lundi 19 septembre 2022

Propos centristes. France – Réforme des retraites / Fin de vie / Sobriété énergétique / Souveraineté alimentaire / Lancement de Renaissance / Cumul des mandats…

Voici une sélection, ce 19 septembre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Création de Renaissance] Ne lâchez jamais cette volonté de dépassement. Nos compatriotes ne veulent pas savoir si les réponses que vous apportez à ces défis elle est de gauche, elle est de droite, elle est de centre-gauche, elle est de centre-droit. Ils veulent savoir si elle est efficace, si elle est juste, si elle construit l’avenir et protège. Si elle est réaliste avec sa part d’idéal. Le reste est secondaire. L’unité et le dépassement est le cap que je veux vous fixer.

> [Création de Renaissance] Nous avons besoin aujourd’hui et demain de continuer la formidable aventure politique du dépassement entamée en 2016. (…) Nous avons su réconcilier tant de femmes et d’hommes qui jusque-là ne travaillaient pas ensemble, et c’est unis et rassemblés que nous allons ouvrir un nouveau chapitre de la vie politique de notre pays

> [Création de Renaissance] Sans l’unité, les extrêmes l’emporteront.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> [Création de Renaissance] Ce soir s’écrit l’histoire de Renaissance. Force centrale de la majorité. Force de dépassement. Force de la jeunesse et du progrès. Une nouvelle page s’ouvre avec Stéphane Séjourné. Bâtissons ensemble cette grande maison ! Une majorité d’action autour d’Emmanuel Macron.

> [Création de Renaissance] Je crois aux résultats, pas aux étiquettes. Il y a une volonté du faire, du dépassement. Nous sommes le camp de l’audace et nous agirons ensemble pour les Français. Faisons de Renaissance la maison du dépassement.

> Nous sommes dans une période de bouleversements. De bascules, disait le président de la République. Ces bouleversements majeurs, nous sommes déterminés à les surmonter, parfois même à en faire des accélérateurs dans une période où certaines transformations ne sont plus des options. 

> Le handicap doit irriguer toutes nos politiques, en concertation avec ses représentants. Je réunirai le 6 octobre prochain un Comité interministériel du handicap pour fixer la méthode et poursuivre notre action.

> La France a été parmi les pionnières du spatial, nous serons à la pointe de son avenir.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> plein soutien de la France au Comité International de la Croix Rouge, organisation neutre et centrale dans la réponse humanitaire aux crises, notamment en Ukraine où l'accès humanitaire doit être garanti en toute sécurité.

> A mon homologue irakien, j'ai rappelé l'attachement de la France à la stabilité de l'Irak, notre appui à ses institutions et notre soutien à un dialogue national inclusif.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Nous devons agir ensemble pour assurer l’avenir de notre système français de retraite par répartition et financer de nouvelles avancées sociales.

> On a le droit à la paresse mais sans demander aux autres de financer.

 

Pap Ndiaye (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> On doit maintenant s'attaquer au collège car c'est l'homme malade du système. Le niveau en sortie de Troisième est faible, en particulier en maths et en langues vivantes.

> On a un problème avec les langues. Le niveau en anglais a baissé en fin de Troisième. On va remettre ça en chantier.

> [Mathématiques] Ce n'est pas une question d'heures de cours, qui sont déjà conséquentes du CP à la terminale, mais plutôt de méthode pédagogique.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Résilience face aux aléas climatiques, économiques, sanitaires… Les défis à relever sont nombreux mais indispensables pour assurer la pérennité de nos exploitations. Et je sais que nos agriculteurs sont au rendez-vous pour imaginer les solutions de demain.

> Les agriculteurs ne cessent d’innover pour continuer d’assurer notre souveraineté alimentaire.

> Cette bataille pour la souveraineté alimentaire, révélée en partie par la crise ukrainienne, est en grande partie devant nous. Mais la crise Covid19 avait déjà souligné la nécessité européenne et française de retrouver de la souveraineté. C’est-à-dire la capacité à la fois de produire et d’être suffisamment autonome de partenaires extra-européens dont certains, aujourd’hui, font de l’alimentation une arme. Pour nous armer, il faut réfléchir, en Européen, aux grandes stratégies géopolitiques alimentaires et faciliter la transition, le changement de modèle face aux défis, notamment climatiques. Il faut le regarder sans passion, en sachant qu’un agriculteur ne peut bouleverser son modèle en douze mois. Mais on a la nécessité d’accélérer sur ces sujets. C’est au sens de ce qu’on a fait avec France Relance et de ce qu’on fait avec France 2030.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> La sobriété, c’est non seulement un pilier de notre stratégie pour passer l’hiver, mais c’est surtout un pilier de notre stratégie énergétique pour les 30 prochaines années. Objectif : neutralité carbone en 2050 !
Pour les entreprises, ce n’est pas baisser leur production ou leur activité. C’est faire mieux avec moins. Et pour les Français, ça n’est pas arrêter de vivre ! La sobriété c’est d’abord bon sens.
C’est l’esprit du décret que j’ai pris pour interdire la climatisation porte ouverte dans les magasins et la pub lumineuse entre 1h & 6h du matin. La sobriété on y arrivera ensemble et en particulier avec les efforts des plus gros acteurs. C’est une question de justice sociale.

 

François Braun (ministre de la Santé et de la Prévention)
> Nous avons construit dans les années 60/70 un système de santé basé sur l'offre : recréons un système de santé sur la base des besoins de la population.

> Il est inacceptable de ne pas avoir accès à un médecin, de ne pas avoir de médecin traitant pour les plus fragiles, c'est un de mes objectifs principaux.

> [Installation contrainte de médecins dans les déserts médicaux ] C'est un outil qui ne fonctionne pas, on le voit dans des pays comme l'Allemagne ou le Canada, l'incitatif va être plus efficace.

> C’était une promesse d’Emmanuel Macron, chacun pourra désormais bénéficier d’une consultation médicale gratuite pour faire le point sur sa santé physique et mentale, aux âges clés de sa vie, à 25, 45 et 65 ans. La prévention entre dans notre quotidien.

