à Chartres, Jean Moulin refuse de signer un faux
document accusant à tort des tirailleurs africains d’exactions. Torturé,
emprisonné, il tente de se donner la mort plutôt que de trahir l’honneur des
siens. Ce jour-là, il entre en Résistance. 85 ans plus tard, son nom résonne au
Panthéon. Lui, l’homme du refus. Refus de la compromission, du renoncement, de
l’abaissement. Lui, l’homme du rassemblement. Celui qui fit tenir ensemble
toutes les voix de la Résistance pour incarner une France libre, fière,
fraternelle. Lui, l’homme du silence. Ce silence invincible, que ni la torture,
ni la trahison, ni la mort n’ont pu briser. Jean Moulin, c’est le courage sans
éclat, le sacrifice sans plainte, la fraternité sans conditions. À nous
désormais d’être à la hauteur de ce nom, de cette exigence, de cette idée de la
France.
Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Pour bien grandir, il faut une ville propre, sûre, et une école
protectrice et épanouissante.
> Au ministère de la santé à l’invitation de Yannick Neuder
et de l’OMS Europe j’ai rappelé que la jeunesse défavorisée de nos villes était
en difficulté : précarité sociale et souffrance psychique sont liées.
J’ai annoncé la grande mesure de la politique de la ville en 2025: la mise en
place d’accueil psychologique dédiés aux enfants depuis l’Ecole avec les
maisons de l’enfance et de la réussite éducative..
Le comité de pilotage et de suivi de la mesure sera bientôt lancé ! En avant !
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> Tous mobilisés pour mettre en œuvre nos priorités en matière de
solidarité internationale. A l’occasion de la réunion plénière du Conseil
national du développement et de la solidarité internationale (CNDSI), j’ai
réuni l’ensemble des acteurs qui font vivre cette instance de dialogue
privilégiée entre la société civile et l’Etat.
● Autres
ministres
Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des
Familles)
> Face à l’augmentation préoccupante des fraudes et des détournements de
certains médicaments, nous renforçons les règles ! Présenter sa carte Vitale
sera désormais nécessaire pour bénéficier du tiers payant, en particulier pour
la délivrance de médicaments à risque ou onéreux. Chacun a un rôle à jouer dans
la préservation de notre système de santé.
> Se soigner, c’est aussi agir avec responsabilité. Chacun a un rôle à jouer dans la préservation de notre système de santé. Présenter sa carte Vitale en pharmacie, c’est un geste simple mais essentiel pour un accès équitable, rapide et sécurisé aux soins et pour lutter fermement contre les abus.
> [Retraites / Intervention à l’Assemblée] Au mois de
février dernier, le premier ministre a souhaité confier aux partenaires sociaux
un travail sur notre système de retraite : une négociation très
importante, dont un élément constitutif est la capacité à se fonder sur des
données factuelles, contenues dans le rapport remis par le premier président de
la Cour des comptes. Depuis lors, une mission d’accompagnement, dirigée par
Jean-Jacques Marette, a mené à bien ce travail. Je voudrais souligner
l’engagement des partenaires sociaux – le Medef, la CPME mais aussi la CFDT, la CFTC et la
CFE-CGC – qui, au fil de six réunions de travail, négocient depuis le
5 juin.
Au moment où nous nous parlons, rien n’est encore acté. C’est la raison pour
laquelle je ne me prononcerai pas sur l’état des travaux. Je vous dirai
néanmoins une chose: l’usure est précisément le sujet sur lequel travaillent
l’ensemble des partenaires sociaux, car il est logique de se pencher sur
l’usure professionnelle, tout comme il est logique d’étudier la place des
femmes dans le monde du travail.
Nous ne devons cependant pas oublier que, depuis 2019, d’autres éléments
doivent être pris en considération : le retour au plein emploi dans notre
pays et le besoin de main-d’œuvre.
Oui, il s’agit d’un enjeu, tout comme la démographie de ce pays ! Nous
avons besoin d’actifs ! Nous ne produisons pas sans les femmes et les
hommes mobilisés pour l’activité. C’est aussi un enjeu majeur ! Voilà ce
sur quoi il faut travailler : le respect de celles et ceux qui ont mené
leur carrière et l’avenir de l’économie du pays !
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de
la Souveraineté industrielle et numérique)
> [Taxe sur les plus hauts revenus / Intervention à l’Assemblée] Une
proposition de loi instaurant un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine
des plus riches a effectivement été rejetée par le Sénat. Elle ne répondait pas
aux objectifs du gouvernement, qui cherche à garantir l’attractivité de la
France envers les investissements afin de développer l’économie nationale. Je
n’ai pas exactement les mêmes chiffres que vous sur le nouvel impôt qui était
proposé et dont nous considérons qu’il aurait pu concerner
2 000 personnes pour un rendement cinq fois supérieur à celui de l’ISF,
payé par 350 000 contribuables. Il est par ailleurs probable que cet
impôt aurait été considéré comme inconstitutionnel.
Avec intérêt, j’écoute les commentaires et je lis les tribunes affirmant que
des études établissent qu’un tel impôt n’aurait pas d’effet sur l’expatriation.
Mais comme aucune taxe de ce type n’a jamais été mise en place dans aucun pays,
je ne sais pas bien sur quoi se fondent ces études. En revanche, nous avons vu,
les deux fois où un impôt sur la fortune a été instauré en France, que les gros
patrimoines étaient mobiles. De plus, cette mobilité est encore plus facile à
organiser dans le monde actuel.
Par ailleurs, une imposition à hauteur de 2 % du patrimoine obligerait les
entreprises qui se développent soit à verser des dividendes importants soit à
céder des parts, deux options qui ne nous paraissent pas souhaitables.
Je partage toutefois vos préoccupations et, au sein de l’OCDE, nous travaillons
sur un impôt minimum sur le patrimoine dans le cadre de ce qu’on appelle le
pilier 2. L’OCDE a approuvé une première étape, qui porte sur un impôt
minimal pour les entreprises, et nous continuons à soutenir des réflexions au
sein de cette organisation. En effet, ce n’est que partagées par les pays de
l’OCDE que des taxations du patrimoine pourront avoir un avenir. En revanche,
dans l’environnement actuel, il nous semble préférable de maintenir les impôts
à leur niveau actuel pour faire revenir les investissements dans notre pays.
C’est ce que nous faisons avec la flat tax et avec la fin de l’ISF.
> Oui, la rénovation thermique des logements est un
impératif écologique et aussi un impératif en termes de confort pour nos
concitoyens, qu’il s’agisse de l’hiver ou de l’été. C’est par ailleurs une
activité importante pour nos artisans et les entreprises de bâtiment et de
travaux publics.
Toutefois, le retard pris en début d’année en raison de l’absence de vote sur
le budget, l’afflux des demandes et l’augmentation des fraudes nous ont
contraints à revoir nos façons de faire afin de limiter les fraudes. C’est pour
cette raison qu’avec la ministre du logement, Valérie Létard, nous avons décidé
de suspendre le traitement des dossiers, peut-être plus tôt que prévu, mais en
tout cas avant la fin du mois de juillet, pour pouvoir remettre de l’ordre dans
le dispositif et que l’examen des dossiers reprenne le plus vite possible à la
rentrée.
Après avoir échangé avec les différents partenaires, nous avons décidé, dans un
souci d’apaisement, que cette suspension ne frapperait ni les copropriétés ni
les monogestes. Cela permettra à nos compatriotes qui souhaitent changer leur
chaudière ou installer une pompe à chaleur de le faire, y compris cet été. Nous
mettrons à profit cette période pour remettre de l’ordre dans le dispositif,
afin que l’examen de l’ensemble des dossiers puisse reprendre à la rentrée.
Ce n’est pas une mesure budgétaire : les 3,6 milliards d’euros
engagés dans le budget approuvé et mis en œuvre par le gouvernement ne sont pas
remis en cause. J’espère vivement qu’ils seront utilisés puisque ces dépenses
sont utiles.
Enfin, s’agissant de la pluriannualité de la dépense, vous savez que nos
procédures connaissent quelques limites. Nous nous engageons cependant dans la
durée en faveur de ces dispositifs qui améliorent la transition écologique.
>[Discours sur l'industrie spatiale]
1. L'espace, levier stratégique de notre économie
Je suis ravi, et même fier, de vous retrouver ici à Vernon, en terre
impressionniste, même si précisément l'espace n'est plus réservé aujourd'hui
aux poètes et aux rêveurs. Il n'est plus, non plus, réservé à la lutte
démonstrative des puissance militaires. Comme l'ont si bien expliqué les
ministres avant moi ainsi que le président Leroy, l'espace est désormais un
levier stratégique de l'économie entière, d'une économie devenue numérique, où
les satellites jouent un rôle primordial d'observation, de navigation et,
évidemment, de communication.
C'est dans cette vision stratégique que la France a toujours investi. Depuis la
fondation par le Général de Gaulle du Centre National d'Etudes Spatiales, le
fameux CNES, en 1961, jusqu'à Ariane 6 aujourd'hui, en passant par l'Agence
spatiale européenne dont nous célébrons justement les 50 ans d'existence.
Ariane constitue l'un des plus grands succès industriels et européens de notre
histoire, et ses deux derniers vols, en juillet puis mars derniers, ont
confirmé l'excellence technologique française et européenne.
2. Entrée dans une nouvelle phase industrielle et commerciale
Dans le droit fil d'Ariane, Maia ouvre une nouvelle ère.
