vendredi 2 juillet 2021

Propos centristes. France – Egalité femmes-hommes; violences contre les femmes; innovation santé; «métiers du vivant»; taxe mondiale sur les entreprises; pacte rebond…

Voici une sélection, ce 2 juillet 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
- Une juste taxation des multinationales et des géants du numérique : c’est le combat de la France depuis 4 ans. En juin, le G7 s’est mobilisé. Aujourd’hui, nous ne sommes plus 7 mais 130 pays sous la coordination de l’OCDE engagés sur un taux minimum mondial d’au moins 15 % !

- Le congé paternité passe aujourd’hui de 14 à 28 jours. C'est un nouveau droit, une belle avancée pour les pères et les mères ! Alors prenez-le, et bon congé paternité à tous les nouveaux parents.

- [Déclaration en ouverture du forum génération égalité]
(…) Nous sommes si heureux et fiers d’accueillir le Forum Génération Égalité, quelques mois après son ouverture au Mexique. Nous y tenions tout particulièrement, et je dois dire que c’est aussi le fruit d’une mobilisation collective qui vient de loin. J’en suis d’autant plus fier qu’en France, nous avons depuis 4 ans fait de ce sujet de l’égalité femmes-hommes le cœur, la grande cause nationale. Alors il y a eu un avant et un après conférence de Pékin sur les droits des femmes en 1995, et il y aura un avant et un après Forum Génération Égalité de Paris en 2021. Il n’y a pas le choix. 
On veut que les choses changent et ce forum doit être un forum - c’est pour ça que je vais être court - de mobilisation et d’action, et donc on doit être là pour dire ce qu’on est prêt à faire, l’argent qu’on y met et pourquoi, parce que le sujet qui nous occupe aujourd'hui, ça n'est rien de moins que la moitié de l'humanité. Il y a beaucoup de gens qui confondent encore les sujets d'égalité femmes-hommes avec les sujets de diversité. Je veux ici leur rappeler qu'on parle juste de 51 % de l'humanité et donc on doit agir face à tous les défis qui sont les nôtres parce qu'il y a urgence. 
Alors, il y a d'abord urgence à cause du contexte - et ça, nous ne l'avions pas prévu avant - celui de la pandémie. La pandémie contre laquelle nous continuons à nous battre a en effet été marquée par un recul immense de la question de l'égalité. Alors même qu'elles ont été en première ligne de la lutte contre la Covid, les femmes sont les premières victimes de cette crise sanitaire. Quelques chiffres : depuis un an et demi, 47 millions de femmes supplémentaires sont entrées dans la pauvreté. Des millions d'autres, souvent les mêmes, ont été privées de soins, de contraception, de possibilité de choisir leur vie. On le sait, y compris dans nos pays, et je parle aussi de la France, dans l'intimité des vies confinées, les violences faites aux femmes, ce qu'on appelle parfois les violences intrafamiliales, ont repris, ont réaugmenté. Alors que 500 millions de femmes et de filles de plus de 15 ans sont analphabètes, des filles ont à nouveau été retirées de l'école. On a souvent dit du Covid que c'était un virus anti-social parce qu'il touchait les plus pauvres ; il est en plus antiféministe. C'est clair. 
La deuxième chose qui justifie - enfin la deuxième justification de cette urgence - c'est le vent mauvais qui se remet à souffler dans beaucoup de nos sociétés. En effet, il y a des forces réactionnaires, patriarcales qui tentent de reprendre le pouvoir dans une forme de ce qu'on pourrait appeler une internationale du conservatisme, et ils veulent remettre en cause absolument des décennies d'acquis. En préparant cette réunion et notre journée, je relisais une phrase, dont je ne veux pas avec vous qu'elle soit prémonitoire, de Simone de Beauvoir qui disait il y a plusieurs décennies : « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » Nous y voilà, hélas ! Et très clairement - avec des logiques qui sont différentes selon les continents, que les mouvements profonds soient portés par telle ou telle religion ou détournement de religion, que les mouvements profonds soient portés par un conservatisme nouveau - les libertés reculent, les droits qu'on croyait fondamentaux deviennent des options. Des femmes qui voulaient simplement être libres de conduire sont pointées du doigt, d'autres qui revendiquent simplement de ne pas porter un voile ou d'avorter, sont menacées. C'est une réalité aujourd'hui, au moment où nous nous parlons ici au Louvre, et nous sommes là aujourd'hui pour leur dire non seulement notre soutien, mais pour dire que leurs combats sont les nôtres. Nous sommes là pour l'honneur des femmes journalistes ou avocates comme Loujain ou Nasrin Sotoudeh, des femmes ouïghoures et de tant d'autres. Nous sommes là pour l'honneur des femmes qui manifestent contre le retrait de la Turquie et de la Convention d'Istanbul, des femmes yézidies face à l'horreur de Daech, chère Nadia. Nous sommes là pour toutes ces femmes fatiguées d'être des citoyennes de seconde zone, pour reprendre la formule de Rosa Parks. 
Alors, face à toutes ces urgences et ce devoir d'agir, il y a de l'espoir. Il y a de l’espoir, et je veux vraiment remercier toutes celles et ceux qui sont venus malgré la pandémie, de leurs pays, de situations parfois difficiles pour marquer leur combat. Mais il y a de l’espoir parce que nous sommes fortes et forts, d’abord de combats féministes qui ont été portés, et ensuite de l'agenda féministe que nous allons dresser aujourd'hui, ensemble. Je le dis très clairement : je revendique avec les dirigeants qui sont là d'être féministe, d'être féministe au nom du fait que le féminisme est un humanisme et que défendre la dignité des femmes, les droits des femmes, c'est en même temps défendre la dignité et les droits des hommes. Ils ne sont pas séparables parce que la condition humaine n'est pas sécable, parce que le combat des Lumières est un combat pour l'humanité, donc pour les femmes et les hommes ensemble, inséparables, en destin et en condition. Oui, les droits des femmes et des filles sont universels, comme le sont l'ensemble des droits humains partout, tout le temps. Nous ne pouvons pas céder à une forme de retrait, de retour en arrière de cet universalisme avec les uns et les autres qui nous expliqueraient qu’en vertu d'une tradition, d'une interprétation, d'une habitude, de la lecture qu'on ferait d'une religion, du combat pour la vérité d'un peuple, de la lutte contre une forme de décadence, on pourrait séparer ces droits, les revoir, les remettre en cause. 
Alors, pour y répondre, nous allons adopter une méthode, tous ensemble : celle d'un universalisme concret et d'un multilatéralisme en actes. Je crois qu'ici, nous le défendons tous. D'abord écouter la voix de celles et ceux qui portent ce combat universel pour l'égalité. Ensuite, travailler ensemble et bâtir des coalitions : États, société civile, secteur privé, organisations internationales sous l'égide des Nations unies, sans frontières et sans barrières. Et puis agir concrètement, enfin, pour que la vie change au bas de chaque rue et au sein de chaque foyer, pour que les matins, des femmes dans le monde se retrouvent avec le goût de l'espoir et très clairement montrer que nous n'avons l'intention de rien céder, d'agir et d'avoir des résultats concrets. Ce forum doit être celui des résultats concrets.

-  On est exemplaire [en matière d’égalité femmes-hommes] quand on a fini de régler le sujet ; on ne peut pas dire que nous le soyons. La prise de conscience est bien là. Cela m’avait frappé lors de la campagne, en 2017. Le premier sujet qui ressortait était celui des violences dans les transports et de l’insécurité vécue par les femmes. Tout le monde s’est moqué de nous, on nous disait que nous n’avions pas de programme. Ces thèmes n’étaient pas dans les canons de la vie politique. J’ai décidé que ce serait la grande cause du quinquennat bien avant #MeToo, ce formidable accélérateur de prise de conscience et d’exigence. Depuis, nous avons fait des avancées. (…) Nous sommes au cœur d’une révolution positive. On est sur un chemin, il faut rester vigilants et utiliser tous les moyens dont on s’est dotés pour aller au bout de cette transformation culturelle.

- [Féminicides] Dès qu’il y en a un, c’est un de trop. Mais avant, le mot « féminicide » n’existait pas dans la sphère politique. Jeune fonctionnaire, en préfecture, on me parlait de « violences familiales ». C’était un continent caché. Maintenant qu’il est visible, il ne faut pas considérer que le combat est fini. En parler, le dénoncer et donner aux femmes les moyens d’alerter, comme on l’a fait dans les supermarchés, les pharmacies, avec des numéros d’urgence, c’est très important. Dès novembre 2017, j’ai lancé l’offensive, on a ensuite tenu le Grenelle à l’issue duquel plusieurs dispositions ont été prises, maintenant il faut les utiliser à plein, comme les bracelets anti-rapprochement. (…) On pense trop souvent que lorsque l’on vote une loi, le problème est réglé. Il faut le temps de sa mise en place, et c’est là encore un changement culturel pour ceux qui doivent l’appliquer. Les magistrats qui règlent ces problèmes utilisent des instruments auxquels ils étaient habitués : la peine de prison ou le rappel à la loi. Les ordonnances anti-rapprochement que nous avons introduites se sont bien déployées. Le bracelet, lui, était peu utilisé. C’est en train de monter progressivement, même si 145 bracelets posés, c’est trop peu. (…) Nous venons de créer 10000 postes de policiers et de gendarmes. On en a formé 90000. Là encore, le sujet, c’est d’appliquer ces lois récentes. On a aussi créé 1000 places d’hébergement en 2020, 1000 supplémentaires sont en train d’ouvrir, ce qui correspond à une augmentation de 50 % des capacités d’accueil. Il faut ensuite améliorer le fonctionnement de la justice, d’où les rapports d’inspection que l’on a demandés. L’autre aspect, c’est la manière dont les associations, les policiers ou les magistrats se saisissent de ces instruments… C’est en train d’être mis en œuvre. Je suis plutôt confiant mais il faut accélérer, mettre la pression, et je le fais lorsque je me déplace. Et puis il faut continuer la bataille culturelle, et dénoncer toute situation de violence au plus tôt.

- Beaucoup de femmes victimes de violences hésitent à franchir le seuil d’un commissariat parce qu’elles ne vivent pas forcément leur situation comme quelque chose d’anormal. Les hommes violents sont souvent manipulateurs. Il y a une forme de dépendance, de culpabilité, d’emprise qui se déconstruit parfois lentement, en parlant. Les associations font un travail irremplaçable. Ensuite, il faut une écoute bienveillante et responsable. Une dénonciation qui ne sert à rien, c’est un risque pris pour rien, et on sait que c’est un Everest pour beaucoup de femmes. Même s’il y a eu des réticences de la part des forces de l’ordre, je constate une prise de conscience réelle. Un jour, j’ai fait un passage au 3919 et pris l’appel d’une femme qu’un jeune gendarme avait refusé de considérer. Dans la foulée, on a renforcé les formations des policiers, et rendu cette plateforme accessible 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Ça ne va jamais assez vite, mais la pression sur ceux qui agissent au quotidien ne doit pas diminuer. La nôtre, la mienne, celle de la société tout entière.

- Au début de la crise des Gilets jaunes, avant que le mouvement ne devienne violent, j’ai été frappé par les images : c’était la première fois que des femmes, mères de famille, souvent monoparentales, se mobilisaient en aussi grand nombre dans un mouvement social. Au début, je n’ai pas bien compris ce qui se passait, je le dis avec beaucoup d’humilité. Mais en les écoutant, j’ai compris que c’était notamment une question de pouvoir d’achat intimement lié au versement des pensions alimentaires. Ce sujet n’existait pas dans le débat politique, or il concerne deux millions de familles. Les pensions alimentaires sont payées de manière irrégulière dans plus de la moitié des cas, ou pas du tout dans un tiers des cas. Quand vous êtes une femme caissière élevant seule vos enfants et que la pension est versée aléatoirement, ça veut dire que vous vivez un drame à chaque fois. (…) Nous avons rendu le système automatique depuis le 1er janvier. Celui-ci permet de déclencher le paiement de la pension, sans qu’il y ait besoin d’un jugement au préalable, et de le garantir tout le temps. L’État est le tiers de confiance et c’est la CAF qui verse le montant de la pension, et va la prélever sur le compte de l’homme qui ne l’a pas versée. Des centaines de milliers de femmes sont dans une sorte d’angle mort du débat politique. Elles sont chefs d’une famille monoparentale, elles subissent des temps partiels, moyennement rémunérés… Nous menons une politique de rattrapage, non seulement avec les pensions alimentaires mais aussi avec la prime d’activité. C’est très important pour le pouvoir d’achat et la considération. Ce sont des mesures très concrètes d’émancipation des femmes de tous les milieux, tout comme l’aménagement du temps périscolaire, le congé paternité ou l’école obligatoire dès 3 ans. Cela leur permet de récupérer du temps pour elles, pour se reformer, pour travailler. C’est une vraie politique de transformation. 

- Avec l’index de l’égalité professionnelle créé par la loi Pénicaud, nous avons mis en place pour la première fois une obligation de résultat en matière d’égalité salariale femmes-hommes, assortie d’une obligation de transparence et d’une notation systématique des entreprises. C’était en 2018. La loi est en train de se déployer dans les entreprises et on observe déjà de premiers résultats : les femmes sont davantage augmentées à leur retour de congé maternité et les écarts de salaires commencent à se réduire. Il faut désormais aller au bout de l’application des textes. C’est maintenant que l’on doit obtenir les résultats, en particulier dans les entreprises les plus importantes et la fonction publique. On ne sort pas facilement de décennies d’habitudes prises qui ont créé un confort dont certains n’ont aucune envie de sortir. Je le vois aussi dans la fonction publique ! Il ne faut rien lâcher.

- L’une de mes plus grandes fiertés est d’avoir un groupe parlementaire avec 47 % de femmes. C’est une première dans l’histoire de la Ve République. On l’a fait en essayant de lever l’autocensure, en encourageant les femmes à s’engager. Il n’y a pas de fatalité. J’essaie de nommer celles et ceux qui sont les meilleurs dans leur domaine, qu’il n’y ait pas de plafond de verre pour qui que ce soit, que les gens grandissent. Il y a quelques jours, j’ai ainsi nommé une femme, Laurence des Cars, à la tête du Louvre. Une première.