> Le moment de passage de la vie à la mort est un moment extrêmement difficile et douloureux, que j'ai eu à vivre trop fréquemment : ma conviction profonde, c'est qu'on ne doit pas souffrir à ce moment-là.

> [Fin de vie] C'est autant voire plus un problème de société qu'un problème médical ; dans cette concertation, mon rôle c'est qu'on n'oublie pas la parole des soignants

> [Variole du singe] Les chiffres sont encourageants : nous avons vacciné 100.000 personnes, la France est numéro un dans le monde.

> [Hausse des cas de la covid19] Il est trop tôt pour dire que c'est déjà le début de la huitième vague, mais les indicateurs sont à la hausse.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> [Retraites] Le débat essentiel est celui du fond de la réforme bien davantage que celui de la forme.

> [Conseil national de la refondation] J’ai bon espoir que chacun puisse rejoindre la table. Ceux qui ont participé peuvent témoigner du fait qu’il s’est passé quelque chose, chacun est sorti de ses postures.

> [Création de Renaissance] Ne lâchons rien. Parce que nous participons derrière le Président de la République à quelque chose qui est plus grand que nous. Parce qu’il n’y a rien de plus beau que l’engagement militant.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> Je suis pour le fait qu'on meure dans la dignité et pour qu'on ne souffre pas en mourant.

> J'ai appris à ne pas vouloir l'euthanasie car j'ai fait médecine. (…) On m'a appris qu'on ne pouvait pas vouloir ce qu'on ne connait pas et donc on ne peut pas vouloir mourir et qu'une demande de mort c'est plutôt la demande que la vie telle qu'elle est vécue, douloureuse, s'arrête.
J'ai évolué en étant confronté à des situations individuelles difficiles et je comprends les questionnements qu'il y a derrière la demande d'euthanasie. Je comprends que quelqu'un qui soit en fin de vie n'ait pas envie qu'on le sédate jusqu'à ce que mort s'en suive et qu'il préfère décider la manière et le moment où il meurt et qu'il soit accompagné en cela.

> Je comprends quelqu'un qui a une maladie chronique très douloureuse, ayant l'envie s'il en a parlé avec sa famille, de choisir le moment et l'endroit où il sera accompagné dans la mort. Vous ayant dit cela, je suis très favorable au débat tel qu'il est ouvert par le président de la République avec une convention citoyenne.

> La force d'Emmanuel Macron c'est d'être allé chercher à droite et à gauche de l'échiquier politique des gens qui ne se parlaient pas.

> Je m'excuse (...) Quand on prend des décisions et que ce n'est pas la bonne décision, ça me paraît normal qu'un décideur public puisse s'excuser.

 

Franck Riester (ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> Le gouvernement a la volonté de travailler différemment du précédent quinquennat, en prenant le temps de davantage écouter les oppositions constructives.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> 80% de notre biodiversité émane des territoires ultramarins. Cette particularité est un atout de notre attractivité touristique qui doit être préservée. Durabilité et tourisme doivent ne former qu’un. C’est l’un des points que j’ai évoqué au comité stratégique des Outre-mer.

> L’apprentissage est une voie d’excellence et un tremplin vers l’emploi pour nos jeunes. Nous travaillerons à développer les formations adaptées aux métiers d’avenir et répondant aux besoins de nos entreprises comme de leurs futurs talents.

 

Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Nous avons besoin de toutes les forces du pays pour redonner du pouvoir d’agir et du pouvoir de vivre aux habitants des quartiers populaires.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> L’Europe défend ses valeurs ! Face aux atteintes à l’État de droit en Hongrie, la Commission européenne propose des mesures concrètes, notamment une suspension de 65% des fonds de cohésion européens (7,5 mds €), tout en accordant à Budapest un délai pour mener à bien ses réformes.

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> L’idée de Refondation, c’est d’associer toutes les forces vives du pays, politiques et non politiques, économiques, syndicales, éducatives, associatives, philosophiques, pour répondre aux immenses défis du moment et définir notre projet d’avenir. D’abord, en partageant un constat et, ensuite, en réfléchissant à des pistes d’action. Sans que personne ne doive abandonner ses convictions. Depuis des décennies, en France, tous les problèmes brûlants sont abordés dans une ambiance d’affrontement systématique et donc, c’est perpétuellement le blocage. C’est inacceptable dans des temps qui vont être très difficiles. C’est de ce blocage perpétuel que le CNR propose de sortir. (…)
Cette première réunion s’est remarquablement déroulée. Le huis clos a permis des échanges directs et francs, dans une ambiance incroyablement positive. Et c’était une illustration d’une certaine idée de la démocratie, qui ne vise pas à faire triompher ses idées par l’humiliation des autres, mais à donner à toutes les sensibilités leur place dans le débat.

> Si les Français ont le sentiment que leur voix ne compte pas, on se trouvera dans un climat de tension extrême.

> [Réforme des retraites] Je suis opposé au passage en force. Si on se lance dans cette voie-là, alors nous sommes certains de coaliser d’abord les oppositions entre elles, puis de diviser la société française. Tout cela parce que nous n’aurions pas pris le temps de la pédagogie. La question des retraites, ce n’est pas seulement une question pour le gouvernement, mais pour toute la société française. Ce n’est pas une question pour l’immédiat, mais pour les décennies qui viennent. C’est donc le moment de rassembler plutôt que d’opposer.

> Le président de la République a proposé dès sa campagne présidentielle une nouvelle méthode, celle de la concertation, de la construction de solutions en commun. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a voulu et créé le Conseil national de la refondation. Or le passage en force, c’est le contraire de l’esprit du CNR qui réclame d’examiner les problèmes ensemble. Sans perdre de temps, mais sans éluder l’échange nécessaire pour que les Français adhèrent. Quelques mois devraient suffire pour qu’on arrive à une solution. Le président de la République a dit qu’il veut la réforme pour l’été 2023 ? Avec cette méthode, avec un travail préalable en commun, j’ai la conviction qu’elle peut être adoptée dès l’été 2023.