Aujourd'hui en effet les règles ont changé, et SpaceX l'a démontré : il est
possible, il est même nécessaire, de conjuguer performance, fiabilité,
réduction des coûts et réutilisabilité. Or l'Europe, et en son sein la France,
ne peuvent pas en rester spectatrices.
Cette startup industrielle qu'est MaiaSpace, au sein d'ArianeGroup, offre une
incarnation du renouvèlement de la filière française. Ses deux prestigieux
parents, Airbus et Safran ont décidé d'investir sur fonds propres pour
concevoir un lanceur moyen, réutilisable, à la hauteur des ambitions françaises
et européennes.
Et l'État a parrainé cette naissance en faisant un choix stratégique fort :
accompagner le projet non comme simple donneur d'ordres, mais en mobilisant
l'expertise et le savoir du CNES, et surtout en le positionnant comme un
véritable client.
C'est tout le sens du contrat signé entre le CNES et MaiaSpace, pour un vol de
démonstration dès 2027, notamment financé par France 2030. Et cela représente
un tournant dans notre façon de soutenir l'innovation.
C'est aujourd'hui donc et ici-même que nous franchissons cette nouvelle étape :
avec l'implantation de la MaiaFactory, de ses 10 000 m² d'usine et de ses 160
emplois industriels à terme. L'Etat est fier de s'engager financièrement à
hauteur de 9 M€ dans la concrétisation de cet ancrage industriel.
3. Plus largement, une ambition industrielle spatiale européenne
Au-delà du projet Maia, la France continue de soutenir l'ensemble de sa filière
de lanceurs. Nous investissons dans les technologies critiques, en matière de
motorisation, en matière de réutilisabilité, mais également dans le
développement d'une émulation entre acteurs français et européens innovants
dans les mini-lanceurs. C'est tout cela qui permettra la naissance d'une
véritable filière industrielle des lanceurs spatiaux.
Car notre objectif est clair : gagner la compétition intra-européenne sur les
petits et moyens lanceurs, tout en consolidant notre leadership sur le segment
des lanceurs lourds.
Et demain, pourquoi pas, le socle technologique de Maia pourrait inspirer le
futur lanceur lourd européen, modulaire, réutilisable, compétitif.
En Conclusion, concevoir un projet ambitieux, levier de notre économie et
garant de notre souveraineté, tout en ayant comme objectif la réduction des
coûts et la pertinence commerciale. Voilà ce qui fait un projet collectif à la
fois porteur de sens et viable, au service de notre autonomie stratégique.
L'Etat se montre particulièrement fier de le soutenir, comme la prouve la
délégation nombreuse venue vous voir.
Ce nouvel horizon, invisible au-dessus de nos têtes, mais déterminant pour le
futur de notre économie et nos sociétés numériques, nul doute que Maia et ses
lanceurs sont amenés à en constituer une des plus belles clefs de voûte.
> [Financer ma Défense nationale] Le 20 mars dernier, avec le ministre des Armées, nous réunissions investisseurs privés et entreprises de la défense avec un objectif : lever les freins qui limitent le financement de notre base industrielle et technologique de défense alors même que notre autonomie stratégique française et européenne est une urgence. Depuis, les choses bougent ! Des investisseurs institutionnels de premier plan comme BPCE ont fait évoluer leur doctrine d’investissement pour les autoriser à financer les entreprises de la BITD. Dans le même temps, des gestionnaires d’actifs ont lancé des fonds dédiés aux enjeux de souveraineté je pense à Ciclad avec son fonds SPV Sienna IM avec Héphaïstos ou encore Tikehau aujourd’hui même avec le Tikehau European Sovereignty Fund. D’autres acteurs comme Weinberg Capital ont rouvert les souscriptions de fonds existants engagés dans la défense, à l’image d’Eiréné. D’autres initiatives concrètes qui promeuvent ou facilitent l’investissement dans ces secteurs stratégiques ont également vu le jour : le programme IPOready Defence lancé par Euronext ou la procédure accélérée mise en place par l’AMF pour les fonds d’investissement spécialisés dans la défense en témoignent. Et le travail continue : cet été, je recevrai les premières conclusions du dialogue de place conduit par Philippe Brassac et Hervé Guillou. De plus, le lancement du fonds Bpifrance Défense destiné cette fois-ci aux investisseurs particuliers sera disponible à la rentrée. Encore une fois, ce qui est en jeu, c’est notre autonomie stratégique dans un monde devenu plus féroce, plus imprévisible. Cette ligne défendue par le Président de la République depuis son discours de La Sorbonne est aujourd’hui partagée par nos partenaires européens.
Rachida Dati (ministre de la Culture)
> Discours sur les mesures mises en place en faveur de la création
musicale à l'occasion du lancement de la «France Musik Week»]
Il y a près d'un an, le président de la République annonçait une ambition
forte : faire de la France le cœur battant de la musique au niveau
mondial. C'est ainsi qu'est née l'idée de la France Music Week. Et un an plus
tard, nous y sommes. Toute la semaine, la France va vibrer au rythme de la
musique, sous toutes ses formes et dans toute sa diversité.
La France Music Week repose sur des constats simples.
Le premier, c'est que la musique est peut-être la forme de culture la plus
universelle qui soit. Au-delà des générations, des frontières, des langues,
nous avons tous la musique en partage.
Le second constat, c'est que la musique c'est l'une de nos grandes marques
françaises à l'international. Nos festivals, nos salles de musiques actuelles,
nos producteurs, l'ensemble des professionnels de la filière et bien sûr nos
artistes : le monde nous envie cet écosystème qui fait notre exception
culturelle.
La musique, c'est 2,8 milliards d'euros de valeur ajoutée en France en
2024, soit 1 milliard de plus qu'en 2019. C'est un chiffre d'affaires dont
30 % est lié à l'export, soit autant que le secteur de l'habillement. Ces
chiffres sont ceux d'une étude inédite sur le poids de la filière musicale
produite par EY, porté par le collectif «We are creative», avec le soutien du
CNM et le ministère. Elle associe également pour la filière musicale la SACEM,
l'ADAMI, le SNEP, l'UPFI et Ekhoscènes.
Ces résultats sont le reflet d'une réalité concrète et dynamique que nous
souhaitons partager avec le monde entier à l'occasion de cette semaine
exceptionnelle.
Dès demain, c'est une délégation internationale de 70 professionnels que nous
accueillerons pour leur présenter la richesse et la diversité du modèle, de la
création et de l'innovation française.
Vendredi, au Palais Garnier, se tiendra le premier Sommet pour la musique, une
occasion unique d'échanger avec les principaux dirigeants de la filière au
niveau mondial et les artistes.
Ce sera l'occasion de dresser un état des lieux du marché et de débattre des
grands enjeux et mutations de la filière.
Mais la France Music Week, ce sera avant tout l'occasion de vivre des
évènements musicaux hors du commun et partout en France. Des chants
traditionnels en Corse à une soirée en club au cœur du Parc de la Villette en
passant par un festival de musique du monde à Marseille : la culture n'a
de sens que si elle s'adresse à tous.
Et cette semaine s'achèvera en apothéose avec un grand concert samedi, aux
Tuileries, au cœur de Paris. Il clôturera cette semaine unique avec un
spectacle que nous ne sommes pas près d'oublier ! Jeunes talents, artistes
confirmées, jazz, rap, électro, musique classique : toute la scène
française y sera représentée !
Cette France Music Week, c'est un défi. Si nous avons réussi à le relever,
c'est bien parce que nous pouvons compter sur la force de notre écosystème. Cette
semaine, je la vois aussi comme le reflet des combats que je porte pour la
musique depuis mon arrivée au ministère.
D'abord, le combat budgétaire. En 2024 comme en 2025, je me suis battue pour
qu'aucun euro ne manque à la création dans les territoires. Ensuite, je me bats
au quotidien pour garantir à tous nos artistes la liberté de création. Dans le
pays de la liberté, on ne tolère aucune forme de censure. J'ai d'ailleurs
présenté un plan national pour le garantir. Et je vous l'annonce, un guide
juridique sortira le mois prochain pour répondre aux questions de tous ceux qui
sont confrontés à ces problématiques.
La création artistique ne pourrait être aussi riche sans les lieux qui la
portent. Je sais leur fragilité et les efforts qu'ils font pour repenser le
modèle du spectacle vivant. Le plan «Mieux produire, Mieux diffuser» a permis
d'engager 22 millions d'euros l'an dernier de l'État et des collectivités. À
cet effort, s'ajouteront cette année 6 millions d'euros du ministère qui seront
complétés par une somme égale des collectivités territoriales.
Le soutien à la musique, c'est aussi le soutien à nos festivals qui la font
vivre chaque été. La politique en faveur des festivals, c'est 32 millions
d'euros en 2025. Pour autant, je sais qu'il y a des difficultés. Pour les
surmonter, j'ai souhaité qu'un groupe de travail formule des propositions d'ici
la fin du mois.
Pour ne pas être trop longue, je n'évoquerai pas les 16 premiers «Clubs Culture»
labellisés, ni l'ouverture de la Maison des Cultures urbaines à l'automne 2025.
Je ne parlerai pas non plus du lancement du groupe de travail interministériel
sur le décret «son». Vous l'aurez pourtant compris, le ministère de la
Culture soutient la grande diversité des acteurs qui font vivre la musique dans
nos territoires.