- [Le congé paternité est passé de 14 à 28 jours] C’est une avancée sociale et sociétale majeure. Elle est cruciale car elle s’attaque aux inégalités les plus difficiles à toucher, celles qui se nichent à la maison. Avoir le père présent dès la naissance, cela va permettre de poser les bases d’une répartition équilibrée des responsabilités familiales dès le départ. J’ai bien sûr incité mes ministres à le prendre. Le ministre de l’Intérieur m’avait écrit pour poser son congé paternité, mais il a été rattrapé par l’actualité, après un attentat. On a créé ce droit, mais il ne faut pas se tromper de sujet. Il ne faut pas prendre comme références les gens de l’exécutif, à qui l’on ne permet même plus de respirer ou de vivre ! Aujourd’hui, quand un ministre prend ses congés payés, certains trouvent cela anormal. (…) Le congé paternité était plutôt pris par les cadres supérieurs, dans les grands groupes. Là, on dit qu’il y a une partie qui est obligatoire pour protéger les gens dans des structures plus petites où, pour des raisons culturelles, ce congé a du mal à être accepté. C’est ça, le sujet. Et c’est pour ça que ce nouveau congé n’est pas un droit fantoche, mais est véritablement universel et accessible à tous les pères, indépendamment de l’emploi qu’ils occupent.

- [Allongement du délai de l’avortement de 12 à 14 semaines] Je n’y suis pas favorable. Chaque année, 4 000 à 5 000 femmes vont à l’étranger pour pouvoir le faire, mais c’est avant tout le signe d’un échec de notre prise en charge. L’IVG est une conquête immense pour les femmes et pour les hommes, pour la dignité et l’humanité de tous. Mais je mesure le traumatisme que c’est pour une femme d’avorter. (…) L’enjeu est donc d’accompagner beaucoup plus tôt les femmes, par exemple en se battant dans toutes les régions où il y a encore des professionnels qui refusent de la pratiquer. (…) La loi ne règle pas tout, il faut mener le combat culturel. Et trouver les moyens, via les associations, de réinvestir ce combat, notamment en accompagnant beaucoup plus tôt les jeunes filles et les jeunes femmes qui ne trouvent pas d’aide assez tôt dans certains quartiers. 

- Mon féminisme est un humanisme, c’est une question de dignité des citoyens et citoyennes.

- Je suis du côté universaliste. Je ne me reconnais pas dans un combat qui renvoie chacun à son identité ou son particularisme. (…) Les difficultés structurent une vie, mais ne constituent pas ce qui vous identifie. Je pourrais vous présenter des jeunes hommes blancs qui s’appellent Kévin, habitent Amiens ou Saint-Quentin, et qui ont aussi d’immenses difficultés, pour des raisons différentes, à trouver un job [que des jeunes femmes noires]. Les difficultés sociales ne sont pas uniquement structurées par le genre et par la couleur de peau, mais aussi par l’inégalité sociale, l’assignation à résidence éducative, entre autres. S’attaquer à ces problèmes est une nécessité. J’essaie de le faire avec détermination et modestie parce que nous ne sommes pas au bout de ce chemin.

- Je vois la société se racialiser progressivement. On s’était affranchis de cette approche et voilà que l’on réessentialise les gens par la race, et ce faisant on les assigne totalement à résidence. On ne naît pas citoyen ou citoyenne, on le devient. Cette question est au cœur du débat démocratique. Or, la logique intersectionnelle fracture tout. L’illégitimité de quelqu’un qui est autre que moi à me représenter, moi et ma sous-catégorie, que l’on peut décomposer en autant de sous-genres, c’est la négation de quelque chose d’universel dans l’aventure républicaine, nationale et humaine. Cela n’empêche pas la reconnaissance, y compris de la part d’irréductible qui participe de votre identité propre. Mais ce qui m’importe le plus, c’est la part de commun que j’ai avec vous. Et les combats que je vais mener en votre nom pour vous permettre d’accéder à une dignité égale à celle de votre voisin. C’est précisément ce qui nous permet de vivre ensemble.

- Si la voix de la victime couvre toutes les autres, vous n’êtes plus dans une société de justice mais de vengeance.

- Je suis pour la liberté. J’ai été élevé de cette manière, et nos petits-enfants le sont aussi. Mais la liberté ne vaut que lorsqu’il y a des règles de vie commune. À la maison ou chez des amis, c’est une chose. À l’école, je suis plutôt “tenue décente exigée”, aussi bien pour les filles que pour les garçons. Je ne suis pas un défenseur de l’uniforme, mais tout ce qui vous renvoie à une identité, une volonté de choquer ou d’exister n’a pas sa place à l’école. On peut tenir compte de la part de fantaisie d’un ado et tenir bon sur certains principes !