> La réforme des retraites est vitale. Elle est une nécessité pour le pays. Mais si l'on veut que la réforme des retraites prenne tout son sens et qu'elle soit acceptée, il faut la conduire selon une méthode que le président de la République a présentée à l'élection présidentielle, c'est même l'engagement majeur qui a été le sien, on va renoncer aux réformes qui tombent d'en haut toutes faites et – c'est notamment le sens du Conseil national de la refondation – on va faire mûrir ces réformes avec toutes les forces économiques et sociales de la société. (…)
Je pense que la société française est prête pour cette réforme. Je pense qu'une grande majorité des Français pense au fond d’eux-mêmes qu'il va falloir, en effet, pour équilibrer les retraites travailler plus longtemps. Simplement, beaucoup d'entre eux n'ont pas entre les mains les raisons pour lesquelles il va falloir faire cette réforme. On entend des messages dans tous les sens qui disent que ce n'est pas nécessaire, des messages, y compris des autorités, qui disent : « Mais non, c'est équilibré, on n'en a pas besoin, ce n'est pas urgent. »  (…)
Je pense qu'il y a la nécessité de réunir toutes ces forces pour que, et c'est le deuxième enjeu, pas seulement pour réussir la réforme des retraites, c'est pour que naisse en France une méthode qui permette que les sujets traités ne soient pas toujours conflictuels, ne soient pas toujours dans l'affrontement, ne soient pas toujours dans la déchirure systématique du pays. C'est pourquoi le président de la République a créé le Conseil national de la refondation qu'il m'a confié. 

> Il existe en France un grand courant réformiste, social réformiste, qui est prêt à avancer sans renier du tout ses positions. Il n'y a aucune raison que qui que ce soit renie ses positions, mais qui est prêt à avancer pour que le pays lucidement soit capable de s'organiser comme les temps l'exigent. Or, ce courant réformiste-là, si l'on choisit une méthode, on va dire, brutale, ex abrupto, comme on aurait dit en latin, ce courant réformiste va entrer en contradiction, en confrontation, en opposition avec les responsables du pays. Est-ce qu'on a besoin de cela ? On a besoin du contraire.

> Vous avez en effet deux pôles extrêmes, gauche et droite, qui sont sur ce sujet en particulier en radicale opposition avec les responsables du pays. En radicale opposition. Ils disent même qu'ils veulent revenir à la retraite à 60 ans sans condition.

> Je pense qu'il y a une probabilité certaine pour qu'au bout du chemin, on doive utiliser un instrument institutionnel comme le 49.3. Peut-être qu'on peut l'éviter, mais il n'y a rien d'infamant à l'utiliser. Ce qui n'est pas normal, c'est utiliser le 49.3 sans la préparation nécessaire pour le texte. Beaucoup de Français ont au fond d'eux-mêmes l'idée que, oui, c'est un sujet, mais ne savent ni pour quoi, ni comment, ni pour quel montant. La préparation n'a pas été faite, la préparation pas seulement auprès des partenaires sociaux, je me suis laissé dire que même le patronat n’est pas chaud. Il faut faire cette préparation. Il faut adopter la démarche définie par le le président de la République.

> La réforme des retraites ce n'est pas pour les mois qui viennent. Le président de la République a dit : « Je voudrais que ce soit en place dans l'été 2023. », et moi Je dis : on peut parfaitement arriver à adopter le texte avant ou au début de l'été 2023.

> La question des retraites n'est pas seulement la question d'un déplacement magique et choquant pour beaucoup de l'âge du départ à la retraite, il y a beaucoup d'autres sujets. Ce n'est pas la même chose d'arriver à l'âge du départ à la retraite épuisé par une vie professionnelle très lourde. Je pense à cela chaque fois que je vois les hommes qui bitument les trottoirs à Paris avec une taloche et des seaux de goudron à genoux dans le goudron. Probablement qu'à 65 ans ils ne seront pas dans le même état que ceux qui ont eu des vies plus préservées. Il y a des gens qui sont épuisés nerveusement et il y a des gens qui sont en pleine forme. Je crois qu'on peut par l'incitation et peut-être aussi par une accélération de la réforme Touraine comme on appelle, qui a créé la situation actuelle, des incitations, de la souplesse parce que l'idéal pour moi qui plaide pour la réforme par point depuis 20 ans est que chacun puisse choisir son départ à la retraite. Le départ choisi. Et si l'on arrive à allonger le temps de travail volontairement y compris avec des incitations, alors je pense qu'on aura fait des choses : on aura rééquilibré les retraites et on aura montré qu'on pouvait réformer différemment. Le deuxième enjeu est pour moi aussi important que le premier.

> Le CNR, c'est l'idée qu'il y a dans le pays des forces, des courants de pensée qui ont le droit et le devoir d'être représentés dans la réflexion sur les grandes questions que nous allons devoir traiter. Nous entrons dans une crise qui, pour moi, va être une crise historique, mondiale, planétaire, avec des rééquilibrages qu'on n'imagine même pas, des problèmes nombreux en Chine parce que la démographie va créer des conditions pour le pays totalement inédites. Ils vont perdre 500 millions d'habitants, plus que l'Europe.
Les États-Unis sont dans une crise sociale et sociologique d'une violence incroyable, et en Europe, l'Allemagne qui était la locomotive s'est mise, comme on le sait, entre les mains de Poutine. Tout ceci crée une situation de crise historique, séculaire, mondiale, devant laquelle la France aurait beaucoup d'atouts, mais elle a devant elle des problèmes insolubles depuis longtemps. L'Éducation nationale est un problème insoluble, le travail est pour l'instant très difficile à résoudre. On va avoir besoin de réfléchir à tout cela avec des forces vives du pays.

> Vous voyez bien que c'est une des menaces les plus importantes que nous ayons devant nous, que la crise énergétique fasse qu'il y ait des coupures de courant, qu'il y ait du black out comme cela, comme on dit en franglais, simplement par manque de production énergétique. Essayer de pallier ces difficultés par des centrales à charbon, alors, c'est aller exactement à l'encontre de tout le mouvement qu'on a défini et c'est précisément dans ce drame qu'est l'Allemagne. La décision dramatique, je crois, des Allemands, de son Gouvernement, de fermer toutes les centrales nucléaires a placé l'Allemagne dans la dépendance de la Russie et de Poutine. Comme vous le savez, il y a beaucoup de dirigeants allemands qui ont fait en sorte ou favorisé cette dépendance parce qu'ils étaient eux-mêmes stipendiés par les Russes.