Notre force c'est aussi bien sûr toute la filière de la musique enregistrée. Je
veux saluer ce soir les éditeurs, des producteurs, des distributeurs mais aussi
des diffuseurs de musique. C'est grâce à vous que la musique française rayonne
à travers le monde.
Tous ces acteurs, du live et du phono, nous avions besoin de les fédérer et de
leur permettre de se retrouver au sein d'une maison commune. Pour cette raison,
le Président de la République a créé en 2020 le Centre national de la Musique.
Aujourd'hui, il nous faut stabiliser le modèle du financement du CMN par ses
taxes affectées. Pour cela, j'en appelle à la responsabilité de tous les
acteurs qui doivent s'acquitter de la taxe streaming, garante de sa pérennité.
Quand on parle du streaming, notre ambition commune c'est bien qu'il se
développe encore plus en France. C'est pourquoi j'ai confié au CNM une étude
sur ses usages. Elle doit nous permettre d'identifier la meilleure manière de
favoriser la croissance du streaming payant. C'est comme cela que nous
garantirons le dynamisme de la filière et la rémunération de l'ensemble des
créateurs.
Je sais également, comme vous, l'importance stratégique des trois crédits
d'impôts musicaux pour le financement de la création et de la production. Leur
échéance est fixée à 2027, j'ai donc demandé une évaluation de ces dispositifs
pour attester de la nécessité de leur prolongation.
D'autres combats, plus transversaux, restent à mener. Je reste donc pleinement
engagée.
C'est le cas de l'intelligence artificielle. Vous connaissez ma position, je
veux que nous construisions un écosystème éthique et responsable qui promeut
les possibilités d'enrichissement, d'accessibilité et de diversité de la
culture par l'IA. C'est le sens de cette France Music Week comme c'était celui
du Sommet pour l'action sur l'IA à l'issue duquel 60 états ont adopté une
déclaration commune. Cette déclaration nous engage à réfléchir à la protection
de la diversité linguistique et des droits de propriété intellectuelle.
C'est également le sens de la concertation que j'ai lancé avec la ministre
déléguée chargée de l'IA et du Numérique entre fournisseurs d'IA et ayants
droit. Ce cycle de concertation a pour objectifs de favoriser l'identification
de bonnes pratiques, en conciliant le respect du droit d'auteur avec l'accès à
des données culturels de qualité.
Dans ce contexte, j'entends avec gravité les appels qui s'élèvent aujourd'hui
pour réclamer un report de deux ans de l'application de l'AI Act, texte
européen pourtant essentiel à la régulation de l'IA et à la protection du droit
d'auteur.
Je veux être très claire : une telle décision serait vécue comme une
véritable trahison par les acteurs de la culture et des médias. La mise en
œuvre de ce règlement doit être rapide, car indispensable pour garantir à la
fois le respect du droit d'auteur et la juste rémunération des créateurs. Je
resterai ferme sur ce sujet.
Si elle est encadrée, l'IA peut-être une chance pour la culture. A nous
d'accélérer sans attendre le déploiement de solutions d'IA qui répondent aux
enjeux des industries culturelles et créatives. C'est pourquoi j'ai lancé, un
appel à projet «Transition numérique de la Culture et appropriation de
l'intelligence artificielle» dans le cadre de France 2030.
Il ne peut y avoir de souveraineté technologique et numérique sans souveraineté
culturelle. Sur les sujets européens, soyez certains que je n'oublie pas les
conséquences de l'arrêt RAAP de la Cour de Justice de l'Union Européenne. Les
échanges se poursuivent tant avec la Commission où je me suis rendu le mois
dernier qu'avec mes homologues européens que j'ai encore reçu la semaine
dernière à Paris. Je souhaite que ces échanges multipliés aboutissent
rapidement à une solution concrète.
En parallèle, je demeure pleinement mobilisée pour qu'un budget significatif
soit alloué aux programmes culturels dans le prochain budget européen.
Soutenir les entreprises de la filière musicale, c'est enfin soutenir un pan
essentiel de notre souveraineté culturelle et de notre vitalité économique.
C'est d'ailleurs ce que nous faisons depuis plusieurs années à travers la BPI.
Mais face aux défis qui se présentent – ceux de l'intelligence artificielle, de
la rémunération équitable, ou encore de la transformation écologique – nous
devons faire davantage, et nous devons le faire vite.
C'est pourquoi, je suis heureuse de vous annoncer que l'Etat, à travers la BPI,
va s'engager durablement avec 500 millions d'euros accessibles aux entreprises
de la filière musicale d'ici à 2030.
Ce n'est pas simplement un chiffre. C'est une ambition. C'est un plan de
financement massif. C'est le choix politique de faire de la musique une filière
d'excellence, pleinement reconnue comme une industrie culturelle et créative
stratégique. À vous désormais de vous en saisir pleinement pour assurer le
développement de vos projets !
Les combats à mener sont donc encore nombreux, mais vous connaissez mon
engagement, et lorsque je vois le parcours accompli en un an et demi, je suis
pleinement confiante. Je vous sais capable de vous unir pour mener des combats
communs.
Il ne me reste pour conclure qu'à vous souhaiter une bonne semaine de la
musique : cette «France Music Week» a été construite avec vous, elle est
pour vous. Je vous souhaite qu'elle soit aussi enrichissante que profitable. Je
déclare officiellement la France Music Week ouverte !
Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du
Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et
de l’Accès aux soins)
> [Protection de l’enfance / Intervention à l’Assemblée] Le gouvernement
ne nie pas la réalité de la situation que vous avez décrite, et prend ses
responsabilités. À plusieurs reprises, la ministre Catherine Vautrin a eu
l’occasion de présenter devant les députés l’action résolue du gouvernement
pour améliorer la situation. Devant la commission d’enquête, elle a pris deux
engagements prioritaires : d’une part, la révision du décret de 1974 sur
les pouponnières – il entrera en vigueur cet été ; d’autre part, la publication des
derniers décrets d’application de la loi Taquet – un premier décret,
relatif à la délivrance des agréments en cas de violence, a été publié en mars ; quatre autres sont en cours
de finalisation.
Sur le plan structurel, la refondation de la protection de l’enfance repose sur
deux piliers. Le premier vise à prévenir et éviter les placements chaque fois
que possible, en accompagnant les familles au plus près de leurs difficultés.
C’est dans cet esprit que le haut-commissaire à l’enfance a été chargé
d’élaborer un plan de soutien à la parentalité.
Le second pilier vise à faire évoluer notre modèle pour renforcer l’accueil
familial, afin d’en faire la solution de premier recours. Pour cela, nous
élargissons le vivier des assistants familiaux en doublant les capacités de
formation. À l’automne, le projet de loi que le gouvernement déposera permettra
de cumuler, sous certaines conditions, l’activité d’assistant familial avec une
autre activité professionnelle, de créer un véritable droit au répit,
d’améliorer le statut des tiers de confiance et de faciliter les procédures
d’adoption.
L’ensemble du gouvernement est mobilisé : la ministre chargée de
l’autonomie et du handicap œuvre pour la prise en charge des enfants à double
vulnérabilité. Les ministres de l’intérieur et de la justice renforcent les
contrôles dans les structures d’accueil. La ministre de l’Education nationale
agit pour un meilleur accompagnement à l’école. Enfin, la ministre chargée du
travail et de l’emploi travaille à préparer les jeunes à une vie d’adulte digne
et autonome.
Par ailleurs, dès 2026, j’engagerai la généralisation des enseignements tirés
des expérimentations Pégase (protocole de santé standardisé appliqué aux
enfants ayant bénéficié avant l’âge de 5 ans d’une mesure de protection de
l’enfance) et Santé protégée, et nous déploierons systématiquement un bilan de
santé à l’entrée dans l’ASE en mobilisant les centres d’appui à l’enfance.
> [Infirmiers / Intervention à l’Assemblée] Vous
soulignez à juste titre le rôle essentiel des centres de santé infirmiers,
notamment ceux gérés par les ADMR, dans l’accès aux soins de proximité, et la
continuité des soins en zone rurale. Je tiens à saluer l’engagement de ces
professionnels, qui assurent, en Vendée comme ailleurs, un nombre considérable
d’actes auprès des patients.
Le Gouvernement est pleinement mobilisé pour garantir la viabilité économique
de ces structures. À ce titre, plusieurs leviers ont déjà été actionnés.
D’abord, les centres de santé infirmiers signataires de l’accord national des
centres de santé peuvent bénéficier de financements conventionnels
complémentaires à leur rémunération à l’activité. En 2024, ce soutien s’est
élevé à 13,9 millions d’euros. Ensuite, pour compenser l’impact des
revalorisations salariales issues de la convention collective du secteur de
l’aide à domicile, une aide spécifique a été versée par le biais du fonds
d’intervention régional des agences régionales de santé. Depuis 2022, ce
soutien représente un total de 26 millions d’euros, dont 11 millions
pour l’année 2024. Par ailleurs, la question de la valeur des actes infirmiers
est bien identifiée. Elle sera au cœur des négociations qui s’ouvriront dans
les prochaines semaines entre l’assurance maladie et les syndicats
représentatifs des infirmiers libéraux. J’ai signé la lettre de cadrage fin mai
et les premières concertations doivent débuter avant l’été. C’est un engagement
que j’ai pris à ce même banc lors de l’examen de la proposition de loi sur la
profession d’infirmier, texte que vous avez voté.
