2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

jeudi 26 juin 2025

Vues du Centre. Destruction des sites nucléaires iraniens: qui croire?

Par Aris de Hesselin


Succès ou pas, telle est la question qui se pose après les bombardements ordonnés par Trump sur les sites nucléaires iraniens.

Evidemment, l’extrémiste populiste toujours dans l’outrance, l’autocongratulation et la réécriture des faits, s’est extasié devant une opération qui aurait changé la face du monde, un peu comme les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, a-t-il expliqué le plus sérieusement du monde…

Il devait d’autant plus faire son service après-vente qu’un rapport des renseignements militaires américains est venu contredire son emphase en estimant que les dégâts n’étaient pas aussi importants qu’il tentait de le faire accroire.

Furieux Trump a immédiatement répliqué en faisant donner l’artillerie lourde de ses mignons et de ses soutiens, de son secrétaire d’Etat à la défense au Premier ministre israélien en passant par le directeur de la CIA – nommé par lui – ainsi que les médias d’extrême-droite et/ou pro-israéliens.

De même, il a prétendu que des agents du Mossad – sans doute bien meilleurs selon lui que ses propres services secrets – se sont rendus sur place et ont constaté une «destruction absolue» des sites sans évidement que ce soit démontrable pour l’instant.

Et il a même reçu un soutien pour le moins inattendu mais, en réalité, compréhensible du régime iranien qui a déclaré que ses installations ont été «considérablement endommagées» tout en affirmant néanmoins que son stock d’uranium enrichi n’avait pas été détruit.

Qui croire?

A part le renseignement américain qui parle de peu de dégâts, tous les autres, Trump, le Parti républicain, Netanyahu et ses soutiens ainsi que le régime iranien ont tout intérêt à prétendre que l’opération «marteau de minuit» a été un succès pour des raisons différentes.

Trump, on l’a dit, pour sa propre gloire, Netanyahu pour justifier, à la fois, son attaque de l’Iran puis son acceptation d’un cessez-le-feu et le régime des mollahs pour dissimuler ses installations qui n’auraient pas subi de destruction qui, si c’était finalement avéré, nécessiterait peut-être une nouvelle opération militaire.

D’ailleurs, non seulement, le Parlement iranien a décidé de mettre un terme à l’accord avec l’AIEA, l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui ne pourra donc pas vérifier l’étendu des dégâts mais on a appris des experts qui suivent la question qu’il existe un autre site qui n’a pas été bombardé par les Américains et qui se trouve enfoui à plus de 140 mètres sous terre, celui de Kuh-e Kolang Gaz La et qui pourrait être le réel centre de confection de la bombe.

Dans ce genre d’affaire, avant d’avoir les preuves définitives de ce qui s’est réellement passé, la raison ainsi que la sagesse est d’être plus enclin à croire ceux qui n’ont aucun intérêt dans l’affaire à dire ou non qu’il s’agir d’un succès pour des raisons personnelles, politiques ou idéologiques, en l’occurrence, le renseignement militaire américain.

L’histoire des conflits s’accompagne toujours d’une intense propagande et est remplie de fausses informations qui servent les protagonistes.

On ne peut donc faire confiance à une version officielle, surtout quand elle manque de preuves incontestables.

Surtout quand elle vient de Trump…

Mais n’est-ce pas lui qui nous montre la voie en mettant systématiquement en doute tout ce qui ne va pas dans son sens même quand les preuves incontestables sont au rendez-vous?!

Aris de Hesselin

 

[Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.]

 

 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.