- [Stratégie innovation santé 2030] On a tous vécu cette crise collectivement, ensemble, durant l'année et demie. Elle n'est pas terminée. Je crois qu'il faut en parler avec encore beaucoup de modestie. Et je pense simplement que nous avons résisté formidablement collectivement, avec beaucoup d'énergie sur le terrain. Et moi, je veux ici remercier à nouveau tous les soignants sur le terrain qui se sont battus, tous nos chercheurs qui ont fait le maximum. Mais il faut être très clair, l'énergie qu'on a dépensé par rapport aux résultats qu'on aurait pu obtenir n'est pas proportionnée. Donc, on a un énorme sujet d'organisation du système de soins et d'amélioration des coopérations, on le sait bien. On est en train d'en tirer les conséquences mais ça, pour moi, c'est un sujet, je le dirais, qui fait partie du Ségur. Et pour moi le Ségur ne peut pas être simplement plus d'argent, d'investissement, c'est aussi un vrai changement organisationnel qui passe par le décloisonnement parce qu'en particulier, dans la première phase de gestion de crise, on a vu émerger des innovations organisationnelles et des coopérations qu'il ne faut pas déconstruire et sur lesquelles il faut continuer plutôt d'élaborer. Sachant que c'est un énorme défi parce qu’on a un fort risque qu'on revienne à la normale après crise. Je pense que ce serait une catastrophe.
Et donc, notre système, on a vu ses forces et faiblesses. Comment on peut l'améliorer ? Pour moi, la force qui est le modèle hospitalo-universitaire à la française, l'écosystème médical, il faut qu'on arrive bien plus loin. Il faut qu'on arrive à décloisonner comme on a réussi à le faire pendant la crise. Et je pense — j'y reviendrai dans les mois qui viennent — mais qu'on aille beaucoup plus loin sur la capacité à en quelque sorte remettre du focus du système sur la prévention. Et on l'a vu, on a eu énormément de mal, malgré tout, à traiter les formes dès le début des contaminations, à avoir une meilleure coopération, à prendre en charge des patients dès le début, à faire de la recherche clinique dès la médecine de ville. Je ne veux pas être ici trop long, mais les faiblesses que l'on a vu sur le plan organisationnel, il faut absolument qu'on continue à sédimenter dessus parce que c'est un gain en efficience pour tout le système. Et donc, on a tenu, mais on aurait pu faire mieux si on avait été mieux organisés, j'en suis sûr.
Côté recherche, je ne peux pas faire un immense cocorico. Je veux dire, on a fait beaucoup de choses, on a de la recherche embarquée, on a fait le maximum. J'ai encore bon espoir sur des traitements sur lesquels on a beaucoup avancé, mais j'ai, comme beaucoup d'entre vous, noté les lourdeurs qui ont ralenti notre système pour les essais cliniques, y compris pour réussir, et je vais y revenir tout à l'heure, à avoir suffisamment de patients et nos grandes structures n’ont pas été les plus rapides au monde. Quand je regarde la compétition mondiale, on ne peut pas dire que la nation de Pasteur a été celle qui a découvert, que ce soit les structures publiques ou privées, le vaccin en premier. Matter of fact. Et donc, si on ne regarde pas ça en face en français, on ne peut pas être crédible quand on dit : « On est formidablement puissant sur tel ou tel sujet ». Il faut qu'on regarde de manière, sans mauvais jeu de mots, « clinique ». Je crois que vous avez donné beaucoup d'éléments d'explication de ce qui s'est passé, et donc il faut qu'on essaie d'en tirer toutes les conséquences.
Je pense que, un, on a en effet collectivement sous-investi dans la recherche. Je vais y revenir parce que c'est quelque chose qu'on a commencé à modifier, mais il faut aussi prendre en compte ce qu'on a voté il y a maintenant un peu plus d'un an. Donc, quand je regarde les choses par rapport aux comparables, c’est -25 % en 10 ans de R&D santé par rapport à nos grands comparables, c'est clairement un sujet. Et donc nous avons sous-investi publiquement durant les 15-20 années qui viennent de s'écouler, ce qui très clairement n'a pas été une bonne chose. Ensuite, on a sédimenté des structures à travers le temps, mais très clairement, on a des acteurs trop divisés et dispersés ; ce qui crée de la lenteur dans le système. Et donc on a un système qui est beaucoup plus lent que les voisins. Et donc le couple lenteur-manque de moyens, il est cumulatif. On le sait très bien, les deux facteurs vont dans le même sens, dans la santé en général, qu'il s'agisse de la recherche publique ou du traitement en milieu hospitalier ou hospitalo-universitaire comme de l'industrie ; la clé, c'est d'innover le plus vite possible, de diffuser le plus vite possible l'innovation et de s'assurer que tout le monde y a accès le plus vite possible. Quand on investit moins et qu'on est très lent par les procédures, parce qu'on a beaucoup d'acteurs, il est clair qu'on a un système qui devient très vite sous-efficace. Et avec une conséquence aussi, c'est que généralement, ce sont les meilleurs qui le quittent en premier, si je suis aussi lucide, parce qu'il est rapidement désincitatif.
Et donc on a un système qu'on connaît, c'est-à-dire des gens qui sont héroïques et qui restent au cœur du système. Ceux qu'on a retrouvés pendant la crise et qui se battent. J'en vois quelques-uns qui passent sous mon regard. Et puis, on a ensuite un système qui, au total, est moins efficace qu'il ne devrait l'être. Donc, manque d'investissement, trop de divisions, trop de dispersion, trop de lenteur et des corporatismes et un manque de coopération entre nos acteurs.
Néanmoins, une fois que j'ai dit ça, et quand je dis ça, de là où je suis critique avec moi-même, on n'avait pas prédit la crise, mais on ne l'a pas corrigée dans les 3 ans qui ont précédé l'émergence de celle-ci. C'est un phénomène qui vient de loin, mais qui est là. On a à côté de ça, je crois, des vrais facteurs de solidité.
D'abord, on a une bonne formation et elle demeure, et c'est un énorme facteur d'attractivité. Ensuite, on a un système hospitalier et hospitalo-universitaire, qui demeure, je crois, une vraie force. Et qui, malgré les difficultés qui se sont accumulées avec le temps, est encore un système très solide. Et je pense que le plan “Ma santé 2022”, qu'on avait lancé 18 mois plus tôt, allait dans le bon sens, mais n'avait pas assez d'investissements. On a accéléré avec le Ségur, mais on a maintenant, les réponses, c'est de l'exécution ce qu'il faut faire et aller au bout de la transformation organisationnelle. Mais je pense qu'on consolide sur ce deuxième point fort réel. Ensuite, on a une capacité d'attractivité. On était avec beaucoup de CIO qui sont présents ici à “Choose France”, hier, et on ne peut pas dire : « on est attractif dans des domaines où, historiquement, on était beaucoup moins forts que la santé » ; on ne pourrait pas l'être pour la santé. On a une attractivité.
Et puis on a su développer de la très bonne formation, de la très bonne recherche et de la très bonne innovation industrielle sur beaucoup de domaines qui sont complémentaires avec la santé qui sont de grands transformants ; qu’il s'agisse d'intelligence artificielle, qu'il s'agisse de numérique et d'individualisation de la médecine, qu'il s'agisse de tout ce qu'on sait faire en physique, en maths ou autres, c'est-à-dire qu'on voit bien que l'évolution de la médecine et plus largement de la santé, va quand même vers de l'interdisciplinarité des croisements de compétences et que là, on peut faire levier sur nos capacités, en agro aussi, puisque je vois tous les organismes ici réunis, et donc la capacité nous-mêmes à tirer toutes les synergies qu'il y a entre les différents secteurs est absolument clé. Mais c’est je crois une force de l'écosystème français, parce qu'on garde un modèle qui est très universel et une bonne qualité de formation et de recherche ; un modèle qui reste très fort, celui d'un hôpital public qui prend en charge tout le monde et qui est très égalitaire, mais où il y a encore de la très bonne recherche clinique.
Donc si on est d'accord avec le constat collectif, on a quand même du chemin à faire. Mais la situation, je le dis en particulier pour nos amis qui nous regardent de l'étranger, la situation est pleine de promesses parce que nous avons, je crois, un constat partagé qui a été fait de manière indépendante et des forces que nous avons préservées, pour certaines même renforcées. Donc la question c’est comment est-ce qu’on corrige nos faiblesses et on fait levier sur ces forces. Alors je vais essayer ici d’apporter quelques réponses à ce que vous avez pu dire.
D’abord, premier point, et ce sera le premier axe de cette stratégie pour innover pour notre souveraineté, c’est réinvestir dans la recherche massivement. Là-dessus, nous avons là aussi commencé à le faire. Il y a eu un très gros travail qui a été préparé par la Ministre avec la loi de programmation pluriannuelle pour la recherche, qui a d’ailleurs répondu à beaucoup de sujets que vous avez évoqués et qui a posé les jalons, organisationnels, en termes de ressources humaines et de moyens puisqu’on casse un cycle de plus de deux décennies de déflation dans la recherche, et donc c’est un réinvestissement massif sur les 10 prochaines années qui a été décidé à travers la LPPR. Je ne vais pas ici y revenir mais c’est le socle de base et je le prends comme un début. Néanmoins, ce que l'on va faire, c'est en plus de ce socle, massivement réinvestir sur quelques axes autour de deux principes clés qui, me semble-t-il, font le succès de ce que vous avez très bien décrit et des grandes institutions internationales qui sont nos compétiteurs, c'est-à-dire le décloisonnement et l'excellence. Là aussi, on a un système, je n’y reviens pas, qui a beaucoup de rigidité. Il a été beaucoup sur-contraint par la gestion des ressources humaines, il faut bien le dire. Il n' a pas assez de plasticité et il s’est un peu rigidifié. Mais il a gardé une bonne chose du modèle français, qui est une approche très égalitaire. Mais la bonne science, elle a besoin aussi de reconnaître et de laisser avancer l'excellence. Donc il faut les deux, et c'est comme ça qu'il faut avancer. Alors décloisonner, c'est assumer des priorités stratégiques qui donc dépassent des champs disciplinaires et ministériels, avec je dirais des financements qui sortent des financements de structures. Et je pense que collectivement, il faut qu'on soit lucides. On a des organismes de recherche qui sont là, je salue la présence de l'Inserm, entre autres, mais c'est le cas aussi de tous nos organismes. On a les CHU que j'évoquais, les universités. Mais notre modèle s’est rigidifié parce qu'au fond les priorités, elles doivent permettre à un moment donné sur une priorité et un objectif finalisé de savoir casser toutes ces barrières et dire “on a un financement et une équipe qui va se mettre en place autour d'un même projet”. Alors les équipes mixtes commencent à le faire, enfin elles ne le commencent pas, elles le font depuis des décennies. Et c'est ce que les unités mixtes font depuis longtemps, mais on a besoin d'aller beaucoup plus vite parce qu'on le sait, enfin vous le savez infiniment mieux que moi, les unités mixtes avec le système qui s’est sédimenté qui est le nôtre, elles passent quand même beaucoup de temps à répondre à des appels à projets, avec une visibilité qui est faible et donc un temps bureaucratique dédié qui est très important, des montants, des tickets qui sont trop petits et une pluriannualité qui est insuffisante. Et donc on doit réussir à décloisonner. C'est l'esprit complet de la LPPR, mais là on doit aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort dans ce secteur qui le requiert.
Et donc on doit réussir sur certains sujets absolument clés sur lesquels je vais revenir dans un instant, qu'il s'agisse de biothérapie, santé numérique, maladies infectieuses, à aller dans ce sens. Mais même sur des sujets comme : santé mentale, par exemple, à se donner des priorités pluriannuelles, à décloisonner et à investir de manière beaucoup plus simple. Et au total, on va donc consacrer, en plus de la LPPR, 400 millions d'euros à travers les outils des programmes prioritaires de recherche qui vont exactement dans ce sens et qui sont — je parle sous le contrôle là aussi collectif —l'outil le plus simple pour répondre à ces priorités.
Et donc on va mettre ces 400 millions sur des outils de programmes prioritaires de recherche, en plus de la LPPR, pour répondre à cela. Décloisonner, c'est ensuite la recherche du patient, l'université, de l'hôpital ou au CHU, l'industrie aussi du soin. Et donc c'est une volonté de décloisonner tout le continuum que vous avez évoqué et que je rappelais, et donc de bâtir au fond ce que vous avez vous-même appelé des « clusters santé », c'est-à-dire de réussir sur des unités de lieu à faire coopérer nos CHU, nos équipes de recherche, nos industries. Comme on a commencé à le faire, mais en allant beaucoup plus vite et beaucoup plus fort autour d'un critère de sélection, c'est-à-dire le faire ensemble, la capacité des acteurs à travailler en bloc. Et là-dessus, nous allons consacrer plus de 600 millions d'euros à cette politique. Et donc, qu'il y ait vraiment une politique où on se croise, des clusters et des priorités avec l'ambition de faire émerger quelques « Boston français » parce que je crois que c'est l'ambition qu'il faut se donner.
Je prends un exemple - et le professeur SORIA du coup, je le mets en porte-à-faux complet mais c'est ainsi. On doit constituer autour de l'Institut Gustave Roussy avec Paris-Saclay, l'IPP, Sanofi aussi que je salue, un premier pôle européen d'oncologie. Je crois qu'on a la capacité. On a l'excellence scientifique, on a les équipes de santé, on a un acteur industriel d'excellence français qui s’y met, on a une logique de site dans le cadre du Grand Paris, avec en plus la connectivité. On a l'expertise de Saclay qui coopère et donc là, je pense qu'on met des acteurs en réseau avec une logique de site et on peut se donner les moyens. En tout cas, moi, je suis très convaincu, après m'être rendu sur site, par cette logique-là. Elle est totalement réplicable. Et donc c’est je crois cette ambition qu'il faut se donner. Et après, il faut donner les moyens, mais avec les moyens à chaque fois, je le dis ici pour vraiment tous les ministres et ils savent mon obsession, je pense qu'il faut aussi qu'on ait derrière des facilitateurs de projets plus que des chefs de projets. Les chefs de projets, ce sont les industriels et les scientifiques qui vont l'être, mais du côté des États, on est des facilitateurs de projets, c'est-à-dire des gens qui vont aider à défricher et à ne perdre aucun temps administratif. Donc, on va mettre l'argent, mais à côté, on va mettre des équipes qui vont aussi permettre de libérer du temps et gagner du temps sur les constructions immobilières, les autorisations, etc. Je crois que ces clés, c'est du bon investissement d'équipe administrative et c'est aussi cette conversion que je veux faire partout, à l'hôpital comme en recherche ou ailleurs. On a des administratifs qui sont formidables. Mais on s'est mal organisés collectivement parce qu'on a pensé que dans ces domaines-là, c’est les administratifs qui pouvaient piloter. Je pense que c'est une grosse erreur. L'administratif doit être au service d'une vision, d'un projet, mais en aide et en soutien. Et c'est ce qui permettra d'ailleurs de réduire le surcoût administratif qu'on a quand on compare la France avec d'autres pays sur la santé. Donc ça, ce sont nos fameux clusters santé 600 millions et on va répliquer cette logique.
Puis décloisonner, c'est partager l'information collectée, produite, fiabilisée, que ce soit par les acteurs privés ou les acteurs publics, dans le respect toujours du secret médical et de la vie privée. Mais c'est utiliser les données de santé avec pour but ultime et unique d'améliorer l'état de santé des Français. Je pense que c'est un point important de ce décloisonnement.
Viser l'excellence, c'est enfin assumer de sortir des logiques de statut pour justement, là aussi, miser sur les meilleurs. Encore une fois, c'est complètement ce qu'on met dans la LPPR. Donc, il faut évidemment qu'en santé, on utilise aussi tous ces leviers dont on s'est doté pour attirer les talents, les garder, leur donner plus de souplesse. Je pense que c’est important là aussi que comme on vient de se doter d'outils à travers la loi, on prenne bien le temps de les décliner. Souvent le défaut qu'on a aussi collectivement, c'est qu’on fait des réformes, mais on les applique pas, on s'occupe toujours des réformes à suivre. Là, on est dans un temps d'exécution de la LPPR où il y a beaucoup de leviers de simplification qui ont été trouvés en la matière. Donc, ce que je veux dire est un incrément par rapport à la LPPR. Mais nous allons expérimenter en quelque sorte l'URC à la française en décidant d'avoir 15 à 20 talents qui bénéficieront de 3 à 5 millions d'euros pour s'établir en France, créer leur laboratoire et les lancer. Et donc, là, on assume d'avoir une politique hyper différenciée sur justement, c'est 15 à 20 talents. Et il s'agit là d'un vrai appel que je lance à nos jeunes talents en France ou à l'étranger. “Installez-vous ou revenez en France.” Mais c'est la même logique qu'on avait pris sur le sujet climat à l'automne hiver 2017, avec des résultats formidables qui ont été portés par les ministères, en particulier le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Je veux qu'on fasse ça en santé. On a besoin des superstars. On le sait très bien, vous le savez parfaitement. Et d'ailleurs, dans les moments de crise, on ne se focalise que là-dessus. Donc, on a aussi besoin de rappeler quelques superstars ou de fidéliser sur le sol français des superstars et donc d'assumer un tel programme d'excellence pour consolider ou relancer cette logique. Et donc ça, c'est ce que nous allons lancer dès l'automne avec ce programme et donc ces 15 à 20 talents avec chacun 3 à 5 millions d'euros.
Viser l'excellence, c'est aussi en finir avec des infrastructures de recherche trop souvent défaillantes et là, une fois encore, en plus de ce qu'il y a dans la LPPR et des crédits déjà ciblés là-dessus, on aura 300 millions d’euros additionnels qui permettront une remise à niveau de celle-ci et de financer en particulier, banque de données de cohorte. Il y a tout le volet sur l’hospitalo-universitaire qui a été présenté par le Premier ministre et le ministre de la Solidarité et de la Santé qui est évidemment clé pour l’attractivité et la capacité à innover notre système de santé. J’ai rappelé l’importance des CHU. Et donc ça, c’est dans le Ségur, c’est la partie investissement. Elle a déjà été portée. Mais en plus de ça, on va avoir donc ce volet complémentaire qu’on va mettre sur table. Sur les fondations de la recherche fondamentale, on va amplifier notre politique de soutien à une recherche appliquée, en plus de tout ce que je viens d’évoquer autour de 3 défis prioritaires.
Et donc, là, je voulais simplement revenir sur quelques instruments transversaux de décloisonnement et d'excellence qu'on va mettre en place dès maintenant et qui sont au cœur de ce réinvestissement en matière de recherche et qui est complémentaire donc à notre LPPR. Et donc, 3 défis prioritaires dans ce cadre-là sur lesquels je voudrais insister et qui sont à mes yeux complètement clés.