En parallèle, des discussions sont également en cours sur l’accord national des
centres de santé, accord qui prévoit la pleine intégration des centres de soins
infirmiers. L’ensemble de ces démarches vise un objectif clair :
consolider un modèle économique soutenable pour les centres de santé infirmiers
afin de préserver leur présence et leur mission sur l’ensemble du territoire,
particulièrement dans les territoires ruraux.
> [Vente en ligne de médicaments sans ordonnance / Intervention
à l’Assemblée] Vous m’interrogez sur le cadre réglementaire de la vente en
ligne de médicaments sans ordonnance, et plus particulièrement sur ses
conséquences en termes de compétitivité des pharmacies françaises face aux
acteurs étrangers. Vous soulignez également les disparités territoriales liées
à l’appréciation des distances entre les officines et leurs entrepôts de
stockage.
Ces enjeux, au croisement de la sécurité sanitaire et de la compétitivité du
secteur officinal, sont pleinement identifiés par le ministère.
Vous soulignez les contraintes réglementaires liées à la vente en ligne de
médicaments. En effet, le dispositif en vigueur réserve la vente en ligne de
médicaments sans ordonnance aux pharmaciens d’officine, via un site internet
adossé à l’officine et soumis à l’autorisation préalable du directeur général
de l’ARS.
À ces exigences s’ajoute la nécessité de situer le local de stockage dans le
même quartier que l’officine. Ce choix, qui s’inscrit dans la logique du
monopole pharmaceutique, vise à garantir le contrôle direct du pharmacien sur
ses stocks, la continuité et la qualité du service rendu ainsi que la
traçabilité des médicaments dispensés.
Plus largement, ce cadre réglementaire vise à assurer la protection de la santé
publique, dans un contexte où la circulation de médicaments falsifiés sur
internet constitue un risque avéré. Il répond également à une forte attente de
nos concitoyens, attachés à la proximité et au conseil personnalisé de leur
pharmacien.
Le gouvernement – et mon ministère
en particulier – rappelle
son attachement au maillage territorial des pharmacies d’officine, pilier de
l’accès aux soins et du modèle français de dispensation du médicament. Une
ouverture trop large de la vente en ligne de médicaments risquerait de
fragiliser ce maillage, notamment dans les territoires ruraux où la pharmacie
constitue souvent l’unique relais de santé de proximité.
Par ailleurs, malgré sa croissance, la vente en ligne de médicaments sans
ordonnance, marginale, ne représente que 1 à 2 % des ventes totales de
médicaments sans ordonnance, la très grande majorité des achats continuant de
s’effectuer en officine. Les plateformes étrangères, bien que parfois plus
souples dans leur organisation, ne captent qu’une part résiduelle du marché
français, en raison du cadre réglementaire national et de l’attachement des
Français à leur pharmacie de proximité. Le risque d’une captation massive du
marché par des acteurs étrangers ne doit donc pas être surestimé.
Vous avez toutefois raison de souligner l’importance d’adapter l’offre aux
nouveaux usages et aux besoins des patients. La vente en ligne peut être une
activité complémentaire bénéfique, notamment pour les petites officines situées
dans les territoires sous-dotés. Je ne suis donc pas opposé par principe au
lancement d’une réflexion avec les acteurs de la profession qui porterait sur
l’évolution du critère de proximité, notamment de la notion de quartier. Je
vous propose donc de nous rencontrer pour évoquer ce sujet.
Clara Chappaz (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie,
des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargée de l’Intelligence
artificielle et du Numérique)
> [Numérique et protection des enfants / Intervention à l’Assemblée] Oui,
le gouvernement est prêt et déterminé à agir pour protéger nos enfants. Le
numérique est un outil formidable, mais nous devons aussi regarder en face ses
dérives, surtout quand il s’agit de protéger les enfants.
Oui, le gouvernement salue le travail de la commission « écrans »
constituée à la demande du président de la République. Elle a montré de façon
très claire les phénomènes que vous avez vous-même exposés : trouble du
comportement, anxiété, promotion de l’extrême maigreur, troubles de
l’attention. Cela doit cesser, pour protéger nos enfants.
Oui, le gouvernement agit, sous l’impulsion du premier ministre et du président
de la République, pour protéger les enfants contre les dérives du numérique. La
ministre Élisabeth Borne envisage d’interdire les téléphones au collège ;
la ministre Catherine Vautrin, d’interdire les écrans avant 3 ans ;
quant à moi, je le dis avec force, je veux interdire les réseaux sociaux avant
15 ans, dans la continuité des travaux de Laurent Marcangeli.
Oui, la France porte cette voix au niveau européen et je peux vous dire que
nous ne lâcherons rien. Treize pays européens nous ont déjà rejoints ; ce
matin même, l’Irlande, qui entretient pourtant des relations économiques avec
les grandes entreprises du numérique, a dit clairement : « Les
réseaux sociaux avant 15 ans, c’est non ».
Je tiens à saluer le travail effectué par la représentation nationale. C’est un
combat que nous menons collectivement. Je suis heureuse de vous confier, ainsi
qu’à votre collègue Arthur Delaporte, une mission qui s’inscrira dans la
continuité du très important travail transpartisan que vous avez effectué dans
le cadre de la loi de 2023 visant à encadrer l’influence commerciale et à
lutter contre les dérives de influenceurs sur les réseaux sociaux – la loi dite influenceurs – parce qu’un travail partisan
est nécessaire pour protéger nos enfants. Pour ma part, je ne lâcherai rien. Le
numérique, c’est formidable mais cela ne doit pas se faire au détriment des
enfants.
Valérie Létard (ministre déléguée auprès du ministre de
l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargée du Logement)
> [Simplification du droit de
l'urbanisme et du logement / Intervention au Sénat] Ce n'est pas un hasard si ce texte de
simplification a trouvé au Sénat une oreille attentive et y a été
considérablement enrichi. Je sais l'engagement de votre assemblée pour la
simplification des normes et des procédures. Je me souviens des travaux de la
commission des affaires économiques lorsque j'y siégeais en faveur de la
clarification du droit de l'urbanisme et de votre mobilisation sur les lois Élan
et 3DS.
Je remercie les trois rapporteurs pour leur écoute et leur engagement
sans faille au service du logement et des maires bâtisseurs. J'ai les mêmes
lignes directrices. C'est ainsi que, lors du dernier budget, nous avons obtenu
l'élargissement du PTZ, 100 millions d'euros pour les maires qui
construisent et la confirmation des subventions du programme Territoires
engagés pour le logement.
La simplification du droit, véritable levier de relance économique, est
l'indispensable corollaire de ces mesures budgétaires. Les études représentent
jusqu'à 10 % du coût des projets, qui mettent toujours plus de temps à
sortir de terre, notamment en raison d'une forte exposition aux contentieux. Je
comprends le découragement des élus locaux, des porteurs de projets et de nos
concitoyens face à la complexité.
Après plusieurs années de crise - sanitaire, économique, immobilière - ,
agir en faveur de la simplification est d'intérêt collectif : élus,
professionnels, citoyens.
Je salue le travail des rapporteurs, qui ont ajouté au texte des mesures
pertinentes. Vous avez apporté des souplesses intéressantes sur les documents
d'urbanisme : possibilité de faire participer le public par voie
électronique, document unique valant Scot et PLUI... Des avancées très
concrètes ont été adoptées pour les zones denses, s'agissant du stationnement,
de la surélévation ou de la diversification fonctionnelle.
La commission des lois a enrichi l'article relatif au contentieux de
l'urbanisme. La cristallisation instaurée au profit des permis modificatifs est
de bon sens. Vous avez renforcé la sécurité des documents d'urbanisme. La
limitation de la substitution des motifs conduira à des décisions de justice
plus rapides.
Mais d'autres mesures méritent d'être retravaillées. C'est le cas des
établissements publics fonciers (EPF) : gare au mitage du territoire et
veillons à l'efficacité de la dépense publique. L'équilibre avec les objectifs
sociaux ou environnementaux mériterait aussi d'être réajusté.
Je présenterai des amendements au nom du Gouvernement : sur les biens sans
maître - pour ramener de trente à quinze ans le délai - et sur
les conventions d'utilité sociale - qu'il faut moderniser.
Enfin, à ceux qui trouvent ce texte trop technique et disparate, je
répondrai : la simplification, ce sont aussi des mesures concrètes. Il
faut écouter ceux qui font la ville et lever les freins, visibles et
invisibles.
Il n'est pas facile de parvenir au consensus pour une grande révolution sur les
PLU dans un tel moment politique. Je vous demanderai néanmoins une habilitation
pour refondre les procédures d'évolution des documents d'urbanisme. Je connais
les réticences du Sénat à l'égard des ordonnances, mais c'est la solution la
plus adaptée.
Je redis mon plein soutien à ce texte attendu et ma détermination à simplifier.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Le 18 juin 1940, à Londres, sur les ondes de la BBC, le général de
Gaulle allumait la flamme de la Résistance française. 85 années après, cette
flamme ne doit jamais faiblir : à nous de l’attiser pour éclairer l’avenir.
> [Assemblée parlementaire franco-allemande] Une Assemblée commune, 100 députés, un même objectif : construire ensemble des réponses concrètes aux défis européens. C’est ça, l’Assemblée parlementaire franco-allemande. Aujourd’hui à Paris, nous travaillons sur la transition énergétique, les mobilités de demain, le numérique et la sécurité. Pour une Europe qui agit, au service de ses citoyens.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Sylvain Maillard (député)
> [Retraites] Les Français ont le droit de choisir l’âge auquel ils
souhaitent partir en retraite. C’est la raison pour laquelle je suis favorable
à la capitalisation. Compte tenu du déficit public, de notre démographie en
berne, de l’espérance de vie en hausse, nous devons travailler collectivement
plus.