> Je dis une phrase un peu bizarre : ce ne sont pas les gouvernants qui gouvernent les pays, ce sont les opinions publiques qui gouvernent les pays. L'opinion était archicontre le nucléaire ! Tout le monde était contre le nucléaire, toutes les forces politiques, moi pas en tout cas, mais jamais puisque je n'ai jamais pensé le contraire. Moi, j'ai toujours pensé que c'était la seule énergie qui ne soit pas émettrice de gaz à effet de serre. Et si l'on considère que le drame climatique est causé ou sinon causé, du moins, accéléré par les émissions de gaz à effet de serre, alors cela dicte une priorité. Mais l'opinion était très contre notamment à partir de Fukushima, ou relancé par Fukushima. (…)

Il y a un certain nombre de responsables politiques, vous en avez un devant vous, qui ne suit pas ce genre de chose depuis très longtemps et sur tous les sujets, sur la dette, sur le nucléaire, sur d'autres sujets, sur la nationalisation des autoroutes, sur la privatisation d'EDF, sur tous ces sujets, ma position était différente de celle des gouvernants. Mais bien sûr, les gouvernants, c'est l'opinion publique qui fait les élections. (…)
L'idée s'était introduite dans les esprits notamment à partir de Fukushima qu'il fallait baisser la part du nucléaire dans ce qu'on appelle le mix énergétique. Et, au fond, tous les grands courants du pays constitués, poussés par l'opinion ou pressés par l'opinion étaient sur cette ligne. Et le président de la République a revu sa position et, heureusement. Et Il a bien fait de prendre cette nouvelle orientation qui engage beaucoup l'avenir du pays parce qu'il va falloir des dizaines de milliards d'investissements pour rendre à la France sa place de leader en matière du nucléaire.

> Emmanuel Macron a pris une décision très courageuse d'investissement très important de plusieurs tranches des nouvelles usines de production nucléaire.

> La première condition, c'est de remettre en état de service les centrales que nous avons. Nous avons plusieurs dizaines de centrales, 56, 60, dont aujourd'hui une trentaine sont en réfection parce qu'on a découvert une faiblesse dans les tuyaux d'inox qui permettent d'amener de l'eau de refroidissement et on a découvert qu'il y avait des fissures dans ces tuyaux. Comme on a monté les standards de sécurité et d'une certaine manière, on peut dire que quand même, c'est utile, les standards de sécurité nouveaux se sont appliqués et obligent à réparer les tuyaux d'alimentation du refroidissement. Ce n'est pas du nucléaire, c'est du refroidissement.

> Je pense qu'il y a des solutions pour rééquilibrer la dépendance énergétique devant laquelle nous allons être. Si vous voulez que j'en cite une, j'en ai parlé avec le président de la République : nous avions à Pau le gisement de gaz de Lacq qui a été arrêté. Cela vaudrait le coup d'aller voir si par hasard les pressions n'ont pas remonté dans le gisement et si par hasard on ne pourrait pas se servir du gisement résiduel pour pendant quelques années rendre un équilibre à la production énergétique française.

> [Immigration] Premièrement, les peuples ont droit à des garanties d'identité sur leur identité. Les peuples sont attachés, comme chacun d'entre nous le sommes, au caractère, aux convictions, aux modes d'être, aux modes de vie qui font que la France est la France, la Suisse est la Suisse, le Canada est le Canada et l'Italie est l'Italie. Il y a, au fond, cette crainte du sentiment populaire que ce sont ces signes d'existence, d'identités, qui sont menacées parce qu'on ne fait pas attention au glissement. C'est la première chose. Deuxièmement, il y a d'énormes difficultés, la principale de ces difficultés est que lorsqu'on songe à renvoyer des personnes qui sont sur le territoire national sans droit d'y être, les pays d'origine ne veulent pas les reprendre.

> Les agriculteurs ne trouvent plus personne pour travailler à la ferme. Les éleveurs ne trouvent plus personne pour travailler et il arrive très souvent qu'ils viennent me voir en disant : « François, j'ai trouvé un garçon très bien d'origine africaine, il est vaillant, il veut travailler. Je ne peux pas avoir de papiers pour lui. »  Je vais exprimer quelque chose qui, probablement, est imprudent. On devrait exiger deux choses : premièrement, la maîtrise de la langue qui est la garantie de la volonté de s'intégrer, de participer à un pays avec son mode de vie et, deuxièmement, la volonté de s'engager dans le travail pour gagner sa vie...

> Les peuples ont droit à leur identité et à des garanties sur la pérennité de leur identité. C'est un droit des peuples, c'est un droit des communautés. J'ai même dans un livre rapporté qu'il y a des pays, je crois, qui sont sur le continent africain qui ont inscrit ce droit dans leur Constitution. Je crois à cela. Je pense que les Français n'ont pas envie de devenir indéterminés dans l'avenir. L'Union européenne, pour moi, n'a jamais été un lieu d'indétermination. 

> Il arrive souvent au sein de l'Éducation nationale qu'il y ait des pressions pour qu'une partie du programme ne soit pas enseigné ou qu'il ne soit enseigné qu'avec des signes de désapprobation de la part de certains élèves et parfois de parents d'élèves. C'est vrai, cela existe. Pour autant, est-ce que c'est ce que nous vivons dans toutes les écoles du pays ? Non. (…) Cela ne relève pas de l'anecdote, mais cela relève d'une vigilance qui doit être celle de l'institution scolaire. Les programmes sont établis nationalement et je n'ai jamais accepté l'idée qu'ils puissent être établis régionalement. Les programmes sont établis nationalement parce que ce sont des références qui vont faire un peuple, l'identité dont on parlait. Il faut de la fermeté.