Le premier défi, c'est les biothérapies. Avec un constat là aussi, il faut faire très lucide, donc il est très dur. La France dépend à 95 % des importations pour les biothérapies. Et donc, quand on connaît le poids de ce domaine dans les tendances mondiales, très clairement, on ne peut pas avoir un discours crédible en disant : on reconstruit la souveraineté, qu'elle soit française ou européenne, en ayant un tel niveau de dépendance, qui est là aussi le fruit de sous-investissements ou désinvestissement ou d'erreurs passées. Il faut juste regarder lucidement et le corriger le plus vite possible. Et paradoxalement, le retard que nous avons pris peut, être une chance pour prendre la première place en matière de biothérapie qui ne vont plus être demain cantonnés aux maladies rares. Je pense aux nouveaux vaccins ARN qui ne vont pas concerner seulement la Covid. Il y a en quelque sorte une stratégie, pour parler un mauvais français, de leapfrogging qui est totalement possible. Sur ce volet-là, simplement, je pense que c'est la dernière fenêtre d'opportunité. Donc, évidemment, les nouveaux vaccins ARN. Je pense à la biologie de synthèse, à toutes les nouvelles technologies de bio production : modification de cellules. Je pense à la production d'anticorps, sans compter aussi le domaine du cancer. Et là, je parle sous le contrôle de nos amis de l’Isère ou de Toulouse, où nous nous situons en tête. On a des niches où on a réussi à préserver malgré tout, des bastions.
Et donc, cet enjeu, c’est un enjeu de souveraineté. Je dirais industriel et de recherche parce que quand on a une telle dépendance, on ne peut pas consolider les prochaines étapes de recherche non plus. C'est un enjeu économique parce que c'est la clé pour aussi bâtir des emplois dans une phase d'accélération. C'est un enjeu, je dirais, humain, parce que c'est comment sauver plus de vies et plus vite. Et c'est un enjeu, encore une fois de souveraineté, compte tenu de la dépendance que j'évoquais. Et donc pour ça, je voudrais qu'on se donne sous 5 ans deux objectifs simples, ils me paraissent atteignables, si on peut après les dépasser, c'est encore mieux : produire au moins 5 nouveaux biomédicaments et doubler le nombre d'emplois du secteur. Je pense que cet objectif, il n’est pas irénique du tout, il peut permettre de mobiliser l'écosystème public et privé de financement. Je voudrais pouvoir être démenti à mi-parcours, en disant, en fait on va pouvoir faire beaucoup plus vite et beaucoup plus fort. Et je pense que si on se débrouille bien, c'est ce qui peut arriver. Mais je pense que déjà, si on se donne ces deux objectifs : 5 nouveaux biomédicaments et doubler le nombre d'emplois du secteur sous 5 ans, on peut y arriver. Il s'agit aussi de soutenir évidemment le développement et l'amélioration de nos capacités de production dans le domaine. Notre plan est donc simple en biothérapie. D'ici 5 ans, produire au moins 5 nouveaux biomédicaments, doubler le nombre d'emplois du secteur en agissant sur quatre thématiques phares : les biotechnologies en oncologie, les innovations en thérapie génique et cellulaire dans tous les autres domaines, les nouveaux systèmes d'expression et le développement d'unités de production plus performantes et d'outils d'optimisation des systèmes de culture et procédés de bioproduction. C'est les 4 domaines sur lesquels je pense, à la fois, on joue sur nos points forts existants et les points sur lesquels on peut vraiment avoir une stratégie, pas simplement de rattrapage, mais de dépassement et réussir à avoir un investissement utile. Et ça, je veux vraiment remercier les ministres qui, Santé, Recherche et Économie, ont beaucoup travaillé pour justement élaborer à vos côtés cette stratégie. En termes de moyens, les biothérapies feront l'objet de 800 millions d'euros d'investissements de l'Etat, auxquels il faut ajouter près de deux milliards d'investissements privés qui ont été identifiés. Ce qui fait que c'est une stratégie massive qui, je pense, est largement crédible avec les résultats que j'évoquais.
Deuxième défi, parce que j'ai parlé de 3 défis prioritaires dans ce contexte c’est la santé numérique. Alors, la santé numérique bénéficie déjà de la dynamique à la fois du Ségur numérique là aussi que j’évoquais et du PariSanté campus, et de toute la stratégie numérique qu'on a lancée avec le ministère, l'Inserm, les différents CHU, l'APHP et l'ensemble des acteurs du secteur. Très clairement, on le sait, c'est un levier absolument fondamental pour accélérer à la fois la recherche, mais surtout cette médecine plus personnalisée, plus efficace, plus prédictive, préventive et participative.
Je me suis plusieurs fois exprimé sur ce sujet. Je pense qu'on a deux avantages. Le premier : là-dessus, on n'est pas en retard, c'est vrai à peu près partout. Le secteur de la santé est historiquement plutôt sous numérisé et donc je pense qu'on s'est réveillé collectivement au bon moment. Il n'y a pas de retard français sur ce sujet. Je parle sous votre contrôle collectif. Il peut toujours y avoir une exclamation s'il y a quelqu'un qui ne partage pas. Donc, je pense que vraiment, on a investi au bon moment et c'est pertinent. Le deuxième avantage, c'est qu’on est un formidable État centralisateur et jacobin et là j'assume ce sujet qui nous est constamment reproché puisque tous les gens qui adorent les États fédéraux devraient regarder comment les gens ont géré le vide ailleurs. Il n'y a que chez nous. On pensait que c'était beaucoup mieux d'être très décentralisé ou fédéral, que chez nous. Pour avoir parlé toutes les semaines avec la chancelière, elle enviait le modèle français d'organisation. On en parlait tout à l'heure quand il s'agit des Etats-Unis. Pensez qu'il n'y a pas d'application unique sur le sol américain pour gérer le Covid-19 parce qu'il y a juste des « guéguerres » entre Etats. Donc, il faut aussi regarder les forces de notre modèle et arrêter d'être dans la déploration de ce que nous sommes. Et en matière de données, c'est formidable parce que notre système, il est mené par le secteur public et centralisé et donc on a quelque chose de formidable. J'aperçois aussi de notre côté le DG de la CNAM qui est là et qui a ce trésor en partie, une grosse partie de ce trésor et de cette banque de données. Et on en a vu quand même l'efficacité et la valeur pendant la crise quand on a voulu mener des politiques d'aller vers et donc c'est un formidable levier d'innovation. Et donc il faut simplement qu'on gère ensemble, collectivement, de la manière la plus intelligente cela. On a ce patrimoine, c'est un patrimoine souverain. Il est public et nous sommes d'ailleurs, nous, en France en capacité de préserver le pacte citoyen qui est de protéger justement tous nos concitoyens et de pouvoir dire : ce patrimoine, il vous appartient à chacun et il appartient à nous tous et donc il n'appartient pas à un acteur privé. On peut vous protéger contre des stratégies de sélection du risque, ce qui est d'un point de vue civilisationnel, un énorme sujet et simplement, notre devoir, c'est de l'ouvrir de la bonne manière pour permettre l'innovation et l'accès de toutes celles et ceux qui, pour le bien commun, veulent utiliser ces données pour créer de la bonne science, de la bonne recherche, des bonnes pratiques et innover. C'est ça notre défi et pas plus compliqué que ça.
Une fois que j’ai dit ça, on sait que le diable est dans le détail et on l’a déjà vu ces derniers mois. C'est un sujet très compliqué et qui alimente parfois beaucoup de passion quand ce ne sont pas des tensions, mais nous allons réussir à les surmonter. Alors, on a mis en place le data Hub. Et vraiment, je veux saluer les équipes parce que c'est un très bon début. Je pense que sur ce sujet, la clé, une fois encore, c'est la rapidité. Je pense qu'il faut qu'on arrive à aller beaucoup plus vite et beaucoup plus vite à l'échelle et je sais que les industriels sont là. Le risque, c'est d'ailleurs qu'on est dans les 18-24 prochains mois des stratégies concurrentes qui se mettent en place. Et ça, je le dis aussi vrai que j'ai défendu le modèle centralisé et jacobin qui est une chance.
Si le secteur public est trop lent dans la mise en œuvre de cette ouverture, les acteurs privés vont s'organiser, ce qu'ils sont en train un peu de commencer à faire. Du coup, on va créer de la dysynergie dans le système. Et donc, moi, ce que je demande à tous, c'est vraiment au fond d'utiliser notre force, c'est-à-dire un modèle unifié. Mais il faut qu'on aille le plus vite possible pour faire de la bonne ouverture choisie d'information. Et donc, au fond, on a besoin d'avoir une stratégie très coopérative de tous les acteurs qui est de jouer le jeu du partage de la donnée, d'un chaînage vertueux entre ceux qui produisent des données et ceux qui demandent des financements, ceux qui les utilisent et qui, parfois, tirent d'importants bénéfices. Le risque, c'est comme toujours, comme c'est de la donnée publique à laquelle on accède, on ne peut pas avoir des effets de rente qui soient indus. Mais on ne peut pas non plus avoir de l'innovation qui est bloquée parce qu'on préserve trop de la donnée publique. C'est ça le bon chaînage à trouver. Là, il faut vraiment mettre de l'intelligence collective et des stratégies de coopération. Et vraiment, c'est un appel collectif. Je pense que si on tire une leçon aussi de la crise, les stratégies non coopératives ont une seule victime, la France. Et donc vous tous. A chaque fois que le système est non coopératif, il n’y a pas de gagnant. Donc, je pense vraiment que sur ce sujet, si on arrive à le faire, on peut vraiment avancer et l’exploitation de cette data procède évidemment, énormément d’innovation. Alors, on a déjà des projets formidables, des imageurs, des pionniers. Je ne vais pas ici tous les citer, je ferais des jaloux. Mais on doit aujourd’hui passer à la vitesse supérieure. Permettre à tous les établissements de soins de produire justement ces données, de les sécuriser, de les fiabiliser et permettre justement d'avoir ce chaînage vertueux.
Alors, ces enjeux, en complément de Paris Santé Campus et du Ségur de la Santé, bénéficieront de 600 millions d'euros supplémentaires, auxquels il faut ajouter la contribution de 1,5 milliard d'euros du secteur privé. Donc là aussi, c'est considérable. Mais pour moi, ces financements doivent permettre d'accélérer les choses. Et je le dis aussi pour nous collectivement. Je pense que le calendrier de Paris Santé Campus n'est plus le bon. On ne peut pas rester sur le calendrier qu'on avait avant la crise parce que sinon on aura X initiatives qui arriveront à côté. Et je pense qu’autant que l'argent public, la rapidité d'organisation des acteurs est clé. Donc là, moi, je demande aussi à ce qu'on revoie le calendrier. Il a été annoncé il y a quelques mois, mais il n'est pas suffisant. Et s'il faut accélérer, lever des dispositifs ou des contraintes, on peut accélérer les choses.
Donc ça, c'est vraiment la deuxième condition. Le deuxième élément prioritaire, 600 millions d'euros d'investissements publics, 1,5 déjà comité du privé. Troisième champ prioritaire, les maladies infectieuses. Elles bénéficieront là aussi d'un soutien extrêmement fort. Et là, le défi est clair. On en parlait avec quelques-uns ces derniers jours. Nous devons à la fois anticiper les profils des 10 prochains virus les plus nocifs et donc avoir presque sur étagère, si je puis dire, les traitements et vaccins adaptés, au moins en phase préclinique. J'essaie d'apprendre de ce qu'on a vécu et je n'ai pas envie de revivre ce que j'ai vécu, comme vous tous. Et donc, je sais aussi les défauts. Je voyais les documents sur lesquels on doit plancher là en tant que dirigeant. Je me méfie beaucoup là de ce qu'on nous soumet parce qu'on nous explique comment préparer la guerre qu'on vient de vivre. Or, je pense qu'il faut beaucoup plus diversifier le modèle. C'est ce qu'on essaie de faire aussi sur nos initiatives en la matière. Je vois Yazdan qui opine du chef, c’est en effet, les stratégies qu'il porte. Et donc, on a besoin en effet, sur ce sujet, de regarder tout ce qui peut nous arriver et au fond, je pense que c'est un élément d'ailleurs de notre de notre solidarité parce que c'est des maladies qui, parfois, sont extrêmement présentes dans d'autres géographies. On parlait, elles sont en train d'arriver dans nos géographies et rien ne dit que certaines maladies infectieuses que la communauté internationale avait accepté de gérer à bas bruit parce qu'elles touchaient d'autres géographies, soyons clairs et assez brutaux, si elles arrivent dans nos géographies de manière très rapide, vont créer des phénomènes de panique avec des impacts massifs sur nos sociétés.
Et donc, inutile de souligner après Ebola, Zika, alors que le Covid n'est pas terminé, que c'est un des champs absolument massifs. Et donc, on peut avoir combiné en effet avec des changements d'écosystèmes liés au traumas qui sont dus à la fois au réchauffement climatique et aux bouleversements en termes de biodiversité, on peut vraiment avoir une révolution qui est en train de se préparer. Je parle sous le contrôle des sachants parce que j'ai passé du temps à vous écouter. Mais une vraie transformation, un bouleversement du champ des maladies infectieuses. Donc, on a intérêt à se préparer beaucoup plus vite et beaucoup plus fort qu'on ne l'a fait sur ce volet. Donc là, je veux dire qu'on se mobilise. On apportait, comme vous le savez il y a plusieurs mois, à l'approche One Health pour mobiliser les acteurs de la santé humaine, de la santé animale et les stratégies de coopération d’ailleurs entre acteurs, c'est pour ça qu'on a tous nos organismes ici présents, tant sur le plan de la recherche que sur celui de la production. Et l’ANRS pilotera un programme de recherche absolument clé en ce sens. Et donc, sur ce volet maladies infectieuses, on a commencé là les financements, on va continuer à monter en gamme. L’ANRS jouera absolument un rôle clé et je souhaite qu'avec nos acteurs, industriels et producteurs de toute la communauté, on puisse bâtir d'ici à la fin de l'automne une évaluation des financements additionnels dont on a besoin pour là aussi bâtir un peu comme je l'ai fait sur les deux autres priorités un plan de financement additionnel à ce qu'on a décidé pendant la crise et ce qu'on a mis dans la LPPR. Parce que je pense qu'il faut qu'on se donne, qu'on ait une série de scénarios de stress tests un peu pour regarder comment on fait face à une accélération et on se prépare à ces changements.
Donc, au total, ce sont 4 milliards d'euros additionnels à la loi recherche que nous mobilisons, avec évidemment au moins autant du privé. 4 milliards de financements publics en plus de la LPPR 4 milliards du privé. Donc c’est une stratégie massive d’accélération de la recherche publique mais qui est, vous voyez, un changement aussi de philosophie d’organisation de création d’écosystème qui répond à la fois aux leçons de la crise et à ce que vous nous avez présenté aujourd’hui. La deuxième série de remarques que je voulais faire, je vous rassure, ça va aller beaucoup plus vite, c’est qu’entre la recherche, l’innovation, la commercialisation, il y a, et tous les Français l'ont mesuré avec le Covid, une étape qui est celle de l'évaluation des traitements des molécules innovantes sur le patient dans le cadre de la recherche clinique. Vaste sujet qu'on a tous vécu. Alors parfois, ça a été utilisé pour le pire. Et aller vite en levant toutes les barrières et toutes les règles déontologiques, évidemment, n'est pas la solution. Mais je dois dire que j'ai moi-même découvert avec quelques compagnons d'armes ici présents, je dois bien le dire, la folie de certains dispositifs que nous avons, bon.
Donc là-dessus, il y a deux choses. Moi, j'ai, comme vous, appris de la crise et puis j'ai décidé aussi de tenir mes engagements. Donc je pense que c'est une des explications qui fait aussi que nous ne sommes plus suffisamment en pointe, parce qu'on peut avoir les meilleurs chercheurs au monde, on peut aboutir au meilleur médicament du monde, si on met des mois voire des années, à évaluer les solutions thérapeutiques, si on met des semaines à délivrer des autorisations, on a une perte de chances et d'opportunités collectives qui est majeure. Je pense que notre système, aujourd'hui, très sincèrement a créé trop d’anticorps à l'innovation. C'est comme ça, donc il faut qu'on arrive à régler le problème. Et donc, si on reprend aujourd'hui le fil de notre histoire, et si on fait justement, si on regagne toutes nos forces pour gagner les choses, on doit là aussi résoudre des phénomènes qui sont des phénomènes de cloisonnement ou d'éparpillement et essayer de régler les choses.
Alors pour cela, on va travailler sur plusieurs orientations. D'abord, renforcer la réalisation des essais sur les traitements et méthodes d'évaluation innovants en cultivant l'expertise croisée de nos médecins et de nos chercheurs, en renforçant les liens avec la recherche fondamentale sur laquelle repose justement les nouveaux concepts, les innovations thérapeutiques et la clinique hospitalo-universitaire et de ville ; et je pense que c’est absolument clé. On l'a vécu. Je veux dire, soyons clairs, on avait peut-être des innovations en termes de traitement. On a mis des semaines, pour pas dire des mois, à réussir à mettre en place les mécanismes d'essais. Et en fait, notre structure même fait que les incitations sont parfois très faibles pour les mettre en place quand la clinique est sous tension. Et surtout la segmentation, et ça, c'est vraiment de l'organisation de notre système aussi de santé, fait que la médecine de ville n'est pas du tout associée culturellement aux avancées hospitalo-universitaires. Et c'est la faute des hospitalo-universitaires comme des médecins de ville. Ce qui fait que quand on vous dit : on a un truc super qui va peut-être marcher contre le Covid, mais ça ne marche que si on le donne dans les deux premiers jours où les gens ont le Covid. Mais qu'on vous dit : évidemment, les gens, ils ne vont pas à l'hôpital les deux premiers jours. Et quand on vous dit : on n'arrive pas à enrôler les gens pour pouvoir entrer dans ces tests ; ce qui est exactement ce qui nous est arrivé. Il y a des gens formidables qui ont fait un travail de fou pour essayer d'endiguer ça. On a un problème qui est un problème organisationnel et culturel. Et on ne peut pas simplement le constater, on doit décloisonner sur ce sujet. Et je pense qu’il n’y a vraiment pas de fatalité du tout, c’est qu’il faut qu'on arrive à sortir du hospitalo-centrisme, à beaucoup mieux associer la médecine de ville. Je pense qu'on a une génération de médecins de ville qui soit généraliste ou spécialiste, d’ailleurs qui cherchent une autre pratique de la médecine, qui veut être associée beaucoup plus à cela, ça a été un gain du début de la crise, je pense qu'il faut moderniser notre système d'essai en ayant là aussi un continuum de la médecine, je dirais, du quotidien, à la recherche la plus avancée. Et ça, c'est un travail qui est culturel et organisationnel, et c'est vraiment une mission que je vous demande : il faut sortir de nos corporatismes traditionnels. Parce que si on reste dans nos corporatismes, rien ne pousse les acteurs du système à coopérer entre ceux que je viens d'évoquer, rien aujourd'hui. Or, l'efficacité thérapeutique et une médecine qui justement, est beaucoup plus préventive, c'est-à-dire celle qui permet de prendre aux premiers signaux, oui.
Et donc je pense qu'on peut faire des innovations en santé et améliorer la capacité de notre système à faire de la meilleure prévention là où on est aujourd'hui très mauvais, si aussi on arrive à changer ce chaînage. Et donc équipe universitaire, hospitalo-universitaire, équipes de recherche fondamentale, médecins de ville doivent davantage mieux coopérer. Et là, on doit trouver justement davantage de brevets, de meilleurs traitements, un accès plus rapide. Et donc, ça, c'est une réforme organisationnelle que je demande vraiment dans les toutes prochaines semaines, sur lesquelles je veux vraiment qu'on ait des résultats, sur lesquels je veux qu'on avance et qu'on baptise des protocoles. Nous devons ensuite réussir nos essais cliniques dont beaucoup s’arrêtent faute d’inclusion de patients, c’est lié au premier point. D’autres avancent trop lentement entre la naissance et l’acceptation du projet et l’inclusion de patients. Nombre d’essais Covid, comme je le disais à l’instant, pendant la période récente ont subi ce sort et on voit aujourd’hui la lenteur de l’inclusion des patients, ce qui est absolument je trouve terrible, avec des patients là aussi. Ça, c’est cette organisation qu’on doit vraiment réussir à avoir sur toute la chaîne. Et puis nous devons mettre fin à l’empilement des procédures qui sans renforcer forcément la qualité et la sécurité entravent in fine le bon déroulement des essais et nous devons réduire le cloisonnement des financements, des stratégies institutionnelles non-congruentes pour retrouver au fond une stratégie commune soins - recherche, celle qui est la force des grands centres internationaux.