> À l’Assemblée parlementaire franco-allemande, j’ai insisté sur la nécessité de renforcer notre coopération énergétique, afin de donner à l’Europe un mix énergétique durable et pilotable. Dans cette perspective, l’énergie nucléaire sera une composante indispensable.
> La question du nucléaire iranien est très grave. L’Iran des mollahs est le pays qui a organisé le terrorisme islamiste un peu partout dans le monde. Si l’Iran se dote de l’arme nucléaire, ce n’est pas seulement la destruction de l’état d’Israël, c’est également la menace immédiate sur les pays Européens.
Jean-René Cazeneuve (député)
> Je me battrai pour que l’engagement du Premier ministre de réduire le
déficit soit tenu. L’enjeu premier, c’est de freiner la dépense publique : en
2024, les dépenses publiques ont augmenté de 72 Mds€, dont 25 Mds€ rien que
pour les retraites.
Olivia Grégoire (députée)
> [Le RN a demandé à ses députés de quitter tous les groupes Facebook
racistes] Ils ont le droit de continuer à le penser mais surtout… faut pas que
ça se voit! Le RN fidèle à ses traditions.
Prisca Thevenot (députée)
> Face aux Français, le RN bégaie. Georges venu exprimer son inquiétude
sur l’Ukraine demande à un député RN de s’expliquer. Car oui, entre les Mollahs
de LFI et le RN de Poutine, on se sent souvent bien seuls pour défendre la
France.
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> Stop aux reculs écologiques ! J’ai voté contre un projet de loi Simplification
dénaturé par les oppositions. Remise en cause du Zéro artificialisation nette,
suppression des Zones à faibles émissions : ce texte est un pas en arrière.
Simplifier oui. Détricoter l’écologie non.
> Pendant que le monde a les yeux braqués sur le Proche-Orient, Poutine poursuite sa sale guerre en Ukraine. Soutien au peuple ukrainien face à la brutalité sans limites de la Russie.
Violette Spillebout (députée)
> Le 18 juin 1940, le général de Gaulle lançait depuis Londres un appel
à refuser la défaite et à entrer en Résistance. 85 ans plus tard, cette flamme
ne doit jamais s’éteindre.
David Amiel (député)
> La loi qui visait la « simplification », si nécessaire, a été
pervertie en une loi de démolition de l’écologie. J’ai évidemment voté contre
cette porte ouverte à tous les lobbies et toutes les démagogies.
Marie Lebec (députée)
> Des hommes et des femmes, figures de la première heure, se sont levés
contre l'esprit de défaite pour prendre les armes face à l'occupant. Nous les
célébrons aujourd'hui, à Houilles, en ce 85e anniversaire de l'Appel du Général
de Gaulle. Leur héritage résonne encore en nous ! « Quoi qu'il arrive, la
flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
»
> Le groupe Ensemble pour la République a voté contre le projet de loi Simplification de la vie économique. Ce vote n’est ni un reniement, ni un refus de la simplification. Bien au contraire. Ce texte a été dénaturé par les oppositions, transformé en un fourre-tout incohérent et en instrument de recul écologique. Pire encore, certaines mesures adoptées vont à l’encontre de l’objectif initial, en ajoutant de la complexité là où les entreprises attendent de la clarté. Nous prenons acte de son adoption en première lecture à l’Assemblée nationale. Mais notre mobilisation se poursuit, particulièrement en Commission Mixte Paritaire, pour réorienter ce texte vers ce que nous défendons depuis 2017 : une simplification pragmatique, au service de l’investissement, de la compétitivité et de la transition écologique.
> Se féliciter d'un texte vidé de son ambition et abîmé par des reculs écologiques et des slogans populistes. Comprendre qu'ils n'ont pas saisi les enjeux du texte. Faire croire aux entrepreneurs que la simplification passe par la suppression des ZFE… Voilà la tartufferie du RN!
Antoine Armand (député)
> [Programmation nationale énergie et climat pour les années 2025 à 2035
/ Intervention à l’Assemblée]
Nous examinons aujourd’hui la proposition de loi du sénateur Daniel
Gremillet ; je salue son travail ainsi que celui de MM. Cadec et
Chauvet, rapporteurs au Sénat. Comme je l’ai dit en commission – je le répète en séance à l’intention de
M. le ministre –, ce débat comble une carence de l’exécutif.
Celui-ci avait en effet la responsabilité
– ni morale ni abstraite, mais légale – de
présenter un texte. La loi « énergie-climat » de 2019 dispose : « Avant le 1er juillet 2023, puis tous les
cinq ans, une loi détermine les objectifs et fixe les priorités d’action de la
politique énergétique nationale pour répondre à l’urgence écologique et
climatique. » L’instauration de cette loi quinquennale de programmation
est censée garantir au Parlement la possibilité de se prononcer à échéance
régulière sur les grands objectifs de politique énergétique.
Le dépôt d’un projet de loi aurait permis de disposer d’une étude d’impact
approfondie, du croisement de différentes études scientifiques et techniques
et, bien sûr, des consultations propres à éclairer de telles dispositions. Nous
touchions au but : sous le ministère de M. Lescure ou sous celui de
Mme Pannier-Runacher ont été réalisés des travaux préparatoires qui ne
demandaient qu’à être convertis en projet de loi. Malheureusement, ils n’ont
été repris par aucun gouvernement depuis. C’est donc l’initiative parlementaire
qui se charge de combler ce manque. Un premier texte en ce sens a d’ailleurs
été inscrit à l’ordre du jour au printemps 2024, à l’initiative de notre
collègue Julie Laernoes. (M. Matthias Tavel s’exclame.)
Je remercie cependant le gouvernement d’avoir inscrit cette proposition de loi
à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Je regrette qu’il n’ait pas engagé
la procédure accélérée qui aurait permis d’aboutir plus rapidement, alors même
que le premier ministre a annoncé son souhait de publier la programmation
pluriannuelle de l’énergie d’ici la fin de l’été. Je profite de cette occasion
pour vous demander, monsieur le ministre, des précisions quant aux propos que
vous avez tenus hier. Vous avez dit que le gouvernement ne souhaitait pas
attendre la fin de la navette parlementaire pour prendre le décret relatif à la
PPE. Je crois pourtant comprendre qu’il souhaite donner l’occasion au Sénat
d’examiner le texte en deuxième lecture, dans la version qui résultera des
débats de l’Assemblée nationale.
Je reconnais volontiers que, dans le cas où les deux versions seraient très
différentes et où une nouvelle lecture par l’Assemblée nationale, qui pourrait
ne pas avoir lieu avant la fin de l’année, serait nécessaire, l’urgence
commanderait de prendre un décret avant la fin de la navette. Nous ne pouvons
pour autant évacuer la possibilité que les deux versions présentent des points
de convergence. Imaginons que nous adoptions un texte qui ressemble à grands
traits à celui qu’a voté le Sénat : pourquoi le gouvernement, pour fonder
sa programmation sur cinq ans, se priverait-il d’une assise aussi solide que
celle de la loi et du cadre qui l’accompagne ?
Cette proposition de loi nous offre une occasion unique. Jamais aucun texte n’a
permis au Parlement de matérialiser aussi clairement son attachement au parc
industriel français – nucléaire,
mais pas seulement –, ni
acté une telle relance du nucléaire, tant industriel que de
recherche ; je pense à l’énergie nucléaire
de quatrième génération. Le texte a ses défauts,
mais, dans un contexte de fragmentation politique extrême, il nous donne à
tous, y compris au gouvernement, la possibilité de définir démocratiquement un cadre général en
matière de politique énergétique.
Qu’on soit pour ou contre le nucléaire, on peut considérer que des
investissements aussi lourds et des décisions aussi importantes nécessitent
l’aval de la représentation nationale. En toute honnêteté, je ne crois pas
qu’il soit sage de remettre à plus tard la décision démocratique et de prendre
un décret alors que le Parlement débat encore. Cette position serait certes
compréhensible si les divergences entre l’Assemblée nationale et le Sénat se
révélaient massives, mais peut-être pourriez-vous préciser, monsieur le
ministre, qu’en cas de convergences entre les deux chambres, le gouvernement
pourrait surseoir quelques semaines encore à la prise d’un décret ?
Le contexte a changé depuis l’adoption de la dernière PPE. Je ne me couvrirai
pas de ridicule en faisant un exposé géopolitique de tous les changements
drastiques survenus en quelques mois au Moyen-Orient, en Ukraine ou encore aux
États-Unis. Même les scénarios dans lesquels RTE, le gestionnaire du Réseau de
transport d’électricité, prévoyait une « mondialisation contrariée »,
et qui faisaient figure d’épouvantail il y a quelques années, passent désormais
pour des hypothèses optimistes. On les estimait autrefois peu probables, même
en cas de crise géopolitique ; ils sont désormais dépassés. Les
représentants de RTE, lors des auditions menées en commission, nous ont
confirmé qu’ils envisageaient la publication d’un scénario reposant sur des
conditions encore plus dégradées.