> On leur dit que la période qui s'ouvre, pour moi, est peut-être la dernière chance de l'Éducation nationale parce que précisément, la place des professeurs n'a pas été respectée comme elle aurait dû l'être dans les dernières décennies. (…) La dernière chance avant un effondrement de l'Éducation nationale. Je ne sais pas si vous vous rendez compte sur deux sujets, le premier de ces sujets est la perception que nous tous, nous avons d'un certain effondrement de la transmission sur les disciplines, sur la langue écrite, la langue orale, les mathématiques, le calcul mental qui est assez souvent oublié. On a la certitude ou le sentiment très appuyé dans beaucoup de familles que ce n'est plus comme c'était et de loin. J'emploie des mots simples exprès. Deuxièmement, les classements internationaux sont d'une sévérité très grande pour la France. (…) Est-ce qu'on peut rétablir l'Éducation nationale ? Je le crois. Et non seulement je le crois mais j'ai donné dans une interview ce matin un délai. J'ai dit : « Moi, je crois qu'on peut le faire en 4 ans. » 

> Je plaide pour la liberté pédagogique, le repérage des réussites et la propagation des méthodes inventées par ceux qui réussissent. Et je pense que si tel est le cas et si l'on s'occupe de préparer aussi aux épreuves et aux disciplines qui font les classements internationaux, alors je pense que l'on pourra avancer. Ma certitude est que c'est dans le corps enseignant, ses richesses, son inventivité que se situe la clé du redressement de l'Éducation nationale, ce qui veut dire aussi que le traitement matériel, les salaires, sont tellement bas qu'il faut que le pays s'en saisisse comme une priorité.

> [Renaissance] On a le devoir de défendre des positions à l'intérieur de la majorité parce que si la majorité devient tout d'un coup un corps qui n'a qu'une vertu, c'est d'obéir, alors, il sera évidemment l'objet de cibles.

> La majorité, ce doit être des Hommes au féminin et au masculin libres. Cela doit être des voix qui soient capables d'énoncer une pensée, des principes d'action, de sentir le pays pour l'entraîner. C'est cela, la vocation politique. Et la vocation politique indique, ou la vocation civique, elle dit pour moi quelque chose : nous sommes co-responsables de l'avenir. Quel que soit notre métier, notre participation au débat public, que nous soyons dans l'opposition ou dans la majorité, nous sommes co-responsables de l'avenir. Et on a bien vu dans cette affaire du nucléaire, les opposants et majoritaires ont été co-responsables de l'avenir, ils se sont succédés au pouvoir, et, en fait, ils ont suivi la même ligne de force. Cette capacité, je vais dire, de résistance à la facilité, cette capacité de ne pas perdre de vue une idée que l'on se fait de l'avenir et de la défendre.

> La mondialisation est un élément de déstabilisation sur la question que je posais du besoin d'identité et de sécurité. Ce n'est pas un monde sûr et il va l'être de moins en moins. Et beaucoup ont eu le sentiment que, au fond, ce à quoi ils étaient attachés était compromis par ce monde-là.

> Peut-être que la social-démocratie parfois a été triste. Les besoins matériels ne sont pas les besoins ou ne sont pas les seuls besoins essentiels de l'humanité. Il y a des besoins qui sont de l'ordre, je vais dire, du spirituel au sens le plus large du mot philosophique, et il y a des besoins dans l'ordre de la vitalité. On a besoin de rire, d'être ému, on a besoin d'accepter les vagues.

> Je réclame le droit d'énoncer ce que je pense. Notre travail, c'est de faire un pays épanoui, aussi prospère que possible pour pouvoir assurer son contrat social et de lui donner des raisons de vivre, pas de perpétuellement désigner des forces de j'ai combattues toute ma vie et que je crois avoir des raisons de combattre, pas de faire des extrêmes l'obsession de la vie politique. « Des extrêmes », j'emploie le mot au pluriel. Notre travail, c'est le peuple français. Notre travail, c'est le cadre européen sans lequel la Nation ne peut pas vivre. Notre travail, c'est l'équilibre mondial. Notre travail c'est la vie réelle, pas le combat.

> Il y avait un danger électoral. On était devant une élection. Là, dans une élection, il faut choisir si l'on favorise ou si l'on combat, si l'on arrête ou si, au contraire, on promeut. C'est cela, une élection. Mais dire : « Dans la période où nous entrons, notre seule obsession doit être les extrêmes », je ne suis pas d'accord avec cela parce que c'est leur donner un coup de booster, comme on dit en franglais, formidable.

> Si vous faites d'une force politique le sujet central des médias, des discussions, des dialogues, vous la favorisez formidablement. Je dis au contraire que nous sommes là pour assurer aux Français et assurer aux Français aussi comme Nation, dans le cadre qui nous permet de vivre en Europe et dans l'équilibre du monde, que leur avenir est pris en charge et que dans cet avenir, on n'oublie pas les raisons de vivre qui sont derrière.

> Je pense que ce n'est pas une bonne chose que de considérer que notre seul point commun est d'être contre. Alors, il y a des moments historiques, quand c'est le nazisme, quand ce sont des menaces de cet ordre. Il y a des moments historiques dans lesquels on doit s'engager, mais dans la mission des politiques qui soient au Gouvernement ou représentants à l'Assemblée nationale dans le débat politique, leur mission est de s'intéresser aux problèmes les plus profonds que les gens rencontrent.

> Pour la Suède et l'Italie, la situation n'était pas la même. En Suède, l'extrême droite est dans la coalition, et pas au pouvoir. En Italie – l'Italie, c'est chez nous –, nous sommes menacés d'avoir l'extrême droite directement à la tête du pays. C'est un changement qui est plutôt très important et qui va fragiliser l'Union européenne. L'Union européenne ces dernières années, c'était France-Allemagne-Italie. Là, on a un risque et une menace sur l'avenir, donc intéressons-nous aux questions qui font que les gens ont envie de vivre et de vivre ensemble.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (secrétaire général)
> Si les forces progressistes n’avancent pas ensemble, elles perdront ensemble.