C'est pourquoi que ce que nous voulons, c'est là aussi très clairement simplifier et donc réussir à avoir une accélération de nos données. L'Agence nationale de sécurité sanitaire et du médicament, qui a déjà beaucoup progressé sur la rapidité de délivrance d'autorisations, va multiplier ce que l'on appelle les fast track. Et ça, merci aussi au ministre et ses équipes pour tout le travail qui a été fait et merci à l'agence. Et je veux vraiment remercier d'ailleurs l'agence et vraiment tous ses personnels parce que pendant la crise ils ont fait un boulot extraordinaire pour nous permettre d'aller beaucoup plus vite dès le début de la crise. Et donc, vraiment, l’ANSM a fait un travail remarquable. Et donc ces fast track vont continuer à se développer parce que ce sont des voies qui permettent d'autoriser plus rapidement un traitement quand son bénéfice humain est bien évalué et considérable. Et nous allons mener un travail majeur d'allègement de la charge de ce que l'on appelle les CPP pour optimiser les délais de rendu des avis. Et donc ça, c'est l'autre levier : point organisationnel sur les essais, on continue et en quelque sorte on fait levier sur ce qu'on a appris pendant la crise avec la multiplication des fast track et on conforte l’ANSM dans ce qu'elle a su formidablement faire. Et on va simplifier, et ça le ministre, je le sais, y tient ô combien les cahiers des charges et les procédures pour les CPP. C'est comme ça que nous atteindrons justement des délais qui sont beaucoup plus faibles.
Alors de ce point de vue, je veux saluer l'engagement de l'AP-HP et du LEEM qui se sont fixés pour objectif de passer de 204 jours en moyenne à 120 jours en moyenne pour la première inclusion des essais cliniques. Je pense que c'est un point extrêmement important et je souhaite qu'on puisse faire encore plus vite, faire plus nombreux. Et mon ambition est de doubler en 3 ans le nombre d'essais cliniques qui ont abouti en France, et je pense que là aussi c'est totalement jouable. J'évoque ici peu ou insuffisamment les dispositifs médicaux. Là aussi, on y reviendra à l'automne. C'est un champ absolument essentiel. Je ne veux pas y être trop long, je ne peux pas tout couvrir. Une partie de ce que je dis, évidemment, comme vous le savez parfaitement, couvre les dispositifs médicaux. Il y a d'autres sujets plus spécifiques sur lesquels on reviendra à la fin de l'été - début d'automne et qui sont absolument clé. Et donc voilà, pour moi, ce deuxième levier en plus de changement de l'écosystème de recherche, c'est vraiment cette simplification, la transformation de la recherche clinique et la simplification des contraintes et l'amélioration des données. Et puis il n'y a pas d'industrie de santé performante, on le sait, sans recherche, mais il n'y a pas d'industrie de santé sans succès clinique et sans marché. Et donc, on le sait bien car cela a été largement documenté, ce qui a ces dernières décennies parfois découragé ou freiné l'innovation, ce sont les modes de négociation de prix des médicaments. Et c'est à la fois, là encore, les sujets délai sur la question prix et la fixation des prix. Et si je suis assez honnête, là pour le coup je vais être assez honnête avec l'histoire française mais avec nous-même, avant crise on avait quand même stoppé cette logique. Parce qu'on n'a pas attendu la crise, dès 2018 nous avons stoppé la logique de déflation des prix. Ce qui est vrai, c'est que pendant des années, on a ajusté les comptes de santé sur le prix du médicament. Si je regarde la courbe de l'Ondam sur les années 2007-2017, on a fait, il y a eu des efforts qui ont été faits, des sous-investissements, on a géré la pauvreté, si je puis dire, côté hôpital, il y a eu des efforts moins importants que dans d'autres pays en médecine de ville. On a beaucoup ajusté sur le sujet médicaments et on a ajusté plus sur la question du prix du médicament que sur les pratiques médicales. C’est-à-dire là où les Allemands, par exemple, ont mis beaucoup plus de pression sur les praticiens pour prescrire des génériques, on l’a moins fait en France. Nous, on a mis beaucoup plus de pression sur le prix du médicament. Et donc, très clairement, on a abîmé le tissu industriel. Je ne dis pas qu'il faut forcément surpayer des choses qui sont sous-innovantes, je suis pour un marché qui est juste. Mais quand on ne donne pas cette visibilité, on crée des seuils de sous-rentabilité, du coup on a un tissu industriel qui s’effrite. Quand il n’y a pas de tissu industriel, il n’y a plus d’innovations industrielles non plus.
Et ce que je disais pour la recherche tout à l’heure a été au fond vrai pour l’industrie, on a fait souffrir le tissu industriel en France par une politique du prix du médicament qui a été très imprédictible parce que trop géré à l'année-l'année et sur lequel l'essentiel de l'effort s’est fait si je regarde les choses. On a stoppé quand même cette logique en 2018, il y a eu un CSIS je m’en rappelle, j'avais fait une première réunion ici avec beaucoup d'entre vous. Et puis j'avais pris des engagements de prix, je crois qu'on les a tenus. Maintenant, il faut qu'on fasse mieux en sortie de crise. Puis j'avais pris des engagements de délai aussi de la même manière puisqu'en plus de nos délais d'autorisation, on a les délais ensuite, liés à la politique du prix et ces délais, on n'a pas réussi à les tenir. Donc moi, je voudrais qu'on fasse deux choses en sortie de crise. Je salue vraiment tous les efforts qui ont été faits : la réforme de l'accès précoce que l'on va mettre en place en juillet 2022 et qui est, je le sais, très attendue et qui est un point très important pour aller dans le sens, justement, de cette politique. Mais je voudrais qu'on puisse là-dessus réussir à aller à la fois plus vite et vous donner plus de visibilité. Et donc, aller plus vite, c'est permettre qu'au fond, on s'inspire des meilleures pratiques. Je ne veux pas être très innovant. Mais sous votre contrôle, là aussi collectif.
Quand je regarde comment font nos voisins allemands. Quand les autorisations ont été données sur le service médical rendu, ils n’ajoutent pas d'autres délais. Alors c'est vrai, ça crée une pression sur le tarifaire, mais le fameux 180 jours entre la première demande de remboursement et la publication de l'arrêté de définition du prix n'a pas été tenu. C'était un engagement que j'avais pris vis-à-vis de vous. On est plutôt entre 200 et 250 jours. Moi, je pense qu'on ne l’a pas tenu parce que notre système a trop d'anticorps et est trop résistant à ce changement. Je vous parle en toute franchise. Et donc je pense qu'on ne peut pas réussir à ajuster les choses si on garde la même organisation et donc on va se caler sur le modèle allemand. Je ne pense pas que les Allemands soient des gens qui dépensent mal l'argent public. Et donc le modèle allemand, c'est sous votre contrôle, là aussi, que quand l'accès aux marchés, après avis de l'équivalent de la HAS donc pour nous de la HAS est donné, donc pour les ASMR 1 à 4, l'entrée soit immédiate sur le marché et qu'il y ait une discussion en parallèle sur le prix, soit avec un accord, soit avec un désaccord et à ce moment-là, c'est une politique assez désincitative. Le médicament sous votre contrôle en Allemagne, il sort du marché quand par ne pas avoir un accord avec le prix. Mais ça fait gagner des mois qui sont critiques.
Aujourd'hui, on est en train de devenir non compétitif parce qu’on n’est pas fichu de réduire les choses, et je ne crois pas que notre organisation qui n'a pas été capable de passer aux 180 jours. Moi, j'ai un principe simple dans la vie, quand je m'engage de là où je suis vis-à-vis d'un écosystème, si deux ans après on ne l’a pas fait, c'est qu'il y a eu des anticorps et que les gens n’ont pas voulu faire ce que j'ai dit. Fair point ? comme diraient les anglo-saxons, point taken, donc on va changer de système totalement et donc on va faire ça pendant 2 ans et on va regarder au bout de 2 ans, on fera l'évaluation de ce qui marche, ce qui ne marche pas. Mais notre système aujourd'hui, je suis obligé d'en tirer le constat, il ne marche pas et notre système aujourd'hui est en train de devenir inefficace sur la recherche publique, c'était mes premières propositions, inefficace sur la partie recherche privée et industrie et donc c'est pourquoi, au fond, on va faire comme nos voisins allemands pour donner un guide à tout le monde. Les Allemands se sont très bien débrouillés ces 20 dernières années. Je dois constater ça. Ils ont réussi à rattraper un retard qu'ils avaient sur nous dans ce domaine. Et donc j'ai plutôt envie de copier cette mesure, de l'évaluer pendant 2 ans et ensuite de pouvoir en effet regarder comment les choses évoluent et ensemble, regarder comment on arrive à les améliorer en conduite. Mais donc on va enlever un frein, un ralentisseur et on fera donc, en parallèle de l'accès aux marchés, la négociation sur le prix.
À côté de ça, je sais qu'il y a une réforme qui est très attendue. C'est un complément à ce que je viens de dire. Nous avons sur les traitements innovants qui, par définition, sont coûteux, décidé de desserrer la contrainte financière dans ce domaine et faciliter l'accès à ce qu'on appelle la liste en sus et le RIHN. Et ce qui est une très bonne nouvelle pour tous, malades, soignants et industriels, et donc ça je veux vous le confirmer. Le ministre, d'ailleurs, a fait plusieurs annonces importantes ces derniers jours et je l'en remercie. Ça a été un très gros travail du ministre et de ses équipes en lien avec vous. Et donc, on va là-dessus continuer à avancer. Et tout dernier point puisque le prix va avec aussi les politiques d'innovation, il faut qu'on puisse accompagner justement toutes ces innovations, qu'elles soient dans les grands groupes ou dans nos startups, nos PME. Et donc réussir à avoir cette stratégie. Je partage ce que vous avez dit. Et là aussi, on a quand même eu depuis deux ans une stratégie de, pardon de l'anglicisme une fois encore, mais de scale-up, qui vaut aussi pour la santé. Et donc, la France est aujourd'hui le premier pays d'Europe en termes de nombre de tickets et de taille de tickets émis, tous secteurs confondus. Et donc, cela vaut pour la tech, pour la deep tech et la health tech. Et donc, là-dessus, c’est comment on arrive à aller plus loin puisque votre secteur a une spécificité. Les tickets sont souvent plus importants que dans d'autres secteurs. Et le temps d'accès aux marchés est évidemment plus long. Donc, l'ensemble de cela doit avoir une réponse en plus de la stratégie d'ensemble. Et donc, pour ça, on va mobiliser l'écosystème et en particulier Bpifrance, sur plusieurs sujets. Un milliard d'euros seront mobilisés sur les 5 prochaines années en subventions et prêts, sur la phase d'amorçage dans le secteur. Et sur la phase développement qui permet de mobiliser les investisseurs privés, ce qu'on appelle le fonds de fonds, un milliard d'euros de plus seront abondés, soit plus 50 % par rapport à ce qui existe déjà. On va en plus de ça accélérer ce qu'on a fait avec l'initiative dite Tibi, qui a permis de rassembler plus de 3,5 milliards d'investisseurs institutionnels et donc de lever au total plus de 20 milliards, je parle sous le contrôle de Nicolas, et donc de pouvoir avancer. Je veux ici remercier d'ailleurs tout l'écosystème qui est présent.
Et donc, pour aller plus vite et aider nos scale-up à grandir, on veut aussi accentuer notre effort, aller chercher les meilleurs talents internationaux et donc essayer de manière plus écosystémique de regarder tout ce qu'on peut faire pour encore améliorer nos pratiques. C'est pourquoi on a décidé de confier une mission à Raphaël TORDJMAN, que je salue sur ce sujet, qui mène un de ces fonds qu'on a pu développer grâce à l'initiative Tibi. Et donc, on fera comme on a fait avec les meilleurs chercheurs, la même chose avec les fonds étrangers. L'idée étant d'attirer les meilleurs et de faire levier sur nos initiatives de financement direct de fonds de fonds. Et au fond, d'améliorer ce qu'on a fait pour l'écosystème de financement. La clé, c'est ensuite de consolider aussi un écosystème qui permet les sorties pour l'ensemble de ces structures. On va évidemment, pour accompagner tout cela, enclencher une dynamique de croissance forte supérieure à celle du précédent CSIS, qui nous a montré la voie à hauteur de 2,4 % par an pour l'Ondam, produits de santé sur des bases claires et partagées. Ce qui est la clé pour accompagner cette politique d'investissement, pour absorber des mesures que j'ai citées précédemment sans nouvelles baisses de prix, et ceci doit aller de pair avec un mécanisme de suivi qui permet d'évaluer chaque année la dépense réelle. Et donc, au fond, on avait un deal qui est un peu la même chose que pour l'hôpital, qui était : strangulation annuelle et un peu de déprise. Je veux qu'on reparte dans une logique qui est ambition, mais elle va aller avec pression et évaluation. Et je vous parle franchement, c'est-à-dire que moi, je ne vais pas vous lâcher. Donc, aussi vrai que 18 mois après, quand j'ai pris un engagement qui consiste à dire : on doit passer sous les 180 jours. Si on ne le fait pas, on débranche la procédure qui ne permet pas de le faire. Si on ne délivre pas par rapport aux objectifs qu'on se donne, on en tirera aussi les conséquences. Mais donc, vous l'avez compris, on va massivement investir en recherche, en politique de médicaments, de dispositifs médicaux et en politique de création de nouveaux produits dans nos grands groupes comme de startup. C'est un investissement massif. Je pense que c'est une bonne utilisation de l'argent du contribuable. On va y compris le faire dans l'Ondam, produits de santé parce que je pense que là aussi, c'est une bonne utilisation, mais on va évaluer la vraie part derrière d'innovation qu'il y a et on va évaluer le retour aussi sur investissement qu'on a à chaque fois.
Ma conviction, compte tenu de l'accélération mondiale qu'on est en train de vivre, c'est que le retour est positif, sinon je ne prendrai pas ce choix. Mais on va l'évaluer collectivement. Et donc, je veux que chaque année, on ait un peu un débat. Donc, chaque année, je ne vais pas faire un discours. Mais moi, je veux qu'on puisse revenir après ces mesures faites pour faire l'évaluation avec des évaluateurs indépendants et regarder ce qui marche et ce qui ne marche pas. Je ne suis pas, pour changer tout ce qu'on est en train de se dire : sous 12 mois, je pense qu'il faut que cette stratégie s'inscrive dans le temps. Je sais bien, je le dis, parce que nos amis journalistes sont là et je sais que l'obsession du moment est plutôt sur les contingences politiques, ce qui est normal. Et donc je stipule, y compris pour autrui. Mais je pense que ces sujets sont trop graves et trop structurants pour être contingents au cycle électoral. Je pense que si on crée quelque chose de solide, ça doit être inarrêtable et en quelque sorte non contingent. Mais il faut que ce soit aussi au-delà des cycles électoraux, vérifiables et qu'on puisse en faire un vrai sujet de pilotage d'une stratégie de recherche d'innovation en santé pour la nation. Et donc sur cette base, je pense qu’on peut non seulement réussir à conjurer certains défauts ou certains échecs du modèle mais on peut réussir à consolider et aller beaucoup plus loin sur des points forts de notre modèle et de ce qu’est la France et je pense véritablement construire une situation de leadership sur en particulier les points clés que j’ai évoqué.
Tout ça, je souhaite le faire aussi dans le cadre d'une stratégie de partenariat avec l'Allemagne. On a lancé plusieurs IPCEI avec la chancelière Merkel ces derniers mois sur plusieurs des sujets que j'ai évoqués et dans le cadre d'une stratégie européenne. C'est d'ailleurs ce qui nous a conduit à lancer plusieurs grands investissements industriels. Le VF plus ou autres vont complètement dans ce sens-là, et on en fera d'autres parce que je pense aussi que c'est le marché pertinent. C'est l'échelle pertinente et sera d'ailleurs une logique pertinente. Pour porter cela et pour parachever cette stratégie et je conclurai là-dessus, on va aussi avoir un pilotage unifié, identifié et donc, au lieu d'avoir un paysage qui est très morcelé entre PIA, MESRI enfin ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et l'Innovation, au ministère de la Santé, ministère de l'Economie, des Finances, l'idée est d'avoir un guichet unique, une entité unique et donc une agence de l'innovation en matière de santé qui va permettre là aussi de simplifier les choses, de faire converger les agendas et les logiques, d'avoir une vraie révolution culturelle, du décloisonnement et de l'excellence et de permettre aussi d'être l'interlocuteur de la future agence européenne qui est en train de se bâtir. Et je pense que cette logique de simplification avec une agence qui ait des objectifs clairs et la feuille de route que je viens de donner aujourd'hui, c'est une clé pour créer des synergies entre acteurs et pour permettre surtout d'avoir les résultats puisqu' au fond, ce qui nous importe tous, c'est d'avoir des résultats, parce que ce dont on parle depuis tout à l'heure, c'est juste de la vie de nos concitoyens et des concitoyennes et concitoyens du monde entier.
Et donc, c'est trop important pour accepter quelque inefficacité dans le système. Et donc sur cette base-là, je voulais d'abord vous remercier tous les 5 pour votre travail fait. Je veux vraiment remercier l'ensemble des acteurs de l'écosystème français, comme on dit joliment, mais enfin tous les engagés pour la santé et l'innovation en santé, secteur public comme secteur privé et lancer au fond un appel à notre jeunesse. Je pense que ce secteur est un secteur d'investissement dans l'humain où il y a de formidables perspectives et la nation fait le choix conscient. Je le dis, il est par-delà le mandat qui est en cours. Elle fait le choix conscient d'investir dans la vie humaine, d'investir dans les femmes et les hommes, d'investir dans l'intelligence collective et donc moi, j'invite aussi tous les talents de demain à rejoindre ce secteur et à avoir un discours de confiance. Je pense qu'il y a des perspectives formidables qui sont ici dressées et dans un an, deux ans, 5 ans, 10 ans, nous, on va s'attacher à développer les formations qui vont permettre d'accompagner ces transformations. Mais je pense que la jeunesse française et européenne a un formidable avenir aussi, en s'engageant dans les secteurs qui sont les vôtres, que ce soit en étant médecin de ville ou de campagne, en étant PUPH à l'hôpital et à l'Université, en étant chercheur dans un grand groupe, en étant directeur ou directrice d'un hôpital universitaire ou cadre d'une startup ou d'un grand groupe pharmaceutique. Il y a énormément de modèles de choix. Ce secteur est formidable et comme vous avez compris, on va investir et surtout être beaucoup plus efficaces collectivement.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
- Il ne peut y avoir de société sans engagement.  (…) Cet uniforme du SNU [Service national universel], soyez-en fiers. Il est le symbole que la République vous traite toutes et tous à égalité et avec la même considération. Il rappelle à tous que la République doit donner les mêmes chances à chacun.