À mon sens, ces évolutions fondamentales devraient amener le gouvernement à
s’interroger sur certaines des hypothèses qui fondent la PPE. Les réflexions du
groupe de travail dont le premier ministre m’a confié la direction, ainsi qu’au
sénateur Gremillet, et auquel certains collègues ont eu l’amabilité de
participer, conduisent à penser que certaines de ces hypothèses pourraient être
revues.
S’il est absolument nécessaire d’avoir ce débat et d’adopter un texte de loi,
c’est aussi parce que la PPE en vigueur est obsolète. Il y est question de
fermer quatorze réacteurs nucléaires à l’horizon 2035, ce qui, fort
heureusement, n’est plus d’actualité.
Il est entendu que nous avons besoin d’un nouveau cadre légal. Est-ce pour
autant le rôle de notre assemblée que d’inscrire dans la loi, à la décimale ou
au centième près, les objectifs de déploiement des énergies renouvelables,
qu’elles soient électriques ou thermiques ? Nos débats en commission sont
souvent tombés dans ce travers. Est-ce à nous de décider si l’éolien terrestre
doit produire chaque année 1,2 gigawatt à partir de 2034 ou
1,3 gigawatt à partir de 2036 ? N’est-ce pas plutôt le rôle d’un
décret, pris après consultation des organes concernés, travaillé avec les
spécialistes et avec les institutions ?
Les débats en commission au sujet de l’article 5 relatif aux énergies
renouvelables le montrent bien : ils ont abouti à une sorte de foire à
tout. Certains amendements ont été rejetés par principe ; d’autres adoptés
parce que nous avons tous, en circonscription, un interlocuteur qui nous a
alertés quant à l’emprise foncière du photovoltaïque ; d’autres encore ont
été adoptés car nous trouvions sympathique de soutenir les emplois dans le
secteur de l’éolien en mer, comme s’il n’y en avait pas dans celui de l’éolien
terrestre.
En matière d’énergies renouvelables, la meilleure garantie que nous puissions
donner aux industriels et aux créateurs d’emplois consiste à passer par un
décret pour définir des objectifs par filière et à s’en tenir, au niveau
législatif, à des objectifs de déploiement d’énergie décarbonée. Car malgré nos
divergences parfois profondes, il me semble que nous partageons tous la volonté
de décarboner l’énergie et de sortir des énergies fossiles, lesquelles
représentent deux tiers du mix énergétique actuel ; cela passe d’ailleurs
par l’électrification des usages.
Il est logique, dans le cadre d’une loi de programmation, de s’en tenir à des
objectifs industriels, énergétiques et économiques. Néanmoins, une grande
partie des projections réalisées à partir du scénario de RTE se fondent sur
l’électrification des usages, sur la décarbonation et sur l’hypothèse que nous
ferons des économies d’énergie. Il faudra donc adosser à ce texte une loi de
financement contenant les mesures que l’exécutif est prêt à mettre en œuvre
pour, par exemple, financer de manière stable et pérenne la rénovation des
bâtiments ou pour aider les secteurs qui peinent à se décarboner à réaliser des
économies d’énergie.
Enfin, malgré nos très nombreux désaccords en matière énergétique, nous avons
réussi à resserrer le texte en supprimant les articles non programmatiques, à
fixer dans l’article 5 un objectif mesuré en volume d’énergie décarbonée,
sans distinction de source, ou encore à maintenir la suppression d’un objectif
exprimé en pourcentage d’énergie renouvelable. Bref, nous avons avancé.
Cependant, la commission a décidé de rejeter l’article 3. Des intérêts de
boutique ou des arrangements de couloir ont prévalu, à l’abri des regards,
moins concentrés sur les travaux des commissions que sur la séance publique.
J’espère que les amendements de rétablissement que nous défendrons, enrichis et
modifiés par l’intégration des différents amendements adoptés en commission,
permettront de clarifier la position de chaque groupe et qu’au moment de voter
ce qui pourrait être la plus grande relance nucléaire de l’histoire de notre
pays, personne ne se cachera derrière son petit doigt, prétextant l’absence de
telle ou telle précision pour refuser de soutenir une industrie souveraine,
décarbonée et pourvoyeuse d’emplois.
C’est dans cet esprit, sans préjuger du résultat du vote et en comptant sur
l’esprit de responsabilité de notre assemblée, que je vous propose d’examiner
cette proposition de loi.
Jean-Marie Fievet (député)
> [Programmation nationale énergie et climat pour les années 2025 à 2035
/ Intervention à l’Assemblée]
Nous sommes réunis aujourd’hui pour examiner la proposition de loi, adoptée par
le Sénat le 16 octobre 2024, portant programmation nationale énergie et
climat pour les années 2025 à 2035. J’ai été désigné rapporteur de la
commission du développement durable et de l’aménagement du territoire pour les
cinq articles qui lui ont été délégués au fond.
Le texte vise à satisfaire à l’obligation qui incombe au Parlement de définir
les orientations énergétiques nationales. En effet, depuis 2023, date butoir
fixée par le code de l’énergie pour adopter la première loi quinquennale de
programmation de l’énergie, aucun cap n’a été solennellement fixé. Privés de
cette boussole, les porteurs de projet, qu’il s’agisse des collectivités ou
encore des entreprises des différentes filières, réclament de la
visibilité ; cela est indispensable lorsqu’il est question
d’investissements à hauteur de plusieurs centaines de milliards d’euros.
Le Sénat a donc pris l’initiative et nous transmet une proposition de loi de
programmation assortie d’un volet de simplification. Avec le rapporteur de la
commission des affaires économiques, Antoine Armand, nous nous sommes attachés
en commission à élaborer une proposition de loi solide, équilibrée et
ambitieuse, qui déterminera le contenu des programmations pluriannuelles de
l’énergie et de la stratégie nationale bas-carbone (SNBC).
La commission des affaires économiques a délégué l’examen de cinq articles à la
commission du développement durable. L’article 11 de la proposition de loi
constitue la pierre angulaire de notre politique climatique. Cet article, qui
relève à 50 % l’objectif de réduction des émissions brutes de gaz à effet
de serre d’ici à 2030, traduit les efforts encore nécessaires pour atteindre la
neutralité carbone en 2050. Lors de la COP21, en 2015, 196 pays se sont
engagés à atteindre la neutralité carbone pour limiter l’augmentation de la
température planétaire à 2 degrés Celsius, en consentant tous les efforts
nécessaires pour ne pas dépasser 1,5 degré. L’article 11 n’est
finalement rien d’autre que la réalisation de nos engagements internationaux.
Pourtant, tel qu’issu du Sénat, l’article affaiblissait le droit en vigueur, en
préférant une formulation plus souple, « tendre vers une réduction »,
à l’affirmation d’un objectif clair et contraignant. Cette formulation est
insuffisante étant donné l’importance des enjeux : nous devons avoir un
objectif clair pour construire les feuilles de route de décarbonation, secteur
par secteur, et poursuivre les efforts de planification écologique entrepris au
cours des dernières années. Une formulation allégée nuirait à la crédibilité
internationale de la France. C’est pourquoi la commission a adopté plusieurs
amendements identiques pour conserver une formulation ambitieuse :
l’objectif n’est plus de « tendre vers une réduction des émissions »,
mais bel et bien de les « réduire ». C’est une avancée positive et je
m’attacherai à obtenir qu’elle soit conservée en séance.
La commission a ensuite créé un article 11 bis, inscrivant parmi les
priorités énergétiques l’objectif de réduire notre empreinte carbone. C’est un
indicateur utile, qui prend non seulement en compte les émissions émises sur le
territoire national mais aussi les émissions importées. Cet objectif est
cohérent avec les recommandations du Haut Conseil pour le climat ainsi qu’avec
la future stratégie nationale bas-carbone, qui comportera un budget carbone
indicatif portant sur l’empreinte carbone.
L’article 16 bis, tel qu’issu du Sénat, créait une catégorie de
« stock stratégique » pour les matières radioactives dont les
perspectives de valorisation ne sont pas encore opérationnelles. Il visait à
affirmer l’importance de l’uranium appauvri, qui pourra être utilisé au sein
des futurs réacteurs à neutrons rapides. Je suis bien entendu favorable à la
relance du parc nucléaire français et à la valorisation des matières
radioactives. Cependant, il est essentiel que la politique nucléaire soit
conciliée avec la gestion sûre et durable des substances radioactives.
La France compte actuellement plus de 340 000 tonnes d’uranium
appauvri ; cette quantité, en augmentation constante, pourrait atteindre
569 000 tonnes en 2040. L’augmentation prévisible du stock d’uranium
appauvri invite à se concentrer en premier lieu sur les solutions sûres et
durables pour entreposer ces matières ainsi que sur la structuration des
filières industrielles capables à terme de le valoriser. De plus, le cadre
juridique actuel permet d’ores et déjà d’apprécier des perspectives de
valorisation de l’uranium appauvri, même si elles ne sont pas opérationnelles à
court terme. Aussi la commission a-t-elle estimé qu’il n’était pas opportun de
créer une nouvelle catégorie de « stock stratégique » et supprimé
cette disposition.
En matière de foncier, l’article 22 ter issu de la commission étend
au solaire thermique l’exemption d’artificialisation des sols dont bénéficie
déjà le photovoltaïque. Cette exemption dite ZAN, pour zéro artificialisation
nette, accordée au photovoltaïque a déjà démontré son utilité. L’étendre au
solaire thermique est cohérent, car l’implantation de ces centrales est
techniquement similaire. En revanche, je partage l’avis de la commission des
affaires économiques sur la nécessité de restreindre le périmètre de la
proposition de loi en le recentrant, ce qui peut faire l’objet d’un consensus,
sur les seules mesures de programmation énergétique. C’est la raison pour
laquelle je présenterai au cours des débats un amendement de suppression de cet
article.
