mercredi 9 janvier 2008

Actualités du Centre. Le Centre lyonnais en ébullition pour les municipales

Il est fort improbable que le Modem présente une liste autonome à Lyon. Bayrou avait pourtant promis aux militants locaux que leurs envies d’indépendance seraient comblées. Mais ses cadres rhônalpins sont d’un tout autre avis. Ils se sont mis d’accord avec Dominique Perben, le candidat UMP, et n’hésitent plus que sur la date idéale. Faut-il fusionner les listes au soir du premier tour ou dès janvier ? Michel Mercier, président départemental du Modem, fuit un peu la question. Fabienne Lévy, présidente régionale du Parti radical, répond à sa place : «Je suis persuadée qu’il y aura un ralliement du Modem sur les listes de Dominique Perben avant ses vœux, le 28 janvier.» L’ex-garde des Sceaux se dit pour sa part «relativement optimiste», et répète qu’il a toujours «souhaité un partenariat avec le Modem». Il a déjà soudé autour de lui la frange la plus dure de la droite lyonnaise. Les villiéristes et les millonistes, qui ont obtenu un tiers de ses têtes de listes. Une union avec le Modem adoucirait la ligne. Et proposerait une configuration très nouvelle à Lyon. Pour la première fois depuis longtemps, le centre serait allié avec la droite dès le premier tour. Michel Mercier a fait le choix du pragmatisme. Tempêtes. Trésorier national de Bayrou, il lui est resté fidèle dans les tempêtes, mais a tiré les leçons de la présidentielle et ne tient pas à se retrouver tout seul. Une vraie liste autonome à Lyon lui coûterait le conseil général, qu’il préside, et provoquerait la multiplication de candidatures UMP face aux maires et conseillers généraux centristes du Rhône. Nombre de centristes rejoindraient l’UMP pour sauver leurs sièges. La majorité des militants qui ont rejoint le Modem en 2007 n’ont cependant cure de ces calculs. Ils veulent appliquer à Lyon la stratégie d’indépendance prônée par Bayrou. Plutôt que de les affronter, Mercier a laissé Anne-Marie Comparini s’éloigner de la vie politique, puis il a soigneusement entretenu la paranoïa d’Azouz Begag, qui prétendait à l’investiture mais a jeté l’éponge deux jours avant le scrutin interne (il promet d’écrire Un mouton dans la baignoire de Michel Mercier). A présent, le président départemental du Modem assure qu’une liste de son parti n’atteindrait peut-être pas 5 %… Il maintient en même temps un fer au feu. Christophe Geourjon, délégué départemental, est chargé de construire un programme et constituer des listes. «Cela ne va pas assez vite à mon goût, explique-t-il, mais nous nous approchons des 221 noms nécessaires et nous en sommes aux derniers allers-retours avec les militants pour caler le programme, rendu public d’ici une dizaine de jours.» Fusion. Les tenants d’une liste autonome pensent qu’il s’agit en réalité d’une «manœuvre dilatoire» pour barrer la route à une vraie liste indépendante. Geourjon leur a promis qu’il irait jusqu’au premier tour, puis qu’une fusion automatique permettrait d’avoir des élus. «Stratégie mortelle, estime Eric Lafond, l’un des partisans de l’indépendance. Une partie de nos militants le suivraient vers l’UMP, mais d’autre rejoindraient Collomb (le maire PS de Lyon), et la grande majorité rendraient leur carte. Ils n’ont pas participé au lancement du Modem pour retrouver un paysage aussi binaire.»  Les autonomistes se réunissent vendredi soir. Ils ont écrit à Bayrou, pour lui demander de trancher. Il n’est pas certain que leur leader tienne à remettre les pieds dans le guêpier lyonnais.

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