- La relance passera par les territoires ! Nous nous appuierons sur les conclusions de la mission pour accompagner les Français les plus fragilisés par la crise et les aider à rebondir. C'est, tout simplement, une question d'égalité entre les citoyens.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
Lors du forum Génération égalité, la France s’est engagée pour les droits et santé sexuels et reproductifs et la liberté de disposer de son corps, à hauteur de 100M€ additionnels sur les 5 prochaines années.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- Le combat pour l'égalité doit se faire en unissant et non en fragmentant.

- Une aide personnalisée pour tous les élèves qui en auront besoin à la rentrée. Déploiement renforcé de « devoirs faits » au collège. « Je réussis au lycée »: des moyens nouveaux pour des petits groupes au bénéfice des élèves qui ont besoin d’un accompagnement.

- Nous allons prendre encore des mesures pour aider les élèves. (…)Si on se rend compte que l'élève en début de 6e n'a pas le niveau en français et en math au terme de ses évaluations de rentrée, il sera inscrit d'office dans ces groupes de rattrapage.

- [Renforcement du contrôle continu dans la note du bac] Nous prenons à bras le corps un problème qui préexistait. En valorisant le contrôle continu, on valorise l'élève qui travaille en continu.

- Sur le sujet de la tenue vestimentaire, il est normal que l'école ne soit pas un lieu exactement comme les autres.

- Il est impossible de dire si on devra porter le masque à la rentrée. (…) Nous lançons une vaste campagne pour inciter les adolescents et les adultes qui travaillent à l'école à se faire vacciner.

- [Revalorisation des salaires des enseignants] Nous nous fixons notamment l'objectif de rendre les débuts de carrière attractifs.

- Des professeurs et des élèves avec une expérience en Europe! Nous le développons dans le cadre du nouvel Erasmus et de la prochaine présidence française de l’UE.

- Faire République! S’engager, aider les autres, faire vivre la fraternité. C’est tout le sens du SNU [Service national universel].

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Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
Plus de 130 pays, dont la Chine, l'Inde et la Russie ont donné leur accord sur la fiscalité internationale à l'OCDE. C'est un accord historique, ambitieux et novateur, du jamais vu depuis un siècle. C'était un engagement du président de la République en 2017, il est tenu en 2021. Prochaine étape : le G20 Finances de Venise le 10 juillet pour endosser politiquement cet accord !

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
- Adoption par l’Assemblée nationale en nouvelle lecture du projet de loi confortant le respect des principes de la République. Une loi de liberté, une loi qui émancipe contre un repli identitaire qui asservit, une loi qui protège les valeurs de la République.

- Conformément à l’engagement du Président de la République, une nouvelle génération de caméras-piétons pour les policiers et les gendarmes est déployée.

- Avec les forces de la Compagnie Républicaine de Sécurité 8, à l’occasion de l’installation de cette nouvelle unité. Cette unité composée de 200 CRS spécialement formés et équipés pourra être déployée en 15 minutes dans un rayon de 300 kilomètres en cas de troubles graves à l’ordre public et de violences urbaines.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- Le bonus-malus, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, entre en vigueur pour 21 000 entreprises de 11 salariés et plus. Dans 1 an, celles qui utilisent le plus de contrats courts paieront plus de cotisations à l'assurance chômage et celles qui se seront améliorées en paieront moins.

- A partir d'aujourd'hui, le congé paternité passe de 14 à 28 jours, dont 7 obligatoires. Une grande avancée pour tous les jeunes papas mais aussi pour l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes !

- [Retraites] Il nous faut trouver les moyens d'un système plus juste. L'éclatement de notre système en 42 régimes est de moins en moins adapté pour ceux qui changent de métier. [..] Notre ambition reste la même

- J'ai réuni ce matin les plateformes de livraison de repas à domicile pour faire le point sur un certain nombre de situations inacceptables observées dans leur secteur. Elles me présenteront, à la rentrée, un plan d’action pour y mettre un terme.

 

Jacqueline Gourault (ministre des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
Les territoires touristiques ont une importance fondamentale dans notre pays. Ils sont des lieux de vie et de travail que nous devons plus que jamais soutenir dans ce contexte de relance économique.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
- Notre pays doit retrouver confiance en lui. Nous sommes le pays le plus attractif d'Europe. En recherche nous sommes les 1ers en mathématiques, 3e au classement général de Shanghai.

- La France n'est pas l'Amérique et la culture française n'est pas la culture woke.

- La croissance de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur est à un niveau historiquement élevé : +58,6 % en 2020 ! Le soutien à la diversification des voies d’accès au supérieur a porté ses fruits, avec 323 300 apprentis au sein de nos formations.

- La rentrée en présentiel, c'est notre boussole. Les étudiants, les enseignants et tous les personnels en ont besoin. Nous devons retrouver les liens sur les campus.

- Pour la rentrée prochaine, nous allons créer 19 000 places supplémentaires dans les formations en tension en plus des 15 000 nouvelles places déjà prévues. C'est 34 000 possibilités de plus pour réussir dans l'enseignement supérieur.

Ravie d’inaugurer à la Sorbonne le cycle de lancement de partenariats stratégiques d’Inria [Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique] avec nos grandes universités de recherche. Objectif : Rayonnement mondial de nos établissements en sciences et technologies du numérique !

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
Le saviez-vous ? Sur Terre, on capte plus de carbone dans les sols agricoles que dans les forêts. Dans le Nord, aux côtés d’agriculteurs acteurs de la lutte contre le changement climatique. Agriculteurs installés depuis moins de 5 ans, vous pouvez dès à présent bénéficier d'un diagnostic carbone, grâce à France relance, pour faire définir un plan d’action et valoriser vos actions.