> [Création de Renaissance qui succède à LaREM] Les années 2020 sont un tournant dans notre histoire. Le contexte politique a, lui aussi, évolué. C'est pour répondre à ces défis et reconquérir les classes populaires que nous avons bâti Renaissance.

> [Création de Renaissance qui succède à LaREM] Retrouver l’esprit de conquête de 2016, construire le parti le plus décentralisé de la Vème République, unir un collectif qui puisera ses forces sur le terrain et rassemblera toutes les sensibilités progressistes de notre pays : voilà notre feuille de route pour les mois qui viennent. Face à la montée des populismes et des conservatismes, et par-delà les crises, nous ancrerons les idées et le projet de Renaissance dans les grands débats du siècle. Ce sera notre honneur et notre responsabilité.

> [Création de Renaissance qui succède à LaREM] Cela fait longtemps que je pense à notre organisation collective. Je reste convaincu qu’il faut bâtir un parti de libres penseurs, pour aller à la conquête des Français qui doutent.

> Nous avons une identité politique, c'est notre corpus des valeurs. Désormais  Renaissance va aller sur le terrain, partout dans le pays, pour convaincre les Français et poursuivre l'élargissement que nous avons engagé.

> Hier la première complice du régime de Poutine et aujourd'hui la première à instrumentaliser les conséquences de la guerre : l'attitude de Marine Le Pen est scandaleuse. Marine Le Pen est juste scandaleuse. Parce que c'est elle qui a entretenu des liens avec la Russie pendant des années.

> [Réforme des retraites] Personne ne veut un passage en force. (…)Le 49.3 ne peut être que la conséquence... Il permet également au Parlement de sanctionner le gouvernement avec une motion de censure. Le 49.3 a une autre dimension quand la majorité est minoritaire (comme en ce moment). Il ne faut pas voir cet instrument comme un passage en force. Si le gouvernement l'utilise, il prendra un risque. (…) Il ne faut pas qu'on se laisse enfermer sur un débat de forme. Personne n'est pour mettre la méthode avant le fond (...) François Bayrou a raison de dire qu'il n'y aura pas de passage en force.

 

Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Rassemblés et mobilisés pour un budget au service des Français avec deux lignes directrices : continuer à revaloriser le travail, avancer pour une société décarbonnée. Sans hausse d'impôts.

 

Maud Bregeon (députée)
> Quand on pose la question de l’adhésion des Français à la production d’énergie nucléaire, la réponse est très nette. C’est le refus d’un scénario à l’allemande.

 

Violette Spillebout (députée)
> Au sein de notre majorité, nous avons des débats et des points de vus différents. Je suis défavorable au retour du cumul des mandats, contraire à notre promesse de renouveler les pratiques politiques.

 

Karl Olive (député)