Enfin, les articles 22 quater et 22 quinquies issus du Sénat
tendaient à compléter l’effort de simplification. Le premier prévoyait de
limiter à douze mois l’instruction des nouveaux projets d’énergies
renouvelables situés dans les zones d’accélération issues de la loi Aper. Le
second visait à appliquer le même principe d’encadrement des délais
d’instruction aux opérations de rééquipement des installations d’énergies
renouvelables existantes. Si ces propositions paraissaient séduisantes et si
elles sont réclamées par certains acteurs, je me félicite cependant que la
commission du développement durable ait acté leur suppression. Ces deux
propositions demeuraient en effet en retrait de la procédure issue de la loi
« industrie verte », qui fixe déjà un plafond théorique de six à neuf
mois pour toutes les autorisations environnementales.
Mes chers collègues, la relance de l’énergie nucléaire et le développement des
énergies renouvelables répondent en premier lieu à l’urgence climatique. C’est
grâce à un mix énergétique décarboné que nous atteindrons la neutralité
carbone.
Nous devons à présent définir le cap. En le faisant, le Parlement est à sa
juste place. Je formule donc le vœu que nos débats soient aussi constructifs
que ceux que nous avons tenus en commission.
Jean-Luc Fugit (député)
> [Programmation nationale énergie et climat pour les années 2025 à 2035
/ Intervention à l’Assemblée]
À l’occasion du débat du 28 avril sur la souveraineté énergétique de la
France, voulu par le premier ministre, il est apparu que nous étions
globalement d’accord sur l’idée que nous devions sortir de notre trop forte
dépendance aux énergies fossiles.
C’est un défi majeur qui dépasse les clivages politiques et que nous devons
collectivement réussir à relever. C’est une nécessité écologique et c’est notre
responsabilité vis-à-vis des générations futures. C’est aussi un impératif
économique et de souveraineté, tant l’importation d’énergies fossiles affaiblit
la balance commerciale – de 180 millions
d’euros par jour ! N’oublions pas que notre consommation énergétique
globale actuelle reste dominée à 60 % par les énergies
fossiles.
Face à ce constat, nous nous
sommes dotés d’une stratégie française
pour l’énergie et le climat
(Sfec), que notre groupe soutient et qui est basée sur quatre briques complémentaires :
la sobriété et l’efficacité énergétiques, le renforcement du nucléaire et le développement
des énergies renouvelables.
Cette stratégie porte ses fruits, puisque la baisse de nos émissions de CO2
s’est accélérée ces dernières années. Cette baisse doit se poursuivre et même
s’intensifier. C’est l’urgence qui doit nous guider.
Dans ce contexte, la France dispose d’un atout majeur ; un mix électrique
décarboné à 95 % reposant, d’après les chiffres de RTE pour 2024, pour
plus des deux tiers sur le nucléaire et pour près d’un tiers sur les énergies
renouvelables. Afin d’accélérer la sortie progressive des énergies fossiles,
nous avons la chance de pouvoir nous appuyer à la fois sur l’énergie nucléaire
et sur les énergies renouvelables électriques et thermiques. Il importe de
créer un mix pluriel en ne négligeant aucune opportunité, aucune technologie,
aucune énergie susceptible de concourir à notre résilience. Notre groupe estime
que nous n’avons ni le luxe ni le temps d’opposer le nucléaire aux énergies
renouvelables, car il n’y a pas de solution unique pour remplacer
progressivement les énergies fossiles. Le développement de ce mix est
d’ailleurs largement soutenu par les Français, comme l’indique une étude de
l’Ifop publiée au mois de mai.
La diversification et la relocalisation sur le territoire français de notre
production énergétique s’imposent donc comme une évidence. C’est le sens du
projet de programmation pluriannuelle de l’énergie, que nous avons élaboré
collectivement à la suite d’une large concertation lancée il y a quatre ans.
Cette PPE devrait selon nous être publiée le plus rapidement possible, afin de
donner aux filières la visibilité nécessaire à leurs investissements. Les
acteurs l’attendent : ils nous le disent régulièrement depuis plusieurs
mois. Nous savons, monsieur le ministre, que vous êtes conscient de la
situation mais je tenais à vous rappeler qu’il est urgent d’agir.
Dans le même esprit, nous pensons que la publication de la PPE devrait aussi
être accompagnée d’une stratégie pluriannuelle de financement, alignée sur les
grands objectifs de chaque filière. Dans ce contexte, le groupe EPR estime que
l’examen de cette proposition de loi sénatoriale doit être un moyen de préciser
notre stratégie énergétique. Nous y sommes en partie parvenus en commission des
affaires économiques – mais en partie seulement. Nous avons notamment suivi la
proposition du rapporteur de conserver dans le texte principalement les
articles faisant référence à la programmation énergétique avec une ligne
claire : le développement des énergies renouvelables doit être poursuivi
et massifié, en complément d’une énergie nucléaire appelée, elle aussi, à être
fortement soutenue.
Nous approuvons la volonté de simplification affichée par le rapporteur, mais
nous tenons à préciser que nous ne sommes pas opposés aux mesures de
renforcement de la protection des consommateurs ou d’extension du champ des
compétences de la CRE, initialement inscrites dans la proposition de loi ;
nous avions d’ailleurs déposé des amendements pour enrichir le texte sur ces
points. Nous pensons, monsieur le ministre, que ces sujets méritent un débat à
part entière et nous appelons le gouvernement à s’en saisir à travers un futur
projet de loi.
Ce débat serait aussi l’occasion de travailler ensemble sur la transformation
des modes de consommation énergétiques, car nous avons une responsabilité à
l’égard de nos concitoyens : celle de leur garantir une énergie accessible
et décarbonée, quels que soient le territoire où ils vivent et leur niveau de
vie. Ce sont les conditions d’une transition socialement juste et cela dépasse
le débat budgétaire, que je n’ouvrirai pas ici même s’il y aurait beaucoup à
dire sur MaPrimeRénov’, le leasing social et d’autres mesures d’accompagnement
nécessaires.
J’en viens maintenant à nos travaux en commission concernant le volet
programmatique. Dans l’esprit qui est le nôtre – développer
la complémentarité entre nucléaire et énergies renouvelables –, nous y avons fait
inscrire des objectifs touchant le développement des énergies
renouvelables : traduction du pacte éolien en mer, signé par l’État en
2022 ; valorisation de l’énergie hydrolienne et de l’hydrogène ;
production de chaleur renouvelable.
En revanche, nous avons eu la mauvaise surprise de voir supprimer
l’article 3, qui visait à acter nos engagements en matière de
développement de l’énergie nucléaire. Ce n’est pas sérieux ! Il y a là un
mauvais signal, à la fois pour les industriels et pour nos concitoyens :
on ne peut parler sérieusement, je le répète, de stratégie énergétique sans
s’appuyer sur le nucléaire. Encore une fois, l’opposition entre nucléaire et
renouvelables ne saurait entraîner qu’un débat stérile ; les enjeux,
notamment celui de défossiliser progressivement l’économie, sont bien plus
importants !
Nous avons besoin d’un texte programmatique de raison, qui permette de trouver
un équilibre. Notre groupe soutiendra la réintroduction de l’article 3. Par
ailleurs, nous présenterons des amendements tendant à supprimer certaines
mesures adoptées en commission. En effet, le rétablissement des tarifs de vente
réglementés du gaz exposerait inévitablement l’État à la censure des
juridictions nationales ou européennes (« Ah ! » sur quelques
bancs du groupe LFI-NFP) et engendrerait pour les consommateurs une
insécurité juridique. Quant à la restauration du statut d’Epic d’EDF, elle
déclencherait une procédure d’infraction de la Commission européenne.
Nous soutiendrons aussi certaines propositions en faveur du froid renouvelable
ou de la production de chaleur issue de combustibles solides de
récupération ; ce sont peut-être là des sujets techniques, mais non de
petits sujets !
Enfin, afin d’enrichir l’objectif d’optimisation du réseau électrique, nous
défendrons un amendement inspiré des travaux parlementaires, plus précisément
de la note scientifique de l’Office parlementaire d’évaluation des choix
scientifiques et technologiques (Opecst) « Adaptation des réseaux
électriques : enjeux technologiques et scientifiques », que j’ai
récemment coprésentée avec le sénateur Daniel Salmon.
Le débat que nous allons consacrer à la stratégie énergétique ne doit pas nous
faire oublier la nécessité d’une réflexion plus large concernant la
planification, le financement de notre modèle. L’accélération de
l’électrification des usages, notamment dans l’industrie ou la mobilité,
conduira à une forte augmentation des besoins en matière de raccordement ;
ces évolutions impliquent des changements structurels touchant le développement
des réseaux, le stockage, la flexibilité.
Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur un écosystème de recherche
particulièrement performant et innovant, qui – j’insiste
sur ce point – doit voir
ses moyens d’agir préservés.