- [Les «métiers du vivant»] c’est l’agriculture, l’agroalimentaire, la pêche, les métiers liés à la gestion des paysages, de la forêt… Ils ont pour point commun d’être en prise directe avec la nature et d’être sur des missions incroyablement nobles : nourrir les Français et prendre soin de l’environnement. Tous ces secteurs recrutent aujourd’hui. Si on les cumule, ces métiers du vivant représentent le deuxième secteur d’emplois en France. Des dizaines de milliers d’offres sont à pourvoir en permanence. (…) Parmi ces métiers du vivant, certains font face à un défi colossal de renouvellement des générations. C’est le cas de l’agriculture. Un agriculteur sur deux arrivera à l’âge de la retraite dans les cinq à dix prochaines années. Pour pallier ces départs, on estime qu’il faudra être en mesure de pouvoir installer entre 7.000 et 10.000 nouveaux agriculteurs par an. La pêche aussi est concernée. Un tiers des pêcheurs partira également à la retraite dans les cinq à dix années à venir. (…) C’est un enjeu de souveraineté alimentaire pour notre pays. Pendant la pandémie de Covid-19, nous sommes nombreux à avoir plébiscité des produits de la ferme France et fait appel aux circuits courts. Les Français savent ce qu’ils doivent à leurs agriculteurs, et leur perception du monde agricole commence à changer. Cinq Français sur dix en avaient une image positive en 2015. Ils sont sept sur dix aujourd’hui. On mesure aussi ce changement au nombre d’élèves inscrits dans les formations du métier du vivant, que ce soit en lycée agricole, en enseignement supérieur, en formation professionnelle. Pour la première fois depuis bien longtemps, il a augmenté cette année avec plus de 200.000 inscrits.

- [Campagne de communication sur les «métiers du vivant] Ce n’est que ce n’est pas tant l’État ici qui recrute, mais le secteur privé. On parle de reprises d’exploitations agricoles, d’embauche dans l’industrie agroalimentaire, d’installation de vétérinaires, de paysagistes, d’ostréiculteurs… Cette campagne s’inscrit dans le cadre du plan France Relance et sera de grande ampleur. Elle se veut aussi très opérationnelle, puisqu’elle renverra, chaque fois, vers une plateforme web, entrepreneursduvivant.gouv.fr, sur laquelle seront compilées toutes les informations utiles concernant les formations à ces métiers du vivant et les emplois à pourvoir. On vise tous les profils avec cette campagne, tant les jeunes que ces Français qui ont envie de se convertir vers des métiers qui ont du sens, des métiers de passion. On sait qu’ils sont plus nombreux encore depuis la pandémie de Covid19. Encore une fois, il y a des dizaines de milliers d’emplois à pourvoir, d’une très grande diversité, très innovants, et qui offrent de vraies opportunités de carrière.

- Ces dernières années, les importants progrès réalisés en termes de machinisme et d’exploitation numérique des données agricoles ont déjà eu des impacts importants sur l’amélioration du cadre de travail. L’agriculture innove beaucoup sur ces sujets. En 2017, un drone sur deux utilisés à des fins professionnelles en France l’était dans le domaine agricole.
Nous avons bien conscience que la passion ne fait pas tout et qu’il faut veiller à améliorer la rémunération des agricultures. Nous travaillons d’arrache-pied sur ce sujet. Le gouvernement soutient en ce sens la proposition de loi, dite « Egalim 2 » , adoptée à l’Assemblée nationale la semaine dernière. Elle établira des règles plus strictes dans la négociation commerciale à trois qui se joue entre les agriculteurs, les industriels et la grande distribution. Notamment en se basant sur le prix de la matière agricole. Une fois qu’il sera fixé par un contrat, il ne pourra plus être renégocié par les industriels et la grande distribution. La spécificité de notre agriculture est d’être une agriculture de qualité, il faut qu’elle soit rémunérée comme telle.

- Les agriculteurs, comme d’ailleurs tous ceux qui travaillent dans ces métiers du vivant, ont perçu les effets du changement climatique bien avant le reste de la société. Les agriculteurs, ce qu’ils chérissent le plus, ce sont les sols, puissants puits de carbone naturels. Autrement dit, ils sont déjà aujourd’hui les principaux acteurs pour capter le carbone et limiter le changement climatique. Nous travaillons en ce moment avec le secteur agricole pour améliorer encore et valoriser ces techniques de captation du carbone. Ce sera le cas également avec la future Politique agricole commune [PAC] [qui s’appliquera à partir de 2023], notamment avec le dispositif des écorégimes. Une partie des aides aux revenus que toucheront désormais les agriculteurs sera conditionnée à la mise en œuvre de pratiques environnementalement vertueuses.

- Contrairement à ce qui a pu être dit, nous n’allons pas diminuer les aides à l’agriculture bio dans la future PAC. Au contraire, nous allons y allouer 1,7 milliard d’euros sur cinq ans, soit une augmentation de 30 %. Nous faisons le choix de mettre le paquet sur l’aide à la conversion au bio et non pas sur les aides au maintien, choix que nous avons déjà fait en 2017. On importe 30 % des produits bio que nous consommons, donc l’enjeu prioritaire est bien la conversion de nouveaux agriculteurs vers le bio.
Ensuite, sur la question des agriculteurs qui pourront bénéficier des écorégimes, je regrette cette tendance qu’ont certains à vouloir opposer les agricultures les unes aux autres. La bio, c’est très bien, il faut la soutenir. Nous le faisons. Mais d’autres modes d’agriculture ont des impacts positifs sur l’environnement. C’est le cas de l’agriculture de conservation, où l’on ne laboure plus les terres afin de mieux garder le carbone dans le sol. C’est aussi le cas lorsque des agriculteurs replantent des haies, mettent leurs brebis dans les sous-bois de montagnes, contribuant ainsi à lutter contre les départs d’incendie, ou se mettent à cultiver des légumineuses, sources végétales de protéines pour lesquelles nous sommes aujourd’hui très dépendants de l’étranger, notamment pour le soja. Que faudrait-il dire à ces personnes ? C’est très bien ce que vous faites, mais comme vous n’êtes pas bio, vous n’avez pas droit à ces aides. Ce n’est pas raisonnable.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- Le projet du Président pour la France avance, il ne change pas chaque matin avec les sondages. Pendant ce temps, Xavier Bertrand et les autres sont trop occupés à leur surenchère d'outrances pour en construire un.

- À gauche la tribune des 200 pour Anne Hidalgo, à droite celle des 92 sur la désignation du candidat LR: des politiques qui se parlent à eux-mêmes, et ne parlent plus de la France. Voilà pourquoi j'ai quitté la droite en 2016 pour rejoindre Emmanuel Macron.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
- Toutes les formes de discriminations sont une atteinte insupportable à la dignité humaine.

- Les PDG ont compris que l’égalité c’est la lutte pour la justice mais aussi la possibilité pour les entreprises d’améliorer leurs compétences.

- Pendant la crise sanitaire, la représentation des femmes dans les médias a chuté, alors qu'elle sont pourtant aux avants postes.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
L’égalité femmes-hommes passe aussi par le combat dans l’économie et dans les entreprises ! C’est l’objet de la nouvelle norme iso standards que nous lançons aujourd’hui : un outil concret pour promouvoir l’égalité femmes-hommes dans toutes les organisations !

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
[Tribune coécrite avec Alain Griset: La Relance passe aussi par le Fabriqué en France!]
La crise sanitaire a mis en lumière l’urgence de ne plus être dépendants des autres sur des biens essentiels et de maîtriser des technologies stratégiques. Cette reconquête de notre souveraineté est un objectif prioritaire du plan France Relance qui accompagne les nombreuses entreprises qui relocalisent des productions en France.
Le Fabriqué en France est une chance pour nos territoires et nos emplois ; une chance pour notre environnement. Pourquoi ?
Parce que le Fabriqué en France, ce sont des emplois pérennes et bien rémunérés dans les territoires périphériques, qui génèrent à leur tour des emplois indirects, dans l’ingénierie, le commerce et les services publics, loin des grandes métropoles.
Parce que le Fabriqué en France apporte de bien meilleures garanties en matière de normes sociales et environnementales.
Enfin parce que le Fabriqué en France, c’est aussi une source de fierté collective et de rayonnement de nos savoir-faire à l’international, il s’appuie sur des techniques ancestrales, des créateurs uniques et des ruptures technologiques qui nous font connaître dans le monde entier. C’est aussi un marqueur de qualité et de travail bien fait.
Le Fabriqué en France a désormais dépassé le stade de la preuve de concept. Nous devons maintenant changer d’échelle dans notre stratégie de relocalisation. Chacun a un rôle à jouer : le Fabriqué en France n’est pas l’affaire de quelques-uns, c’est l’affaire de tous ! Les producteurs, en privilégiant davantage les logiques de long terme et la solidarité entre donneurs d’ordre et sous-traitants ; les distributeurs en développant des gammes grand public accessibles et durables pour le plus grand nombre ; les acteurs publics en privilégiant des achats responsables qui ne se fondent pas que sur le prix. Nous devons en parallèle continuer à renforcer l’attractivité du site France auprès des investisseurs internationaux, en assumant sereinement nos exigences sociales et environnementales et en regardant chaque nouvelle implantation industrielle comme une bonne nouvelle pour l’emploi et l’environnement.
La Grande Exposition du Fabriqué en France qui se tiendra à l’initiative du Président de la République au Palais de l’Élysée le week-end du 3 et 4 juillet mettra à l’honneur les productions de nos territoires dans leur diversité : des produits de haute technologie aux produits de grande consommation, des productions artisanales aux produits industriels. Cette diversité montre que le Fabriqué en France n’est pas assigné à certains secteurs, fussent-ils d’excellence. C’est la preuve qu’il ne doit pas y avoir d’autocensure et que le Fabriqué en France peut être synonyme de compétitivité.
Soyons tous mobilisés pour le Fabriqué en France : entreprises, consommateurs et pouvoirs publics unis dans un même élan !

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
- Depuis 2017, le gouvernement agit pour faire de l’égalité femmes-hommes la grande cause du quinquennat du Président, mais aussi une grande cause mondiale.

- Notre volonté ici avec les Nations unies c'est de créer un vademecum mondial de bonnes pratiques, pour faire en sorte que partout dans le monde, quand une femme pousse la porte d'un commissariat, elle soit aidée et écoutée.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- Nous mettons en place depuis 3 ans une véritable diplomatie féministe. L'égalité est un tout : les attaques, y compris en Europe, sont les mêmes contre les droits des femmes et des minorités, y compris les droits LGBT.

- Honneur et émotion d’être aux côtés du Premier ministre Jean Castex pour la commémoration de la bataille de Verdun. Une cérémonie franco-allemande, pour la mémoire, pour la paix, pour l’espérance.

 

Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
Plus haut niveau d'embauche en mai depuis 15 ans, des revenus professionnels des salariés qui n'ont pas baissé en 2020 malgré la crise sanitaire... Le "quoi qu'il en coûte" paye. C'est cela, protéger les Français.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
- [Régionales] N’y allons pas par quatre chemins, quand on s’engage dans des élections et qu’on ne gagne pas, c’est toujours une déception. Prenons les résultats avec lucidité et humilité. Les élus locaux savent que ça prend du temps d’être identifié localement. La vie politique locale démarre souvent dans l’opposition. (…) Ce ne sont pas des personnalités [de la majorité présidentielle] qui ont été sanctionnées. Ce sont surtout les sortants qui ont été reconduits, sans enthousiasme certes, par un tiers des électeurs. C’est la réalité de cette élection. Le président de région le mieux élu de France, c’est Ary Chalus en Guadeloupe. Il est membre du bureau exécutif de LaREM et n’a pas été sanctionné pour autant! Aux départementales, quatre ministres du gouvernement ont gagné haut la main. Les seuls sortants à avoir été battus, sont ceux du RN. L’extrême droite a perdu un tiers de ses conseillers régionaux, plus de 50 % de ses conseillers départementaux. C’est la troisième fois dans ce quinquennat qu’il recule dans les urnes. Je ne crois pas à une coïncidence.

- L’opposition ne peut pas dire que lorsque le RN est haut dans un sondage, c’est la faute de la majorité et dans le même temps que lorsque ce parti recule dans les urnes, partout sur territoire, c’est le fruit du hasard. Il n’y a qu’une seule méthode pour battre l’extrême droite et les populistes dans notre pays. C’est de bosser pour régler les problèmes des Français. On répond aux attentes des classes populaires et moyennes quand on baisse les charges et l’impôt sur le revenu, qu’on augmente la prime d’activité, qu’on défiscalise les heures supplémentaires. Quand on protège les Français comme aucun autre pays au monde ne l’a fait pendant la crise sanitaire à travers le «quoi qu’il en coûte», on fait baisser les colères. Et quand on fait baisser les colères, on fait baisser les votes pour les extrêmes.

- Je vois beaucoup de fantasmes autoproclamés et d’agitation autour de Xavier Bertrand. La réalité, c’est qu’il n’a pas la trempe d’Emmanuel Macron. Il épouse les humeurs du moment et son discours sonne faux. Le président Macron a fondé sa relation avec les Français sur un discours de vérité. Ça plaît ou ça dérange, mais ça paie. Après trois vagues de Covid-19- et autant de vagues de complotisme et d’attaques, comparez sa cote de confiance avec celles de ses prédécesseurs. Ça dit beaucoup de choses sur le lien fort qui existe entre Emmanuel Macron et les Français.

- Il ne faut pas chercher à lire la politique nationale ou imaginer le prochain scrutin présidentiel dans le marc de café des élections départementales et régionales. Penser que Marine Le Pen a disparu de la vie politique ou que l’extrême droite ne serait plus un danger, ça serait une erreur très profonde. L’extrême droite reste tapie dans l’ombre et attend toujours son heure en tentant de surfer sur les peurs et les difficultés. Le combat reste entier.

- Notre priorité à court terme ça doit être: «vacciner, embaucher, vacciner, embaucher». Ensuite, notre projet, plus que jamais, ça doit être celui du travail. De qualité, avec des contrats à durée indéterminée pour les jeunes comme les seniors. C’est le sens de la réforme de l’assurance-chômage. Notre pays a besoin de travailler plus et mieux pour créer de la richesse.

- [Retraite] Oui, il faudra travailler plus longtemps pour ceux qui le peuvent mais aussi remettre de la justice dans un système aujourd’hui très inégalitaire. Il faut tenir un discours de vérité. C’est nécessaire pour bâtir un système plus juste. Notamment pour les femmes qui sont aujourd’hui pénalisées par des carrières hachées. Ou pour relever les petites pensions.