> [Tribune co-écrite avec Hervé Marseille, sénateur UDI: «Pour le cumul des mandats : les maires doivent regagner le Parlement»]
Depuis la loi interdisant le cumul des mandats du 14 février 2014, les maires n’ont plus voix au chapitre. Le divorce est consommé dans les deux chambres. Les maires d’un côté, les parlementaires de l’autre, chacun dans son couloir. Pas vraiment une lune de miel pour qui veut répondre à la fracture démocratique. Si les objectifs de cette rupture qui interdit le cumul d’un mandat parlementaire avec celui d’un exécutif local étaient louables (dégager du temps au parlementaire pour l’exercice de son mandat et le bon mécanisme de représentation nationale, permettre l’émergence de nouvelles personnalités politiques de grande qualité), la suppression du cumul député-maire ou sénateur-maire a précipité l’éloignement et un fort désamour de l’élu vis à-vis du citoyen.
Moins d’un Français sur deux s’est déplacé aux urnes au deuxième tour de la dernière législative (taux de participation 46,23%). Un triste record qui s’ajoute au palmarès de l’abstention dans notre Ve République. La crise démocratique est là et bien là. La déconnexion est palpable sur l’ensemble du territoire. Le mandat de parlementaire est déconsidéré par les citoyens comme par les élus locaux : de nombreux députés-maires et sénateurs-maires ont préféré renoncer au mandat parlementaire pour se consacrer à leur ville quand le choix est devenu inéluctable après 2014. En 2012, 250 maires sont devenus députés. En 2017, ils n’étaient plus que 133 et ont rendu leur écharpe pour se conformer à la loi. En 2022, seuls 42 maires téméraires ont été élus sachant que le bail en mairie serait terminé à leur entrée à l’Assemblée.
Il nous faut relier ces deux derniers constats, et montrer que la présence de parlementaires maires ou parlementaires vice-présidents d’un département ou d’une région est l’un des moyens, pas le seul, qui peut répondre à cette fracture. Ce moyen, c’est l’expérience du terrain et c’est le lien. L’expérience de terrain ne peut que nourrir les réflexions des parlementaires sur leurs travaux législatifs, cette expérience pourrait s’appeler l’expertise d’usage. Les liens tissés par les élus locaux et territoriaux ne peuvent que permettre une diffusion de l’information optimisée par le meilleur médias qu’il soit : la proximité. Cette proximité se double d’une véritable relation avec la presse quotidienne régionale (PQR), terrain où les maires excellent, terrain où se crée l’opinion.
Si la crise démocratique qu’éprouve notre pays est ancienne, la crise des Gilets jaunes a démontré lors de l’automne – hiver 2018/ 2019, que la distance était trop grande entre les élus nationaux et le quotidien des Français. Les parlementaires, toutes tendances confondues, n’ont ainsi ni anticipé, ni vu la colère qui montait et l’incompréhension qui grondait envers le politique. Face aux revendications multiples et protéiformes des manifestants, les réponses du gouvernement furent fortes et en premier lieu sur le pouvoir d’achat. Mais face aux aspirations politiques de ces manifestants, des volontés des Français d’être écoutés, d’être entendus, la solution est venue du terrain. Le président de la République Emmanuel Macron lança le grand débat national, après avoir sondé les maires en premier lieu.
A l’époque, période durant laquelle il avait été reproché aux élus d’être coupés du territoire, le président de la République avait déjà évoqué l’idée de revenir sur le non cumul des mandats. En décembre 2021 encore, en déplacement dans le Cher, Emmanuel Macron expliquait : « La situation n’est plus la même qu’en 2014 et ce ne serait pas absurde de revenir sur cette loi, car c’est difficile pour les maires après de relayer au niveau national et les députés ont envie d’avoir des responsabilités exécutives. Aujourd’hui l’action de l’Etat est portée par les préfets. Ils réunissent les maires, mais ceux-ci ont le sentiment d’être moins acteurs, il faut veiller à les associer beaucoup plus. » Ces maires sont des chefs d’équipes municipales qui intègrent la diversité politique et citoyenne. Les majorités locales sont généralement plus larges que les frontières partisanes. Les maires sont des fantassins de la République. En prise directe avec les administrés et la réalité du quotidien.
Il nous revient d’entendre l’appel des électeurs qui considèrent trop souvent que la politique ne les concernerait plus parce que ceux qui l’exercent ne représenteraient qu’eux-mêmes.  « Les Français boycottent les urnes et nous regardons ailleurs ! ». L’excuse institutionnelle systématique a assez duré. Ca suffit ! Communiquons sur les solutions.
Cette proposition de loi dépasse l’intérêt d’un parti quel qu’il soit, c’est l’intérêt du pays. C’est un nouveau contrat de mariage entre l’opérationnel et le législatif. Le président du Sénat, Gérard Larcher, confirmait ce vœu en fin d’année 2021. « En tant qu’ancien maire, je considère que l’expérience au service du local est extrêmement utile dans l’exercice de fonctions parlementaires. ». De son côté, l’ex-candidat à l’élection présidentielle, l’élu communiste Fabien Roussel voit d’un bon œil cette réforme qui consiste « à avoir les pieds dans la glaise, sans cumuler d’indemnités ! »
Enfin, François Bayrou le patron du Modem revenait il y a quelques jours sur la décision de 2014 avec lucidité : « La mesure a rompu tout lien entre la démocratie locale et la démocratie nationale. L’expérience des élus locaux dans les grands débats nationaux serait précieuse !  » (Le Point, 26 août 2022). Cette proposition de loi a la volonté de redonner le sens de l’action concrète au Parlement par la valorisation de ce qui fonctionne sur le terrain, la nécessité d’avoir des élus pragmatiques, qui portent les combats de nos concitoyens, sans idéologie, ni militantisme, qui légifèrent sur ce qui est nécessaire et redonnent de la liberté là où l’initiative locale peut faire école. Il s’agit bien là d’un cumul d’expériences, et non d’un cumul d’indemnités ! Le cumul d’expériences nourrit la démocratie,
Cette loi porte l’autorisation des mandats parlementaires avec des mandats locaux « encadrés ». Elle autoriserait les maires des communes de moins de 20 000 habitants, les présidents des EPCI de moins de 20 000 habitants, mais également les adjoints au maire, les vice-présidents des départements et des régions à cumuler leur fonction avec un mandat parlementaire. Il établit la limite entre les petites villes les villes moyennes. 98% des 35.000 villes de France serait concerné. Mais ce seuil des 20 000 habitants n’est qu’une proposition qui prospèrera dans les rangs de nos Assemblées respectives. Pour en dégager le plus large consensus. Comme nous avons désormais l’habitude de le faire en majorité relative, et c’est tant mieux. Chacun des collègues apportera son écot dans la corbeille des futurs re-mariés.
Oui, par cette proposition, nous souhaitons apporter au Parlement des expertises de terrain, un ancrage plus fort, un cumul d’expériences, pour être une caisse de résonnance plus directe des problèmes de nos concitoyens. Elle permettra, sans revenir à l’état préexistant, de donner plus de proximité aux futures séquences électorales et d’aérer nos chambres en permettant aux maires d’y apporter leur souffle de terrain.

 

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> En pleine invasion russe de l’Ukraine, Marine Le Pen a des visions: elle croit que c’est l’Europe qui est belliqueuse et impériale. A ce point de haine de soi et de soumission à Poutine, le Rassemblement qu’elle dirige n’a plus rien de national. C’est une agence de propagande.

 