Face à ces enjeux, à la sortie de notre dépendance des énergies fossiles, à
l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2050, nous
devons rester à la fois
pragmatiques et déterminés, garder en tête un principe de réalité physique, économique, qui donne tout son sens à la mise en
œuvre progressive de la politique énergétique que nous souhaitons. C’est à ces
conditions que notre pays pourra faire face à un triple impératif :
affirmer sa souveraineté énergétique, renforcer la compétitivité de son
industrie, accélérer la lutte contre le changement climatique.
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> En responsabilité, j’ai voté avec mes collègues du groupe les
Démocrates, en faveur du projet de loi pour la simplification de la vie
économique. L’ambition initiale de ce texte, présenté par notre majorité en
2024, a été amoindrie par certaines surenchères démagogiques et amendements qui
n’avaient pas leur place dans ce débat et qui seront très certainement – et
heureusement - censurées par le Conseil Constitutionnel. Rejeter ce texte,
c’était renoncer à certaines avancées concrètes pour nos entreprises, et acter
l’impuissance de l’Assemblée nationale en nous remettant, une fois encore,
entre les seules mains du Sénat. Nous restons fermement opposés aux reculs en
matière environnementale qui ont été permis par la collusion des populistes. A
la commission mixte paritaire de faire son travail pour montrer qu’opposer
économie et écologie est une impasse démagogique.
Bruno Fuchs (député)
> Alors que les tensions entre Israël et l’Iran atteignent un point
critique, j’ai reçu une délégation parlementaire saoudienne conduite par M. Al
Humeidi, président du groupe d’amitié.
Échanges sur le projet paix au Proche-Orient, partenariat stratégique et
coopération parlementaire.
Défense, investissements croisés, dialogue stratégique et diplomatique
sur le Proche-Orient : le partenariat France–Arabie Saoudite est en plein
essor.
Les parlementaires de nos deux pays s’inscrivent dans cette dynamique pour
traduire cette coopération sur le terrain.
> Le Protocole de Londres a été ratifié par l’Assemblée. C’est
une étape essentielle pour tenir nos engagements climatiques:
- Réduction de -55 % des émissions d’ici 2030
- Neutralité carbone en 2050.
> Une semaine après le drame de Nogent, où une
enseignante a perdu la vie, poignardée par un élève, un enfant de 7 ans
introduit un couteau et menace un camarade à l’école élémentaire Koechlin à Mulhouse
Ces faits nous glacent tous le sang.
Ils nous obligent à plus de fermeté face aux armes blanches. Mais aussi à une
mobilisation de chacun, pour surveiller, prévenir, alerter, en citoyens
vigilants, pour que l’école reste un lieu sûr pour nos enfants. Pensées aux
élèves, familles, enseignants encore sous le choc.
> Très heureux d’avoir accueilli à l’Assemblée une
délégation sénégalaise de haut niveau. Nous avons porté réflexion sur nos
sujets de coopération : francophonie, mobilités, culture, délivrance des visas,
accueil des étudiants, situations liées aux OQTF, droits des retraités et rôle
des diasporas dans le lien durable entre nos deux pays.
Nos diplomaties parlementaires continueront de renforcer nos relations
bilatérales et porter une vision commune fondée sur le dialogue, le respect
mutuel et les intérêts partagés de nos peuples.
Maud Petit (députée)
> Je crois profondément que les animaux ne sont pas de simples automates
biologiques, guidés par l’instinct (comme on me l'avait enseigné, petite), mais
des êtres capables d’émotions, d’apprentissage, et même d’une forme de conscience.
Ce chimpanzé utilise les mains d'un photographe animalier pour boire de l'eau,
puis les lave à la fin en guise de remerciement. On en a tant d'exemples
criants, aujourd'hui : Ils sont sensibles et émus par la musique ; les
éléphants pleurent leurs morts ; j'ai vu une mère gnou rebrousser chemin et
quitter son troupeau pour aller chercher son petit, qui s'était perdu ; les
corneilles utilisent des outils et ont un sens logique et stratégique ; les
pieuvres résolvent des énigmes complexes ; j'ai vu des taureaux jouer au ballon
; qui n'a pas ri aux mimiques d'un singe, mécontent d'un légume qu'on lui
aurait donné ? Et ces poules qui courent retrouver leur chouchou, à l'arrivée
du bus scolaire en fin de journée ?
La souffrance infligée aux animaux pour le divertissement des humains (combats
de chiens, de coqs, corridas, le Grindadráp dans les îles Féroé...) est encore
une triste réalité. Une réalité choquante. Je refuse que la souffrance soit un
spectacle.
Je ne peux tolérer qu'on l'explique et qu'on l'excuse par la «tradition» ou de
la «culture».
Ce n'est pas parce qu'on fait quelque chose de mal depuis longtemps qu'il faut
continuer de le tolérer et de le faire !
Frédéric Petit (député)
> Il faut fermer le ciel ukrainien! Je le dis depuis longtemps. Nous
savons faire. Et cela ne peut pas être considéré comme une agression ni une
entrée en belligérance.
> Enfin. Alors que tout le monde jugeait impossible un
accord, après 2 ans et demi de travail, je suis fier de voir notre délibération
sur la souveraineté énergétique portée avec mon collègue Andreas Jung enfin
adoptée par l'Assemblée parlementaire franco-allemande.
Nous demandons désormais aux deux gouvernements d'établir des stratégies
communes en matière d'hydrogène et de géothermie, ainsi que de développer
ensemble nos réseaux et infrastructures énergétiques.
Notre coopération rééquilibrée, renforcée et systématique renforcera une réelle
souveraineté énergétique européenne !
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
> L'Europe va enfin mettre un terme à ses dépendances en énergie russe. En finir avec les énergies russes, c'est accroître la production en Europe tout en renforçant notre autonomie. C'est une urgence. C'est une nécessité.
> Le Parlement européen a adopté une aide européenne à Mayotte, dévastée par le cyclone Chido. Les fonds européens pourront être mobilisés pour permettre la reconstruction de l'île durement frappée. Le secteur agricole, notamment, a fortement été fragilisé. L'Europe se tient aux côtés de Mayotte.
Valérie Hayer (députée, présidente)
> Les négociations du futur budget pluriannuel de l’UE ont débuté. Nos
objectifs ? Renforcer l’indépendance de l’Europe dans tous les domaines et
assurer notre protection face aux menaces.
> Iran-Israël: Renew Europe appelle à la plus grande retenue, à éviter une escalade régionale et à la reprise du dialogue pour désamorcer la situation
> L’Europe doit devenir une véritable puissance économique et monétaire ! Développer une union bancaire, de l’épargne et des investissements. Faciliter les financements de nos champions économiques, startups et licornes. Favoriser la finance verte.
> Minute de silence au Parlement européen en hommage aux victimes de la fusillade en Autriche et à Mélanie, surveillante lâchement tuée à Nogent en France. Nous sommes aux côtés de leurs proches et du corps enseignant. La violence n'a pas sa place dans nos écoles, dans nos sociétés.
Bernard Guetta (député)
> A Gaza, nous devons condamner des bombardements toujours plus
indiscriminés qui ne visent plus à démanteler le Hamas mais à détruire une
large partie de ce qui doit devenir la Palestine.
Pascal Canfin (député)
> Le rôle international de l’euro doit être renforcé. C’est un moment
historique où la fragilisation du dollar causée par le chaos trumpien offre à
l’Europe l'opportunité d’affirmer l’Euro comme une monnaie mondiale de réserve.
Christophe Grudler (député)
> La Commission publie enfin son plan REPower pour sortir du gaz russe
d’ici 2027, une victoire pour Renew Europe. Des mesures courageuses pour
renforcer notre autonomie stratégique. Le combustible nucléaire russe sera
traité dans deux mois. Attendons de voir.
Grégory Allione (députée)
> Il nous faut une Europe de la protection civile, pour mutualiser,
s’entraider et protéger. » Nous devons consolider le pacte pour les océans,
s'engager sur une meilleure gestion de l’eau, et renforcer le mécanisme de
protection civile, et promouvoir l'engagement citoyen.
Marie-Pierre Verdenne (députée)
> Le choc que nous avons traversé avec la pandémie de la Covid aurait pu
briser notre cohésion. Mais, nous avons construit un instrument de solidarité
inédit. Le Plan de relance européen, ce mécanisme de solidarité, ne peut rester
une simple parenthèse. Il doit devenir le fondement d’une Europe plus juste,
plus verte, plus compétitive.
Stéphanie Yon-Courtin (députée)
> Le Pacte Océan doit se décliner dans nos régions littorales et
côtières, en concertation avec les professionnels et les gens de la mer ; et il
doit évidemment nous impliquer nous, les parlementaires européens. De l’Acte
océanique à l’omnibus bleu en passant par la politique des pêches : nous serons
indispensables pour bâtir un Pacte législatif maritime puissant et cohérent.
Laurence Farreng (députée)
> Nous actualisons et unifions nos définitions européennes des
infractions liées aux abus sexuels sur les enfants. C'est un grand progrès.
Mais le combat doit continuer pour protéger nos enfants en ligne. Le web et les
réseaux sociaux sont désormais régulés par le DSA mais pourtant, le pire
continue de se produire. Nous plaidons pour des avancées nouvelles comme la
majorité numérique à 15 ans partout dans l'UE.
● Personnalités
centristes
Sarah El Hairy (haut-commissaire à
l’Enfance)
> La protection des mineurs en ligne passe par l’engagement des
plateformes. Pinterest met en place des bonnes pratiques : comptes privés
<16 ans, vérification de l’âge, environnements sans distraction. Une volonté
de coopération.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.