- La sortie de crise doit permettre de redonner une direction et de définir un projet de société désirable qui donne du sens à nos efforts collectifs. Plus que des réformes, c’est un projet de transformation du pays qui est plus que jamais d’actualité.

- Je suis favorable à une modernisation de nos scrutins. Au XXIe siècle nous devons être capables de proposer de voter de façon fiable et sécurisé par internet. Dès le prochain quinquennat. Mais ne pensons pas que cette modalité réponde à elle seule à l’abstention. Elle n’est pas une fatalité! Les gens votent quand ils pensent que cela change leur vie. Or, il y a aujourd’hui une dilution des responsabilités et une illisibilité de notre organisation territoriale. C’est une réponse plus profonde que nous devons apporter.

- Ma priorité absolue, c’est de donner des instances fortes à notre mouvement présidentiel. La liste que je compose et que je soutiendrai aura du poids politique et elle représentera mieux les territoires. J’ai entendu le message sur des instances trop parisiennes. Dans les mois qui viennent nous devrons faire bloc, avoir de l’autorité et de l’écoute du terrain. LaREM sera centrale dans l’organisation de la campagne présidentielle.

- [La majorité parlementaire dominée par la société civile] a réformé et agi comme aucune autre sous la Ve République. Le savoir-faire de la société civile, il faut absolument le conserver. Quand les débats sont devenus politiciens nous nous sommes parfois pris les pieds dans le tapis en sous estimant les vieilles ficelles. Cette majorité a appris, son cuir est tanné. Elle est plus forte aujourd’hui. Il y aura un juste équilibre à trouver l’année prochaine entre ceux qui voudront retrouver leur vie professionnelle et ceux qui feront le choix de se représenter. Ça serait une erreur de se détourner de cet ancrage dans le réel.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Le plus beau service public, c'est l'Education Nationale : c'est le service de l'égalité des chances, de l'émancipation. Et c'est pour cela que nous avons agi, concrètement, en dédoublant les classes de CP et de CE1 dans toutes les zones Rep et Rep+ !

 

● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
- Les solutions pour un rebond économique durable viendront des territoires, que la crise a poussé à reprendre leur destin en main. Il nous appartient de les accompagner dans cet élan.

- Depuis six mois, j’ai sillonné les territoires fragilisés par la crise à la demande du Premier Ministre et du Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, pour essayer de formuler des propositions pour le rebond économique des territoires. Je me suis rendu dans les treize régions de France métropolitaine, dans quinze départements, une cinquantaine de communes, à la rencontre de plus de 650 interlocuteurs sur le terrain. 
Quel est l’impact territorial de la crise ? Et bien, il a une dimension territoriale forte. Beaucoup de différences entre les territoires qui ne se résument pas, d’ailleurs, aux différences de spécialisations industrielles entre ces territoires et qui se reflètent dans le ressenti des Français que nous avons été capté sur les réseaux sociaux. Et puis, un effet inattendu sur les dynamiques et les équilibres territoriaux avec une absence de recouvrement entre la géographie de la baisse d’activité pendant la crise et celle des fragilités, antérieures à la crise. Autrement dit, la carte de la crise économique ne recouvre pas la carte des gilets jaunes. 
Les grandes métropoles sont les grandes perdantes de la crise : la baisse d’activité y a été plus marquée et on voit s’amorcer un exode urbain en provenance du cœur de ces grandes métropoles et à destination des départements périphériques, un peu plus ruraux et un peu moins denses. Ce qui va éviter le décrochage territorial, c’est évidemment les mesures de soutien et de relance. Nous avons cumulé les montants des mesures de soutien et relance que nous avons rapportés au nombre d’habitants par département : cela représente 2400 euros par habitant et cible en priorité les départements qui en avaient le plus besoin. C’est-à-dire ceux où la baisse d’activité a été la plus marquée.
Alors, face à cela, quelles sont nos recommandations ? Ce que nous disons, c’est que les solutions viendront de nos territoires parce que la crise les a frappés de manière différenciée. Et parce que la crise les a poussés à reprendre leur destin en main.
Pour le rebond en sortie de crise la stratégie c’est coopérer, territorialiser et régénérer :
- Coopérer : c’est faire fructifier le capital relationnel, territorial entre les acteurs économiques locaux, en facilitant le prêt de main d’œuvre, en modernisant l’usage des fonds de revitalisation et en permettant aux entreprises de répondre de manière groupée aux appels à projets de France Relance.
- Territorialiser : c’est donner aux territoires des leviers d’action puissants adaptés à la situation qu’ils connaissent avec une déconcentration plus forte de l’instruction et de la publication des résultats d’appel à projet, avec une latitude plus grande donnée aux préfets de régions dans l’usage des crédits dont ils disposent pour pouvoir intervenir en fonction de la situation différenciée des territoires. Et puis c’est un accompagnement renforcé du soutien à ce que l’on appelle l’ingénierie avec la proposition de créer un site de rencontre entre l’offre et la demande d’ingénierie qui s’appellerait ingénierie.gouv.fr avec l’envoi sur le terrain de hautsfonctionnaires qui viendront en appui aux collectivités pendant cette période.
- Régénérer : c’est soutenir la création de nouvelles entreprises, le développement des jeunes entreprises en leur donnant le plus de facilité possible et en créant un capital jeune pour permettre à la jeunesse d’entreprendre, de créer, de reprendre des entreprises au moment du rebond économique. C’est évidemment revitaliser les sites industriels en déprises, faciliter la conversion de bureaux en logements et puis faciliter les restructurations d’entreprises là où c’est nécessaire et favoriser la formation et la reconversion des salariés.
Pour l’avenir, ce que je propose c’est de tirer les enseignements de ce que nous avons fait depuis trois ans et singulièrement depuis le début de cette crise ; d’unifier et de concentrer les moyens à chaque fois qu’un territoire sera en risque de décrochage.
Ce que nous proposons c’est un Pacte Rebond : c’est une boîte à outils anti-décrochage qui s’ouvrira tous les six ans pour que les territoires les plus vulnérables disposent de tous les moyens pour éviter le décrochage industriel.
Pourquoi c’est important ? Depuis des décennies nous avons eu une attitude trop passive par rapport au déclin industriel et il y a dans notre pays des territoires qui ont décroché. 
Nous devons nous prémunir à l’avenir contre ce risque en adoptant une attitude plus active, contractuel, ascendante, responsabilisante pour les acteurs économiques locaux et c’est tout l’objet de ce Pacte Rebond.

- Quelques enseignements issus de mon rapport au Premier ministre sur le rebond économique territorial.
1) La crise a-t-elle creusé les inégalités territoriales ? Réponse: non ! La géographie de la baisse d'activité ne recoupe pas celle des fragilités antérieures à la crise.
2) Quels territoires sont les grands perdants de la crise? Réponse: les grandes métropoles. La masse salariale y a  baissé presque deux fois plus qu'ailleurs.
3) La crise va-t-elle modifier les équilibres territoriaux? Réponse: Sans doute ! Elle a amorcé un exode urbain en provenance des métropoles et à destination des départements périphériques, plus ruraux et moins denses.
4) L'impact territorial de la crise a t il été ressenti par les français ? Réponse: Oui ! On a analysé 20 millions de messages
Twitter entre 2019 et 2021, et cela ressort très nettement.
5) Les mesures de soutien et de relance ont-elles efficacement amorti l'impact territorial de la crise ? Réponse : oui ! Le montant cumulé de ces mesures représente 3500€ par habitant dans les 20% des départements les plus touchés et 2000€ dans les 60% les plus touchés.
6) Y aura-t-il une déferlante de faillites d'entreprises ? Réponse : pas vraiment. Mais certains tribunaux de commerce pourraient se retrouver sous tension.

 

● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)

Absention: Non au vote par correspondance, oui au vote électronique si la sécurisation du vote est garantie.

 

Valérie Six (députée)
Notre responsabilité, en tant que législateur, c’est de créer les conditions de la protection des mineurs, leur donner les clés de leur émancipation, donner sa chance à chacun !

 

André Villiers (député)

A l'occasion de son audition par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale mardi 30 juin, j'ai interpellé la directrice générale d'Engie Catherine MacGregor sur le comportement de certains Etats membres qui s'opposent à l'inclusion du nucléaire dans la taxonomie verte de l'Union européenne et sur la pertinence économique de la montée en puissance de l'éolien (de 8 000 à 15 000 mats), alors même que le nucléaire est une énergie qui n'émet pas dioxyde de carbone et est indispensable à la lutte contre le réchauffement climatique. Seul le nucléaire européen sera en effet capable de concilier les deux objectifs de neutralité carbone de l’UE d’ici 2050 et d’amélioration de l’indépendance énergétique et donc stratégique de l’Europe, notamment vis-à-vis du gaz russe, américain et turque...

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
- [Tribune «Dialogue Union européenne-Russie: l’échec d’une bonne idée»]
Jeudi dernier au Conseil européen, ce qui était pourtant une bonne idée a connu un enterrement de première classe. La proposition, faite par Angela Merkel et soutenue par Emmanuel Macron, d’organiser le dialogue entre l’Union européenne et la Russie a été rejetée.
Pourquoi était-ce une bonne idée ?
Parce que les raisons de se parler entre Bruxelles et Moscou ne manquent pas. Un tour rapide des crises régionales montre l’intérêt de ce dialogue.
En Syrie, pour faciliter l’accès de l’aide humanitaire, en Afghanistan, après le départ des troupes américaines, en Libye, où la paix passe par le départ des troupes et des mercenaires étrangers, en Iran, pour que la relance de l’accord sur le nucléaire ait une chance d’aboutir : la liste est longue de ces crises que la Russie seule n’a pas réglées mais qui ne se régleront pas sans elle.
Joe Biden en est convaincu et vient de rencontrer Vladimir Poutine à Genève. Les Etats-Unis sont notre allié. Est-ce une raison pour leur déléguer le soin de parler à notre place ? Prenons l’exemple du contrôle des armements : lorsque Moscou et Washington s’en parlent, préférons-nous être à la table ou au menu de ces discussions ?
Certains dirigeants européens s’entretiennent déjà avec le président russe. Emmanuel Macron s’y est essayé, non sans lucidité, comme Angela Merkel avant lui. Viktor Orban pour sa part refuse peu de choses à son allié russe. À qui profite cette succession de dialogues parallèles, si ce n’est à Vladimir Poutine ? Nul doute qu’il préfère l’Europe divisée à une Europe unie. S’exprimer d’une seule voix au nom des 27 Etats-membres aurait plus de poids face au président russe.
La proposition franco-allemande était donc une bonne idée. Elle a pourtant été rejetée. Tout a en réalité concouru à son échec.
Méfiance vis-à-vis de Moscou, manque de confiance en elle-même, défiance entre Etats-Membres : l’Union européenne a manqué d’assurance et raté l’occasion d’étrenner ses ambitions « d’Europe puissance »
Bonne volonté. D’abord le moment. Ces dernières semaines, Moscou n’a guère donné de gages de bonne volonté : rôle des services russes dans le sabotage de dépôts de munition en République tchèque, soutien au tyran belarus Alexandre Loukachenko, intimidation d’un navire de guerre britannique en Mer Noire, difficile d’affirmer que toutes les conditions étaient réunies pour une détente. Mais le sont-elles jamais ? Il n’est pas nécessaire d’avoir confiance dans son interlocuteur pour s’entretenir avec lui.
Sans doute aussi le souvenir de l’humiliant voyage à Moscou de Josep Borrell était-il encore cuisant. On a vu une Commission qui se veut « géopolitique » à la peine pour manier le langage de la puissance face à des régimes autoritaires. L’Union européenne doit apprendre à se faire respecter. Mais la semaine dernière, elle n’a pas eu confiance en elle-même.
Et puis il y a Berlin. Angela Merkel s’en va et déjà son influence diminue. Déjà, durant la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne, la chancelière s’était engagée fortement en faveur de la signature d’un accord d’investissements entre l’Europe et la Chine. Déjà, par solidarité franco-allemande, Emmanuel Macron l’avait soutenue en dépit de certaines réserves. Et déjà, Angela Merkel avait subi un retour de bâton, le Parlement européen ayant fait savoir que ce n’était ni le bon moment, ni le bon accord. Sur la proposition d’un dialogue avec Moscou, la réticence est venue du Conseil lui-même. On imagine combien la détermination allemande à achever le projet NordStream 2 a entretenu le soupçon qu’à Berlin, la politique commerciale tiendrait lieu de politique étrangère. Jeudi dernier, les États-Membres ne se sont pas assez fait confiance entre eux.
Méfiance vis-à-vis de Moscou, manque de confiance en elle-même, défiance entre Etats-Membres : l’Union européenne a manqué d’assurance et raté l’occasion d’étrenner ses ambitions « d’Europe puissance ». Gageons que ce n’est que partie remise et qu’avec davantage de préparation, une association plus étroite de toutes les parties prenantes en amont d’un tel projet, l’Europe saura d’une bonne idée faire bon usage.

- Avec le lancement du Fonds européen de défense, l’Union européenne incite à la coopération plutôt qu’à la rivalité entre ses membres, encourage notre souveraineté en luttant contre nos dépendances et soutient l’innovation pour combler nos lacunes.

- Le féminisme rime avec l’humanisme et l’universalisme, pas avec l’intolérance. Les droits des femmes sont des droits de l’homme.

- Quelle insécurité personnelle dévoile Éric Zemmour en se sentant menacé par les droits des LGBT? Ce discours complotiste, aux relents homophobes, cette « norme » qu’il défend et qu’il croit attaquée, de quoi a-t-il peur ? De gens qui veulent se marier et avoir des enfants…

- Avec d’autres députés européens, nous demandons à la première ministre danoise de regarder la tragédie syrienne en face: on ne renvoie pas dans un pays martyrisé par le régime et violenté par des groupes armés des réfugiés. La Syrie n’est pas un pays sûr.

 

 

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