Pascal Canfin
> [Tribune: «Nous devons aller chercher les superprofits de la rente fossile »]
Qui dit prix de l’énergie historiquement élevés dit profits historiquement élevés pour quelques entreprises. En déplaçant autant de valeur financière au détriment de beaucoup et au bénéfice de quelques-uns, la crise que nous connaissons pose la question de la justice sociale et fiscale et de l’utilisation faite de ces « superprofits ».
Pour ne prendre que l’exemple de Total, le groupe va générer autour de 40 milliards de bénéfices en 2022. Un montant 2,5 fois plus élevé que celui de 2021, qui est déjà lui-même considéré comme record ! Ces bénéfices exceptionnels ne font de ces entreprises ni des « salauds » ni des génies. Ils forment juste une rente de plusieurs dizaines de milliards d’euros que se partagent quelques grands groupes de l’énergie, des transports…
L’enjeu est de répondre à une question politique simple : comment voulons-nous utiliser cette rente issue des énergies fossiles ? Si nous laissons faire le marché, elle servira essentiellement à enrichir les actionnaires et à financer des investissements dans les fossiles. Total, pour continuer sur cet exemple, a déjà annoncé racheter pour 5 milliards de ses propres actions. Ce mécanisme n’a qu’un seul objectif : transférer immédiatement de la valeur aux actionnaires, dont 40 % sont aujourd’hui américains. Nous devons donc nous organiser pour qu’une partie significative de cette rente puisse être captée par la puissance publique et réutilisée pour financer l’accélération de la transition écologique face à l’urgence climatique et la solidarité face au choc des prix élevés de l’énergie pour les plus vulnérables d’entre nous.
La rente énergétique prend essentiellement deux formes : la rente électrique et la rente fossile. La rente électrique est liée au fait que le coût de production de l’électricité n’a pas augmenté mais le prix de vente a explosé, car il est indexé sur celui de l’énergie la plus chère, le gaz, dont le prix bat lui-même tous les records depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La rente fossile, elle, est directement liée au fait que produire du gaz et du pétrole ne coûte pas, non plus, plus cher aujourd’hui qu’hier, mais que le prix de vente a explosé.
Nous devons aller chercher une partie de cette rente et l’utiliser pour l’intérêt général. C’est le sens des annonces faites par la présidente de la Commission européenne, et pour lesquelles je me suis battu depuis le printemps. Selon les calculs de la Commission, ce sont 140 milliards d’euros de bénéfices exceptionnels sur l’année 2022 qui pourront être récupérés. Pour les entreprises gazières et pétrolières, l’Europe va instaurer une « contribution fiscale exceptionnelle » de 33 % sur la partie des bénéfices réalisés en Europe supérieurs à 20 % de la moyenne des bénéfices des trois années précédentes.
Cela me semble la bonne approche pour définir un « superprofit ». Comme nous sommes en situation de crise, la Commission européenne utilise l’article des traités européens qui nous permet d’agir de manière exceptionnelle… en temps de crise, et donc de prendre une telle mesure sans passer par l’accord unanime des États membres. C’est une avancée majeure, tant les questions fiscales européennes sont bloquées depuis des décennies par le droit de veto de chacun des États.
Cette proposition européenne règle une grande partie du débat français, mais pas la totalité. Car le champ du texte européen ne porte que sur les entreprises du secteur de l’énergie. Or, quelques autres entreprises comme CMA CGM réalisent des bénéfices exceptionnels depuis dix-huit mois. Près de 15 milliards de bénéfices, liés à l’explosion du prix du fret, rien que sur le premier semestre 2022. La question de savoir s’il faut leur appliquer les mêmes règles reste donc posée.
Je porte depuis le printemps ce débat sur la captation de la rente fossile, car nous sommes dans un moment historique. Nous sommes, indirectement, en guerre contre le régime de Vladimir Poutine, qui a, dès le mois d’août 2021, décidé d’utiliser l’arme de l’énergie pour faire mal aux Européens, soit plusieurs mois avant l’invasion du 24 février 2022, qu’il devait donc préparer de longue date. Pour nos valeurs, pour notre avenir démocratique et souverain, nous devons réagir avec unité, cohésion et fermeté, nous n’avons pas le droit de perdre. Nous devons donc utiliser toutes les ressources disponibles pour protéger les Européens les plus vulnérables aux chocs sur les prix de l’énergie afin de minimiser les conséquences de l’utilisation par Poutine de l’arme énergétique et conserver notre stabilité politique et sociale. Et il est clair qu’il n’existe pas de justice sociale sans justice fiscale.
Mais nous sommes aussi dans un deuxième moment historique, celui de l’invention d’un nouveau modèle économique qui vise la neutralité carbone en une génération pour empêcher la catastrophe climatique annoncée. Pour ce faire, nous avons aussi besoin d’investir plus et donc d’utiliser les ressources de la rente fossile, qu’il nous faut capter au service de l’intérêt général à court et moyen terme.

> Je ne vois pas l’intérêt de politiser le sujet technique de l’état du parc nucléaire. Le cœur du sujet est un problème de soudure, en quoi est-ce un sujet politique ? Ce n’est ni de droite ni de gauche. Le pire service à rendre au débat énergétique est de tout politiser. (…)
Le sujet politique est plutôt le suivant : est-ce que les décisions précédentes ont été les bonnes ? Il y a une nouvelle donne qui est l’accélération de la transition écologique. Tous les scénarios montrent que plus de transition écologique, c’est plus d’électricité zéro carbone. Il y a dès lors deux sources possibles : les renouvelables et le nucléaire. Contrairement à toutes les analyses précédentes, RTE prévoit désormais une augmentation significative de nos besoins en électricité. Et donc la nécessité d’en produire plus.

> Il y a eu un manque d’anticipation de tout le monde, y compris d’EELV bien sûr : sur le fait que la transition écologique allait dire voitures électriques, des formes de consommation différentes, des enjeux de réindustrialisation, etc. Mon rôle, c’est de faire vivre cette nouvelle doctrine, pour sortir des débats stériles. Je constate qu’en Europe cette semaine nous avons pu voter avec une large majorité, allant des Verts à la droite, le doublement des renouvelables, pourquoi en serait-on incapable en France ?(…)
La finalité, c’est le zéro carbone. Et le triptyque pour y arriver c’est : efficacité et sobriété énergétique ; les énergies renouvelables ; et la relance du nucléaire. Mais le nucléaire ne peut arriver qu’à moyen terme, 2037 pour les futurs nouveaux réacteurs. Tous ceux qui à gauche ou à droite choisiraient à l’intérieur de ce triptyque se trompent profondément. Quand LR défend le tout nucléaire, ils sont à rebours de tout ce que les autres font partout dans le monde. Dans aucun scénario énergétique sérieux, le nucléaire n’est dominant à l’avenir. Mais il a sa place évidemment.

> La relance du nucléaire ne veut pas dire que la baisse relative de la part du nucléaire ne se fera pas. En pourcentage de la production totale, le nucléaire va continuer à baisser. Mais si on ne veut pas que le nucléaire s’arrête d’un coup, avec toutes les centrales qui arrivent en fin de vie en même temps, il faut anticiper, réinvestir. La part du nucléaire sera bien en dessous de ce qu’elle est aujourd’hui, les renouvelables seront la première source de production, mais elle ne sera pas à zéro. Les orientations sont claires.

> Je regrette l’idéologisation permanente à gauche comme à droite de ce sujet. Je vois des écologistes dans d’autres pays, en Finlande par exemple, prendre des positions plus conciliantes vis-à-vis du nucléaire. À l’inverse, la CDU en Allemagne est plus pro-renouvelable que ne l’est LR. Il y a en France une polarisation extrême du débat qui nuit à la capacité d’investissement. La France est l’un des pays de l’UE où n’importe quel projet énergétique prend plus de temps. C’est une faiblesse collective qui est en train de nous exploser à la figure. On prend du retard. La bataille idéologique est un débat du passé.

 

 

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